Vite fait... Et un peu à chaud, donc je sens que je vais dire des bêtises alors s'il vous plaît, corrigez moi !
J'ai un peu l'impression que tourne autour de deux choses :
- le fait qu'on est responsable seulement des conséquences (plus ou moins prévisibles) de ses actes
- la question de savoir si et comment ce "on" peut englober des institutions (Église, État, Entreprise privée...) .
A) Je ne pense pas que des institutions soient simplement la somme des individus qui la composent : ceci laisserait penser qu'il suffirait de mettre des
bonnes personnes dans ces institutions pour tout aille bien. Alors que je pense plus que selon les circonstances, on a plus moins tous le potentiel pour être des "anges" ou des "monstres". Je caricature mais on peut élaborer.
B) Je trouve toujours un peu problématique de tenir pour moralement responsable des institutions : notamment parce que je trouve que de fait les individus qui la composent ne seraient plus du tout responsables des conséquences prévisibles de leurs actions.
(Oui je sais A et B peuvent entrer en conflit si on pousse A à son extrême mais j'ai pas dit que j'avais réponse à tout et que j'étais parfaitement au clair sur le sujet.)
Du coup, il serait un peu bizarre de tenir les jeunes Allemands pour responsables des crimes de l'État Nazi mais je me pose toujours la question de savoir pourquoi est ce qu'eux seuls devraient avoir cette responsabilité du "devoir de mémoire"...
Par contre, dans la mesure où la colonisation a profité à l'État français et, indirectement, à une partie de la population française et que le niveau développement de la France actuel est en partie une conséquence de la colonisation, je pense que la France devrait non seulement s'en excuser mais que la France (et donc sa population) aussi payer des réparations (et pas sous forme de prêt). À mon avis le raisonnement est valable, sinon plus, avec la néo-colonisation. Dans les deux cas, du fait que la population française peut en partie influencer ce que fait le gouvernement, je pense qu'elle est aussi en partie responsable, de par son inaction, du non-paiement de ses réparations ou des actions commises par son gouvernement actuel.
Dans le cas du Pape et de l'Église, comme déjà dit, si "les conversions forcées, les fautes commises au nom de la vérité (comme les croisades), les actions qui ont menacé l'unité de l'Église, l'attitude vis-à-vis les juif..." ont des conséquences, en faveur de l'Église et des gens qui la constituent, qui perdurent jusqu'à aujourd'hui, alors s'en excuser sans autre forme de réparations est peu se moquer du monde. Si on considère que ces actions passées de l'Église n'ont plus de répercussions sur le présent alors c'est pas mal de le reconnaître mais cela n'engage à absolument rien ! Et dans les deux cas, je pense qu'il est beaucoup plus préférable et moins hypocrite de se concentrer sur conséquences prévisibles des actions présentes, car on peut ainsi éviter de créer de nouveaux problèmes ou d'aggraver des problèmes existants.