J'avais parfois de vives discutions avec mes collègues sur certaines expériences présentées aux étudiants que je considérais comme fausses dans leur protocole ou leur conclusion ( Comme on dit, je trouvais que le résultat était arrangé avec le gar des vues ). On se plaçait alors au même niveau que les charlatans et autres Gatti de ce monde.
Voici un cas que je considère comme un classique du genre: c'est le cas de la chandelle que l'on fait brûler dans un bécher renversé sur une surface d'eau. La chandelle s'éteind rapidement par manque d'oxygène. L'eau se met alors à monter rapidement dans le bécher renversé et l'explication classique qu'on donne, c'est que l'eau qui monte dans le bécher remplace l'oxygène consommé. J'avais beau maintenir que l'expérience était fausse et que l'eau montait parce que l'air se contractait en refroidissant et non parce que l'oxygène avait disparu (en fait, elle était remplaçée par du gaz carbonique et de la vapeur d'eau), on refusait d'exclure cette expérience des travaux à réaliser pour mesurer le pourcentage d'oxygène dans l'air. On allait jusqu'à dire que ce n'était pas grave, que les étudiants ne se rendraient pas compte de la supercherie. Ils étaient parfois assez embêtés quand il s'agissait d'expliquer aux élèves plus futés pourquoi ils avaient obtenus un % d'oxygène allant jusqu'à 40%, alors que dans leur manuel on indiquait 20%.
Il y en aurait long à dire aussi sur certains manuels de science contenant des erreurs, des programmes de plus en plus édulcorés et l'obligation d'avoir pour les nouvaux enseignants des diplômes de plus en plus élevés en pédagogie, mais sans qualification particulière pour enseigner les sciences (alors que c'est plein de diplômés universitaires en sciences qui sont laissés pour comptes)- Je vois déjà la levée de bouclier des syndicats d'enseignants-.
Bref, l'avenir m'inquiète concernant l'enseignement des sciences, au Québec. Y a-t-il le même problème en France?
Une bonne discussion en perspective, peut-être, Sébastien??
André C.
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