Je rejoins Harry Cauvert : on peut faire de bonnes citations qui ne trahissent pas leurs auteurs.
J’adhère à presque tout ce que vous avez écrit. Sauf que !
Utiliser une citation peut avoir deux objectifs :
• Soit pour donner raison à l’auteur parce que l’on partage son point de vue.
• Soit pour donner tort à l’auteur parce que l’on ne partage pas son point de vue.
J’en prendrais pour exemple mes différentes interventions sur : « questions pour les croyants chrétiens » (pas pour faire cocorico je suis le meilleur, mais parce que vous avez la totalité des idées exprimées). Vous pourrez y constater que PRESQUE TOUTES les réactions étaient des réactions d’opposition (c’est normal étant l’objet de votre site) en se servant d’une phrase, d’une réflexion par ci, par là, et tronquant ma pensée de sa « substantifique moelle ». Me suis-je offusqué ? Ai-je accusé qui que ce soit de mentir ou de trahir l’auteur que je suis ? Non ! Ca fait partie du jeu (je pourrais reprendre chaque intervention pour montrer qu’il en a bien été ainsi, mais vous êtes assez grands pour le faire vous mêmes.)
Je ne considère pas que tous les intervenants soient malhonnêtes, mais seulement que leur point de vue est différent même en tronquant mes paroles et en déformant ma pensée. Mais c’est ça, la vie !
Comme exemple de malhonnêteté, ils y a les trop fameuses citations d'Einstein par des croyants sans scrupules qui peuvent faire croire qu'il était aussi bigot qu'eux, alors qu'un minimum de connaissance de ses écrits montre à peu près le contraire
Je ne m’aventurerai pas à dire : « Voilà ce qu’a dit :Einstein » par ce que je ne sais pas ce qu’il a réellement dit, mais étant donné son approche scientifique il est fort probable qu’il ait exprimé sa « croyance » autrement que la grenouille de bénitier du coin !
Puisque nous sommes dans les citations de savant ; le biologiste Jean Rostand dans la collection : « Ce que je crois » disait à peu près ceci (je sais, je sais, ce n’est qu’approximatif, mais chacun peut remonter à la source) : « Je ne crois pas en Dieu, mais je n’arrive pas non plus à croire en l’évolution » Une citation tronquée consisterait pour un non croyant à prendre la première partie de la phrase (pour SE donner raison), un croyant prendra la seconde partie de la phrase (la aussi pour SE donner raison). Sont-ils malhonnêtes pour autant ? Je ne crois pas, chaque partie de cette phrase exprime bien un point de vue (récupérable) pour défendre une cause. Maintenant est-ce le bon moyen ? Là c’est une autre histoire !
Si on comprend bien le contexte et qu'on est assez honnête pour le respecter je ne vois pas en quoi faire une citation trahirait l'auteur.
Je suis d’accord, encore une fois avec vous, mais cela nécessite la réunion de deux critères :
1. Bien comprendre le contexte. Or la plupart des citations de tous genres se font, justement, hors contexte. En tant que théologien, je puis vous certifier que la plupart des citations que les différents groupes chrétiens se balancent à la figure depuis 2000 ans sont généralement hors contexte et tous sont convaincus d’être honnêtes (à leurs propres yeux en tout cas).
2. Etre honnête, justement. Comment se définie l’honnêteté d’une personne ? Quels en sont les critères ? Une conviction personnelle suffit-elle ? Le dico Larousse dit: « honnête : Qui est conforme ou qui se conforme aux règles de la morale (catho ?), de la probité, de la loyauté. Vaste programme ! Qui croit pouvoir réunir ces 3 critères ?
Moi je me balade souvent complètement nu dans la rue au milieu de la nuit
.
Attention aux flics qui sont des gens très pudiques ! Mais plus sérieusement, je ne sais pas si tout le monde se promènerait nu dans la rue ; mais je puis affirmer sans me tromper que tous se promènent nus dans leur salle de bain (le contexte dont il est question précédemment !)
À propos des virgules:
Dans l’Evangile de Luc (22;43) nous pouvons lire: « En vérité, je te le dis : « aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.» Dans la bible des TJ nous lisons : « En vérité, je te le dis aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » La virgule mal placée modifie le sens. On lit alors : Jésus le dis aujourd’hui au larron, qu’il sera (ultérieurement) au paradis. Les défunts pour les témoins de Jéhovah sont réellement morts jusqu’à la résurrection, car pour eux l’âme n’est pas immortelle et le paradis dans l'au-delà n'existe pas mais sera créé sur Terre après le Jugement Dernier.
On peut se demander à quoi sert le "aujourd'hui" dans ce cas. En vérité, je vous le dis aujourd'hui, c'est une belle vérité de La Palice.
Rectification ce n’est pas Luc 22-43, mais Luc 23-43.
Je ne vous réécris pas le texte en grec qui ne passerait probablement pas. Mais en voici la traduction littérale au mot à mot et encore chaque mot grec peut avoir plusieurs significations : « Et il dit à lui amen à toi je dis aujourd’hui avec moi tu seras dans le paradis » J’ai volontairement supprimé la ponctuation pour que chacun puisse reconstruire la phrase, en français d’aujourd’hui, comme il le veut. Essayez, ça vaut le coup !
Ensuite les textes grecs mettent une virgule après LUI et après DIS. Maintenant si vous lisez ce texte dans les traductions françaises vous verrez que les traducteurs remplacent la première virgule par deux points ; ce qui est incorrect puisque deux points se signale par un point haut dans le texte grec, ce qui n’est pas le cas ici. Je vous épargne les différentes versions avec ajouts ou retraits de ponctuations comme de mots absents du texte. Par ailleurs ce « aujourd’hui » pourrait être traduit par « ce jour » ou « en ce jour ». Maintenant si JE reconstruis cette phrase, je pourrai la décliner ainsi en respectant le mieux possible la formulation grecque : « Et il lui dit amen je te dis aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » Si vous avez un prof de français incroyant dans vos relations demandez-lui de faire une analyse de ce texte.
Pour mettre une note d’humour, voici un exemple typique utilisé pour montrer aux enseignants et aux élèves l’importance d’une ponctuation.
Un maire rend visite à l’instituteur dont la leçon porte sur la ponctuation et dont il ne voit pas l’importance majeure. Alors l’instituteur écrit cette phrase au tableau :
« Le maire dit l’instituteur est un âne ». Puis ensuite il met deux points après dit, ce qui donne : « le maire dit : l’instituteur est un âne » puis il efface la ponctuation et la remplace par deux virgules ce qui donne « le maire, dit l’instituteur, est un âne » Le placement de la ponctuation a inversé le sens de la phrase. Rappelez-vous cette histoire à chaque fois que vous mettrez une ponctuation ou quand vous lirez un texte avec une ponctuation.
. En clair, théologiquement, la traduction des T.J. est aussi orientée que les autres traductions.
Si vous voulez savoir comment s’en sortir ? Cela fera, peut-être, l’objet d’un autre billet.