De 1978 à 1990, l’URSS a mené une enquête de grande envergure sur les ovnis, à laquelle ont participé les meilleurs spécialistes. Résultat : toujours des causes humaines, mais parfois pas évidentes.
Russie 29/09/2000 - De 1978 à 1990, l’Union soviétique a conduit une gigantesque enquête sur ovnis. Elle a mobilisé les meilleurs chercheurs de l’Académie des sciences, le réseau météorologique du pays, ainsi que la totalité de l’armée rouge. Les résultats de cette recherche sans précédent : rien! Sur 3 000 rapports d’incidents, 300 ont fait l’objet d’une étude approfondie. Tous les cas s’expliquaient par les conditions atmosphériques ou l’activité humaine, bien qu’il s’agisse souvent de phénomènes rares. L’enquête a été lancée dans la foulée du « phénomène de Petrozavodsk ». À quatre heures du matin, le 20 septembre 1997, les habitants de cette ville du nord-ouest de la Russie ont vu une immense lumière pulser dans le ciel encore sombre. Elle s’est lentement dirigée vers la ville, en s’étendant comme une grande méduse et en émettant de petits jets lumineux. Le tout a duré de 10 à 12 minutes. Sommées d’expliquer la chose, les autorités scientifiques et militaires ont dû admettre qu’elles n’y comprenaient rien.
D’où l’enquête, lancée en 1978. Avec la collaboration de l’armée, dispersée dans tout le pays, les rapports sont venus de partout. Les spécialistes de l’atmosphère, des plasmas et de la chimie de l’Académie des sciences s’efforçaient ensuite de trouver une explication rationnelle aux cas les mieux documentés. Ils y sont parvenus au-delà de tous leurs espoirs. En général, les « ovnis » sont le résultat de lancement de fusées militaires ou civiles, ou alors de simples ballons météo.
Le phénomène de Petrozavodsk est en fait relié au lancement du satellite Kosmos-955. La traînée de fumée laissée par la fusée dans la haute atmosphère a été illuminée par la lumière du soleil levant, à une altitude de plusieurs centaines de kilomètres, alors que la ville était encore dans la noirceur. C’est la dispersion de la lumière dans ce nuage artificiel qui crée le phénomène, observable à partir de très grandes régions. Les habitant des îles Canaries ont souvent vu la même chose, après des essais de missiles ballistiques américains, dans l’Atlantique.
De 10 à 12% des cas seraient plutôt attribuables aux ballons météo. À 35 ou 40 kilomètres d’altitude, avec la faible pression atmosphérique, leur taille peut atteindre de 100 à 150 mètres. À 100 kilomètres de distance, un tel objet paraît faire environ un quinzième du diamètre apparent de la pleine Lune. Comme ces ballons ne sont pas toujours ronds, mais parfois cylindriques ou tétrahédraux, leur apparition peut provoquer la panique. Ajoutons à cela qu’un de ces ballons est déjà resté en l’air pendant quatre ans, faisant cent fois le tour du monde pendant cette période.
« Bien que le projet ait utilisé l’immense potentiel des institutions civiles et militaires, on n’a rapporté ni atterrissage d’ovnis, ni contacts avec leurs pilotes, ni kidnappings, concluent les chercheurs dans le Bulletin of the Russian Academy of Sciences. C’est le fait le plus surprenant. Ou bien pour quelque raison le territoire de l’URSS a été fermé aux visites extraterrestres pendant 13 ans, ou alors l’hypothèse de l’origine extraterrestre des ovnis ne tient pas la route. Tout expert sérieux de la question des ovnis devrait tenir compte de ce résultat. »
pgauthier@cybersciences.com
Dernière modification : 29/09/2000
J'imagine la réaction de ceux qui croient aux OVNI: «Ce rapport illustre de façon éclatante le "cover-up" exercé par les autorités sur les manifestations extra-terrestres.»
André
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