L'argument se retourne comme une crèpe: "C'est le niveau de perception des phénomènes et la façon dont vous avez besoin de les comprendre qui vous permettent toujours d'y croire".
Le problème est que ce genre d'argument ne tient pas la route en l'absence de manifestation matérielle claire. Si la manifestation est trop subtile pour être aisément observable, autant ceux qui n'y croient pas que ceux qui y croient ne peuvent prouver leur point de vue. Même problème pour "Dieu existe/n'existe pas", il n'y a rien de tangible qui permette de trancher. Tout votre "débat philosophique" n'y changera rien car il extrapole sur la base de rien pour arriver à la même chose (pas étonnant que ça tourne en rond). Par contre, affirmer que les phénomènes paranormaux sont "évidents" alors que tout manque pour mettre en "évidence" cette "évidence", c'est parler à tort et à travers.
De plus, comme le mentionne Sébastien, certains pouvoirs paranormaux (ou "manifestations" spirituelles) sont réputés pour influencer la réalité. Si cela était vrai, cette influence serait mesurable et ne dépendrait aucunement de notions philosophico-spirituelles possédées ou ignorées par les "témoins". Jusqu'à présent, même cette preuve, pourtant concrétisable, manque. On peut même dire qu'avec le temps et le développement des connaissances (scientifiques, entre autres), la force des pouvoirs qui agissent sur le réel à énormément diminuée. Je crois me souvenir que c'est dans "L'imposture scientifique en dix leçons" que M. de Pracontal raconte, avec un brin d'ironie, que la télékinésie n'est plus ce qu'elle était: de capable de soulever des tonnes (rochers de Stonehenge, par exemple) dans l'antiquité, elle était déjà réduite à soulever des grammes à la fin du siècle dernier et maintenant, elle sert à faire dévier de quelques millimètres des balles qui tombent. On ne peut pas spécialement parler d'un progrès fulgurant de cette capacité paranormale. Le pire, c'est que c'est la même chose avec toutes les capacités réputées paranormales qui interagissent avec la matière, parce qu'on comprends mieux comment éviter la fraude (consciente ou non). Cet état de fait explique très bien le repli des "médiums" dans le non-tangible, et qu'ils se réclament de plus en plus d'une sur-réalité inatteignable par des moyens physiques. C'est plus commode pour s'auto-illusionner, ou pour tromper le gogo, ou les deux à la fois, d'avoir à éviter de prouver de supposés dons.
Jean-François