«Si quelqu'un s'intéresse au Nouveau testament, quelles que soient ses raisons, il est à mon avis essentiel de le lire et de lire exactement ce qu'il dit. Idéalement, il faut aussi le lire dans la langue dans laquelle il fut écrit»
C'est une attitude de philologue, bien sûr. Je n'ai rien à redire sur le fond, mais le danger est le suivant: laisser entendre que le «vrai» texte dit quelque chose de fondamental que les autres ont oublié ou perverti. Il semble plutôt que TOUTES les versions de la bible furent écrites dans des contextes précis, visant des objectifs précis. Les TJ font la même chose aujourd'hui en produisant leurs évangiles -- tout en prétendant aller à l'original pour se donner une apparence d'autorité. En fait cette prétention n'ajoute rien, puisque l'original était également un texte construit en vue d'un but précis, par des auteurs culturellement localisés -- comme les TJ aujourd'hui. Autrement dit, les anciens n'avaient pas davantage raison au sujet du christ.
Donc c'est le «quelques soient ses raisons» qu'il faudrait tempérer, je suppose; tout dépend de la perspective qu'on adopte, à commencer par le fait de croire ou non au sujet principal de l'histoire.