Jean-Francois a écrit :
Je ne vous demande pas des arguments dispersés mais l'énoncé du raisonnement logique qui soutienne votre hypothèse et la valeur de probabilité que vous lui accordez. Et ça je doute qu'il y en ait un quelque part, car vous m'auriez rafraichi la mémoire sans problème.
Voici :
1) Le suaire de Turin a enveloppé un corps d’homme de 25 à 50 ans (quasi unanimité parmi les médecins légistes)
3) Il y a plus d’une centaine de traces de coups sur tout le corps (quasi unanimité parmi tous les médecins)
4) Il est décédé des suites d’une crucifixion (quasi unanimité parmi les médecins légistes )
5) Il y a rigidité cadavérique (très large consensus parmi les médecins légistes).
6) Il y a une blessure post mortem au côté (très large consensus parmi les médecins légistes)
7) Il n’y a pas de trace de décomposition (quasi unanimité parmi les médecins légistes )
8) Il n’y a pas d’os brisés (quasi unanimité parmi les médecins légistes )
7) L’image est omnidirectionnelle (jamais contesté dans aucune revue)
8) Elle est doublement superficielle (jamais contesté dans aucune revue)
9) Elle est tridimensionnelle (jamais contesté dans aucune revue)
10) Il n’y a pas d’image en dessous des coulées censées représenter du sang (jamais contesté dans aucune revue)
11) Il y a du sang (seulement contesté par W. McCrone)
12) On n’arrive pas à reproduire ensemble les principales caractéristiques macro et microscopiques même avec les techniques et moyens du début XXIème (Ball , 2008, voir ma signature)
13) La complexité de l’image ne plaide pas en faveur d’une fausse relique médiévale (pourquoi faire redoutablement compliqué quand les autres font très sommaire et vendent très bien ?)
14) Pierre d’Arcis n’a fourni aucun élément de preuve (nom, méthode précise) alors même que c’était la règle dans un mémoire officiel et hautement juridique.
15) Clément VII n’a pas été convaincu par son argumentaire.
16) Il existe des sources qui plaident pour une présence du suaire avant le XIIIème siècle (Codex pray, Clari, témoignages de templiers ( ?) ).
17) S’il y a faussaire, il doit être extrêmement talentueux et avoir des connaissances remarquables dans des domaines variés, se moquer de la morale du temps, et disposer très vraisemblablement d'un cadavre crucifié tout frais (pas plus de quelques heures, dû à la rapidité de la rigidité cadavérique après crucifixion, élément corroboré par l'absence de décomposition).
18) S’il existe, on n’a jamais pu l’identifier et on ne connaît de lui aucune autre œuvre avant celle-ci qui s’en rapproche (dessin, bas-relief...).
19) La probabilité que de façon totalement involontaire il ait pu introduire en une fois énormément d’éléments hors du cadre intellectuel de la peinture médiévale (négativité, tridimensionnalité, double superficialité, ou simplement nudité totale du Christ (?) ) est extraordinairement faible.
20) La probabilité que sans possibilité de contrôle (pas de VP8 Analyser à l’époque…) il ait pu aboutir à un tel résultat est extraordinairement faible.
21) Ceci rend très improbable la fabrication par un artiste inconnu avant le XIVème siècle
22) La datation au Carbone 14 de 1988 est remise en question par de nombreux scientifiques d’horizons et de spécialités divers (de l’épistémologie à la statistique robuste).
23) Elle est en contradiction avec la datation non officielle, elle-même incohérente (200 et 1000 ap. J-C)
24) Cette contestation s’est accélérée au cours des cinq dernières années (Rogers, Brown, Villarreal, Benford, Poulle, Riani)
25) Si les traces d’écriture existent, elles vont dans le sens de l’authenticité (si elles n’existent pas ça ne change rien)
26) Les traces de fleurs, endémiques à la région de Jérusalem et fleurissant aux mois de mars-avril, semblent se confirmer ( Avinoam Danin, 2010)
27) Le visage du voile de Manoppello semble correspondre au visage du suaire de Turin (points de concordance).
28) Les tâches de sang du suaire d’Oviedo semblent correspondre à celles du linceul de Turin.
29) Jésus de Nazareth a été crucifié (quasi (?) unanimité des spécialistes (de J.D. Crossan à G. Habermas en passant par G.Vermes).
30) La première lettre aux Corinthiens, 15, 3-7, est un témoignage d’une très grande fiabilité sur les premiers disciples. Les thèmes de la crucifixion, de la mise au tombeau et de la résurrection sont déjà formalisés sûrement dès le milieu des années 30 (quasi unanimité des spécialistes de J.D.Crossan à G. Habermas en passant par G. Vermes).
31) Il existe de très nombreux points de correspondance entre son supplice très particulier tel que décrit dans les Evangiles et la représentation visible sur le suaire.
32) Aucun autre personnage historique ou mythique connu n’a été crucifié de cette façon.
33) Tout ceci parce que je pense qu'il n'est pas impossible par nature d’avoir une certitude au-delà de tout doute raisonnable que Jésus de Nazareth est bien l’homme du linceul.
34) Je m'arrête là (il y a bien sûr des tas d'autres éléments) et j'attends maintenant vos réponses à mes questions avec vos sources.
"It's fair to say that, despite the seemingly definitive tests in 1988, the status of the Shroud of Turin is murkier than ever. Not least, the nature of the image and how it was fixed on the cloth remain deeply puzzling", Philip Ball, "Material witness: Shrouded in mystery", Nature Materials, 7, 349, 2008.
'' ''Contextualiser", "sourcer" ... des mots fétiches pour éloigner la raison.'' David Montero, Prix Nobel 2025 d'histoire (''pour sa contribution majeure au surgissement de la pensée critique dans la discipline'').