Oh, si, mais sur la base de scénarios ancré dans un peu plus de réalité et en me référant à des situations réelles ;-)
"Mais s'il avait été moins lourdement handicapé? Il y a tout un continuum là-dedans. S'il avait été simplement sans bras, aurais-tu tiré à pile-ou-face? S'il avait été trisomique? S'il avait été sans bras + trisomique? "
Justement, la question ne devient intéressante que dès lors que l'on rende le problème un peu plus réel. Incidemment, il s'agit d'une situation que j'ai dû envisager (théoriquement, je te rassure, dans le cadre de cours sécurité incendie donnés par les pompiers) avec des personnes âgées du temps que je travaillais dans un home: deux personnes dans une chambre en feu, sauve-t'on le plus jeune, le plus valide, le plus "sain" d'esprit ? Le consensus est qu'on ne réfléchit pas et qu'on fait au plus vite en embarquant la personne qu'on a objectivement le plus de chance de sauver, à savoir celle qui est le plus à notre portée, la plus aisée à passer par une issue, et qu'on évite de se mettre inutilement en péril soi-même pour un résultat aléatoire. Après, il y a les séances de debriefing pour analyser la situation ...
Dans ton cas de poupon (modérément) handicapé, j'aurais tendance à attraper celui des deux qui est le plus à ma portée avant que je tombe asphyxiée, et à regarder après lequel j'ai sauvé (t'es-tu déjà retrouvé dans la fumée d'un incendie ? c'est infect et la seule chose à laquelle tu peux penser c'est que si tu traines, tu y restes par asphyxie, puis tu tousse pendant une heure avant de pouvoir faire quoi que ce soit ... et je te parles d'un tout petit incendie où je n'avais qu'un étage à descendre pour sortir après m'être assurée qu'il n'y avait plus personne).
"Je reconnais mon erreur. J'ai répondu trop vite, impulsivement, sans réfléchir. J'ai un peu honte."
Vois-tu, c'est pour cette raison que je pense ton système de REDICO sans valeur: on répond trop vite, impulsivement et sans réfléchir, en se basant sur ce qu'on reproche aux zozotéristes, à savoir son intuition, ses sentiments, le goût de son petit confort intellectuel et matériel, etc.