+1 !
J'ajoute que selon moi il faut aussi développer massivement la production LOCALE agricole et alimentaire :
- ça répartit la charge et évite d'exiger une productivité sans cesse croissante "ailleurs"
- ça pollue moins (moins de transport pour amener les aliments dans ces pays)
- ça procure des revenus aux locaux, et donc indirectement ça leur redonne de la dignité et du pouvoir politique
Mais justement, pour toutes ces raisons, je crains que certaines multinationales, voire certains états traditionnelement exportateur de denrées agricoles, fassent tout pour empecher ce développement local, contraire à leurs intérets court-termiste et égoistes (non solidaires)
Encore récemment, lorsqu'on s'excitait sur l'envolée (la spéculation) des cours du riz ou du blé, on a vu un excellent reportage à France 2 sur (je crois) le Sénégal (ou au autre pays africain, peu importe). Par tradition (récente ?) la culture culinaire de ce pays est à base exclusivement de riz ... lui même importé à 95%. Avec l'envolée des cours ce fut d'un seul coup le spectre de la famine. Le gouvernement du pays a semble-t-il bien réagi en décidant :
- à tres court terme des subventions pour faire baisser artificiellement les prix du riz
- à plus long terme : le développement de la culture du riz dans le Pays, il y a tout pour ça dans certaines provinces (terre riche, vaste étendues naturellement irriguées, soleil)
Mais aussi : convaincre le peuple (spots télé) qu'ils peuvent manger autre chose que du riz ! Ca parait idiot mais ce serait très efficace ... sauf que , changer des habitudes alimentaires ça prend du temps. Imaginez supprimer la baguette pour les Français

(*)
Pourquoi chacun sur la planète devrait-il dépendre chaque jour et à 100% de quelques rares fournisseurs quasi monopilistiques, pour les produits
de première nécessité, qui seraient nécessairement : produits ailleurs et loin, transportés et vendus via un marché mondial ? Je parle ici aussi bien de la nourriture que de l'énergie ?
Je ne suis pas utopiste ni naif. Je sais qu'il y a ura toujours besoin de tels marchés pour ajuste l'offre et la demande, encaisser les aléas locaux, etc... Mais je pense que, non seulement ces marchés devraient être davantage régulés, mais qu'ils devraient à terme représenter une minorité des besoin de la communauté. Le reste des besoins étant couverts par des moyens de production locaux, adapatés en taille et en technologie. Exemples :
- taille : individuelle/foyer, immeuble, ville, région
- source d'énergie : éolien, solaire thermique, photovoltaique, PAC, géothermie, hydro, biomasse, bois, déchets ...
- agriculture : privilégier les plantes adaptés au sol local, nécessitant peu d'arrosage et d'engrais, privilégier les techniques préservant la vie naturelle du sol (donc minimiser le labour effectivement), priviliégier les filières courtes (consommer les céréales pour son propre élevage par exemple, mais aussi privilégier les circuits de commercialisation courts sans intermédiaire (vente à la ferme) : vaste débat**)
Sans compter que parfois, le système actuel sert, non pas à couvrir des besoins vitaux dans les pays pauvres, mais à satisfaire des caprices dans les pays riches. Manger une pêche chilienne en en février à Paris, est-il encore un luxe que nous pouvons nous permettre ?
A+
(*) Plus sérieusement il faudrait se poser aussi la question de la consommation de viande qui devient je pense excessive dans nos contrées riches et privilégiées. Ce qui contribue à polluer (lisier, GES), à surconsommer les végétaux et l'énergie (on nourrit bien plus de persoones à iso-ressource avec des végétaux qu'avec de la viande) et incidemment contribue à détériorer notre santé (trop de gras, obésité, accidents cardio-vasculaires ...)
(**) j'ai vu par exemple l'autre soir le documentaire "vu du ciel" de yan Arthus Bertrand, excellent, qui parlait de tout ça en donnant des exemples concrets de méthodes alternatives et qui marchent, en générant des revenus pour les agriculteurs supérieurs à ceux d'aujourd'hui (ex : les AMAP).