Kraepelin a écrit :Pour le poids et le sommeil, le psychiatre peut toujours se référer à des normes statistiques, mais pour des question comme avoir une peur "exagérée" de l'abandon (TP Borderline) ou une référence excesive à soi (TP narcissique) il n'y a pas de norme statistique. Une certain subjectivité est nécessaire.
Mais il y a quand même un critère pour décider, par exemple, que telle variable peut être exagérément élevée ou basse mais que telle autre peut être à n'importe quel niveau sans que ça n'ait d'importance? Par exemple, si j'aime vraiment beaucoup plus le beurre de pinottes que le chocolat, pourrait-on qualifier ça de maladie, d'anomalie ou de déviance?
On a convenu sur ce fil que l'homosexualité était entrée et sortie du DSM de façon non-scientifique dans les deux cas. Mais existe-t-il une façon «scientifique» de dire que telle affaire est une maladie mentale? Pourrait-il exister un meilleur critère que le degré de conformité à une norme jugée naturelle?
Je serais porté à dire qu'une valeur signifiante pour distinguer la paraphilie d'une orientation sexuelle saine, serait la façon dont cela affecte le bonheur de l'individu et sa coexistence avec les autres. Si ses préférences sexuelles sont de telle sorte qu'il ne peut jamais être sexuellement comblé, ou qu'il le peut mais seulement en faisant du mal à autrui (par exemple, en violant des enfants), alors on peut légitimement parler de paraphilie. Autrement, ce ne sont que des préférences personnelles, au même titre que le fait de préférer le beurre de pinottes au chocolat.
On pourrait aussi simplement utiliser la valeur évolutive du comportement pour définir le normal et le déviant, mais l'homosexualité a peut-être une fonction évolutive. Les fourmis ouvrières sont stériles et pourtant indispensables à la transmission du patrimoine génétique de leur fourmilière. Mais encore là, ça serait une façon un peu trop «téléologique» de définir la normalité.