Salut à tous.
Kraepelin a écrit :Tu te tires dans le pied. Les résultats de recherches que tu postes ne montrent pas ce que tu prétends. [Critiques des études données en références] [...] tu aurais eu un argument. Là, tu n'en as pas.
Votre opinion n'est que le reflet de d'une interprétation toute personnelle ; vous voulez à la fois récuser les études que j'ai fournies avec leurs résumés, mais les accepter sitôt qu'une minime différence pourrait être retenue entre les populations homo- ou hétéro-sexuelles.
Je constate qu'une fois de plus, vous ne voyez que ce qui vous arrange :
►June H. & al.; (1969) : it is suggested that the traditionally applied `neurotic' label is not necessarily applicable ;
►Evans; (1970) : the major difference between the American homosexuals and heterosexuals was one of sexual orientation rather than psychopathology ;
►Visser; (1971) : According to the norms, the homosexuals were not more neurotic than the controls as indicated by the .05 level of significance ;
►Siegelman M.; (1972) The homosexuals were found to be as well adjusted as the heterosexuals ;
►Saghir, Marcel T. & al.; (1970) There was, however, slightlymore disability and more clinically significant change in the lives of the homosexual men. Despite the slight increase in disability and the changes in their lives, the homosexual men functioned well ;
►Dean, Robert B. & al. (1964) : The results obtained showed the presence of only moderate atypicality and could in no way be interpreted as being symptomatic of any general and severe personality disturbance.
Kraepelin a écrit :[...] des instruments analysés à travers le modèle psychanalytique que tu pourfends dans les pages de ton dictionnaire sceptique.
Je vous l'ai déjà dit : ce n'est pas
mon dictionnaire, je n'en suis qu'un modeste traducteur bénévole à temps perdu ; son auteur est Robert Todd Carroll.
J'ajoute que je suis étonné de voir combien cet ouvrage, une des références de ce forum, vous indispose : or vous fréquentez le ledit forum depuis 2003... Combien vous devez souffrir à côtoyer sur le net ces affreux sceptiques qui mettent à mal votre
dogme conviction !
Kraepelin a écrit :L'autre texte porte plus sur l'histoire de l'affaire APA. Je ne sais pas d'où tu tires ce texte.
Ce texte a été rédigé par votre serviteur, et était une réponse à une proposition (K8) de
Redico mort-né ; en voici une version allégée.
I - Contexte historique.
[La section II donne les références des travaux cités ci-dessus].
Le DSM-I est créé en 1952, inspiré du
Medical 2003 de l'armée américaine ; quelles étaient à l'époque les données sur l'homosexualité ? C'étaient des observations, des théories (influencées notamment par la psychanalyse) qui décrivaient des patients, et non des sujets issus de la population générale ; en outre, pouvait s'y s'ajouter, comme on doit s'y attendre en l'absence de méthodologie scientifique, un biais de confirmation. Bien que Freud lui-même ne considérât pas l'homosexualité comme une maladie
1, après la seconde guerre mondiale le courant psychanalytique américain va en affirmer la nature pathologique, et la nécessité de « traiter » cette maladie comme Paul Friedman : « In a certain number of cases we succeed in developing the blighted germs of heterosexual tendancies, which are present in every homosexual »
2, ou Edmund Bergler : « The prognosis of analytical treatment of homosexuals is a favorable one ».
2
En 1970, la position officielle est représentée par Charles Socarides, psychanalyste à l'origine en 1974 du referendum au sein de l'APA contre le retrait, qui écrit dans un article : « Homosexuality is a medical disorder which has reached epidemiologic proportions; its frequency of incidence surpasses that of the recognized major illnesses in the nation. [...]»
3
Cette position est critiquée comme étant plus l'affirmation d'une opinion qu'une discussion fondée sur des arguments scientifiques
4 ; d'autres praticiens rétorquent que ce sont les discriminations et la répression des homosexuels qui sont la cause de leurs troubles et les amènent à consulter, et que la réponse appartient aussi au législateur.
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Enfin, des critiques dénoncent la non représentativité de la population homosexuelle sur laquelle se fondent les tenants de la médicalisation de cette préférence sexuelle, dont
Judd Marmor, qui déclare : « I consider the kind of evidence that Socarides marshals from his clinical practice as essentially meaningless... If our judgment about the mental health of heterosexuals were based only on those whom we see in our clinical practices we would have to conclude that all heterosexuals are also mentally ill ».
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Sans oublier le courant hétérodoxe de ceux qui contestent carrément le concept de maladie mentale (The myth of Mental Illness,Thomas Szasz, 1961).
À l'automne 1972, Robert Spitzer, membre du Comité de Nomemclature de l'APA, rencontre des activistes du mouvement gay (GAA : Gay Activits Alliance) et accepte que leurs arguments soient présentés au Comité de Nomenclature ; il accepte aussi d'organiser un débat sur la question du maintien ou du retrait au congrès de l'APA de 1973.
7,8
Charles Silverstein, psychologue mandaté par la GAA, s'associe à trois autres spécialistes pour faire le point sur les travaux censés démontrer la nature pathologique de l'homosexualité : le psychiatre Seymour Halleck et les psychlogues Wardell Pomeroy et Alan Bell. Leurs travaux aboutissent aux conclusions que la décision de classer l'homosexualité dans troubles mentaux ne s'appuient pas sur des arguments scientifiques
8, ce qui conduit Robert Spitzer (qui ne considérait pas l'homosexualité comme un comportement sexuel normal) à reconnaître que :
« clearly homosexuality, per se, does not meet the requirements for a psychiatric disorder since... many homosexuals are quite satisfied with their sexual orientation and demonstrate no generalized impairment in social effectiveness or functioning »
9.
Notes.
1 - En 1935, Freud écrit en réponse à la lettre d'une mère décrivant sa détresse devant l'homosexualité de son fils :
« [...]Homosexuality is assuredly no advantage, but it is nothing to be ashamed of, no vice, no degradation; it cannot be classified as an illness; we consider it to be a variation of the sexual function, produced by a certain arrest of sexual development.»
*
Sigmund Freud, 9th April 1935, Letters of Sigmund Freud 1873 – 1938 (ed.) Ernest Freud, Hogarth Press, 1961, p. 419–420.
2 - Edward Shorter : A Historical Dictionary of Psychiatry, Oxford University Press, 2005, p. 130.
3 - Charles W. Socarides; Homosexuality and Medicine. JAMA. (1970) 212(7):1199-1202.
*
4 - Hoffman Martin; Homosexuality and Medicine: A Reply. JAMA (1970) 213(9):1495-1496
*
5 - Edward G. Dreyfus; Homosexuality and Medicine: A Reply. JAMA (1970) 213(9):1494-1495
*
6 - Robert P.Cabaj et Terry S. Stein : Textbook of Homosexuality and Mental Health, American Psychiatric Press, 1996, p. 23.
7 - Henry L. Miton : Departing from deviance, A History of Homosexual Rights and Emancipatory Science in America, The University of Chicago Press, 2002, p. 259.
8 - Vernon A. : Rosario : Homosexuality and science : a guide to the debates, ABC-Clio, 2002, p. 157.
9 - Cité dans : Textbook of Homosexuality and Mental Health, op. cit., p.23.
Kraepelin a écrit :Tu ne cites pas ta source.
J' ai commis l'erreur de vous répondre en fichier à télécharger, pour ne pas encombrer le forum, ce qui vous donne toute latitude d'affirmer ce qui vous convient ; comme je suppose que vous savez lire, et que les sources étaient données en note en bas de page, je suis contraint de conclure que vous n'avez que très peu porté attention à ce texte, ou bien qu'en fois de plus, vous tentez de faire croire à une version de la réalité embellie à votre avantage.
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.