Derrière le drame du Berger Blanc

Ici, on discute de sujets variés...
Avatar de l’utilisateur
Invité
Messages : 4757
Inscription : 16 janv. 2004, 17:47

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#26

Message par Invité » 14 juin 2011, 02:32

Charles Danten a écrit :Je vois que j’ai beaucoup de pain sur la planche....
Bof, il y a des gens qui aiment s'entendre parler, vous semblez être de ceux qui aime se lire, parce que vous ne tenez pas compte tellement de vos interlocuteurs (edit: jf l'a dit avant moi).

Plutôt que de tenir compte des arguments, vous faites des écrans de fumées de généralités interminables et des renvois à vos propres textes.

Vous avez attaqué ZoothrapieQuébec mais refusez de nous indiquer clairement (par une citation d'eux par exemple) ce que constituent l'"endoctrenement" qu'ils font dans les écoles. On finit par comprendre, que pour vous, de l'endoctrinement ça consiste simplement à dire des choses avec lesquelles vous êtes en désaccord.

Pour être bien honnête, je préfère que ce soit un organisme comme ZoothérapieQuébec (*) qui soit dans les écoles que vous même.

I.

(*) J'ai aucun lien avec eux et je suis ouvert à les critiquer si on présente des "faits" plutôt que des bobards.
"Whatever intelligence is, it can't be intelligent all the way down. It's just dumb stuff at the bottom." [Andy Clark]

Avatar de l’utilisateur
Charles Danten
Messages : 144
Inscription : 11 juin 2011, 20:27

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#27

Message par Charles Danten » 14 juin 2011, 03:05

Je ne prétends pas qu'il n'y a pas d'animaux heureux en captivité, mais c'est l'exception qui confirme la règle. Il faut voir l'économie de l'ensemble qui est fort négative lorsqu'on fait un bilan systématique de tous les problèmes qui sont engendrés par ce phénomène relativement récent et propre aux sociétés riches. Je fais d'ailleurs ce bilan dans un article qui paraîtra dans le prochain numéro du magazine des sceptiques du Québec.

Selon un sondage américain, on estime que seulement 1% des propriétaires connaissent la moindre choses sur les animaux qu'ils gardent en captivité. Un grand nombre de personnes éprouvent de la difficulté à juger de la santé de leurs animaux. Et il n'y a pas que les problèmes psychologiques à prendre en compte. Une quantité indéterminée d'animaux somatisent l'anxiété chronique engendrée par leur condition de domestiquée. La domestication en soi est associée à une perte de longévité remarquable.

Les animaux sont des sortes de prozacs vivants qui servent à éponger, fort mal d'ailleurs, les problèmes de la condition humaine qui ne font que s'aggraver en douce mine de rien derrière une façade de bonheur.
À moins de faire face à la musique, on ne règle jamais ces problèmes.

Et puis, il n'y a pas que son petit plaisir qui compte. Lorsqu'on aime et respecte quelque chose, on en fait pas un domestiqué pour éviter de se retrouver seul à la maison lorsqu'on rentre du travail ou parce qu'on est incapable de faire une marche sans être accompagné.

On se permet de le faire entre autres avec les animaux parce qu'on les considère comme des ressources naturelles. En d'autres mots au-delà de nos besoins immédiats, les animaux ont très peu de valeur en soi, quoi que l'on dise.

Il est question d'un amour égoïste.

Enfin, je vous dirais que les esclavagiste de l'époque antebellum aux États-Unis, avaient exactement le même discours à propos des Noirs. Mais c'est une autre question que je n'ai pas le temps de développer dans le cadre d'un forum comme celui-ci.

Avatar de l’utilisateur
Raphaël
Messages : 8533
Inscription : 21 mai 2004, 03:42

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#28

Message par Raphaël » 14 juin 2011, 03:10

J'ai trouvé quelques statistiques intéressantes:

***
- Il y a eu 624 décès au Canada en 2004 dûs à un homicide.

- Il y a eu 8 décès au Canada en 2004 suite à une morsure ou coup donné par un animal.

- Il y a eu un seul décès au Canada en 2004 suite à une morsure ou coup donné par un chien.

***
- 50% des mariages se soldent par un divorce. Pour les couples vivant en concubinage (ou en PACS ), le nombre de séparations connaît la même évolution.

- Environ 15% des chiens sont abandonnés (volontairement ou par obligation).

Je n'ai pas trouvé de statistiques sur le nombre de personnes qui abandonnent volontairement leur chien mais j'ai l'impression que ça doit être inférieur à 10%. Si on compare ça au nombre de personnes qui abandonnent volontairement leur conjoint, on peut se poser la question sur qui est le mieux adapté pour vivre avec les humains.

Avatar de l’utilisateur
Charles Danten
Messages : 144
Inscription : 11 juin 2011, 20:27

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#29

Message par Charles Danten » 14 juin 2011, 03:17

je n'en veux pas plus à zoothérapie Québec qu'aux autres. Je les ai donné en exemple tout simplement parce que c'est les plus connus, mais tous les groupes de zoothérapie ont la même idéologie. En connaître un c'est les connaître tous.
Quand je parle d'endoctriner les enfants et les parents, c'est quand on s'évertue à leur faire croire que la vie sans animaux est impensable ou selon leurs slogans d'il y a quelques années : « vivre sans un animal? Vous n'y pensez pas! ». Les enfants sont très vulnérables. Ils n'ont pas de sens critique et sont incapables de faire preuve de jugement. C'est pour cette raison que les industries s'implantent dans les petites écoles pour avoir une influence durable sur les choix que ces futurs consommateurs vont faire plus tard. C'est un peu comme la religion.
Si on vous a élevé avec cette idée en tête vous aurez toute votre vie l'impression qu'il vous manque quelque chose dans votre vie.
Je ne sais pas si je me fais comprendre.

Avatar de l’utilisateur
Charles Danten
Messages : 144
Inscription : 11 juin 2011, 20:27

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#30

Message par Charles Danten » 14 juin 2011, 03:23

Il faudrait voir d'où vous tenez ces statistiques car selon un sondage de la firme léger (2007). On abandonne au Québec, 570 000 chiens et chats par année, soit 27 % d'un cheptel de 2 millions. Ces chiffres n'incluent pas les animaux moins familiers qui sont aussi nombreux.
Contrairement aux humains qui se séparent, les animaux sont détruits dans les fourrières.

Avatar de l’utilisateur
Hallucigenia
Modérateur
Modérateur
Messages : 5193
Inscription : 02 févr. 2006, 10:24

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#31

Message par Hallucigenia » 14 juin 2011, 03:37

Bonjour Charles,
Charles Danten a écrit :Il faudrait voir d'où vous tenez ces statistiques
Aussi peut-être, faudrait-il voir d'où vous tirez les vôtres :
Charles Danten a écrit :Selon un sondage américain, on estime que seulement 1% des propriétaires connaissent la moindre choses sur les animaux qu'ils gardent en captivité.
:gratte: Hallu

Avatar de l’utilisateur
Charles Danten
Messages : 144
Inscription : 11 juin 2011, 20:27

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#32

Message par Charles Danten » 14 juin 2011, 03:41

Réponse À Jean François

Sans faire d'ironie, je réalise que ma tâche est presque impossible tellement le sujet est vaste et tellement il y a de questions à éclaircir.

Je pourrais passer des journées entières à essayer de répondre.

Évidemment, j'ai mon idée sur la question. Mon jeu est de garder le cap et de ne pas la changer, du moins pas avant d'avoir mûri ce qui se dit dans ce forum. J'ai un point de vue que peu de gens partage profitez-en au lieu de me demander de rebrousser chemin et de revenir dans le sillon réconfortant des conventions.

Par ailleurs, si je suis parfois émotif, voire maladroit, mettez-vous à ma place. C'est la première fois que je sors de ma tour d'ivoire depuis dix ans. C'est comme un choc pour moi, un choc des idées. Je suis comme dans une fosse aux lions où tout le monde cherche à me déboulonner en même temps. Je ne sais plus où donner de la tête parfois.

Bof, c'est pas si méchant que ça dans le fond. Les gens sont curieux ils veulent savoir de quoi il en retourne. Et puis, ce n'est pas mauvais de me faire bousculer. Avec un peu de pratique, je pense pouvoir me tirer d'affaires honorablement.

Avatar de l’utilisateur
Charles Danten
Messages : 144
Inscription : 11 juin 2011, 20:27

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#33

Message par Charles Danten » 14 juin 2011, 03:47

C'est un sondage du Dr Annon, un vétérinaire américain. Il a été publié dans un livre écrite par une vétérinaire sur les problèmes psychologiques des animaux:
K.L. Overall (1996). Clinical behavioral medicine for small animals. Pennsylvania : Mosby, p. 5.

Avatar de l’utilisateur
Raphaël
Messages : 8533
Inscription : 21 mai 2004, 03:42

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#34

Message par Raphaël » 14 juin 2011, 03:49

Charles Danten a écrit :Je ne sais pas si je me fais comprendre.
Quand on parle d'animal il faudrait peut-être préciser de quel genre d'animal il est question. Si on incite les gens à garder des animaux sauvages ou exotiques je suis parfaitement conscient des problèmes que ça peut occasionner (je suis bien placé pour en parler: j'ai déjà eu des poissons, oiseaux, tortues, lésards, couleuvres, etc. et même un bébé alligator) et le plus souvent l'animal mourra par manque de soins appropriés. À part quelques exceptions, c'est beaucoup plus compliqué qu'on le pense de garder ces animaux en captivité et peu de gens sont prêts à investir le temps et l'argent nécessaires pour leur donner une vie décente.

Par contre si on parle de chiens ou de chats c'est beaucoup plus simple de savoir comment s'y prendre pour les garder heureux et en bonne santé et je ne vois pas quel mal il peut y avoir d'en garder un ou deux à la maison si on s'en occupe convenablement. Si ça fait le bonheur de la famille et de l'animal, où est le problème ?

Avatar de l’utilisateur
Raphaël
Messages : 8533
Inscription : 21 mai 2004, 03:42

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#35

Message par Raphaël » 14 juin 2011, 03:57

Charles Danten a écrit :Il faudrait voir d'où vous tenez ces statistiques car selon un sondage de la firme léger (2007). On abandonne au Québec, 570 000 chiens et chats par année, soit 27 % d'un cheptel de 2 millions.
Ça vient d'ici (page 6 du document) et ça inclus seulement les chiens (pas les chats).

P.S. J'ai fait une erreur dans ma citation. J'aurais dû écrire: "Environ 15% des chiens sont abandonnés volontairement." Je dois ajouter cependant que je ne comprends pas comment ils font pour en arriver à la conclusion que ces abandons sont volontaires.
Dernière modification par Raphaël le 14 juin 2011, 04:08, modifié 3 fois.

Avatar de l’utilisateur
Charles Danten
Messages : 144
Inscription : 11 juin 2011, 20:27

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#36

Message par Charles Danten » 14 juin 2011, 03:59

Je viens de répondre à ce commentaire ci-dessus.

C'est fini pour moi pour ce soir.

À demain alors et merci pour vos interventions.

Bonne nuit

Avatar de l’utilisateur
Denis
Modérateur
Modérateur
Messages : 19184
Inscription : 03 sept. 2003, 23:22

Elle m'a très bien dressé.

#37

Message par Denis » 14 juin 2011, 04:12


Salut Raphy,

Tu dis :
Si ça fait le bonheur de la famille et de l'animal, où est le problème ?
Excellent argument-bulldozer.

Parmi les arguments-trottinettes de Charles Danten, un des plus faiblards, c'est celui de l'esclavage :
C.D. a écrit :La vie des animaux de compagnie s’apparente bien plus à un esclavage qu’au paradis familial qu’on nous renvoie en boucle fermée dans tous les médias occidentaux.
On voit qu'il ne connaît pas ma chatte.

Dans nos relations, c'est beaucoup plus moi qui suis son esclave, que l'inverse.

Et elle m'a très bien dressé.

:) Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.

Avatar de l’utilisateur
Invité
Messages : 4757
Inscription : 16 janv. 2004, 17:47

Re: Un autre truc encore plus efficace

#38

Message par Invité » 14 juin 2011, 04:25

Denis a écrit :Pour détourner l'attention dans une voie de garage, il y a un autre truc encore plus efficace que commettre un ad hominem.

C'est se plaindre d'être victime d'un ad hominem.

:) Denis
Ou encore le reductio ad hitlerum. :mrgreen:
Charles Danten a écrit :Selon un sondage américain, on estime que seulement 1% des propriétaires connaissent la moindre choses sur les animaux qu'ils gardent en captivité.
La moindre chose ça veut dire quoi exactement dans ce sondage ? Quelle était la question ?

Me semble que quand la condition physique ou comportementale de l'animal nous dépasse on fait justement appel à un vétérinaire. Faudrait-il avoir fait des études de vétérinaire pour s'occuper d'un animal ?

I.
"Whatever intelligence is, it can't be intelligent all the way down. It's just dumb stuff at the bottom." [Andy Clark]

Avatar de l’utilisateur
Feel O'Zof
Messages : 1186
Inscription : 21 juil. 2006, 19:05

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#39

Message par Feel O'Zof » 14 juin 2011, 05:20

Charles Danten a écrit :Les fourrières et les refuges sont débordés parce que derrière la consommation des animaux de compagnie se trouve des dizaines de groupes d'intérêt, comme les fabricants de moulée et de vaccins, les vétérinaires, les protecteurs des animaux, les zoothérapeutes, qui s'acharnent à faire croire au public que la vie sans un animal est impensable.
Je suis d'accord qu'il y a sans doute des gens qui se dotent d'un animal sans savoir dans quoi ils s'embarquent et que pour cette raison et pour d'autres, certaines personnes ont tendance à abandonner peut-être un peu trop facilement leur animal dans une fourrière ou dans la nature. Je comprends également que les refuges pour animaux soient débordés pour cette raison et que certains d'entre eux ne peuvent plus fournir de conditions de vie décentes ou une mort décente à leurs pensionnaires. Mais la question que l'on devrait se demander c'est si le Berger Blanc représente la norme ou l'exception. Dans le second cas, ce genre d'argument n'aurait que peu de valeur.
Charles Danten a écrit :Un animal domestique est presque toujours en déséquilibre. Il développera obligatoirement une foule de comportements névrotiques dus non seulement au manque des différents facteurs dont il a besoin pour s'épanouir et incarner sa vraie nature, mais aux liens affectifs de dépendance totale auxquels il est soumis.
Sans doute qu'on pourrait considéré que les animaux de compagnie sont névrosés ou mentalement arriérés par rapport à leurs cousins sauvages. Mais je serais porté de dire : pis après? S'ils sont heureux comme ça, et qu'ils donnent du bonheur en plus, je vois pas ce que l'on pourrait avoir à y redire. L'important pour l'individu (qu'il soit animal ou humain) est surtout d'être heureux, même s'il vît dans un milieu qui ne lui permet pas d'épanouir son plein potentiel. Cela ne serait éthiquement répréhensible que quand l'animal subit une frustration perpétuelle de ne pouvoir faire ce que son instinct lui dit de faire. Pour les oiseaux en cage, je t'accorde que c'est sûrement le cas. Mais les chiens et les chats mènent sans aucun doute une vie de bonheur lorsqu'ils tombent sur des «maîtres»* attentionnés.

---

*J'ai de la misère avec le mot «maître» dans ce contexte. «Esclave» me semble un terme plus approprié.
Pour plus de détails sur mes opinions, consultez mon blogue philosophique et laissez-y vos commentaires.

Avatar de l’utilisateur
Denis
Modérateur
Modérateur
Messages : 19184
Inscription : 03 sept. 2003, 23:22

Est-ce pareil pour nous ?

#40

Message par Denis » 14 juin 2011, 05:48


Salut M. Danten,

Vous avez écrit :
Un animal domestique est presque toujours en déséquilibre. Il développera obligatoirement une foule de comportements névrotiques dus non seulement au manque des différents facteurs dont il a besoin pour s'épanouir et incarner sa vraie nature, mais aux liens affectifs de dépendance totale auxquels il est soumis.
Est-ce pareil pour nous ?

Pour nous épanouir et incarner notre vraie nature, devrions-nous retourner vivre à la façon des hommes de Cro-Magnon ?

Moi, je suis convaincu que ma chatte mène une vie beaucoup plus plaisante que ses ancêtres "autrement épanouis" d'il y a 30 000 ans. Jamais de famine, aucun prédateur, un voisinage agréable... S'il faut être assailli de soucis vitaux pour mener une vie épanouissante, donnez tout ce que vous possédez et allez vivre en forêt, à la Cro-Magnon, avec les gens qui voudront partager votre idéal.

Chiens et chats interdits.

:) Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.

Avatar de l’utilisateur
HarryCauvert
Messages : 1188
Inscription : 26 juin 2010, 15:57

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#41

Message par HarryCauvert » 14 juin 2011, 13:20

Feel O'Zof a écrit :*J'ai de la misère avec le mot «maître» dans ce contexte. «Esclave» me semble un terme plus approprié.
Ce sont des termes vulgaires, on devrait plutôt parler de "gens de goût". Tout particulièrement les admirateurs des chats, qui ont à l'évidence un sens de l'esthétique extrêmement développé. 8=)
Juste pour le fun: Fitz And The Tantrums, The Walker

Avatar de l’utilisateur
Raphaël
Messages : 8533
Inscription : 21 mai 2004, 03:42

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#42

Message par Raphaël » 14 juin 2011, 13:21

Charles Danten a écrit :Il développera obligatoirement une foule de comportements névrotiques dus non seulement au manque des différents facteurs dont il a besoin pour s'épanouir et incarner sa vraie nature, mais aux liens affectifs de dépendance totale auxquels il est soumis. Cette violation systématique de l'essence d'un être est la négation pure et simple du respect et de l'amour au sens propre.
Le mot "obligatoirement" me semble exagéré mais ce qui est écrit pourrait aussi s'appliquer aux humains. Beaucoup finissent par développer une foule de comportements névrotiques dus au manque des différents facteurs dont ils auraient besoin pour s'épanouir et incarner leur vraie nature, comme par exemple besoin de plus d'argent, de plus de temps, besoin de pouvoir réaliser leurs fantasmes, d'être reconnus comme de grands génies, besoin de gloire et d'immortalité.

Est-ce que la vie vaut quand même la peine d'être vécue en étant privés de toutes ces choses ?

Avatar de l’utilisateur
Charles Danten
Messages : 144
Inscription : 11 juin 2011, 20:27

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#43

Message par Charles Danten » 14 juin 2011, 14:26

Si on limite la discussion uniquement à la condition animale, c'est-à-dire en aval, on pourra débattre longtemps sans jamais se rapprocher des vrais enjeux, la condition humaine, l'ultime point d'intérêt de ma démarche personnelle.

La question n'est pas tant de savoir si les animaux sont heureux en captivité? combien y a-t-il exactement d'animaux abandonnés? est-ce qu'ils sont bien soignés? peuvent-ils s'épanouir? ou pourquoi nous font-ils du bien? que de savoir :

Pourquoi avons-nous tant besoin d'eux?

Quelles sont les raisons qui se cachent derrière cet usage immodéré des animaux, à des fins récréatives et thérapeutiques, d'une envergure inédite dans tous les pays riches?

Depuis 40 ans c'est-à-dire depuis les travaux de Boris Levinson, l'instigateur de la zoothérapie moderne, cette forme de psychothérapie par animal interposé s'est imposée en force avec les résultats que l'on connaît.

Pourquoi? Comment? Où? Depuis quand? Qui? est-ce justifié? Est-ce efficace? Quels sont les conséquences sur nous, autrui, la nature et les animaux au sens large, pas au cas par cas.

Que quelques animaux dans le lot soient bien traités, selon nos propres critères égocentriques, est accessoire, quand on y pense bien.
Il faut voir le tableau d'ensemble pour juger de l'utilité véritable de cette coutume.

Le danger de s'adresser uniquement à la périphérie du problème est de passer à côté de l'essentiel : nous-mêmes et nos valeurs, nos idées à propos des animaux, notre logique de société, notre credo fondateur, le concept même d'animal de compagnie.

En d'autres mots, le débat au niveau de la condition animale est un faut débat, un miroir aux alouettes qui nous éloignent de la vraie cause: nous-même. Ce serait à ce moment-là, une forme de sentimentalisme selon la définition que j'en ai faite au point 1) de ma boutade maladroite : un moyen de ressentir de bonnes intentions sans avoir à changer, « le prix que la vertu paie au vice ».

Pendant qu'on s'applique à débattre sur les problèmes de la condition animale, on néglige le débat le plus important, sur ceux qui tiennent le gros bout de la laisse.

Il y a plusieurs pistes qui peuvent nous aider dans cette voie.

A- Henri Laborit, un célèbre chercheur spécialiste du stress, écrit dans La Légende des comportements:

La civilisation industrielle conduit à l’entassement dans les gigantesques cités modernes d’hommes soumis à un travail parcellaire, répétitif et sécrétant l’ennui; l’espace d’improvisation se réduit et les dépendances augmentent chaque jour. La drogue tranquillisante ou psychotogène, la névrose ou la psychose, le suicide – celui des adolescents s’accroît en nombre, de façon inquiétante – constituent autant d’échappatoires. Il en va de même des mythes répandus par les multiples sectes souvent exploiteuses et cachant leur intérêt économique sous le masque de la spiritualité.

On pourrait rajouter la zoothérapie à cette longue liste de paliatifs. Si je peux me permettre de paraphraser Laborit, il en va de même à propos des mythes répandus par l'industrie des animaux de compagnie souvent exploiteuses et cachant ses intérêts économiques sous le masque de l'intérêt publique.

C'est une facette du débat. Mais il y en a de nombreuses autres. Il faudrait un livre pour les colliger.

B- L'égocentrisme, l'anthropomorphisme, la logique marchande, notre attitude envers la nature, les animaux, les pays les plus pauvres, tous cela est interrelié, car nous agissons envers les uns comme nous agissons envers les autres, c'est du moins l'opinion de plusieurs psychologues, sociologues et ethnoloques.

(Sergio Dalla Bernardina (2006). L'éloquence des bêtes. Métaillé. Stuart Spencer (2006). « History and Ethics of Keeping Pets: Comparison with Farm Animals. » Journal of Agricultural and Environmental Ethics, vol. 19, p. 17-25; David Sztybel (2006). « Can the Treatment of Animals Be Compared to the Holocaust? » Ethics and the environment, 11(1); Leslie Irvine (2004). « Pampered or Enslaved? The Moral Dilemmas of Pets. » International Journal of Sociology and Social Policy, vol. 24, no 4, p. 5-16; Patrick West (2004). Conspicuous compassion. Why sometimes it's cruel to be kind. Civitas; Nibert D. (2002). Animal Rights/Human Rights. Entanglement of Oppression and Liberation. Yi-Fu Tuan (1984). « Animal Pets: Cruelty and Affection. » Dominance and Affection: The Making of Pets. Yale University Press;Jean Pierre Diggard (2005). Les Français et leurs animaux. Ethnologie d’une passion. Hachette, p. 128; Armelle Le Bras-Chopard (2000). Le zoo des philosophes: De la bestialisation à l’exclusion. Plon; Marjory Spiegel. (1996). The Dreaded Comparison: Human and Animal Slavery. Mirror Books;

L’ethnologue André G. Haudricourt pour sa part est convaincu, et de nombreux sociologues penchent en a faveur, que « le rapport à l’animal a fourni (et fourni encore) l’analogie mentale sur laquelle bien des arrangements politiques et sociaux sont fondés. C’est ainsi, dit-il, que la domestication des animaux et des plantes est devenue l’archétype des relations interhumaines » . Entre autres, l’élevage du mouton a servi de modèle à la société occidentale fortement hiérarchisée et dirigée par un « pasteur » qui gouverne son troupeau, avec l’aide de ses fidèles « chiens », avec plus ou moins de fermeté selon les systèmes politiques.

(André G. Haudricourt (1962). « Domestication des animaux, culture des plantes et traitement d’autrui. » L’Homme, vol. 2, no 1, p. 40-50.)

Dès lors, il n’est pas absurde de se demander, à l’instar d’Haudricourt, « si les Dieux qui commandent, les morales qui ordonnent, les philosophes qui transcendent n’auraient pas quelque chose à voir avec le mouton par l’intermédiaire d’une prédilection pour les modes de production esclavagiste et capitaliste ».

Ce qui voudrait dire, si je comprends bien, que les effets nuisibles de la relation entre les humains et les animaux de compagnie échappent au collimateur, car il n’y a pas dans notre culture d’autre point de référence comportemental pouvant servir de comparaison. À l’intérieur des limites permises par la loi et la bienséance, nous agissons — en essence et non dans la forme, du moins en Occident — avec nos conjoints, enfants, employés et électeurs, par exemple, comme nous agissons avec les animaux.

Et si c'est bien vrai, ne serait-il pas temps dans le contexte social, démographique, écologique, géopolitique présent de changer du tout au tout cette logique.

C- L'homme s'est toujours cru au fait de la création. Il a toujours pensé qu'il dominait la nature, les animaux et les plus démunis et que ce jardin légué par Dieu lui appartenait et qu'il pouvait en faire ce qu'il voulait, selon son bon plaisir.

Puis Dieu dit dans Genèse, I, 26 : Faisons l'homme à notre image selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons e la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.

Vous serez un sujet de crainte et d’effroi pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons de la mer: ils sont livrés entre vos mains. [...] Je vous donne tout cela comme l’herbe verte.
Genèse, IX, 2-3

Ces impératifs profondément ancrés dans notre psychologie dominent nos rapports avec le monde, même chez ceux qui se disent Athée et qui ont été élevé dans le dogme chrétien. Ces notions sont tellement bien intégré qu'ils échappent à la conscience, faisant figure de dogme. Elles sont transmises de génération en génération par l'État, l'École, l'Église. Elles dictes nos rapports avec la nature avec les résultats qu'on connaît.

Or, quand on s'aperçoit qu'une ligne de conduite bien adapté à une époque ancienne est devenue contre-productive, on l'a laisse tomber. N'importe quel chef d'entreprise le moindrement compétent vous dira qu'il faut réévaluer son credo fondateur régulièrement pour rester compétitif sur le marché de la sélection naturelle.

D- Les thèses de la zoothérapie s'appuient en grande partie sur des mythes et des légendes, voire des impostures, d'une autre époque et qui n'ont ni queue ni tête

Voici quelques exemples tiré d'un dossier fort épais:

Le mythe du chien guide

L’image du bon Saint-Bernard qui sauve les pèlerins perdus dans la montagne ou ensevelis sous une avalanche a des résonances dans toutes les cultures. Le chien est traditionnellement perçu comme une psychopompe, un guide et un protecteur autant sur terre que dans l’au-delà. Pour les anciens Égyptiens, cet animal au pouvoir multiple était capable d’emprisonner ou de détruire les ennemis de la lumière. Les Aztèques, eux, pensaient que le chien avait le pouvoir d’abaisser le rideau de la nuit. Les anciens Mexicains, pour leur part, élevaient des chiens qu’ils sacrifiaient pour aider et guider l’âme des défunts vers le septième ciel ou le paradis . Dans la mythologie gréco-romaine, le chien Cerbère à trois, voire cinquante têtes, garde les portes de l’enfer pour empêcher les vivants d’y rentrer et les morts d’en sortir.

Dès lors, bien des gens sont convaincus que leur toutou va les défendre ou les guider, en général vers le salut ou le bonheur. « Le Christ en a besoin pour mener son troupeau à bon port. » a dit Victor Hugo. Une notion prise au pied de la lettre par moult leaders occidentaux, y compris Adolf Hitler qui ne manquait pas une occasion de faire belle figure en s’affichant avec son chien berger. Sur une photo diffusée à la une des journaux occidentaux, on pouvait voir Barack Obama, le plus récent berger en liste, avec son chien berger Bau au pied qui semble guider son maître, et l’humanité tout entière, vers la rédemption.

L’aura entourant les chiens guides, qui servent désormais de faire-valoir à toute l’industrie des animaux de compagnie, s’explique essentiellement par ces idées fantômes qui hantent encore l’imaginaire collectif. Une majorité de gens se reconnaissent dans l’aveugle guidé par son chien, une image très forte qui marque les esprits. Dans l’imaginaire chrétien, l’aveugle symbolise l’humanité temporairement perdue dans les ténèbres, depuis sa chute du paradis, et qui cherche son chemin vers la rédemption avec l’aide de son fidèle chien, cet envoyé de Dieu. Il y a ici toute la chimie nécessaire pour entretenir les illusions du public sur l’efficacité de ces chiens, voire leur nécessité, qui à ma connaissance n’a jamais été démontrée scientifiquement. Quoi qu’il en soit, la vision artificielle, une technologie qui arrive à maturité, va bientôt remplacer ces chiens robots à l’utilité fort douteuse.

Le mythe de l’animal médecin

Au cœur de la zoothérapie se trouve l’idée voulant que les animaux en soi, par leur nature toute spéciale, aient un don, qu’ils aient sur nous des effets magiques où surnaturels, et que par leur seule présence près de nous, ils aient le pouvoir mystérieux de nous transformer, de nous guérir et de nous remettre sur le droit chemin . Selon la professeure Corinne Morel, « dans la mythologie le chien serait pourvu d’un sixième sens et d’une perception intuitive. Bien des peuples, y compris les Indiens d’Amérique et les hindous, croient qu’on peut faire passer les mauvais esprits ou la maladie d’un être humain dans un chien » .

Ces idées fortement ancrées se traduisent par des comportements bizarres. Un cas parmi cent. Sur une de ces chaînes de télévision spécialisées en propagande silencieuse, on pouvait voir ceci : dans une prison aux États-Unis, des zoothérapeutes encourageaient des délinquants graves à se coucher et à caresser des chiens entraînés à rester immobiles comme des sphinx, sous prétexte que ce contact avec un animal ferait d’eux comme par magie des hommes meilleurs. On pouvait voir les prisonniers rirent dans leur moustache pendant que la zoothérapeute en chef, une sorte de Dr Stangelove en sarrau blanc immaculé, expliquait avec tout le sérieux du monde comment sa brigade de chiens allait contribuer à changer le monde.

Dans un autre cas semblable, montré d’un œil favorable aux nouvelles du soir de Radio Canada, une psychothérapeute, adepte farouche de la zoothérapie, prétendait que les animaux placés dans des cages à différents endroits stratégiques de sa clinique de consultation avaient le pouvoir d’aider ses patients à transcender la maladie.

Des allégations grotesques, dans les deux cas. Si c’était vrai les éleveurs de porcs, par exemple, qui sont en contact avec des milliers d’animaux, ainsi que leurs voisins, les pauvres, ne seraient jamais malades. À moins bien entendu, que le porc ne fasse pas partie des animaux médecins.

Le mythe de l’animal faire-valoir

Dans la liturgie chrétienne du Moyen Âge, souligne l’historienne Rosalind Hill, notamment chez Saint François D’Assise le saint des animaux, on retrouve la notion voulant que ce soit les bêtes plutôt que les hommes qui soient les plus aptes à reconnaître la sainteté ou la bonté d’une personne.

Dès lors, comme les animaux sont en général perçus comme étant de meilleurs juges de caractère que les humains, dans l’esprit du public, réussir à faire manger un animal dans sa main, l’apprivoiser, et se faire aimer par lui, est une preuve de confiance de la part de l’animal qui en dit long sur les grandes qualités humaines d’une personne. Les amoureux des bêtes étant généralement considérés comme de bonnes gens, dans les films grand public par exemple, voire en affaire, en politique et en amour, ces notions fausses qui font figure de lieux communs sont souvent exploitées pour pincer le cœur du passant, du spectateur, du consommateur, de l’électeur ou d’un éventuel partenaire amoureux.

Une notion démentie, encore une fois, par l‘expérience nazie. Si un chien peut s’attacher à Hitler, l’un des monstres les plus horribles de l’histoire, un chien peut s’attacher à n’importe qui et à n’importe quoi, sans discernement aucun, pourvu que l’attachement se fasse à une période propice de son développement ou qu’il obéisse à certains critères. Dans une expérience horrible, le psychologue américain Harry Frederick Harlow a même réussi à faire adopter par des jeunes macaques rhésus des substituts maternels en grillage ou en tissu. C’est peu dire…

Le mythe de l’animal rédempteur

Il est couramment admis que se mettre à aimer les animaux, à la façon des saints comme Saint François et Saint Cuthbert — un sentiment qui s’exprime de multiples manières, notamment par le végétarisme, la défense des animaux, voire la simple possession d’un animal de compagnie — est « un procédé fort ingénieux, rapporte l’ethnologue français Eric Baratay, pour établir parmi les hommes le règne pur de la charité […] Il s’agit d’extirper le goût du sang et de la cruauté, de rendre l’homme meilleur pour ses congénères et donc de protéger l’humanité elle-même. » Plusieurs personnalités saintes de cette époque sont des végétariens notoires, un style d’alimentation couramment pratiqué par les protecteurs des animaux comme Peter Singer et Brigitte Bardot. Dans toutes les cultures, autant chez les Anciens Grecs comme Plutarque que chez les moralistes comme Montaigne, les bouddhistes, les taoïstes et les hindouistes comme Gandhi, la bonté et la compassion envers les animaux sont des qualités morales et spirituelles hautement prisées.

Or, à moins de remette en question ces mythes et ces légendes et d'arrêter de les transmettre aux enfants, les efforts fait en surface au niveau de la condition animale, ne font que jeter de l'huile sur le feu.
Une solution qui s'appuie sur un malentendu sera elle-même un malentendu.

E- Est-ce une bonne chose pour une société de fuir systématiquement ses problèmes dans un quelconque échappatoire?
Quelle genre de société voulons-nous, une société infantilisée au point d'être incapable de sortir de sa zone de confort, où voulons-nous des gens d'esprit et de caractère qui ne s'en font pas facilement imposer?

F- pourquoi la logique marchande? D'où vient-elle? Pouvons-nous la changer pour une logique plus conviviale qui tient compte des autres, de la nature et des animaux?

G- Quel est le message véritable que nous donnons aux enfants en leur faisant croire, bêtement, que la vie sans animaux est indispensable?

H- Pourquoi sommes-nous incapable devoir que les soins vétérinaires vu de la perspective d'un animal sont absurdes? Sommes-nous devenus aveugle aux besoins de ceux qui ne sont pas comme nous?

Sommes-nous devenu tellement égoïste que les besoins des autres au-delà de notre petit plaisir, de notre petite personne, ne comptent pas?

Je laisse le soin à mes interlocuteurs d'en trouver d'autres.

Florence
Messages : 11489
Inscription : 03 sept. 2003, 08:48

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#44

Message par Florence » 14 juin 2011, 14:30

Charles Danten a écrit :Je ne prétends pas qu'il n'y a pas d'animaux heureux en captivité, mais c'est l'exception qui confirme la règle. Il faut voir l'économie de l'ensemble qui est fort négative lorsqu'on fait un bilan systématique de tous les problèmes qui sont engendrés par ce phénomène relativement récent et propre aux sociétés riches.
Citations d'études scientifiques étayant ces deux allégations, dans des revues scientifiques réputées à comité éditorial ?

Je fais d'ailleurs ce bilan dans un article qui paraîtra dans le prochain numéro du magazine des sceptiques du Québec.
Le magaz' des Sceptiques du Québec, c'est bien mignon, mais guère représentatif d'une littérature scientifique de haut niveau.
Selon un sondage américain, on estime que seulement 1% des propriétaires connaissent la moindre choses sur les animaux qu'ils gardent en captivité. Un grand nombre de personnes éprouvent de la difficulté à juger de la santé de leurs animaux. Et il n'y a pas que les problèmes psychologiques à prendre en compte. Une quantité indéterminée d'animaux somatisent l'anxiété chronique engendrée par leur condition de domestiquée. La domestication en soi est associée à une perte de longévité remarquable.
Référence ? Citations ?

Les animaux sont des sortes de prozacs vivants qui servent à éponger, fort mal d'ailleurs, les problèmes de la condition humaine qui ne font que s'aggraver en douce mine de rien derrière une façade de bonheur.
À moins de faire face à la musique, on ne règle jamais ces problèmes.
Et vos qualifications pour asséner un tel diagnostic sont ?
Et puis, il n'y a pas que son petit plaisir qui compte. Lorsqu'on aime et respecte quelque chose, on en fait pas un domestiqué pour éviter de se retrouver seul à la maison lorsqu'on rentre du travail ou parce qu'on est incapable de faire une marche sans être accompagné.
A nouveau, de quelle autorité vous permettez-vous de jeter ainsi l'opprobe sur la majorité des "propriétaires" d'animaux domestiques/de compagnie ?
On se permet de le faire entre autres avec les animaux parce qu'on les considère comme des ressources naturelles. En d'autres mots au-delà de nos besoins immédiats, les animaux ont très peu de valeur en soi, quoi que l'on dise.

Il est question d'un amour égoïste.
Sylvia Browne vous a mis en contact avec l'esprit désincarné de Freud ?

Enfin, je vous dirais que les esclavagiste de l'époque antebellum aux États-Unis, avaient exactement le même discours à propos des Noirs. Mais c'est une autre question que je n'ai pas le temps de développer dans le cadre d'un forum comme celui-ci.
Après Hitler aimant ses chiens, les esclavagistes américains ... votre argumentaire fleure bon la rationalité .... :roll:
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

Greg
Messages : 215
Inscription : 22 sept. 2003, 04:55

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#45

Message par Greg » 14 juin 2011, 15:20

Selon Charles Danten, un bon humain serait donc celui qui abandonne son animal domestique en demenageant le 1e juillet prochain! CQFD!

Jean-Francois
Modérateur
Modérateur
Messages : 27997
Inscription : 03 sept. 2003, 08:39

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#46

Message par Jean-Francois » 14 juin 2011, 15:31

Pour éviter que ça parte dans trop plein de directions, je ne réponds pas à tout:
Charles Danten a écrit :F- pourquoi la logique marchande? D'où vient-elle? Pouvons-nous la changer pour une logique plus conviviale qui tient compte des autres, de la nature et des animaux?
La logique marchande est un problème sociétal général issu de l'implantation généralisée d'une vision en forme de capitalisme "libéral" qui cherche à faire croire que la "productivité" doit mener à une vie meilleure. C'est une vision qui fait en sorte que le but devient, pour certaines personnes (vétérinaires, vendeurs, etc.), "gagner toujours plus de fric" et non "soigner" ou, plus généralement, "faire attention" aux animaux. Le problème n'est pas seulement en cause dans le cas des soins vétérinaires, il est beaucoup plus large que ça.
G- Quel est le message véritable que nous donnons aux enfants en leur faisant croire, bêtement, que la vie sans animaux est indispensable?
Pourquoi "bêtement"? Parce que vous avez une vision très négative de la zoothérapie (qui est souvent moins dirigée vers les enfants que vers les personnes âgées), il faudrait que le message soit "toujours" bête?

L'humain est un animal, il a besoin d'autres animaux (et des végétaux) dans son environnement. Il y a certainement moyen d'expliquer aux enfants ce que sont (et ne sont pas) les animaux, et ainsi de leur faire comprendre la vie, sans chercher à tout prix à leur vendre l'adoption d'un animal. Peut-être parce que je suis biologiste, je trouve que c'est quelque chose d'important que de leur faire comprendre ce qu'est un animal afin qu'ils comprennent mieux que c'est fragile (comme eux) et, par extension, l'importance de préserver la richesse des écosystèmes.
H- Pourquoi sommes-nous incapable devoir que les soins vétérinaires vu de la perspective d'un animal sont absurdes?
Vous pensez qu'un chat, un chien, une vache, etc. préfère souffrir que d'arrêter de souffrir? Qu'un animal a besoin de vivre dans a douleur? Drôle d'idée pour un vétérinaire. De plus, une grande partie des soins que les gens prodiguent à leurs animaux domestiques part d'une forme d'empathie qui, même si elle conduit souvent à des actions irrationnelles, est une grande qualité chez l'humain.

Ce qui m'apparait absurde c'est - comme pour les humains, d'ailleurs - l'acharnement thérapeutique. Ce sont les sommes folles que certaines personnes vont dépenser pour leurs animaux.

Jean-François
“Belief is the wound that knowledge heals.” (Ursula Le Guin, The Telling)
("La foi est la blessure que le savoir guérit", Le dit d'Aka)

Avatar de l’utilisateur
Invité
Messages : 4757
Inscription : 16 janv. 2004, 17:47

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#47

Message par Invité » 14 juin 2011, 16:04

Charles Danten a écrit :Je fais d'ailleurs ce bilan dans un article qui paraîtra dans le prochain numéro du magazine des sceptiques du Québec.
Qu'est-ce qui vous rends le plus fier, que vos articles soit publiés par les SdQ ou par le Animal Liberation Front ? :mrgreen:

http://www.animalliberationfront.com/Pr ... 0Read.html

I.
"Whatever intelligence is, it can't be intelligent all the way down. It's just dumb stuff at the bottom." [Andy Clark]

Avatar de l’utilisateur
Charles Danten
Messages : 144
Inscription : 11 juin 2011, 20:27

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#48

Message par Charles Danten » 14 juin 2011, 16:21

Florence a écrit :
Charles Danten a écrit :Je ne prétends pas qu'il n'y a pas d'animaux heureux en captivité, mais c'est l'exception qui confirme la règle. Il faut voir l'économie de l'ensemble qui est fort négative lorsqu'on fait un bilan systématique de tous les problèmes qui sont engendrés par ce phénomène relativement récent et propre aux sociétés riches.
Citations d'études scientifiques étayant ces deux allégations, dans des revues scientifiques réputées à comité éditorial ?

Les revues scientifiques à comité éditorial sont loin d'être fiables. La science est désormais aux prises avec un problème majeur à cause des scientifiques mercenaires qui sont payés pour écrire des articles qui vont dans le sens de leurs employeurs.
Bien des « études » en zoothérapie sont commanditées, voire effectuées, par les propriétaires eux-mêmes des centres de thérapie. Quant au périodique scientifique Anthrozoös, et bien, il appartient à la Fondation Waltham et la Delta Society aux États-Unis et en Angleterre, l’équivalent en France de l’Association française d’information et de recherche sur l’animal de compagnie (AFIRAC), des sociétés appartenant à l’industrie des aliments pour animaux. Leur mission principale est de promouvoir la zoomanie et cultiver la désinformation. Comme le dit l’ethnologue français Jean-Pierre Digard, « les soutiens financiers sont accordés en priorité aux études sur l’alimentation des animaux (qui peuvent se traduire par une diversification des produits offerts à la vente), sur l’attachement des maîtres à leurs animaux, sur les bienfaits des animaux sur la santé des humains (dont dépend principalement la consommation) ou sur le bien-être animal qui se traduira positivement en terme d’image et de revenus » : Jean-Pierre Digard. Ouvr. cité, p. 195-199. pris le contrôle
Pour avoir un coup d’œil sur la recherche en zoothérapie, il faut lire cet article qui résume à peu près tout ce qui ne va pas dans le monde bizarre de la recherche en zoothérapie : Lana Kaiser et al (2004). « Can a week of therapeutic riding make a différence? A pilot study. » Anthrozoös, 17 (1), p. 63-72.
Pour ceux qui auraient encore des doutes voir : David Michaels (2008). Doubt is Their Product. How Industry’s Assault on Science Threatens your Health. Oxford University Press; Bruce Psaty (2006). « Recent trials in hypertension: Compelling science or commercial speech ? » Journal of the American Medical Association; Richard Smith. « Medical Journals Are an Extension of the Marketing Arm of Pharmaceutical Companies,» [en ligne].
http://www.plosmedicine.org/article/inf ... 138PLoSMed
(page consultée en mai 2011)

Je fais d'ailleurs ce bilan dans un article qui paraîtra dans le prochain numéro du magazine des sceptiques du Québec.
Le magaz' des Sceptiques du Québec, c'est bien mignon, mais guère représentatif d'une littérature scientifique de haut niveau.

Aucune revue scientifique ne publira une étude de ce genre. D'abord parce qu'elle est trop longue et ensuite parce qu'il n'y a pas d'intérêt. Les sujets animaliers dans notre société sont souvent considérés avec dérision.
Je m'efforce par respect pour mes lecteurs de toujours bien documenter mes articles, avec des sources primaires et secondaires.
J'ai assez de bagage académique pour être pris au sérieux. Je connais en outre très bien le sujet non seulement des animaux, mais de la science. J'ai plusieurs formations universitaires : agronomie (zootechnie), médecine vétérinaire, éthique (philosophie). Récemment j'ai entrepris une maîtrise en traduction biomédical où je dois prendre des cours en épidémiologie à la faculté de médecine. J'ai travaillé comme vétérinaire pendant près de vingt ans dans à peu près tous les domaines de la profession.Je suis en outre complètement libre de tout intérêt pécunier. Je ne fais pas ça pour gagner ma vie. Au contraire, j'ai tout laissé, profession, amis, maison, compte en banque, pour poursuivre dans cette voie. Je pense avoir suffisamment de qualifications pour me prononcer sur ce sujet et être crédible.

Selon un sondage américain, on estime que seulement 1% des propriétaires connaissent la moindre choses sur les animaux qu'ils gardent en captivité. Un grand nombre de personnes éprouvent de la difficulté à juger de la santé de leurs animaux. Et il n'y a pas que les problèmes psychologiques à prendre en compte. Une quantité indéterminée d'animaux somatisent l'anxiété chronique engendrée par leur condition de domestiquée. La domestication en soi est associée à une perte de longévité remarquable.
J'ai donné déjà une référence à cette citation ci-dessus.

Les animaux sont des sortes de prozacs vivants qui servent à éponger, fort mal d'ailleurs, les problèmes de la condition humaine qui ne font que s'aggraver en douce mine de rien derrière une façade de bonheur.
À moins de faire face à la musique, on ne règle jamais ces problèmes.
Et vos qualifications pour asséner un tel diagnostic sont ?

À titre d'humain qui a ses problèmes comme les autres. Moi aussi, j'ai été élevé dans cette société. À ce titre, J'ai encore encore beaucoup de choses à régler. Ces problèmes sont notoires et relèvent du gros bon sens. Pas besoin d'être psychiatre pour savoir que c'est vrai. À 58 ans, il y a longtemps que je ne crois plus au père Noël. Qu'est-ce que vous croyez?
Et puis, il n'y a pas que son petit plaisir qui compte. Lorsqu'on aime et respecte quelque chose, on en fait pas un domestiqué pour éviter de se retrouver seul à la maison lorsqu'on rentre du travail ou parce qu'on est incapable de faire une marche sans être accompagné.
A nouveau, de quelle autorité vous permettez-vous de jeter ainsi l'opprobe sur la majorité des "propriétaires" d'animaux domestiques/de compagnie ?

Je viens de répondre à cette question, je crois.
On se permet de le faire entre autres avec les animaux parce qu'on les considère comme des ressources naturelles. En d'autres mots au-delà de nos besoins immédiats, les animaux ont très peu de valeur en soi, quoi que l'on dise.

Il est question d'un amour égoïste.
Sylvia Browne vous a mis en contact avec l'esprit désincarné de Freud ?

Je viens de répondre à cette question je crois.

Enfin, je vous dirais que les esclavagiste de l'époque antebellum aux États-Unis, avaient exactement le même discours à propos des Noirs. Mais c'est une autre question que je n'ai pas le temps de développer dans le cadre d'un forum comme celui-ci.
Après Hitler aimant ses chiens, les esclavagistes américains ... votre argumentaire fleure bon la rationalité .... :roll:
Ça n'a rien à voir avec la rationalité. Je ne traite pas les gens de nazis. On peut très bien partager l'amour des nazis pour Wagner, la choucroute et les animaux sans pour autant être un nazi soi-même.
Quant aux esclavagistes américain, l'histoire nous apportent souvent des témoignages qui nous aident à mieux comprendre le présent. C'est choquant de se voir dans ce miroir, mais c'est aussi pédagogique.

Avatar de l’utilisateur
Fair
Messages : 859
Inscription : 06 mai 2010, 00:27

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#49

Message par Fair » 14 juin 2011, 16:21

Invité a écrit :Qu'est-ce qui vous rends le plus fier, que vos articles soit publiés par les SdQ ou par le Animal Liberation Front ? :mrgreen:

http://www.animalliberationfront.com/Pr ... 0Read.html
:shock:
10 years ago we had Steve Jobs, Bob Hope and Johnny Cash.
Now we have no jobs, no hope ans no cash.
Please don't let Kevin Bacon die !

Florence
Messages : 11489
Inscription : 03 sept. 2003, 08:48

Re: Derrière le drame du Berger Blanc

#50

Message par Florence » 14 juin 2011, 16:39

Charles Danten a écrit :Les revues scientifiques à comité éditorial sont loin d'être fiables. La science est désormais aux prises avec un problème majeur à cause des scientifiques mercenaires qui sont payés pour écrire des articles qui vont dans le sens de leurs employeurs.


Bla, bla, bla. A 58 ans, vous devriez savoir que cacher ses propres manquements derrière ceux, vrais ou supposés, d'autrui relève d'un comportement intolérable que l'on n'accepte pas même chez un enfant de 5 ans.

Un adulte devrait soit être capable de fournir de véritables arguments et de références pour soutenir ses allégations, soit d'admettre qu'il ne s'agit que d'opinions sans fondement autre que ses préférences et sentiments personnels.


Aucune revue scientifique ne publira une étude de ce genre. D'abord parce qu'elle est trop longue et ensuite parce qu'il n'y a pas d'intérêt. Les sujets animaliers dans notre société sont souvent considérés avec dérision.


Encore des excuses bidon.

J'ai assez de bagage académique pour être pris au sérieux. Je connais en outre très bien le sujet non seulement des animaux, mais de la science. J'ai plusieurs formations universitaires : agronomie (zootechnie), médecine vétérinaire, éthique (philosophie). Récemment j'ai entrepris une maîtrise en traduction biomédical où je dois prendre des cours en épidémiologie à la faculté de médecine. J'ai travaillé comme vétérinaire pendant près de vingt ans dans à peu près tous les domaines de la profession.Je suis en outre complètement libre de tout intérêt pécunier. Je ne fais pas ça pour gagner ma vie. Au contraire, j'ai tout laissé, profession, amis, maison, compte en banque, pour poursuivre dans cette voie. Je pense avoir suffisamment de qualifications pour me prononcer sur ce sujet et être crédible.


Je me contrefiche de votre auto-panégyrique, je vous ai demandé des éléments objectifs qui soutiendraient, ou non, vos allégations. Je note d'autre part que votre parcours ne garantit nullement que vous soyez compétent pour proférer les avis méprisants que vous vous êtes permis envers les propriétaires d'animaux de compagnie.

À titre d'humain qui a ses problèmes comme les autres. Moi aussi, j'ai été élevé dans cette société. À ce titre, J'ai encore encore beaucoup de choses à régler. Ces problèmes sont notoires et relèvent du gros bon sens. Pas besoin d'être psychiatre pour savoir que c'est vrai. À 58 ans, il y a longtemps que je ne crois plus au père Noël. Qu'est-ce que vous croyez?


Que vous êtes d'une arrogance qui frise le grotesque, et que je devrai trouver plus compétent et cohérent que vous pour me faire une opinion sur les bienfaits ou les méfaits des animaux de compagnie et de ceux qui les fréquentent. :roll:
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit