(critique externe donc)
Ba non, interne en fait
Je vais faire simple parce qu'il développe plusieurs arguments mais je n'ai plus le bouquin a disposition donc je ne me souviens pas de l'ensemble. Je chercherais plus lorsque je retournerais à la Bibliothèque de ma fac.
Pour le terme Christ, il développe plusieurs thèmes, mais il ne faut pas prendre seulement ce terme, mais tout le morceau de phrase "c'était le Christ" pour bien comprendre.
En fait, mais ça ça n'est pas de lui, l'utilisation de l'imparfait est déjà un indice de l'absence de connotation religieuse, parce qu'un chrétien désigne le christ au présent, puisque pour lui, il n'est pas mort (à moins d'être tombé sur le seul chrétien du haut moyen-âge qui remet en cause la résurrection mais fait quand même une interpolation).
A partir de là, on en tire plusieurs possibilité:
-soit c'est que Josèphe est chrétien (chose que l'on suppose fausse, parce que c'est démenti dans d'autre ouvrage)
-soit c'est qu'il utilise ce terme à une fin pratique.
En fait il faut replacer FJ dans sa situation (critique externe pour le coup), il s'agit d'un proche du pouvoir impérial qui sera lu par des romains et éventuellement quelques juifs en diaspora. Or, un auteur de l'antiquité se doit d'être compris. Il parle ici d'un personnage tout à fait méconnu à Rome et très peu connu aussi dans le cadre des juifs de la diaspora (et même possiblement des juifs de palestine, si l'on considère que Jésus était soit une mythe, soit un obscur gourou à la base).
Le terme christ est donc le seul nom par lequel les romains sont susceptible de connaître ce personnage et donc de comprendre ce que FJ explique dans son livre (l'interêt de se faire comprendre dans l'antiquité est un intérêt important, l'écrivain s'adapte souvent à son lecteur étant donné que ce lectorat est très restreint)
Dès lors, FJ ne peut pas ne pas utiliser le terme Christ pour désigner Jésus parce que c'est le pratiquement le seul nom que lui donne les chrétiens et donc le seul nom qui est venu jusqu'à Rome (Suétone et Pline le Jeune le nomme uniquement par ce nom si je me souviens bien)
En somme, le terme de Christos (qu'il faut traduire comme un nom propre et non comme le terme messie en grec) est une appellation visant à qualifier Jésus et non un acte de foi, d'autant que, par la suite, il ne fait que dire qu'il est un homme sage, oubliant son caractère divin. Son utilisation vise simplement une meilleurs compréhension de la part des romains qui le liront.
Je sais que vu comme ça, ça semble un peu faible comme argument, mais il faut bien voir que de l'autre coté, prétendre que le terme est religieux pour dire que Josèphe ne peut pas avoir utiliser le terme, est tout aussi faible, surtout si on considère l'imparfait impliquant la mort du christ et donc la non-croyance de celui qui l'emploie. L'utilisation du terme christ par Suétone et Pline vienne même fournir des arguments en faveur de ça étant donné que c'est effectivement le seul nom que les romains connaissent explicitement.
En replaçant aussi Josèphe dans son contexte, à savoir celui d'un Juif qui est malgré tout un juif loin de Jérusalem et proche du pouvoir impérial, donc un juif cultivé et pas fanatique (puisqu'il vit chez l'occupant et destructeur de son temple), son utilisation du terme n'a rien de choquant.
C'est évidement juste une présomption dans un ensemble d'argument, mais ça me parait aussi censé comme raisonnement que celui de l'utilisation d'un terme religieux dans un passage qui clairement, ne met pas tant que ça en avant le caractère religieux du christ (surtout que le terme christ est réutilisé dans le passage qui parle de Jacques, alors même qu'il ne fait pas débat, celui-là.)
Au final, l'argument du "FJ n'aurait pas pu écrire Christ" repose sur le même genre d'argumentaire que celui que tu prennais avec des pincettes il y a quelque post, c'est à dire l'impossibilité catégorique prononcé qui est toujours problématique en histoire. On peut lui opposé le fait qu'un chrétien n'aurait pas pu écrire Christ à l'imparfait, ni le décrire seulement comme un homme sage (les deux raisonnements son aussi faible l'un que l'autre ça l'impossibilité ne repose sur rien.)
PS: je regarderais l'argumentaire plus en détail si j'ai l'occasion, là j'en fais un résumé de mémoire.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)