Salut Kraepelin,
Après t'avoir taquiné avec mes p'tites blagounettes, je vais quand même te donner sérieusement mon avis.
Kraepelin a écrit :
À propos, mon message d'entré déplorait le fait qu'il soit impossible de trouver une seule "études féministes" suffisament de qialité pour recevoir l'étiquette de "scientifique". Personne n'a contesté ça!
(...)
Ai-je à ce point raison?
Je ne sais pas si tu as raison ou pas, car je ne comprends pas vraiment la question. À la base, une "étude féministe", ça n'a pas de sens.
Selon moi, une étude scientifique a pour objectif de mieux comprendre la réalité. Par exemple, j'ai un ami chercheur qui travaille sur les effets de certaines protéines dans le cerveau des abeilles : quand il publie une étude, c'est scientifique car il suit un protocole rigoureux, son article est peer-reviewed, il est encadré dans une unité de recherche liée a une université, etc. Bref, son travail est objectif, et il permet d'augmenter un peu plus notre corpus de connaissances. Mais son sexe et ses opinions politiques ne changent rien à l'affaire !
Maintenant, le féminisme ne procède pas de cette démarche, selon moi. Le féminisme, c'est une idéologie politique, qui revendique l'égalité des droits entre les sexes. On peut également le considérer comme une position philosophique, mais je ne vois pas le rapport avec la science.
Une étude scientifique n'est pas "féministe". De même, une étude scientifique n'est pas "sociale-démocrate", "keynésienne" ou "freudienne".
Donc le terme même d' "
étude féministe scientifique" me semble inapproprié, et incongru.
Je trouverais normal - et même sain - qu'un groupe féministe se base sur des études scientifiques pour mieux connaître la situation des femmes au Québec (études en sociologie, psychologie, histoire, etc.), et ainsi améliorer la pertinence de son combat égalitariste.
Mais je trouve assez surréaliste la présence d'un groupe d' "études féministes" dans une université. Sur ton lien, j'ai lu ceci :
Mandat de la Chaire Claire-Bonenfant a écrit :"# Favoriser une collaboration par des échanges mutuels entre les chercheuses, les groupes de femmes et les organismes du milieu afin de partager les savoirs féministes et les ressources;"
Je trouve ça rigolo, tellement c'est stupide. Un savoir n'est pas "féministe", un savoir est scientifique ou il n'est pas. Et aussi, quand on recherche à connaître la vérité des choses, on se fout complètement de savoir si le chercheur est une chercheuse, s'il est noir ou bouddhiste, ou militant communiste. L'important, c'est de savoir si son travail est sérieux ou pas, et si ces conclusions sont pertinentes.
Un sociologue mâle est tout aussi capable d'étudier la fréquence des violences conjugales dans la population, qu'un sociologue femelle. Ce qui compte, c'est le protocole utilisé, la manière de récolter les données, le sérieux des traitements statistiques, l'évitement des biais possibles, etc. On se fout royalement de savoir si le chercheur en question a un abricot ou des roustons au fond du falzar.
En conclusion, je te remercie de m'avoir fait découvrir ces deux liens (
[1] &
[2]). Je trouve ça complètement surréaliste que des universités possèdent ce genre de département. Mais bon, il y a peut-être quelque chose qui m'échappe.
Amicalement,
Hallucigenia
PS: J'ai déjà farouchement défendu le féminisme sur ce forum, en particulier face à Jacques qui parlait de "
féminazisme". En fait, je pourrais volontiers me définir comme féministe, dans le sens où j'estime que les hommes et les femmes devraient bénéficier globalement des mêmes droits et devoirs dans la société, des mêmes salaires à position égale, des mêmes facilités dans l'accès au logement, à l'éducation, au droit de vote, etc. Mais ma position est d'ordre philosophique et politique, et elle est aux antipodes du communautarisme qu'on peut constater sur les liens que tu as fournis.