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Re:Re:Re:Re:morale absolue


Re: Re:Re:Re:morale absolue -- Sébastien
Posted by Stéphane , Oct 01,2000,19:59 Index  Forum

Je vois ce que tu veux dire, mais les expériences de Milgram c'est pas du tout ça. Il n'y a aucun risque pour le sujet. Il ou elle est mis dans une situation où un type d'acte (infliger de la souffrance à autrui) prend une signification morale différente, cad une situation de «recherche scientifique». C'est un peu ce que je voulais illustrer avec les exemples de légitime défense, de protection, etc. En fin de compte, il n'y a pas d'actes en soi ni de règles en soi. Sans interprétation en contexte rien de tout ça n'existe objectivement--ou plutôt, l'existence objective de ces choses n'a pas de signification normative intrinsèque.

Pourquoi serait-il nécessairement moral de se sacrifier pour d'autres? Je ne la réfute pas (pour l'instant), mais il me semble qu'il serait facile de faire la «généalogie» de cette idée, sans faire appel à des absolus. Mais de toute façon, serait-il possible que ton policier idéal, en se sacrifiant dans une situation x et donc en disparaissant, finisse par faciliter la vie des criminels futurs par son absence? Il me semble que tu simplifies un peu trop. Vois-tu, se sacrifier pour d'autres, ça ne peut pas être un absolu non plus. Quand faut-il se sacrifier? Pour quels principes? Pour combien de gens? Pour QUELS gens? Si tu fais du sacrifice altruiste une maxime universelle, le résultat ne sera-t-il pas de débarasser la terre de tous les gens moraux? C'est quand même assez paradoxal, non?

Enfin, et là je commence à me répéter, la difficulté avec les absolus c'est qu'ils sont contradictoires, inobservables, inapplicables aux situations spécifiques et dangereusement autoritaires.


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