Énoncé procédant d'une confusion (encore) entre prévisibilité et universalité. Si, d'un coup de baguette magique, on retournait le système solaire 6 milliards d'années en arrière et on observait à nouveau, les chances que le système résultant ressemble à celui-ci seraient très faibles. Souvenez-vous du rocher peint en jaune de mon exemple précédent.
Par ailleurs, il n'est pas intelligent, ni productif, de comparer le «contenu» d'une connaissance historique à celui d'une connaissance physique sans s'assurer que le «contenant» (la méthodologie) est compatible. Or, comme les contenants ne sont absolument pas compatibles (ni en échelle, ni en théorisation, ni en expérimentation), toute conclusion est irrecevable.
«L'étude de "l'univers" (plus précisément : de la réalité objective) a montré que sa complexification progressive ne pouvait s'expliquer par la simple addition causalité + hasard.»
C'est faux, pour les mêmes raisons qu'on a déjà données aux créationnistes et aux raéliens. Il n'y a pas de raison valable, scientifiquement, pour que l'organisation de la matière (évitons «complexité», j'ai l'impression que ça porte à confusion) ne puisse augmenter localement -- au prix d'une désorganisation ailleurs. Ça s'appelle de la «chimie». Quand des trucs se rencontrent, il y a souvent une réaction intéressante.
J'ai pas lu grand chose sur le site de Favre, parce que j'ai trébuché assez tôt sur son espèce de ragoût d'idées floues, d'effets de vocabulaire et d'arguments par l'ignorance. Typique du philosophe de salon qui s'imagine découvrir l'univers à partir de son lazy-boy. Je vais vous dire franchement, je ne vois aucun endroit où il met les pieds sur terre. Quant aux particules qui changent leur «moi», je préfère les histoires du Baron de Crac. Tout aussi invérifiables, mais combien plus amusantes!