Etienne Beauman a écrit : 02 févr. 2020, 17:54
Tu poses par principe que l'univers est déterministe et t'en démords pas, le problème c'est que c'est que tu cherches à prouver.
Je crois que tout le désaccord tient là, c'est dommage d'avoir dû vous énerver pour parvenir à cette conclusion.
Le principe
de causalité est important en physique, mais ce n'est qu'un postulat qu'on a le droit
de mettre en doute.
Typiquement, le principe
de causalité fort (la cause précè
de l'effet + à même cause même effet) est remis en cause par certaines interprétations
de la PQ. Il reste un principe
de causalité faible qui permet
de faire
de la physique classique et qui fonctionne très bien, mais on sait qu'au niveau fondamental c'est plus compliqué.
Dany a écrit : 02 févr. 2020, 13:38Quand nous prenons une décision, nous sommes bien à l’état décohéré et les évènements qui donnent lieu à cette décision sont bien soumis aux lois
de la physique classique ? Du fait
de la décohérence, nous ne sommes pas dans un état quantique ?
Décohéré ? Tu veux dire un état propre peut-être ?
Parce qu'un état propre est tout aussi quantique qu'un état superposé par exemple.
Parce que nous posons bien nos actes et nos décisions dans un cadre macroscopique où le principe de causalité règne. Et dans un cadre macroscopique, il y a bien une certaine imprévisibilité, mais pas d'indétermination quantique.
Est-ce que tu ne fais pas une confusion entre la superposition quantique et l'indétermination ? Simple question, mais c'est ce que tes différentes remarques me laissent supposer.
Parce que très clairement, le niveau macroscopique est tout aussi indéterminé que le niveau microscopique. La décohérence explique pourquoi on ne voit pas d'états superposés, mais elle n'explique pas pourquoi un état est choisi (un choix
de vocable très douteux dans la discussion actuelle) plutôt qu'un autre.
Typiquement, la décohérence explique pourquoi la matrice est réduite aux états propres (donc plus
de superposition), mais tous les états propres sont équiprobables. C'est pour ça qu'on dit que la décohérence ne résout pas complètement le problème
de la réduction du paquet d'onde.
A partir du moment où il y a eu décohérence, c’est-à-dire effondrement de l’état quantique par interaction avec l’environnement, on est bien en dessous de l’échelle de la biochimie. Dès lors, nous sommes bel et bien soumis à la chaîne de cause à effet, au déterminisme, au moins depuis le niveau des réactions biochimiques. La décohérence assure justement que l’indétermination quantique ne se propage pas au niveau macroscopique.
c.f. ci-dessus, ça laisse à penser qu'il 'y a confusion entre indétermination et superposition.
Si on prend l'exemple du chat
de Schrödinger, la différence est peut-être plus simple :
- sans la décohérence, on dit qu'avant d'ouvrir la boite le chat est dans un état superposé "mort+vivant" (on dit souvent à la fois mort et vivant, c'est un abus
de langage mais comme tu le rappelles souvent le langage n'est pas très approprié pour décrire ces concepts)
- avec la décohérence, on dit que les interactions avec le milieu font qu'un objet macroscopique comme le chat ne peut pas être dans un état superposé, il est "décohéré" : il est soit mort, soit vivant. Par contre, le fait qu'il soit mort ou vivant est totalement indéterminé ! Tant qu'on n'a pas regardé dans la boite, il est absolument impossible
de le savoir.
Donc même avec la décohérence, l'indétermination existe au niveau macroscopique (on est quand même d'accord qu'un chat mort ou un chat vivant, c'est très macroscopique comme différence).
Du coup tu peux toujours revenir aux mondes multiples par exemple, la décohérence n'empêche pas cela.
la réduction du vecteur d’état amène le problème de la mesure avec bien sûr le problème de la conscience, qui heurte le sens commun matérialiste
La décohérence ne résout pas ce problème. Elle explique seulement pourquoi on ne voit pas
de superposition quantique macroscopique.
Je trouve que la réduction du paquet d'onde est le postulat
de la MQ le plus facile à remettre en cause.
Un monde flou ou subsisterait toujours un tout petit peu
de superposition, ça a son charme.