C'est ce que j'en pense aussi, après avoir étudié le droit criminel et la déontologie policière, et leur fonctionnement sur le terrain. Si afin de limiter la discrétion des policiers on leur fournit un code détaillé, ça donne ceci: à Toronto, un cartable de 12cm d'épaisseur. Problème immédiat: les policiers doivent-ils tenter d'apprendre par coeur ces 1 000 pages+ de règles spécifiques, ou peuvent-ils prendre le temps de consulter le bouquin sur les lieux. Problème fondamental: même s'ils le faisaient, il se trouve que toutes les situations *imaginables* ne sont pas *toutes les situations* et que le point de vue du bouquin n'est pas un point de vue objectif auquel chaque policier aurait magiquement accès, donc les règles sont toujours insuffisantes--sauf que désormais les policiers sont paralysés par leur obligation de consulter le livre (ou bien ils le jettent à la poubelle et font à leur tête, ce qui est le cas dans la réalité). Il se trouve que sans discrétion, cad sans jugement, il est impossible d'être policier. Kant dirait, bin oui, c'est le jugement du policier qu'il faut former, et non sa mémoire.
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