Bonjour! L'économie est un système complexe et on y remarque une espèce de sélection naturelle. Elle est ce qu'elle est parce qu'on a fait des essais et des erreurs. Refaire les mêmes erreur n'avancerait pas à grand chose...
Sylvain a écrit :Je reste convaincu qu’un important vice du système est la création de l’argent emprunté sans la création en face des intérêts à rembourser. Et que c’est cela qui fait que pour avancer, il faut un endettement croissant que ce soit de l’état ou des individus. Ce qui débouche obligatoirement sur une ou plusieurs bulles.
Il faut se rappeler que l'argent n'est qu'un moyen d'échange, un contrat. Contre 100$ aujourd'hui, je m'engage à rembourser dans les prochaines années le 100$ plus les intérêts. Les intérêts proviendront du travail que j'aurai fait d'ici là. C'est une promesse. Cette richesse n'est pas créée, elle le sera. Seul le 100$ existe, et qqun prêt celui-ci à un autre.
C'est simplement comme prêter un outil : je te prête mon équipement de menuiserie mais, en échange, tu me fabriqueras une table. Ça permet au menuisier de commencer à fabriquer des tables (i.e. générer de la richesse) sans devoir avoir payé des outils (à partir de quoi?). Ça permet à une entreprise d'emprunter pour acheter un équipement et de payer celui-ci à même les profits des produits qui seront fabriqués avec cet équipement. Les intérêts sont un loyer. On loue l'argent.
S'il ne peut emprunter des outils pour commencer à produire ses meubles, comment le menuisier pourra-t-il travailler?
Sylvain a écrit :Je pense que toute création d'argent par emprunt devrait se compléter par une création d'argent représentant les intérêts de l'année.
L'argent n'a pas d'étiquette : on en émet ou on n'en émet pas. De plus, les intérêts sont un loyer, que l'on paie à la fin d'un période définie arbitrairement. Je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire par créer de l'argent représentant les intérêts.[/quote]La banque du Canada émet 1 million à une banque privée, avec un taux d'intérêt donné (taux directeur). La banque fait ce qu'elle veut de cet argent, en autant qu'elle en paie les intérêts.
Concrètement, en quoi consite votre proposition dans un tel cas?
Sylvain a écrit :Cet argent étant utilisé par des pouvoirs publics.
Quel argent?
Sylvain a écrit :et revenant donc dans le système soit par le biais de commandes publiques soit par les salaires des employés.
Que voulez-vous dire par «revenir» et par «système»?
Sylvain a écrit :C'est seulement dans ce cas qu'il y a assez d'argent dans le système pour que tout le monde ait une chance de pouvoir rembourser son prêt.
Il n'y a pas besoin d'avoir assez d'argent dans le système parce que la richesse, l'argent, est générée à chaque jour. Je n'ai pas aujourd'hui ce qu'il faut pour rembourser un prêt, mais par mon travail, je l'aurai un jour. Voir l'exemple du menuisier. Il faut absolument considérer le facteur temps dans tout cela.
Comment feriez-vous pour créer les intérêts d'un prêt sans échéance? D'un prêt variable?
Si je comprends bien ce que vous dites, vous voulez que l'on émette disons 100$ et la monnaie pour payer tous les intérêts reliés à ce 100$. Je crois que, dans un premier temps, ça ne règle rien. Dans un deuxième temps, pratiquement, comment le fait-on? Comment fait-on, pour commencer, pour savoir ce qui sera fait de ce 100$?
Sylvain a écrit :Pour le reste, je pense que le crédit doit être un droit mais encadré avec des taux qui ne doivent représenter que le coût de fonctionnement de l'organisme de crédit + 1% de marge + 1% d'assurance contre le risque de non-remboursement.
Tout ça fonctionne selon l'offre et la demande. Comment arrivez-vous à une marge de 1%? Comment arrivez-vous à une assurance contre le risque de 1%?
Si je donne ma maison en garantie, que j'ai un bon salaire régulier et que je paie toujours mes engagements, aurai-je le même taux que qqun qui est à sa 3e faillite, sans revenus réguliers avec un prêt sans garantie?
Si des gens se financent sur des cartes de crédit à 28% d'intérêt alors qu'il est possible d'avoir du financement à 5% sur une marge hypothécaire, il y a des raisons à ça.
L'offre et la demande est un mécanisme naturel qui équilibre les échanges. On peut tenter de l'encadrer un peu, mais il y a des limites. Si vous forcez les taux d'intérêt, et bien les prêteurs ne voudront plus prêter à certains clients, tout simplement, le jeu n'en vaudra pas la chandelle. Alors au lieu d'avoir accès à du crédit à 5%, 10, 15, 30%, ces gens n'y auront tout simplement plus accès!
Sylvain a écrit :Et pour l'empruntant un taux maximum de remboursement = à 50% du revenu.
Net ou brut? Ce chiffre est basé sur quoi? Pourquoi pas 45%, 47,5%, etc.? Je crois que ce taux est à la discrétion de l'emprunteur, c'est à lui de prendre ses responsabilités! Qqun peut être en mesure de mettre plus de 50% alors que qqun d'autre peut difficilement mettre 5%. Ici, je crois qu'on a un problème d'éducation économique. La raison est probablement simple : l'argent, c'est tabou!
Sylvain a écrit :Et concernant l'achat d'un logement, maximum 20 ans d'endettement et maximum 30% du revenu mensuel. La limitation de ces deux facteurs donne une limite haute aux prix des logements et donc stoppe le risque de bulle.
Encore là, ces critères me semble arbitraires. Quant à une bulle, je ne crois pas que cela l'affecte. L'offre va s'adapter, simplement.
Sylvain a écrit :En ce qui concerne les entreprises, le rôle de prêt des banques devrait se limiter à l'affacturage.
Je ne saisis pas ce que vous voulez dire par là. Les banques ne doivent qu'agir comme courtiers? Qui va alors gérer les prêts? Une banque qu'on va simplement ne pas appeler une banque?.
Sylvain a écrit :Le financement à long terme devant lui se faire par augmentations de capital..
Que voulez-vous dire par augmentation du capital? À partir des liquidités del'entreprise? Ça limite alors l'exploitation des bonnes idées. On considère généralement que les entreprises qui ont beaucoup d'encaisse manquent simplement d'idées pour investir cet argent de façon à ce qu'il rapporte. Même que dans le cas d'une bonne idée, pourquoi ne pas s'endetter si on peut obtenir des profits sur ce montant emprunté qui sont supérieurs aux intérêts? Emprunter à 5% pour avoir 20% de rendement, ça vaut la peine. Si une entreprise conserve beaucoup d'encaisse, c'est qu'elle estime que le profit, le rendement qu'elle peut obtenir de cette encaisse est inférieur aux intérêts à payer. Ce n'est pas signe d'une entreprise en croissance.
Sylvain a écrit :Car pour moi l'achat d'une action en bourse en dehors d'une augmentation de capital n'est que spéculation..
Je ne sais pas trop ce que vous entendez par «augmentation de capital», mais je vois mal en quoi on devrait empêcher les gens d'investir leur argent dans des idées qu'ils pensent bonnes. Empêcher cela est couper la créativité. La bourse a permis le développement d'un tas d'idées qu'aucun banquier n'aurait financée. Avec l'actionnariat, il suffit de trouver qqun qui croit en nous. Et ceux qui investissent doivent connaître la dynamique de ce type d'investissement. Pourquoi une entreprise devrait-elle être empêcher d'exposer une idée et de demander s'il y a des gens intéressés à mettre de l'argent pour la développer? Ça donnerait quoi?
Ne penses-tu pas que cela créerait de l'inflation ?
Sylvain a écrit :Je ne suis pas sûr, dans ce que j'indique, la capacité d'emprunt et donc la masse monétaire intérêts compris est totalement liée aux salaires.
Je crois pas que lier la masse monétaire au salaire soit une bonne chose. Je crois de toute façon que c'est impossible à réaliser. De toute façon, c'est un peu ce que l'on fait déjà : on lie la masse monétaire à l'augmentation de la richesse. Or, les salaires sont normalement fonction de la richesse générée. Alors la masse monétaire suit la création de richesse.
Aussi, si la valeur marchande de ma maison passe de 100 000$ à 200 000$, que faites-vous? Si qqun trouve une cure au cancer que tous veulent et qui vaut donc une fortune, que faites-vous? Qu'arrive-t-il si un bénévole crée de la richesse? Comment définissez-vous salaire? La mécanique actuelle permet de gérer ces cas, mais je ne vois pas comment la vôtre le ferait.
Sylvain a écrit :On peut donc changer le taux d'endettement maximal si on veut diminuer les prix.
En fait, on joue présentement sur les taux d'intérêts. C'est mieux ciblé.
Sylvain a écrit :En fait la situation actuelle est équivalente dans le sens où on augmente les taux d'intérêts quand on veut éviter l'inflation..
Je ne dirais pas que c'est équivalent, mais effectivement, en haussant les taux d'intérêts, on limite l'inflation
Sylvain a écrit :D'autre part, actuellement, il y a aussi la pression à la baisse sur les salaires effectuée par le pilotage du taux de chômage (nairu).
Pas au courant. Ici, la croissance est bonne et les salaires suivent cette croissance. Le taux de chômage est bas.
Sylvain a écrit :Je crois au contraire qu'il est fondamental qu'il y ait assez d'argent dans le système pour que le besoin de crédit de l'année suivante corresponde à une vraie demande de l'utilisateur et pas à un besoin artificiel dû au manque d'argent dû au système. Voir l'exemple de l'île où le banquier a prêté 500 pièces et où il en faut 505 à la fin de l'année. Si les 5 ne sont pas dans le système, il n'y a aucune solution. Cela va demander d'emprunter pour rembourser des intérêts sur les 5 euros qui manquaient dans le système. En fait la masse monétaire va plus augmenter que dans le cas que je propose puisque là on a forcément des intérêts sur des intérêts. De plus en faisant passer les intérêts par des structures publiques avant de retourner dans l'économie, on permet des diminutions d'impôts.
Encore ici, on oublie qu'à chaque seconde, on crée de la richesse. Alors en oubliant ce facteur, tout le reste dérappe. La comparaison ne marche pas. Le 5$ qui manque sera créé au courant de l'année. Le 500$ est basé sur une richesse existante, qui est partie de rien initialement. L'or, il a fallu l'extraire.
Sylvain a écrit :Dans ce que j'ai mis comme restriction, j'ai simplement indiqué une limite ajustée aux revenus. D'autre part, ce qui bouffe le pouvoir d'achat des personnes ayant des dettes actuellement, ce sont les taux à 2 chiffres, dans ce que je propose, 5% me semble une limite haute.
Tout ça est fonction de l'offre et de la demande. Si on limite les intérêts à 5%, on risque de manque de prêteurs et/ou on aura une inflation qui fera en sorte que le taux réel sera finalement de 10%.
Sylvain a écrit :En ce qui concerne les entreprises, les mesures fiscales comme les pea ou les assurances vies encouragent l'achat d'actions de sociétés déjà existantes. Si les déductions fiscales n'allaient que pour les participations au capital de sociétés en création ou aux augmentations de capital, cela changerait radicalement la quantité d'argent disponible pour les entreprises ayant un projet.
Donc, on crée une entreprise autonome pour avoir droit à des crédits? Ça n'avance pas à grand chose!
Augmentation de capital? Vous voulez dire celles qui émettent des actions?
Non, moi, je ne crois pas que ces crédits doivent être fonction de la structure fiancière et administrative, mais bien en fonction de ce pour quoi on demande un crédit. Si une entreprise fait de la R&D et y investit 1 000 000$, c'est ce milion qu'il faut considérer. Qu'on est investit ce milion sous un nouveau numéro de compagnie ou que la maison mère émette ou non des actions pendant ce temps n'a aucune importance.
Cela n'empêche pas la création de mesures pour le capital de risque qui bénéficient généralement aux petites entreprises qui ont généralement de la misère à se financer par le système banquaire et par l'actionnariat. D'ailleurs, votre volonté de restreindre l'émission d'action n'a rien pour aider ces entreprises!
Sylvain a écrit :Au niveau de la croissance, il faudrait savoir la croissance de quoi..
Notre croissance, en gros, c'est l'amélioration de notre productivité. On fait plus avec autant ou avec moins.
Sylvain a écrit :Est-ce lié uniquement aux nombre de billets en circulation (fussent-ils numériques).
Il faut cesser de croire que la monnaie définit la croissance. Elle ne fait que la mesurer. Si on émets plus que la croissance, on a inflation, i.e. chaque dollar définit qqch de moins en moins important.
Sylvain a écrit :Imaginons un artiste et un paysan.
Une année, l’artiste a 100 pièces et va voir le paysan en janvier qui lui vend pour 100 pièces de marchandise. Puis le paysan va voir l’artiste et lui demande un portrait et le lui paye 100 pièces, le portrait est livré fin décembre.
L’année suivante, l’artiste a ses 100 pièces, va voir le paysan en janvier et lui demande pour 100 pièces de marchandise. Puis le paysan va voir l’artiste et lui demande un portrait de sa femme et le lui paye 100 pièces. Et là l’artiste livre le portrait en juin. A la récolte il achète pour 100 pièces de marchandises. Et le paysan demande un portrait de son fils pour lui faire cadeau à noël et ce pour 100 pièces.
La première année, il y a eu une livraison de produits et un tableau. La seconde année, il y a eu 2 livraisons de produits et deux tableaux.
Ceci avec les mêmes 100 pièces en circulation.
Ça illustre bien que l'argent n'est qu'un moyen d'échange et n'est pas la richesse en soi. Vous pouvez aussi constater qu'il y a eu production de richesse ; deux récoltes et deux tableaux. Ce qui a été produit, c'est 400$ de richesse. Le paysan aurait pu demander 2 tableaux à l'artiste dès le début en lui offrant 200$. L'artisan aurait pu lui payer quand même ses récoltes à coup de 100$ par année. Dans ce cas-ci, on a utilisé 200$ pour échanger le même 400$ de richesse.
Je vous recommande chaudement la lecture du livre d'André Gosselin, Lettre ouverte aux investisseurs irresponsables,
http://www.quebecoislibre.org/05/050115-15.htm
Entre temps, vous avez posté un autre message :
Sylvain a écrit :Je suis étonné de ce que tu dis. Il n'y a pas forcément de lien entre la quantité de pièces et la richesse. On le voit avec les échanges (et le fait qu'il n'y ait que 2 personnes n'y change rien). Le volume des échanges peut être de 100 ou de 200 sans qu'on ait besoin de plus de pièces.
Effectivement, et je ne crois pas que Florence dise le contraire.
Sylvain a écrit :D'autre part si la quantité d'objets croît, leur prix va diminuer
Faux! Ça dépend de l'équilibre entre l'offre et la demande. Si Apple double la production d'iPod mais que la demande quadruple, le prix ne baissera pas. Inversement, si Sony fabrique deux fois moins de Discman mais que de demande coupe par 4, les prix vont tomber.
Sylvain a écrit :et ce n'est pas le nombre de pièces en circulation qui va changer ce fait.
En premier lieu, ce «fait» n'en est pas un. Mais l'émission excessive de monnaie fera baisser la valeur de celle-ci, encore l'offre et le demande finalement. Pensez à ce qui est arrivé avec la monnaie Allemande lors de la seconde Guerre Mondiale. L'équilibre entre l'offre et la demande du produit ET de la monnaie fera varier sa valeur en $
Sylvain a écrit :Le nombre de pièces en circulation ne correspond pas à la totalité de la richesse de la zone.
Je reste dans l'idée qu'il doit y avoir en circulation au moins 505 pièces pour que 5 personnes puissent en rendre 101 chacune.
Les 5 pièces manquantes seront émises par la banque centrale un jour ou l'autre, au besoin, tout simplement.
Sylvain a écrit :En ce qui concerne le banquier, vous allez le voir pour acheter une voiture, vous signez l'engagement de rembourser et il crédite votre compte de 15000 euros. Ca prend 20 minutes au téléphone.
Quelle doit être la rémunération pour ça ?
A mon avis rien de plus qu'un travail administratif de vérification des garanties et de gestion du prélèvement automatique donc des frais de fonctionnement (2 heures à 200 euros). Et une assurance perte d'emploi invalidité/décès. Même à 3% la banque est gagnante.
Et bien ouvrez votre banque alors!
La banque est rémunérée entre autre pour le courtage qu'elle fait entre le prêteur et l'emprunteur, ainsi que pour le risque qu'elle prend. Le salarié qui fait la transaction, lui a son petit salaire et sa petite commission...
Sylvain a écrit :En ce qui concerne les échanges entre pays, la vision des commandes à l'extérieur telle que tu la décris est celle de l'OMC avec loi de l'offre et de la demande. C'est la situation actuelle, mais ce n'est pas une loi naturelle qui serait sortie d'une science économique mais un choix politique. Il y avait d'autres possibilités envisagées et que l'on devrait plus étudier avec ce que l'on sait de la situation actuelle :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_de_La_Havane .
Oui, l'offre et la demande est un phénomène naturel. Je suis sûr que vous êtes prêts à payer votre eau bien chère en plein milieu du désert et déshydraté qu'à côté d'une fonatine d'eau potable. Et personne ne se donnerait la peine de traîner de l'eau en plein milieu du désert pour vendre de l'eau si on l'oblige à la vendre le même prix qu'ailleurs. Des exemples, il y en a des tas. Je suis persuadé que vous appliquez la loi de l'offre et la demande à peu près à chaque jour, inconsciemment.