Pour mieux comprendre l'extrait, je rappelle ces 2 versets Coraniques:
Sourate 71, versets 13 et 14:
"Qu'avez-vous donc à ne pas espérer en la magnanimité du Seigneur,
alors qu'Il vous a créés par phases successives ?"
Sourate 76, verset 28:
"C'est pourtant Nous qui les avons créés et solidement constitués. Et si Nous le voulions, Nous les remplacerions aisément par d'autres êtres identiques à eux."
Maurice Bucaille, L'homme, d'où vient-il? (1981).Pour les religions monothéistes, il n'est pas d'autre explication possible à la présence de l'homme sur terre qu'une création par Dieu. Cette origine est affirmée par les deux récits de l'Ancien Testament autant que par le Coran. Mais la science ne fournit aucun argument appuyant formellement cette thèse. Elle ne fournit pas, non plus, d'argument allant à son encontre et conduisant à penser qu'il s'agit là d'une légende à abandonner. Rien ne serait changé de la notion d'évolution dans le règne animal, qui ne peut être niée de nos jours, si Dieu avait, à un moment donné, par sa toute-puissance, décidé qu'apparaisse sur cette terre un couple d'être nouveaux. Ces derniers auraient dû naturellement représenter des caractères anatomiques et des aptitudes fonctionnelles voisines de celles d'autres êtres, vivant dans un milieu identique et voisin, auquel la morphologie et la physiologie de tout ce qui y vit doivent être adaptées, d'où la similitude plus ou moins étroite de la constitution. Une fois les deux être nouveaux ainsi créés, ils auraient été à l'origine d'une lignée humaine subissant, au cours de d'une longue histoire s'étalant sur des millions d'années, des transformations physiques que les données de la paléontologie ont mis en évidence sans le moindre doute. L'homme créé par Dieu aurait donc, comme le Coran paraît le suggérer, évolué dans sa forme. Le texte coranique évoque en plus des disparitions de collectivités, le repeuplement se faisant par des éléments venus d'autres collectivités avec des caractères morphologiques ayant avec les précédents une ressemblance. Le type humain actuel serait le résultat de tous ces phénomènes et événements.
Une telle vision de nos origines concilierait le principe général d'une création de l'homme par Dieu, selon la forme qu'il a choisie, avec tous les perfectionnements d'organisation que l'on a vu apparaître au cours des temps chez les autres êtres vivants et dont la lignée des primates, avec les grands singes à son sommet, fournit les types les plus accomplis dans le règne animal. L'homme aurait donc été créé avec une morphologie voisine de celle de ce groupe d'être vivants. Ainsi donc, les rapprochements qui sont faits par les observations des naturalistes, entre l'homme et les animaux les plus voisins de lui par les structures, s'expliqueraient très logiquement. Ces similitudes, pour ce qui concerne la morphologie et certaines fonctions, entre hommes et grands singes -que personne ne peut nier-, auraient donc été nécessaires pour l'homme vivant obligatoirement dans les mêmes conditions d'environnement (je veux dire, au sens le plus large du mot, l'environnement terrestre avec ses variations géographiques). Il fallait à l'homme un système respiratoire analogue à celui des autres animaux consommant l'oxygène de l'air, un système digestif assurant la nutrition à partir de ce que fournit le sol ou ce que procure la chair des animaux dont l'homme est dépendant, au même titre que ces derniers. Et on pourrait ainsi passer en revue d'autres parties de l'organisation humaine pour aboutir à des conclusions similaires. Il fallait qu'existent ces similitudes morphologiques et fonctionnelles pour que l'homme pût vivre sur terre. C'est donc un abus de certains savants, paléontologues et spécialistes d'autres disciplines, d'utiliser ces similitudes pour défendre la théorie d'une obligatoire descendance de l'homme à partir de la lignée des grands singes alors qu'ils n'en possèdent pas la moindre preuve.
Mais on ne saurait pourtant exclure que, chez une ou plusieurs lignées d'hominiens voisines mais indépendantes, aient surgi des groupes d'humains accomplis sous l'influence de certaines modifications génétiques dues au génie créateur de Dieu. Une création de cette sorte ne peut se démontrer, mais elle est parfaitement logique, ne soulevant d'objection ni de la paléontologie ni des sciences naturelles. Cette hypothèse offre sérieusement à réfléchir à qui est au courant des acquisitions les plus modernes dans le domaine du fonctionnement de la cellule, comme la commande des fonctions par le code génétique. Cette réflexion scientifique est suggérée par ce que l'on connaît du rôle du patrimoine génétique des êtres vivants au cours des temps et la fantastique complexité de l'organisation du plus petit élément doué de vie, de l'être vivant le plus simple à celui qui est le plus compliqué.
Ainsi, l'évolution créatrice aurait assuré l'apparition d'une lignée humaine qui va subir ses transformations propres dans le cadre d'une planification d'organisation qui s'est manifestée à différents niveaux dans le temps, la complexité croissante des structures déjà évoquées relevant de l'addition progressive d'informations nouvelles pour le développement des formations anatomiques et des fonctions, en premier lieu ce qui concerne le cerveau.
Ce qui précède n'est évidemment qu'une hypothèse, parce qu'il n'existe aucun argument scientifique pour affirmer que le pouvoir créateur de Dieu se serait manifesté dans ces conditions au niveau d'une supposée lignée indépendante dont nul vestige fossile n'a jamais été découvert. Il s'ensuit qu'aucun argument scientifique ne l'appuie à titre formel : nos connaissances actuelles font seulement considérer qu'il n'existe aucune impossibilité à ce que l'apparition de l'homme se soit ainsi opérée. J'irais même jusqu'à dire que si les origines de la lignée étaient, grâce à une preuve formelle, raccordées un jour -ce qui paraît tout à fait imprévisible- à une ascendance animale, la toute-puissance de Dieu lui accordant par création d'information nouvelle des caractères humains avec de mêmes possibilités d'évolution vers l'homme accompli, cela me paraîtrait tout autant conciliable avec toutes les données recueillies ici.
Si, à l'inverse, l'on en venait à considérer que la création de l'espèce humaine se soit déroulée indépendamment de toute lignée préexistante, pour subir par la suite des transformations dont on a parlé plus haut, on ne pourrait dresser contre cette supposition la moindre objection venant de la Révélation coranique.
Quelle que soit l'hypothèse que l'on avance, le concept général de Création, énoncé par les écritures des religions monothéistes, ne paraît pas présenter d'incompatibilité avec les données de la science."
Sourate 6, verset 133:
"Ton Seigneur est Celui qui Se suffit à lui-même et Il est le Maître de la miséricorde. S'il veut, Il peut vous anéantir et vous remplacer par ce qu'Il voudra, tout comme Il vous a fait descendre de peuples divers."