Jean-Francois a écrit :
L'auteur est-il sérieux sur cette page? Pour ce que j'en ai lu, j'ai l'impression que son propos se réduit à "ceux qui ne sont pas d'accord avec moi son des zombies".
Bah, c'est une fantaisie philosophique avec un ton un peu moqueur et quelques bonnes idées mais c'est pas pire que ce qu'on peut voir sur certains sites sceptiques qui taquinent les croyants. C'est gentil et de bonne guerre je pense
Jean-Francois a écrit :Il n'a pas l'air d'accorder d'importance aux arguments autres que "je vois les choses comme ça" dans son discours subjectif.
Peut-être qu'il a fait son maximum pour essayer de comprendre les arguments des autres et qu'il n'a pas réussi à être convaincu, malgré toute sa bonne volonté...
Jean-Francois a écrit :Il donne(rait) ainsi un excellent exemple par l'absurde de discours de zombie.
Sauf qu'un zombie ne prétendrait pas vivre qqch que les non-zombies ne vivraient pas. Le zombie se caractérise par le fait qu'il lui manque au moins un certain type d'expérience, pas par le fait qu'il en vivrait au moins un en plus.
Au fait, pour ma part, j'en suis un peu revenu de l'argument des zombies. J'ai juste mentionné cet article car je le trouvais amusant.
Dans un autre registre, j'en suis un peu revenu aussi de l'argument du spectre inversé. Une sensation de faim, par exemple, qui serait dissociable d'une disposition à manger, ça me parait assez baroque. Toutefois, une disposition à faire qqch, c'est de l'ordre du processus. On ne peut donc, d'après moi, réduire la sensation de faim à la disposition à manger. Car pour moi, la sensation de faim est un état.
Je dirais plutôt que la disposition à manger est une condition nécessaire mais non suffisante de la sensation de faim.
Jean-Francois a écrit :C'est pourquoi je pense qu'on sort plus facilement de la subjectivité en partant non pas de la théorie/philosophie, mais en partant du cerveau.
Ca c'est un quasi homme de paille. Je n'ai jamais dit qu'il fallait partir de la théorie/philosophie. Au contraire, il faut partir des données immédiates de la conscience, i.e. des sensations, i.e. des sense data, i.e. des phénomènes, i.e. de l'expérience sensible. Bref, des choses qui s'offrent le plus directement et évidemment à nous. En fait, il y a deux principales raisons pour lesquelles je refuse de me passer des sensations* :
1°) déjà, c'est mon postulat** de base : nous avons des sensations ; donc d'un point de vue logique, je ne peut pas arriver à une théorie qui nierait l'existence des sensations.
2°) cela me paraît être la chose la plus évidente au monde, que j'ai des sensations, que si je devais penser qu'elles n'existent pas, alors plus rien ne me serait assuré ; il pourrait tout aussi bien exister des cercles carrés.
La théorie/philosophie ainsi que la science, ne sont pour moi que des outils qui me permettent, à partir de ce postulat de base (j'ai des sensations), de découvrir d'autres choses.
* La perception (comprise en tant que perception avec objet réel) ne me paraît pas aussi évidente que la sensation car l'objet ne m'est pas donné directement dans la perception actuelle, c'est plutôt une sorte d'inférence (induction) inconsciente à partir de plusieurs perceptions. Mais il ne me serait pas impossible d'être solipsiste et de penser que seule ma subjectivité existe (tandis qu'il m'est impossible de penser que je n'ai pas de sensations). De plus, la perception peut varier, pour un même objet perçu, en fonction du sujet percevant. Enfin, d'autres expériences sensibles ne sont clairement pas des perceptions (ex. : les hallucinations). La perception est donc une catégorie d'expérience sensible.
** En tant que tel, je n'ai pas forcément à le démontrer pour m'en servir. Et c'est effectivement difficilement démontrable de manière scientifique. Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas de raisons de l'admettre : voir 2°).
NB : Ma position est très différente de celle de Descartes. Je ne dis pas "je pense, donc je suis". Je dis "je sens, donc j'existe".
Miky