Bonjour Michel,
Oui, pour la question des feux de Saint Elme. Bon, on le mentionne dans l'article [ça ne paraît pas à l'écran/on ne fait que le mentionner]. Dans certain cas, ce pourrait être parfois comme un «side effect» en raison de la présence de l'atmosphère terrestre chargée d'électricité. Toutefois, ça ne semble pas être la source principale de ce type de phénomènes lumineux. Considérant ce qu'on voit dans les témoignages : boule orange qui vole comme librement au-dessus du chemin, immobilité apparente de la luminosité étrange parfois, grande variabilité de couleurs vives (rouge, bleu, vert, orange, etc.), sans compter qu'un feu de Saint Elme ne pourrait pas illuminer la nuit comme on le voit et dans le témoignage du Saguenay de novembre 1988 et dans celui de Québec en 1663 [intéressant le témoignage de 1663 car nul ne connaissait les «ovnis» en ce temps-là. soit le folklore ufologique]. Donc, j'aimes la sobriété de la description, oui.
L'article "Phénomènes lumineux et tremblements de terre" recense le cas où il y a eu secousse sismique en 1988 comme associé à ces phénomènes. Il semble donc que la Terre pourrait y jouer un rôle là-dedans. En tout cas, que la masse elle-même de notre planète "pourrait" y être vu comme génératrice potentielle de ce genre de «flash» dans l'atmosphère, aussi étonnant que ça puisse être.
Maintenant, si on y parle d'orages ou de nuages, et etc. Qu'en serait-il si nous pouvions isoler le sol lui-même de l'atmosphère? On a un exemple d'endroit où l'on a bien cette conjoncture, ou plutôt cette absence de conjoncture : pas d'atmosphère terrestre. Et j'ai nommé la Lune!
ET C'EST LÀ QUE ÇA DEVIENT INTÉRESSANT.
C'est quand je suis tombé sur un article datant de la fin des années quatre-vingt (circa 1989,90) dans la revue «Pour la science», en tout cas la revue qui se veut la traduction française du «Scientific american». Eh bien, il y avait ce billet :
LES ASTRONOMES AMATEURS S'EMPARENT DE LA LUNE
par Michel Granger et Françis Glenn Graham
Il y a vingt ans déjà, le pied de l'homme se posait sur la Lune. Six visites éclair. Une petite semaine passée là-haut. Un jouet téléguidé (Lunokhod) pour consoler les soviétiques. Et puis plus rien. L'exploration n'a pas eu lieu.
[...]
Quant aux astronomes de métier spécialisés dans l'étude de la Lune, la sélénologie, beaucoup se sont reconvertis dans l'astronautique lointaine où ils ont plus de chances de se faire un nom, et les quelques qui restent souffrent de sous-effectif chronique. La science lunaire est entrée dans une phase apathique qui risque de s'éterniser.
[...]
( C'est après le début du texte que je vous mets, ici, en guise d'entrée en matière, que je me penches un peu plus sur cette article-là concernant la Lune. Alors, attention, prenons le temps de lire)
... et puis, il y a les PTL, les phénomènes transitoires lunaires qui se définissent comme «un court changement apparent survenu dans les caractéristiques du paysage lunaire, comprenant des lueurs rougeâtres et l'obscurcissement de détails superficiels. Effectivement, c'est cela, mais aussi bien d'autres phénomènes visibles, transitoires, qui ont, semble-t-il, depuis des lustres, attiré l'attention des observateurs, même avant l'apparition du téléscope. le premier PTL recensé date de l'an 557 : son ampleur a du être impressionnante puisqu'il fut repéré à l'oeil nu. Jusqu'en 1920, seuls les professionnels ont eu la possibilité de les détecter. Malgré des observateurs tels que W. Herschel, F.E. Barnard, Bode, C. Flammarion, W.H. Pickering, ces événements lunaires ne furent guère pris au sérieux, la tendance étant de les mettre sur le compte de l'imperfection des appareils optiques de l'époque [...] la communauté séléno-astronomique n'en conteste plus la réalité. Parce qu'en 1958, il y a eu la détection d'un «nuage brillant» au voisinage du pic central du cratère Alphonse, dont les raies d'émissions furent enregistrées par l'astronome russe, N.O. Kozyrev de l'observatoire Pulkovo. Puis en 1963, deux sélénographes américains [...] remarquèrent, depuis l'observatoire Lowell de Flagstaff, des lueurs rougeâtres DISTINCTES à proximité d'Aristarque et de la vallée Schröter. Ces phénomènes furent confirmés aux mêmes endroits, à la même phase de lunaison suivante, par des confrères jusqu'alors sceptiques. Malgré les possibilités d'artéfacts instrumentaux, effets pervers de l'atmosphère terrestre et erreurs d'observation, le nombre important de PTL semble largement suffisant pour accréditer leur réalité objective.
PRÈS DE DEUX MILLE PHÉNOMÈNES TRANSITOIRES LUNAIRES.
D'après W.S. Cameron du NASA Goddard Space Flight Center, qui a publié le catalogue le plus complet des divers PTL signalés jusqu'en 1977, on en compte actuellement près de deux mille. Et leur nombre augmente au rythme de trente à trente-cinq nouveaux cas par an. Ce sont des éclats brillants (50%), des lueurs bleues (17%), des rougeoiment (18%), des obscurcissements temporaires (12%) et enfin des occultations [...] la chasse aux PTL a fourni l'occasion d'une première coopération entre amateurs et scientifiques, dans le cadre des diverses opérations Moonblink supportées par la NASA entre 1964 et 67.
[...]
Les missions Apollo, contrairement aux dires des mal informés et des déçus de la première heure, avaient entre autres objectifs celui de vérifier sur place l'existence des PTL [...] une réussite pour Apollo XI (flash bleu dans le cratère Aristarque signalé depuis l'observatoire de Bochum en Allemagne et confirmé "in situ" en tant que «fluorescence») et des cas douteux lors d'Apollo XVI et XVII. Néanmoins là d'une forêt de lunettes braquées sur la Lune durant ces années vit la fréquence des PTL observés augmenter significativement (118 en 1969), ce qui donne à penser que beaucoup passent inaperçus en temps normal.
[...]
Le programme PTL de l'ALPO, entre 1973 et 1976, n'a apporté que vingt observations. Et guère plus entre 1978 et 1980. [...] Les PTL ne se manifestent pas au hasard sur la surface lunaire. Et tous les cas recensés par Cameron se réfèrent à moins de deux cent cinquant sites. Par ordre de «fréquence» de PTL, on trouve en premier le cratère Aristarque, puis la vallée Schröter, la vallée Hérodote, le cirque Platon, les cratères Alphonse, Gassenti, Agrippa, Grimaldi, Riccioli, Copernic, Kepler [...] Malgré un gros effort pour tenter d'expliquer ces phénomènes, leurs causes réelles demeurent obscures : il se pourrait qu'elles soient multiples et quelques hypothèses de causes naturelles sont actuellement avancées : incandescence liée à la persistance d'un certain volcanisme, luminescence provenant de la conversion en radiation lumineuse du vent solaire bombardant la surface lunaire, [...]
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Je ne peux pas fournir plus de précisions malheureusement pour la référence exacte de l'article. Désolé. Mais je tenais quand même à le signaler en raison de ces PTL dont il est fait mention. Moi, je n'avais alors jamais entendu parler de cela avant. Et je trouve des plus intéressants l'analogie quand même qui emble se produire entre ce qui se passe à la surface de la Lune et celle de la Terre. Quoi de commun entre ces deux corps planétaires (ou quasi-planétaire dans le cas de notre satellite naturel)? Quoi sinon qu'il s'agit dans les deux cas de gigantesques amas de matière compactés? Il n'y a pas beaucoup d'atmosphère à la surface de la Lune, je crois. Et le volcanisme hypothétiquement mentionné dans l'article : du côté de la Lune??!??
« ... leurs causes demeurent obscures ...»
Les auteurs du billet (Granger et Graham) ont raison de dire ça.
Donc, ça semble bien réel pourtant mais inexpliqué à l'heure actuelle, et aussi bizarre que les «feux sismiques» sur notre bonne vieille Terre. Faut-il faire un lien entre les deux? J'aurais pourtant tendance à le penser. Ces manifestations "atmosphériques" ont comme un air de parenté. Et il me semble que cela pointe en direction du sous-sol. Quand les différents auteurs vont parler de «causes multiples» [c'est un peu flou], on ne peut que dire cela lorsqu'on ne sait rien du tout [... sur LA cause principale]. Une bonne explication devrait UNIFIER au contraire des résultats d'observations disparates.
ET PAR RAPPORT AUX UFOS
La disparité des cas s'expliquerait en raison soit d'un degré variable dans l'intensité de la «tempête» sousterraine, ou soit aussi en raison même de la nature du terrain traversé par la douche d'ondes émises. Le sol lui-même agit comme une surface de diffraction (genre de prisme) et les couleurs de rayonnement (atomes excités présents) sont fonction de la proportion d'éléments chimiques qui se trouvent bien être là ... à ce moment-là! Un même faisceau d'onde diffracté produirait une image de vol en formation (prétendu) d'ovnis. On comprend ainsi comment les «ovnis» pourraient se présenter avec autant de variété.
L'ennui pour les scientifiques : ils sont au prise d'un côté avec un mythe populaire né par un phénomène médiatique, or que la source du phénomène [d'où découle les étranges observations] persiste à ne pas disparaître, elle. Mais on ne peut l'expliquer ou en rendre compte de façon vraiment satisfaisante.
Jacquou.
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