comme les physiciens espèrent un jour connaître l'ensemble des lois de l'univers et découvrir ainsi son but final, les économistes rèvent de connaître un jour ce fameux bilan. Ils suspectent (ils n'auront jamais de preuve, les pauvres) que les banquiers l'ont déjà établi, ce qui est probable en partie, car la raison des petites pouilleries décrites dans mon précédent message est vraisemblablement que l'équation dettes - créances donne un résultat fortement négatif. A ce jour, toutes les prévisions, extrapolations ou explications qu'on sert au grand public tiennent plus de la rubrique "fantaisie et science-fiction" que de "compte de pertes et profits" ou "bilan final".
Les ministres des finances, eux, n'en dorment pas la nuit car ils sont dans la situation du fondateur de MLM qui voit approcher la limite mathématique de recrutement de gogos. Ils sont tiraillés entre des entreprises dont les actionnaires demandent de plus en plus d'argent, tout en refusant de le remettre en circulation, et des contribuables de moins en moins capables de remplir la pompe à finances (entre autres parce que les entreprises refusent de payer des salaires qui le permettraient et usent de tous les artifices de la mondialisation pour ne pas payer leur part d'impôts).
D'autre part, la dette des pays les plus pauvres s'alourdit régulièrement du poids des intérêts, alors que lesdits pays s'appauvrissent de jour en jour en valeur absolue (= dégradation des outils de production, des infrastructures, de la santé des populations, des structures commerciales, etc). Le remboursement est par nature impossible, cet argent, comme je l'ai illustré précédemment, n'ayant jamais bénéficié aux pays de destination.
Donc, la dette a dépassé depuis longtemps le montant des prêts, et certainement celui des budgets des pays prêteurs.
L'économie mondiale tourne donc certainement depuis longtemps sur du fric fictif.
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