Je raconte
ici, sur mon blog, comment je suis devenu athée. Je vous le copie-colle ici :
J'ai cessé de croire à Dieu et au p'tit Jésus vers la fin de ma dixième année d'existence. À l'époque, je m'intéressais beaucoup aux sciences. Mais ce qui m'a fait me libérer des sophismes de la religion n'est pas seulement la compétition dans mon esprit entre la cosmologie chrétienne et celle de la science, c'est surtout ma prise de conscience de la pluralité des cultes. En effet, les divinités des panthéons hindou et amérindiens m'apparaissaient particulièrement grotesques, mais j'ai réalisé que pour ceux qui y croyaient, cela était tout aussi sensé que le christianisme pour moi, et que c'était ma religion qui devait leur apparaître absurde. Finalement, un dieu avec une tête d'éléphant n'est pas plus ridicule qu'un ange avec des ailes d'oiseaux. Par relativisme culturel, j'ai donc rejeté en bloc toutes les croyances n'ayant rien pour démontrer qu'elles sont plus vraies que leurs rivales. La science m'apparut alors comme la seule conception de l'univers qui avait de quoi prouver ses dires.
Mon rejet de la religion s'est fait juste avant le rite de confirmation (que j'ai tout de même effectuée pour faire plaisir à la famille) en partie à cause du rite en question. En effet, l'église nous donnait un cour préparatoire pour le rituel et nous transmettait davantage de connaissances sur la foi chrétienne (pour que l'on puisse savoir ce en quoi on allait confirmer notre croyance). J'y ai appris, entre autres, que l'histoire d'Adam et Ève ainsi que celle de l'arche de Noé nous venaient de la Bible donc qu'il fallait y croire, alors que jusque là je les pensais de la même source que Cendrillon ou que le Petit Chaperon Rouge. Je me rappelle que la madame me disait : «Dieu a alors mis l'arc-en-ciel dans les cieux pour nous dire qu'il ne fera plus jamais de déluge» et moi, du haut de mes dix ans, de lui répondre : «Écoutez, l'arc-en-ciel est formé par la lumière du Soleil qui traverse les goutes de pluie...» Bref, nous ne vivions pas dans le même monde.
(...)
Certains me trouve trop catégorique sur la question de Dieu. En fait, ce n'est pas que je crois en l'inexistence de Dieu, mais que je ne crois pas en son existence. La nuance est justement qu'une chose à laquelle on ne croit pas pourrait être vraie, mais qu'en l'absence de preuve il est plus sage de prendre pour acquis qu'elle ne l'est pas, comme je l'expliquais ici. Je pourrais essayer d'avoir l'air moins sûr de mon affaire et dire comme disait le physicien Albert Einstein (1879-1955) lorsqu'on lui posait la question :
«Dites-moi d'abord ce que vous entendez pas "Dieu" et je vous direz si j'y crois.»
Sauf que moi, j'ai déjà entendue plusieurs définitions du mot «Dieu» et même si elles se contredisent mutuellement, elles désignent toutes quelque chose à quoi je ne crois pas ou alors elles sont tellement floues qu'elles m'apparaissent vides de sens et d'intérêts. J'ai donc peu de chances de me tromper si je dis ne pas croire à ce que mon interlocuteur appelle «Dieu».