Il y a par contre beaucoup de recherches indirectes. Paradoxalement, ce sont les behavioristes qui tranquillement documentent la chose. En travaillant méthodiquement sur les aspects cognitifs des processus pathologiques, les cognitivistes en viennent à observer la même chose que les psychanalystes. Les distorsions cognitives suivent des scénarios définis pour chaque individu. Les cognitivistes appellent ça les "postulats silencieux". Ils décrivent très exactement le même phénomène que décrivaient les psychanalystes avec le terme "compulsion de répétition".
On retrouve encore une convergence dans les recherches développementales. En cherchant le destin des styles d'attachement, les psychologues du développement découvrent un phénomène qu'ils appellent le "modèle interne", qui conditionne la manière dont l'individu construit ses relations actuelles en fonction de ses relations anciennes. Comme les relations anciennes significatives sont des relations avec les parents, on en revient presque au concept de "Complexe" défini par les psychanalystes. Dans ce contexte, vous comprendrez que les chicanes d'Écoles ont tendance à disparaître. Dans le milieu clinique et dans le milieu de la recherche en développement, vous ne trouverez plus grand monde qui dénoncent la théorie freudienne. En coulisse, la plupart des chercheurs admettent même avoir une grande admiration pour Freud.
L'avantage des cognitivistes et des développementalistes est que leurs concepts sont plus opérationnels et que leurs observations sont systématiques et reproductibles. On entre dans l'univers du falcifiable.
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