Je ne sais pas qui est le plus lamentable. J'ai délibérément donné mes références pour que tout le monde (y compris vous) puisse aller vérifier l'honnêteté de mes propos (les résumés d'articles de revues scientifiques, surtout aussi largement diffusées que Nature, ne sont pas difficiles à trouver sur PubMed ou ailleurs). Jean-François est allé voir et a confirmé les résultats des expériences dont je parlais.
Quant à votre biologiste, j'ai bien peur qu'il se soit trompé d'expérience. Je ne pense pas qu'il soit spécialiste du domaine en question (la microbiologie, c'est vaste, et la biologie encore plus). J'ai vérifié le protocole expérimental dans les papiers de Kwang Jeon et il n'est question nulle part de suppression des enzymes.
Par ailleurs, si vous aviez réfléchi, cette affirmation pose plusieurs problèmes majeurs. J'en vois au moins deux :
Problème 1 : Les bactéries en question étaient des bactéries infectieuses qui s'introduisaient naturellement dans les amibes pour les infecter, comme je l'ai mentionné dans mon compte-rendu. C'était déjà le cas avant l'expérience. Les bactéries pathogènes en question n'étaient donc pas plus menacées par les enzymes de l'amibe que leurs mitochondries.
Problème 2 : Le but de l'expérience n'était pas d'obtenir une symbiose entre les deux organismes. En réalité, Kwang Jeon élevait des amibes pour une toute autre raison : il étudie leur biologie, et ne travaillait pas spécialement sur l'origine des eucaryotes ni sur leur évolution. C'est par accident qu'une de ses colonies d'amibes a été infectée. Sur le moment, il s'est contenté de faire des observations, puis il a décidé de laisser les colonies telles quelles sans intervenir dans l'espoir qu'il y aurait des amibes résistantes. Il répète à plusieurs reprises dans son travail qu'il s'est contenté d'observer "ce qui se passait" sans chercher à intervenir.
Votre objection n'est donc pas valable (vous n'apportez d'ailleurs aucune référence... donc aucun moyen de vérifier vos dires). La symbiose constatée a émergé sans intervention de l'expérimentateur, et c'est ce qui fait l'intérêt de cette expérience.