Salut Sélène,
Tu dis :
Bien sûr que ça peut arriver.On pense souvent "savoir", mais ne finit-on pas un jour par rencontrer quelqu'un de plus intelligent ou évoluer que soi? dans le sens que nos certitudes sont remises en question.
Mais le risque que ça arrive dépend de la rigueur avec laquelle on estampille une opinion "savoir".
Par exemple, je sais que le Soleil est plus loin que la Lune (plus précisément, il est environ 390 fois plus loin). Je sais aussi que le Titanic a coulé en 1912, que j'ai des ancêtres communs avec ma chatte, et que ma TV est de marque Panasonic.
Penses-tu que j'ai de grosses chances de rencontrer un jour quelqu'un qui va me faire dé-savoir ça? Qui va me démontrer que je me suis trompé? À ta place, je ne gagerais pas là-dessus.
Toi, y a-t-il des choses que tu sais? Peux-tu m'en donner quelques exemples?
Tu dis aussi :
Pleinement d'accord. Je précise que celui qui a le plus de chances d'avancer, c'est celui qui s'était le plus trompé. Est-on d'accord là-dessus?Le fait de confronter les certitudes est une manière de nous faire avancer
Est-ce là une de tes certitudes? Un de tes savoirs?Sélène a écrit :ce n'est jamais pour rien qu'on se trouve sur le chemin de quelqu'un, la vie m'a enseignée ça.
L'étends-tu à tous les événements qui peuvent nous arriver? Penses-tu que, quand un type qui déambulait sur le trottoir reçoit sur la tête une brique qui s'est décrochée d'une façade en mauvais état, et vire quadraplégique pour le reste de sa vie, il y avait une raison ésotérique à son malheur? Moi pas.
T'ai-je insulté quelque part? Où?Sélène a écrit :je trouve tjrs inutile d'insulter et d'étiqueter les autres pour leurs croyances, ça ne donne rien parce que c'est leur choix et tout est question de choix dans la vie.
Quant à l'étiquetage, il faut bien en faire de temps en temps. Ça permet de penser.
Moi, si je rencontre quelqu'un qui me dit croire en X, je l'étiquette comme étant quelqu'un qui m'a dit qu'il croyait en X. Je ne devrais pas? Et si je rencontre un chat, je l'étiquette comme étant un chat. Je ne devrais pas?
Sur ça, on est pas mal pareils.Sélène a écrit :Je me dis, si une personne est incapable de se remettre en question quand quelqu'un lui apporte une idée opposée à la sienne et lui démontre clairement qu'elle fait fausse route, dans ce cas, je tire ma révérence, ce qui n'est pas un abandon.
J'ajoute que si cette personne (incapable de se remettre en question quand quelqu'un lui apporte une idée opposée à la sienne et lui démontre clairement qu'elle fait fausse route) se sauve, je ne lui cours pas après.
Je te rappelle que ma question portait exclusivement sur ça. Pas sur la géopolitique américaine.La réponse la plus honnête que je peux te donner, va dans le sens de ce que j'ai déjà dit, que je met en doute les explications du gouvernement Bush.
Pour éviter de courir deux lièvres à la fois, je me concentre sur la première des deux propositions :
Proposition 1 : Le Boeing 757 du vol AA77 a terminé son vol ailleurs que dans un crash au Pentagone.
Logiquement, en négligeant ce qui est négligeable, cette proposition n'a que deux valeurs de vérité : 100% vraie ou 100% fausse.
Remarque que je ne te demande pas ce que tu sais. J'admets qu'on puisse ne pas le savoir, comme j'admets qu'on puisse ne pas savoir que le Soleil est plus loin que la Lune. Je ne l'ai d'ailleurs pas toujours su.
Quand on ne sait pas si une proposition (cristalline et robustement concrète, comme l'est la Proposition 1) est vraie ou fausse, le mieux à faire, c'est de comparer les arguments pour et les arguments contre. Si je vois clairement que ça tire incommensurablement plus fort d'un côté que de l'autre, j'ai peu de scrupules à appeler cette conclusion un "savoir".
Par exemple, c'est ce que je fais quand je considère que "la Terre est ronde" est un savoir. Les arguments pour sont décisivement plus forts que les contre. J'admets qu'il y a des arguments pour l'idée d'une terre plate, mais ils ne sont pas de taille contre l'armée de bulldozers hydrauliques à crampons qui tirent de l'autre côté.
C'est seulement quand les arguments pour et contre ne sont pas incommensurablement déséquilibrés (exemple) que je n'ai pas d'opinion suffisamment ferme pour la qualifier de "savoir".
Tu dis :
J'admets qu'il y a beaucoup de zones grises dans tout ce qui est compliqué. Et la gouvernance d'un pays de la taille des USA est une chose très compliquée, incomparablement plus que la gouvernance de l'école primaire de mon quartier où il y a aussi des zones grises. En doutes-tu?il y a beaucoup de zones grises de la part de l'administration Bush/Cheney concernant tout ce qui entoure les évènements. Et toi, qu'en penses-tu?
Mais ces zones grises, dans les agissements de l'équipe Bush/Cheney, ne sont pas suffisantes pour jeter le moindre doute raisonnable sur là où le vol AA77 a terminé son périple.
...et les doutes déraisonnables ne m'intéressent pas.
Tu devrais faire de même.
Amicalement,
