Re: Tricherie dans l'enseignement des sciences
Re: Tricherie dans l'enseignement des sciences -- André C.
Je pense que le problème est universel. En Suisse et (j'y reviens toujours mais il s'agit d'un bon exemple et d'un miroir dans une autre référence culturelle que la nôtre) au Japon, la complainte est la même: jusqu'au niveau universitaire, l'enseignement des sciences se résume surtout à la diffusion d'une pensée technologique axée sur l'orientation des élèves vers leur futur métier, d'où une présentation sous forme d'attractions du niveau "la chimie amusante" et une formation des enseignants en tant qu'orientateurs, voire de fournisseurs d'employés en fonction des demandes de l'industrie de pointe. On présente aux étudiants les grandes figures scientifiques comme des héros, des icones médiatiques. Aucune place (ou très peu) n'est laissée à l'explication de ce qu'est la science, de l'utilité et la puissance de la méthode scientifique, au développement de la pensée critique, etc. J'entends et lis à journée faite les plaintes des milieux scientifiques universitaires: les diplômés des écoles secondaires sont illettrés scientifiquement, n'ont aucun jugement critique, toute leur éducation en sciences de base est à refaire. L'exemple du site "Bad science" est parfaitement pertinent.
Et je constate avec consternation en révisant les devoirs de mes neveux que les choses en sont toujours au même point que lorsque ma prof de physique, en 6è, expliquait à la classe que "les élèves qui font du ski comprendront tout de suite ce qu'est la pression - et tant pis pour les autres": comme je n'ai jamais fait de ski de ma vie, j'ai toujours de graves lacunes en physique, heureusement que Sébastien (et mon oncle) veillent.
Florence