Marie a écrit :(on assume que tout a une cause).
Ce n'est pas trop lourd à assumer ?

Je pense que tu voulais écrire "on suppose que..".
Bon.. un sondage parmi des experts en lieu d'argumentation ? Je n'avais encore jamais vu ça sur ce forum

Si j'ai déjà dit "
crois-moi, ça l'est", c'est que j'avais l'intention de l'expliquer plus tard sur demande. On ne raisonne pas, ici, à coup de diplômes, encore moins à coup de "
je connais quelqu'un qui a un diplôme", comme appel à l'autorité. Il me semble qu'il n'y a rien de moins sceptique que ce comportement. "
Mon père est plus fort que le tien", comparé à ça, c'est rigoureux.
Marie a écrit :Ainsi, il dit que les phénomènes décrits comme probabilistes peuvent être considérés comme déterministes dans la mesure où l'on peut prévoir les probabilités (il voulait dire que la cause résulte nécessairement en une probabilité et donc le résultat obtenu est toujours une probabilité et la même -> déterminisme) et il indique que l'on pourrait dire que la causalité implique nécessairement le déterminisme (à tout le moins un déterminisme probabiliste).
À supposer que tu aies bien compris et expliqué ce qu'il voulait dire (en passant, je ne perdrai pas de temps avec le point de vue du mathématicien, pas plus qu'avec celui d'un docteur en cardiologie que je ne connais pas ou d'un astronaute que je ne connais pas sur la même question), tout ce qu'il dit est en rapport avec une définition différente du déterminisme que nous utilisons, ie, un déterminisme probabiliste (non-laplacien), et que selon lui, ce qui est causal est nécessairement déterministe en ce sens. Soit ! Rien à redire.. mais qu'est-ce que ça amène à la discussion ?
Marie a écrit :Je pense que nous avons davantage un problème d'interprétation que de définition;
Je ne pense pas que "Nous" ayons un problème (à moins que tu aies tendance à nounoyer autant qu'à vouvoyer - j'espère que mon tutoiement ne gêne pas, je peux toujours changer).
Marie a écrit :Je considérais la définition de causalité comme la relation entre une cause et son effet (sous-entendu que la cause produit nécessairement l'effet). Enfin, il semble que les définitions ne soient pas si claires, même pour les physiciens (à tous le moins le maigre échantillon que je connais).
Je ne le pense pas du tout. Il ne semble pas y avoir d'ambiguité sur le fait que la cause qui précède l'effet est la cause de l'effet en question. Quel sens ça aurait, alors?
Marie a écrit :Je reviens sur:
Pas de causalité -> pas de déterminisme
Causalité -> déterminisme
et votre exemple avec la santé:
Si quelqu'un ne mange pas bien -> il n'est pas en santé
Si quelqu'un mange bien -> il est en santé
Je suis d'accord avec vous que le deuxième exemple est fallacieux, car il y a plusieurs causes à la bonne santé (i.e. que la bonne santé est le résultat combiné de plusieurs causes.)
C'est le même mécanisme derrière les deux exemples car le premier était une pirouette qui s'appuyait sur "par définition" (en passant, mon exemple n'était pas "bien manger", mais "manger" tout court.. ce n'est pas grave toutefois, ça ne change rien).
Marie a écrit : Toutefois, le déterminisme implique dans sa définition (Robert) qu'ayant les conditions d'existence (cause), le phénomène se produira (effet).
La causalité physique, ce n'est pas EXACTEMENT la causalité du Petit Robert. Je suis d'accord avec la définition du Robert; vu que c'est un dictionnaire et qu'il doit être concis, mais ça ne veut pas pour autant dire que cette définition englobe parfaitement le sens que le terme révêt en physique contemporaine.
Marie a écrit :J'ai donc l'impression que le déterminisme n'a qu'une origine, la description des relations de cause à effet sous forme de loi (permettant accessoirement de faire des prédictions).
Le déterminisme, en passant, ce n'est pas juste de connaître la cause, mais de quantifier l'effet par une sorte de loi dynamique qui régit temporellement et exactement l'état.
Marie a écrit :Ainsi, si l'on considère que le paradoxe EPR nous permet de connaître la deuxième lecture d'après la première, ce serait un cas de déterminisme.
? Non. Je pense que tu n'as pas bien compris ce qu'était le paradoxe d'EPR. Quand on mesure le spin vertical d'un des électrons, il y a une chance sur deux d'obtenir un spin vertical positif. Une fois la mesure faite, on sait automatiquement que l'autre électron aura un spin vertical contraire. Mais les spins horizontaux de cet autre électron, eux, ne sont pas encore déterminés tant qu'ils ne sont pas mesurés.
Marie a écrit :Votre interprétation semble dire que cela n'implique pas nécessairement une cause (violerait potentiellement la causalité).
Que sais-tu de mon interprétation du paradoxe EPR ? Ai-je, d'abord, moi-même une interprétation du paradoxe EPR ? Non. Je connais les interprétations qui ont été faites, celles les plus acceptés surtout. Ce n'est pas moi, qui, en lisant la correspondence entre Bohr et Einstein, me suis exclamé "Oh mon dieu!! Mais ça violerait la causalité!!!". Si tu as lu assez à propos de ce paradoxe, ça m'étonne que tu n'aies pas lu sur le fait que celui-ci apparaît transgresser la causalité ; c'était un des buts originaux de cette expérience de pensée. Je m'étonne que tu attribues cela à "mon" interprétation. Et je n'ai jamais dit que "ça n'implique pas nécessairement une cause". Si l'interprétation du paradoxe EPR apparaît transgresser la loi de causalité, c'est qu'on a une information qui se transmet plus vite que la lumière, donc il devient possible qu'un effet et une cause se produisent en même temps (au lieu de l'effet après la cause). Comme la localité est aussi en jeu, il est possible de concevoir que ce paradoxe ne transgresse pas la causalité. Je rappelle mes propres mots
Zwielicht a écrit :Grosso modo, le paradoxe d'EPR est souvent reconnu comme violant la causalité (à prime abord, du moins) à cause des interactions instantanées que son interprétation peut impliquer
N'est-ce pas clair ?
Marie a écrit : Encore une fois, j'ai l'impression que c'est la définition de cause qui est en cause (!) et non celle de déterminisme finalement. Comment quelque chose peut-il être prévisible, être décrit par des lois stipulants des conditions d'existence menant à la production d'un phénomène... et ne pas avoir de cause? Avoir une cause inconnue, soit, mais pas de cause?!? (Je comprends toutefois que pour avoir une cause, il faut un antécédant, d'où le problème soulevé par le paradoxe EPR.)
Ici, on dirait que c'est le "sans causalité, pas de déterminisme" que tu essaies de prouver. Soit, je n'ai jamais contesté cette affirmation. Ce que je contestais, c'est ta pirouette "s'il y a de la causalité, il y a nécessairement du déterminisme". Tu ne l'as toujours pas expliquée.
Marie a écrit :(Désolée si je ne comprends pas votre point de vue encore, je ne veux pas être enquiquinante, j'essaie juste de comprendre, pas d'argumenter pour le plaisir d'argumenter.)
Si je devais faire un cours de physique en-ligne, je pourrais m'arranger différement.. commencer par la base, s'assurer que tout le monde ait compris, etc. Ici, j'ai l'impression de devoir répondre à des questions de quelqu'un qui ne connait pas grand chose mais qui persiste à questionner en pensant qu'il suffit de jouer sur les mots sans faire aucun effort pour s'instruire. De plus, les questions ne sont pas dans un ordre qui convient et s'appuient souvent sur des concepts qui mériteraient d'être expliqués a priori.