Soit.. exagérer de ce procédé est puéril. Mais est-ce mal raisonner pour autant ?La pente glissante.
C’est ce qui se produit quand on raisonne (mal) en disant que si on accepte A, on aura B; puis C; puis D; et ainsi de suite jusqu’à quelque chose de terrible. L’argument, bien entendu, est destiné à prouver qu’on ne doit pas accorder A. Ceux qui disent, notamment aux Etats-Unis, que si on accepte des lois contre le libre port d’armes à feu, on aura bientôt des lois sur ceci, puis sur cela et qu’on finira par vivre sous un régime totalitaire, ceux-là se paient une balade sur la pente glissante. On voit bien, en y pensant un peu, que rien ne garantit la solidité de chacun des maillons de la chaîne et que donc rien n’assure que si on accepte A, on aura tout le reste qu’on nous prédit.
Prenons le même exemple. On réglemente le port des armes à feu parce que si on le permet, on permet à n'importe qui de se procurer une arme, et on permet ainsi à des tueurs potentiels de tuer avec des armes dans des circonstances où autrement ils ne le pourraient pas. Est-ce "de" la pente glissante ? Rien ne garantit la solidité du maillon entre "permettre l'achat libre d'armes à feu" et "permettre à un tueur potentiel de commettre un meurtre". Accepter A n'est pas accepter le reste prédit. Néanmoins, c'est l'argument, et à mon avis, il se tient.
Idem; l'âge minimal légal de consentement sexuel ou de consommation d'alcool. Pourquoi pas 17 au lieu de 18 ? La différence biologique et psychologique entre 17 et 18 est minime (12 mois). Mais si on baisse à 17, qu'est-ce qui nous dit que dans X années on ne va pas baisser pas à 16 ? Et ensuite à 15 ? Etc.. Raisonnement de la pente glissante? Peut-être mais c'est un argument important.
Bref, je pense que monsieur Baillargeon exagère en faisant de ce procédé un sophisme. Il est un sophisme si la solidité des maillons est vraiment "faible", mais c'est du cas par cas.