Je suis globalement d'accord avec ce qui est dit par les uns et les autres (montée du narcissisme, déconstruction, perte
de repères, refus et manque d'intégration, violences en résultant, ...).
Il faudrait cependant en analyser les causes pour avoir un regard objectif, et non uniquement les effets en culpabilisant les acteurs.
Si nous avons certes la chance d'être dans des sociétés démocratiques, il faut pourtant constater que :
- Ces sociétés ont changé. La notion
de réussite s'est accentuée, les critères
de réussite se sont uniformisés, le besoin d'argent a augmenté, la population s'est multipliée et la liberté
de choix
de vie est devenue un leurre.
En fonction
de ces critères, il est
de plus en plus difficile
de sortir du moule en choisissant son propre parcours.
- Nous sommes donc plus qu'avant, constamment en compétition les uns avec les autres.
Pour l'emploi, les études, la santé, les loisirs, nous devons nous démarquer, et nous devons attendre notre tour. Voir par ex l'inscription dans les universités où malgré le niveau requis, il faut disposer
de place dans le cursus choisi, sinon on est forcé
de prendre une autre option, ce qui ne représente plus un choix.
Nous assistons ainsi à une dépersonnalisation
de l'individu qui ne devient plus qu'un numéro, un compte bancaire, un maillon dans un système
de plus en plus encombré où les accès sont
de plus en plus limités et où
de plus, des secteurs deviennent défaillants par des coupures budgétaires par ex (école, santé, culture).
Si l'individu s'adapte et sort son épingle du jeu, il devra pourtant encore faire face aux individus des structures en question, qui sont dans la même situation et doivent gérer les manques, les trop-pleins, leur sécurité d'emploi, leur bien-être etc et seront en conséquence eux aussi en compétition.
Je prends d'exemple
de l'hopital cité par Dominique :
L'hôpital, qui fût un sanctuaire préservé, la santé au service de tous, connaît un déferlement de violences qui ne sont plus seulement verbales, mais également physiques, envers les personnels. Les agresseurs peuvent être bêtement banals, jeunes, vieux, hommes, femmes, parfaitement intégrés ou en déperdition. Il n'y a plus de règles. "Tout, tout de suite, place à moi, et encore à moi, il n'y a que moi qui m'intéresse".
S'il n'y avait que l'hôpital de concerné...
Tous les domaines sont concernés, comme je l'ai dit. Et il faut changer
de position en regardant les acteurs
de ces structures. Et l'on s'aperçoit que la violence existe
de leur côté aussi...
Manque
de temps,
de personnels,
de compétences, d'énergie,
de patience, répétition des tâches, multiplications des cas à traiter, informatisation partout qui réduit l'individu à un numero
de dossier, mènent à un manque d'analyse et
de prise en compte des situations personnelles et contribuent largement à générer cette violence.
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..