particule plus rapide que la lumière

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Re: particule plus rapide que la lumière

#326

Message par Jean-Francois » 15 oct. 2011, 16:30

Igor a écrit :Mais quand vous dites que personne ne peut s'assurer à 100% de la perte totale des perceptions (inconscientes) lors d'une opération et un arrêt des signaux au niveau cortical n'est pas un signe de perte totale de perceptions, vous oubliez de dire comment une personne qui a les yeux fermés peut rapporter certains faits
Faut avoir fait une EMI pour pouvoir rapporter des faits en fermant les yeux? :mrgreen:

Plus sérieusement, z'avez pas compris: je dis justement qu'il n'est pas impossible que quelqu'un qui paraisse totalement inerte puisse, inconsciemment, percevoir son environnement. Cette perception inconsciente (de bruits, etc.) peut parfaitement influencer les souvenirs du patient, donc lui permettre de "rapporter des faits" même si c'est de manière floue.

Si ceux qui sont en train de vivre une EMI pouvait rapporter les choses au moment même où ils la vivent, ça règlerait pas mal la question. Mais ils le font après, souvent sous influence de nombreux facteurs souvent difficiles à évaluer. Et ces facteurs, ceux qui enquêtent sur les EMI n'en sont pas toujours conscients. C'est en grande partie pourquoi le folklore des témoignages de "victimes" d'EMI est souvent très douteux, surtout dans les cas plus anciens (comme ceux que Moody a popularisés). Souvent, rien n'est véritablement fait pour s'assurer rigoureusement que le témoignage correspond à la situation telle qu'elle s'est passée.

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#327

Message par Invité » 15 oct. 2011, 16:36

Dave a écrit :Pourtant, je n'arrive pas à trouver ce qui pourrait, avec les lois actuelles, éventuellement expliquer la conscience.
Moi non plus, mais j'aime regarder ça sous l'angle d'une analogie du domaine de l'informatique.

Normalement un programme informatique reçoit de données externes et en fait le traitement.

L'analogie avec la conscience qui se penche sur elle même, ce serait un programme informatique qui plutôt que de recevoir des données externes, recevrait en input "son propre code source". On représente l'aspect réflexif de la conscience par une opération récursive.

Bon ok, c'est une analogie rien de plus.

Et si la conscience s'avère un processus algorithmique, ce n'est, je pense, qu'une question de temps avant d'avoir des ordinateurs qui feront preuve de conscience.

I.
Dernière modification par Invité le 15 oct. 2011, 16:51, modifié 1 fois.
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Re: particule plus rapide que la lumière

#328

Message par Jean-Francois » 15 oct. 2011, 16:51

Dash a écrit :Ça démontre seulement que, s'il existe une âme, le cerveau demeure nécessaire à son expression. C'est le vieux raisonnement du « poste de radio » : si le poste est brisé et ne reçoit plus de musique, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de musique émise pour autant!
Ce raisonnement ne tient pas vraiment dans le cas des patients callotomisés. Toute personne qui veut (et peut) réfléchir sur les choses s'en apercevra... Le problème est que la plupart de ceux qui défendent l'existence de l'âme/esprit sont plus intéressés à demeurer convaincus que curieux de savoir si cela tient dans la réalité.

------------------
Invité a écrit :Moi non plus, mais j'aime regarder ça sous l'angle d'une analogie du domaine de l'informatique
Comme le cerveau est du "hardware", les analogies prises en électronique sont un peu plus proches de la réalité.

A ce propos, les connaissances sur les réseaux locomoteurs ont permis le développement de robots dont les comportements locomoteurs s'approchent pas mal de ceux des animaux*.

Jean-François

* pour divertir Invité: faut imaginer ici Julien s'écrier "le robot a été conçu... Cela prouve que les animaux ont été créés, donc Dieu existe!" :lol:
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#329

Message par switch » 15 oct. 2011, 20:48

Les neutrinos n’ont pas dépassé la vitesse de la lumière : explications
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#330

Message par Invité » 15 oct. 2011, 21:01

switch a écrit :Les neutrinos n’ont pas dépassé la vitesse de la lumière
On va avoir des zozos déçus. ;)

I.
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#331

Message par Dash » 15 oct. 2011, 21:20

Salut J-F,
Jean-Francois a écrit :Le problème est que la plupart de ceux qui défendent l'existence de l'âme/esprit sont plus intéressés à demeurer convaincus que curieux de savoir si cela tient dans la réalité.
Nous sommes d'accord sur ce point! Je pense aussi ne pas faire partie de ceux qui sont convaincus. Je suis de ceux qui croient que les probabilités qu'il y ait une âme~conscience immatérielle sont beaucoup plus faible que forte. Par contre, uniquement au niveau du raisonnement, je ne suis pas sûr de bien comprendre comment le cas des patients callosotomisés exclut ou réfute la possibilité d'une âme~conscience immatérielle. Je devine bien que le couple : capable de pointer/incapable de nommer semble vous faire dire que s'il y avait une conscience immatérielle, elle pourrait nommer l'objet, mais je ne comprends pas puisque selon moi, elle a besoin du cerveau pour s'exprimer!

Au sujet des patients callosotomisés, J-F, tu dis que :
Jean-Francois a écrit :Si l'âme existait et était bien connectée au cerveau, par on ne sait quel moyen, elle aurait en tout temps a) l'accès aux informations visuelles et b) la capacité de nommer les objets. Il m'apparaît donc incompréhensible que la personne callosotomisée ne soit pas capable de nommer l'objet.
Ce raisonnement me semble erroné et je vais t'expliquer pourquoi. Tu considères que :
Jean-Francois a écrit : - la personne est consciente;
- la personne voit;
- la personne est capable de nommer l'objet;
Pour les deux premiers points, c'est OK, car, même s’il y a section du corps calleux, cette dernière n'empêche pas la vue ni la conscience. Par contre, lorsque tu dis que la personne est « capable de nommer l'objet », c'est erroné, car cette capacité est justement dépendante de ce qu'on a sectionné! :?
Jean-Francois a écrit :Si on présente à certaines personnes qui ont subi une section du corps calleux* (un grand faisceau d'axones reliant les deux hémisphères cérébraux) un objet de manière à ce que celui-ci ne soit visible que dans le champs visuel gauche, ces personnes sont capables de pointer dans la direction de l'objet mais incapables de le nommer. Si on présente l'objet de manière à ce qu'il soit visible dans les deux champs la personne est capable de nommer l'objet. L'explication scientifique est que la perception de l'objet est faite au niveau de l'hémisphère droit (qui analyse le champs visuel gauche) mais que les échanges entre les deux hémisphères ayant été interrompu, l'information traitée du côté droit ne parvient pas aux aires, situées du côté gauche, qui servent à la vocalisation (autant donner un nom que l'énoncer verbalement).
Ce raisonnement me parait erroné parce qu'il semble considérer que « l'âme » est connecté partout à la fois dans le cerveau et qu'elle pourrait ainsi bypasser certains réseaux (corps calleux) pour utiliser directement les yeux et ensuite faire le relais à l'autre hémisphère, car connecté également à celui-ci. :?

Pour moi, si l'âme ou une conscience immatérielle extérieure au cerveau existe, elle devrait (logiquement) être « connectée » à ce dernier dans un endroit précis et unique qui est le dernier « output » final de la chaine de traitement de l'information. Autrement dit, pour moi, l'âme ou la conscience immatérielle serait un réceptacle qui reçoit les conclusion du cerveau. Si le cerveau est incapable d'effectuer certaines opérations et de fournir une réponse, et bien l'âme ne reçoit pas cette information tout simplement.

Tu pourras me répondre que mon hypothèse utilise des « si », mais ton explication implique forcément elle aussi un « si » : « si elle est connectée simultanément à plusieurs endroits ».

Attention, je suis de ceux qui croient qu'il est très peu probable qu'il y ait une âme ou une conscience immatérielle, mais au niveau de l'exemple et de l'explication scientifique, elle me pose un problème de logique, car « elle raisonne » comme si « l'âme » serait connecté directement aux deux yeux et qu'il lui suffisait ensuite de transmettre elle-même l'image de l'oeil gauche (par un moyen magique ou étant connecté à plusieurs autres endroits) à l'autre hémisphère qui traite l'information. Il y a aussi beaucoup de « si » dans cette explication ! :?
Jean-Francois a écrit :Comme le cerveau est du "hardware", les analogies prises en électronique sont un peu plus proches de la réalité.
OK

Dans une analogie où l'ordinateur remplace le cerveau, l'utilisateur (derrière son clavier) remplace l'âme qui n'est pas le produit du cerveau (l'utilisateur n'est pas, non plus, le produit de l'ordinateur).

On place sur le scanner de mon pc un article dans une langue que je ne connais pas et j'utilise un OCR pour le scanner. Je sectionne le câble SATA d'un de mes Hard Disk sur lequel était contenue ma base de données (ou logiciel) pour traduire les langues.

L'utilisateur (l'âme) que je suis ne peut pas bypasser cette anomalie et envoyer « magiquement » les caractères scannés directement au Hard Disk !! Même si je ne suis pas le produit de l'ordinateur et que je suis « extérieur » à ce dernier, je ne peux pas traduire l'information, même si je vois le résultat scanné sur mon écran dans mon logiciel de traitement de texte. Je peux pointer le texte à la souris, mais je ne pourrai pas le traduire.

Mon « point de connexion » avec mon ordinateur est l'écran (et les haut-parleurs), mais je ne peux me connecter directement sur le Hard Disk! De même, peut-être que l'âme est connectée uniquement sur une sortie, un « output » final qui fait office « d'écran » pour la conscience. :?
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Denis
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Est-on d'accord sur le bout gras-souligné?

#332

Message par Denis » 15 oct. 2011, 23:07


Salut Dash,

Tu dis :
Pour moi, si l'âme ou une conscience immatérielle extérieure au cerveau existe, elle devrait (logiquement) être « connectée » à ce dernier dans un endroit précis et unique qui est le dernier « output » final de la chaine de traitement de l'information. Autrement dit, pour moi, l'âme ou la conscience immatérielle serait un réceptacle qui reçoit les conclusion du cerveau. Si le cerveau est incapable d'effectuer certaines opérations et de fournir une réponse, et bien l'âme ne reçoit pas cette information tout simplement.
Je suis moins dualiste que toi.

Je pense que quand un type boit d'un coup un litre de rhum, son âme est saoule. Elle ne fait pas que "voir un écran saoul", elle est affectée dans sa substance propre, dans son fonctionnement intime.

Pour moi, l'âme, c'est ça et je suis convaincu (à 99.9999%) qu'elle est mortelle (pour des raisons qui ressemblent à ça.

Et je suis convaincu (au même taux) que la mort désorganise radicalement plus le fonctionnement intime de l'âme, qu'une cuite corsée. Au point que je considère pratiquement certain qu'il n'y a aucune différence (subjectivement, pour le trépassé) entre ne plus avoir de cerveau d'homme et ne plus avoir de cerveau de morue.

Sur le bout gras-souligné, es-tu moins convaincu que moi?

:) Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.

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Re: particule plus rapide que la lumière

#333

Message par carlito » 16 oct. 2011, 00:08

Jean-Francois a écrit :Mais, au moins on peut tenter des expériences. Alors que dans le cas de votre "esprit", on ne peut pas tenter grand-chose
C'est vrai...
Jean-Francois a écrit :Car, je vais souligner une autre évidence: ce que vous dites ne prouve toujours rien quant à l'intervention d'un esprit
C'est vrai...
Jean-Francois a écrit :En posant l'hypothèse qu'il existe un "esprit immatériel", on ne découvrira jamais rien. Parce que c'est une hypothèse invérifiable, donc stérile... du point de vue de celui qui s'intéresse à ce que les choses sont vraiment (i.e., comme les scientifiques), pas du point de vue de celui qui ne porte aucun intérêt à la réalité des choses. Mais vous semblez être du premier type, sinon vous ne feriez pas référence à des études scientifiques.
Bon, vous m'avez convaincu ( sur la probabilité qu'il n'y ai pas " d'esprit immatériel") et je vous remercie de vos explications.
" Ce sont toujours les cons qui l'emportent. Question de surnombre! " -Frédérique Dard-

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Re: particule plus rapide que la lumière

#334

Message par Jean-Francois » 16 oct. 2011, 00:46

Dash a écrit :Ce raisonnement me semble erroné et je vais t'expliquer pourquoi. Tu considères que :
Jean-Francois a écrit : - la personne est consciente;
- la personne voit;
- la personne est capable de nommer l'objet;
Pour les deux premiers points, c'est OK, car, même s’il y a section du corps calleux, cette dernière n'empêche pas la vue ni la conscience
En tout temps, il est vrai que la personne est capable de nommer l'objet: qu'elle soit incapable de trouver le nom de l'objet dans la situation expérimentale ne la rend pas incapable de nommer l'objet en général, on peut le vérifier en mettant l'objet devant elle a tout moment et en lui demandant de le nommer. En d'autres termes, elle ne devient pas amnésique parce que l'objet n'est pas en plein centre de son champ de vision. Mais le point le plus important est que cette personne est consciente. Cela veut dire qu'un défenseur de l'"âme/esprit" ne peut nier que ce machin soit connecté au cerveau. C'est ce qui fait que:
Par contre, lorsque tu dis que la personne est « capable de nommer l'objet », c'est erroné, car cette capacité est justement dépendante de ce qu'on a sectionné! :?
C'est bien là où je veux en venir: les propriétés de la conscience sont indissociables des propriétés du cerveau. Ergo, l'âme est une hypothèse inutile.

Je ne peux bien sûr pas démontrer l'inexistence d'un machin invisible dont tout le monde -surtout ses défenseurs - ignore tout, qui pourrait être connecté au cerveau en un, deux, douze mille points ou même pas du tout*... Je peux seulement démontrer qu'il faut sérieusement patiner avec des spéculations (parfois grotesques) pour adapter cette idée aux faits. En ceci, ton objection va dans le sens de mon exemple plutôt qu'autre chose.

* pour certains zozos, ce n'est pas parce qu'il y a conscience qu'une "âme" anime le corps.
Ce raisonnement me parait erroné parce qu'il semble considérer que « l'âme » est connecté partout à la fois dans le cerveau
Je me base uniquement sur l'observation que la personne est consciente. La "connexion", si connexion il doit y avoir, est donc établie. Si un défenseur de l'âme me construit une objection comme tu viens de le faire, c'est à lui de m'expliquer pourquoi une lésion aussi circonscrite - qui provoque des déficits difficiles à observer par ailleurs - empêche l'âme de nommer l'objet. C'est aussi à lui de m'expliquer comment il peut savoir que l'âme existe si sa manifestation ne peut être distinguées des propriétés du cerveau.

Tu comprends pourquoi ils n'essaient même pas de répondre.
Pour moi, si l'âme ou une conscience immatérielle extérieure au cerveau existe, elle devrait (logiquement) être « connectée » à ce dernier dans un endroit précis et unique qui est le dernier « output » final de la chaine de traitement de l'information
Je trouve vain de chercher de la logique dans les idées irrationnelles. Si tu avais discuté avec Ghost a ce sujet, tu aurais compris que les explications des "pouvoirs" de l'âme/esprit/etc. sont à modulation très variable chez les défenseurs de l'âme :mrgreen:

Mon problème s'adresse en premier lieu à ceux qui ont envie (ou ont les moyens intellectuels) de réfléchir sur la question et ils ne sont pas nombreux du tout. Ta réponse est la plus longue et détaillée que j'obtiens... Et tu ne fais que jouer le rôle de l'avocat du diable. (Le fait que tu n'aies pas de croyance en jeu explique peut-être cela?)
Tu pourras me répondre que mon hypothèse utilise des « si », mais ton explication implique forcément elle aussi un « si »
Tu t'égares, là: mon explication est que le cerveau engendre la conscience et que l'âme est une hypothèse inutile. Ce qui élimine la majeure partie des "si" (dont l'un des tout premier: "si l'âme existe"). C'est toi qui joue l'avocat du diable. Comme je l'ai dit, je ne pose aucun "si" mais me borne à constater que la personne est consciente.
Dans une analogie où l'ordinateur remplace le cerveau, l'utilisateur (derrière son clavier) remplace l'âme qui n'est pas le produit du cerveau


Ma remarque s'adressait à Invité qui ne posait pas une image dualiste. Il ne devrait donc pas être question d'âme dans cette analogie: l'ordinateur génère la conscience (de sa propre activité).

Il est futile de discuter de ces choses-là à coup d'analogies car les limites sont trop facilement atteintes. Il suffit de trouver une analogie complaisante pour croire avoir prouver (ou invalider) l'existence de l'âme. Si tu veux discuter dualisme, reviens aux propriétés du cerveau.

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#335

Message par Jean-Francois » 16 oct. 2011, 01:01

carlito a écrit :Bon, vous m'avez convaincu ( sur la probabilité qu'il n'y ai pas " d'esprit immatériel") et je vous remercie de vos explications.
Moi, je vous remercie pour l'excellente remarque sur l'"ensemble de milliards de milliards de cellules ( l'humain)". C'est vraiment un argument à retenir.

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#336

Message par Dash » 16 oct. 2011, 02:46

Salut Denis et J-F,
Denis a écrit :Sur le bout gras-souligné, es-tu moins convaincu que moi?
Non, je ne suis pas moins convaincu que toi Denis ;)

Mon propos concernait uniquement l'argumentaire. Je m'efforçais de créer une antithèse pour démontrer qu'avec des « si » et qu'en choisissant arbitrairement comment l'âme pourrait fonctionner ou se connecter, on pouvait conclure facilement dans un sens comme dans l'autres.
J-F a écrit :C'est bien là où je veux en venir: les propriétés de la conscience sont indissociables des propriétés du cerveau. Ergo, l'âme est une hypothèse inutile.
Voilà! J'en arrive aussi à cette conclusion, mais c'est parce que nous savons tous (les sceptiques) que la science et l'Histoire ont démontré que, dans la majorité des cas, le rasoir d'Occam est souvent la bonne solution et qu'il est inutile de tenter d'ajouter des hypothèses inutiles qui, de surcroit, sont invérifiables! :?
J-F a écrit :Je ne peux bien sûr pas démontrer l'inexistence d'un machin invisible dont tout le monde -surtout ses défenseurs - ignore tout, qui pourrait être connecté au cerveau en un, deux, douze mille points ou même pas du tout*... Je peux seulement démontrer qu'il faut sérieusement patiner avec des spéculations (parfois grotesques) pour adapter cette idée aux faits. En ceci, ton objection va dans le sens de mon exemple plutôt qu'autre chose.
Tout à fait lol! On en revient donc au fait que c'est à ceux qui utilisent l'hypothèse (inutile) de l'âme d'avoir à prouver qu'elle existe et non pas aux autres. (cf. Renverser la charge de la preuve.)

Le bout le plus important est à mon avis celui-ci :
J-F a écrit :C'est aussi à lui de m'expliquer comment il peut savoir que l'âme existe si sa manifestation ne peut être distinguées des propriétés du cerveau.
C'est cela que vous devez saisir (je m'adresse aux zozos qui lisent) : ce n'est pas parce que j'ai construit un argumentaire un peu plus sensé que certains autres zozos, que cela prouve pour autant que l'âme existe. Ma « rhétorique » ne faisait que démontrer que l'explication de J-F ne prouvait pas à 100% que l'âme n'existe pas. Mais puisque le fardeau de la preuve revient à ceux qui croient (ou prétendent que quelque chose existe), de le démontrer, même si l'argument de J-F ne peux pas prouver hors de tout doute que l'âme n'existe pas, les probabilités qu'elle existe ne sont pas égal à celle de son inexistence, car je n'ai pas su, moi-même, démontrer comment ont pouvait la distinguer des propriétés du cerveau. C'est donc à moi que revient la charge de la preuve !

Dans ce cas, le principe de parcimonie indique que l'explication la plus simple est souvent la bonne : à savoir, dans ce cas-ci, que parce qu'il nous est impossible de la distinguer des propriétés du cerveau, elle ne doit pas exister (ou que cette probailité est très faible)!
J-F a écrit :Si tu avais discuté avec Ghost a ce sujet, tu aurais compris que les explications des "pouvoirs" de l'âme/esprit/etc. sont à modulation très variable chez les défenseurs de l'âme :mrgreen:
[mode ironie]Heu, je ne vois pas du tout ce que tu veux dire :roll: [/mode ironie]
J-F a écrit :Ta réponse est la plus longue et détaillée que j'obtiens... Et tu ne fais que jouer le rôle de l'avocat du diable. (Le fait que tu n'aies pas de croyance en jeu explique peut-être cela?)
Ouais, c'est ce que je trouve « platte » chez la majorité des zozos; peu savent construire des arguments d'un minimum de qualité :( (même s'ils ne sont pas valides ou parfaits). La plupart nous servent des arguments d'enfants de 10 ans ou de la « pensée magique », et ça, quand ce n'est pas carrément du preaching.

En effet, je me faisais l'avocat du diable et c'est sûr que ma présente nature sceptique m'aide, mais, aussi, mon passé d'ancien zozo me permet de puiser dans mes anciennes réflexions; celles que je servais au sceptique LOL. Bon, mais même à mon époque « zozo », j'étais plutôt modéré et mes arguments étaient au moins de qualité équivalente à l'antithèse que j'ai partagée délibérément ici.
J-F a écrit :Il est futile de discuter de ces choses-là à coup d'analogies car les limites sont trop facilement atteintes. Il suffit de trouver une analogie complaisante pour croire avoir prouver (ou invalider) l'existence de l'âme. Si tu veux discuter dualisme, reviens aux propriétés du cerveau.
D'accord pour les analogies, c'est comme pour les proverbes, il y en a toujours un (ou son contraire) qu'on peut choisir arbitrairement pour justifier la situation! Je crois que je suis satisfait de notre échange. Je le trouve instructif et il permet peut-être à certaines personnes de discerner les possibles erreurs que l'on peut faire lorsqu'on argumente sur ce sujet. À défaut d'avoir des zozos qui discutent intelligements, j'aime bien jouer ce rôle parfois! :mrgreen:
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Re: particule plus rapide que la lumière

#337

Message par Igor » 16 oct. 2011, 06:52

Jean-François

Je suis bien d'accord avec vous quand vous dites que vous n'êtes pas en mesure de prouver l'inexistence de l'âme, notamment avec vos histoires de patients callosotomisés. Ceci dit, j'estime que vous apportez la preuve que vous manquez d'objectivité quand vous affirmez que les scientifiques qui font des recherchent sur les EMI manquent de rigueur.

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Re: particule plus rapide que la lumière

#338

Message par Dave » 16 oct. 2011, 09:46

Bonjour à tous!

Mon apport au sujet de la conscience est — pardonnez-moi — vraiment très modeste et plutôt de nature philosophique.

Il existe plusieurs définitions possibles de la conscience qui sont plus ou moins précises, voire contradictoires. Je suggère de ne pas considérer la conscience comme étant l’âme (ou l’esprit) qui soit une substance complètement distincte du corps « dit » matériel. Il me semble plus adéquat de chercher une compréhension dans le monisme que dans le dualisme corps-esprit. En effet, je pars du principe que tout serait fondamentalement relié. Comment deux substances complètement distinctes pourraient-elles interagir ensemble? Pour que deux substances puissent interagir, ne faut-il pas qu’il existe forcément « une » réalité qui englobe chaque substance (qui « apparaît » distincte de l’autre) dans un fonctionnement plus large? Comprendre intellectuellement un phénomène n’est-il pas, en partie, justement de trouver ce genre de réalité (théorique)?

J’entends ici la conscience comme étant la connaissance (ou la perception consciente) de quelque chose de façon immédiate (ou presque). Je n’arrive pas à lui donner une définition positive explicite sans faire intervenir le terme lui-même dans sa définition. Il semble que cette difficulté viendrait en partie du fait qu’elle serait intrinsèquement subjective (pourtant bien réelle).

La conscience, dans son sens le plus élémentaire (l’éveil), est-elle un sujet d’étude scientifique? Oui, il le faut! Est-ce que tous les problèmes dits difficiles de la conscience pourront se ramener à des problèmes dits faciles de la conscience?



Bonjour Jean-François!

J’affirme que le savoir n’est jamais complet en soi, qu’il est relatif et qu’il y aura toujours des découvertes (scientifiques) à faire. Donc, inévitablement, il y aura toujours une certaine ignorance en lien avec notre condition humaine qui nous limite. Cette ignorance n’est évidemment pas la même qu’il y a 2000 ans. Comment pourrait-on penser le contraire? J’ai l’impression que l’ignorance se tasse progressivement vers des points de singularités et des points extrêmes souvent éloignés de notre vie quotidienne, ce qui est tout à l’honneur de la connaissance. La science est la meilleure façon de progresser.

Par contre, il me semble hautement improbable que l’activité scientifique s’épuise un jour et donc qu’une limite indépassable dans la connaissance apparaisse. C’est dans ce sens-là que je dis que le savoir est inséparable de l’ignorance. Pourquoi est-ce que je privilégierais l’ignorance? Ce n’est pas le cas. Je dis seulement que l’ignorance existera toujours (ç’a toujours été le cas jusqu’à maintenant) et qu’il existe une certaine beauté potentielle (étonnement, humilité) à cela, puisqu’il y aura toujours la possibilité de découvrir quelque chose de nouveau.

La beauté (façon de parler) se situe, à mon avis, surtout dans le processus de découverte scientifique même que dans un éventuel résultat définitif (qui resterait quand même relatif). Dans ce sens, il existe une grande humilité dans l’esprit scientifique lorsque l’humain faisant preuve de cet esprit est stimulé par le processus même de la découverte (même si cela demande parfois de pénibles efforts de préparations) et non par la trouvaille d’une supposée vérité finale.

La science est une définition qui prône une démarche qui permet inévitablement le progrès. Pour moi, dire « progrès scientifique » est un pléonasme. La réalité, c’est qu’il y a d’abord des scientifiques qui ont la volonté de faire de la science et donc d’être les plus objectifs possible. Je crois ainsi qu’il peut y avoir un progrès scientifique même si une infime subjectivité persiste. Plus cette subjectivité s’atténue (ou se détache si vous préférez) pour faire place à l’objectivité (ce qui est souhaitable), plus il y a de chance de progrès véritable. Je dis seulement que le scientifique est d’abord un humain, avec sa conscience, ces impressions, sa subjectivité inévitable, et qu’il y a toujours une mince possibilité qu’une subjectivité (minimale, ce qui est, pratiquement, négligeable) ou qu’une erreur de compréhension persiste malgré le succès d’un modèle scientifique. Je propose simplement qu’il faille en tenir compte dans certaines études scientifiques.

Par ailleurs, une théorie demeure néanmoins une approximation (dû à la limite des instruments) de la réalité, quelle que soit la qualité de l’approximation par rapport à la réalité qu’elle décrit ou prévoit. La théorie peut fonctionner sans que l’on sache exactement pourquoi. L’important, c’est qu’elle fonctionne. Par exemple, la fonction d’une machine n’a pas de subjectivité comme telle, mais cette machine a pu se concrétiser grâce, en partie, à la volonté (le rêve, une subjectivité) d’hommes déterminés. C’est dans ce sens que la subjectivité me semble toujours potentiellement existante. Si l’homme pouvait se détacher complètement de sa subjectivité, il deviendrait un jeu d’enfant (comme marcher sans devoir y réfléchir, voire un automatisme) pour lui de faire de la science.

Puisque la science se veut purement objective, il serait théoriquement possible un jour d’inventer un automate faisant de la science. Personnellement, je crois cela possible. M’enfin, c’est un autre sujet. J’ai l’impression de me perdre dans la sémantique. Peut-être aurait-il été plus simple de simplement dire qu’on ne peut pas ignorer la conscience dans la démarche scientifique. Mais, êtes-vous d’accord, au moins, sur le fait (ou la très grande probabilité) que le savoir, pour l’homme, ne sera jamais complet (ce qui n’est pas négatif, loin de là)?

Lorsque j’ai évoqué ce qui me semble être un paradoxe, c’était surtout pour montrer l’extrême complexité (à mes yeux, du moins) de comprendre « complètement » la conscience, même de manière scientifique. J’essaie de dire qu’il serait envisageable d’accepter la réelle possibilité qu’un « trou » (mystère) persiste dans la compréhension complète et acceptable de la conscience, ce qui n’empêche pas qu’il soit impératif de poursuivre les études sur tout ce qui touche ce sujet, évidemment.

Vous dites que la philosophie se « contente » (terme inadéquat, à mon sens) de fabriquer des thèses. Pour moi, l’activité philosophique se veut surtout une réflexion logique qui a pu amener à l’élaboration progressive d’une base scientifique solide. Elle permet en particulier d’établir des concepts qui aideront réellement les scientifiques. Elle n’est pas inutile. Mais dès qu’il y a l’expérience scientifique, par définition, elle devient absente, puisqu’on la remplace par le terme « science ». La science est l’outil le plus puissant pour s’éloigner du faux, mais pas le seul qui soit essentiel. De toute façon, la séparation entre la philosophie et la science n’est pas totale, puisque la logique les relie.

J’ai évoqué Gödel en supposant que la question de la conscience pouvait provoquer un paradoxe semblable à certains paradoxes (comme « cette phrase est fausse ») que Gödel a, semble-t-il, formalisé pour en montrer une incohérence associée. D’ailleurs, l’analogie d’Invité va dans le sens d’un possible paradoxe (où contenant et contenu sont confondus). Gödel a montré, si j’ai bien compris, la futilité de démontrer la cohérence des mathématiques… par les mathématiques, redonnant ainsi à l’intuition (donc à l’imagination et une certaine subjectivité) sa juste importance et son côté essentiel, même en science. Admettons que je ne l’ai pas mentionné, car, je vous l’accorde, j’ai probablement évoqué abusivement sa contribution dans notre contexte.

Néanmoins, pour moi, la question demeure. Comment, par exemple, comprendre complètement la pensée… par la pensée? Comment est-ce possible sans faire intervenir un paradoxe ou une sorte d’infini? Comprendre clairement la conscience ressemble étrangement à essayer de prouver un axiome. Autrement dit, peut-on faire mieux (scientifiquement) que d’établir des corrélats neuronaux avec des états de conscience ou d’inconscience (ce qui est déjà immense, je l’admets)?

Ce n’est pas parce que j’en parle dans un sens philosophique (sur ce forum) que je nie l’importance capitale de l’expérience scientifique. (Je n’ai pas de laboratoire, ni l’expertise requise malheureusement.) J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop de ne pas dire grand-chose jusqu’à maintenant ou d’exposer des questions prématurées.

Lorsque je dis que la conscience est l’essence de l’existence, je n’entends pas le terme existence dans le sens d’une existence relative et temporaire. Une conscience moins développée serait moins sensible consciemment au temps qui passe. Si l’individu (son corps) est mort, alors il n’y a plus de conscience de cet individu. Que se passe-t-il alors pour l’individu? Il ne se passe plus rien pour cet individu, car il n’existe plus.

L’individu est un concept en lien avec une observation évidente d’une différenciation avec son environnement. Il n’existe pas en soi. Mais, il est nécessaire d’utiliser le concept d’individu pour décrire une réalité anthropologique. Par exemple, la roche n’est pas fondamentalement différente de son milieu. Elle existe temporairement selon une apparence (forme) relative. N’est-ce pas la même chose pour l’individu? Je ne crois pas à une existence ontologique de l’individu qui n’est, en réalité, qu’un élément apparent temporaire parmi d’autres de l’environnement, comme la roche.

La science, par la description des mécanismes qui nous apparaissent, tend à montrer l’unité des choses en établissant sans cesse des liens entres les choses qui apparaissent totalement contradictoires ou complètement différence. Il me semble sensé de dire que tout est fondamentalement lié d’une certaine façon. Tout est dans tout. Comprendre consiste donc, en une certaine mesure, à bien distinguer et à bien relier les choses.

Si je meurs, je n’ai plus conscience de rien, ni du temps qui passe. Je ne peux donc pas faire l’expérience de l’inexistence. C’est dans ce sens simpliste que je pense que la conscience est l’essence de l’existence en soi (non relative), intemporelle. Il ne peut pas y avoir rien en soi. L’inexistence n’existerait pas (en soi), seulement de façon relative, ce qui permet l’expérience dans un système implicite de conscience/inconscience. Tout ceci est de nature métaphysique, j’en conviens. Je voulais simplement préciser le sens (que j’ai employé) du terme existence.

Chacun existe (est conscient) d’une façon différente. Je pourrais préciser beaucoup plus ma proposition philosophique (fort probablement infalsifiable, malheureusement), mais je crois sincèrement que ça deviendrait vraiment trop long (pour discuter sur un forum comme celui-ci), ennuyeux, hors contexte et inutile. Mon texte est déjà très long et je m’en excuse, ce n’est pas voulu. Comme je l’ai mentionné (et vous aussi, je crois), il faut attendre les données expérimentales sur les études des corrélats neuronaux avant même de commencer à peut-être penser modifier les lois de la physique.

Par contre, je ne dis pas que la conscience se niche au niveau atomique ou quantique. Mais, on ne peut quand même pas ignorer l’existence d’un lien entre ce qui est plus petit et ce qui est plus grand. Je pense à l’ADN, ou aux conséquences de la théorie du chaos. Il est clair, comme vous le soulignez avec rigueur, que la conscience est en lien avec l’échelle du cerveau. Cependant, il ne me semble pas exclut (pas encore) que certains mécanismes dynamiques et observables de neurones puissent parfois dépendre d’une échelle plus petite (niveau chimique, moléculaire, groupe d’atomes), sans nécessairement faire intervenir la physique quantique.

Scientifiquement, il me semble difficile de dissocier la conscience individuelle (celle qui est construite) de la pensée et des processus cognitifs. Tout dépend de comment on décide de définir le terme conscience. On n’a pas le choix scientifiquement de la définir comme étant (en lien avec) un certain mécanisme dans le cerveau. Le scientifique tente de mettre ce mécanisme en évidence. J’imagine toute l’ampleur du travail. C’est impressionnant. Comment pourrait-on faire mieux (pour l’instant) de toute façon? Je suis d’accord qu’il est primordial de commencer par là. En ce sens, je ne peux qu’être en accord avec vous. Mon propos n’avait pas pour but de suggérer une étude à l’échelle atomique dès le départ. J’essayais simplement de vous faire part de l’argument de la lampe magique d’Aladin.

La locomotion est d’abord un concept. Cependant, mettre la conscience au même niveau qu’un concept me semble un peu facile. Je ne suis pas prêt à dire que lorsque je souffre, ce n’est qu’une illusion ou un concept, même si c’est effectivement en partie une illusion, une construction, un concept. Je trouve seulement que le problème de la conscience est plus profond que la seule compréhension de l’activité neuronale, ce qui n’empêche pas que je sois d’accord avec pratiquement tout ce que vous dites. D’ailleurs, j’apprends beaucoup de choses captivantes en vous lisant. Je ne peux que vous en remercier. Désolé encore pour la longueur du texte. Ça ne devrait plus se reproduire. Merci de prendre tant de temps à écrire sur ce sujet.




Bonjour Denis!

Votre nuance est intéressante et montre bien toutes les subtilités de la question.

En effet, il y a des stades de conscience qui semble fortement en lien avec les capacités cérébrales. Ça me fait penser à une idée. On peut imaginer bien décrire le monde (disons) avec deux couleurs de base. C’est juste une analogie. On pourrait y incorporer toutes les subtilités de teinte pour les faire correspondre à différentes facettes de la réalité dans un certain modèle ou algorithme en conformité avec les observations. Imaginons une troisième couleur de base (la protoconscience). Il y aurait de nouvelles palettes de teintes pour y faire correspondre différents stades de conscience.

Évidemment, cette idée n’a rien de scientifique. (Je préfère le spécifier régulièrement pour être mieux compris.) Il est évident qu’il faut y aller une étape à la fois dans l’étude de la conscience qui risque de prendre vraiment beaucoup de temps. L’aspect philosophique nécessaire à la préparation d’une base solide pour entreprendre l’étude scientifique semble actuellement bien complété.

Avant de continuer cette réflexion, il est donc primordial de laisser le temps au travail scientifique de faire son œuvre. J’avoue que mes interrogations sont malheureusement prématurées et que je suis quelque peu impatient. C’est que j’aime partager mon opinion sur ce forum (ça m’a pris du temps avant d’en trouver un aussi pertinent que celui-ci), car vos réponses sont souvent très intéressantes.



Bonjour Dash!

Votre commentaire me fait grand plaisir. On dirait que vous m’avez parfaitement saisi. Je suis étonné par votre perspicacité d’esprit. Quoi dire de plus? J’ai parcouru quelque peu le forum avant de m’y inscrire, et je dois avouer qu’il y a certains commentaires (zozos) d’une incroyable absurdité. Ça peut réellement faire peur à des personnes moindrement équilibrées. Je comprends que les sceptiques scientifiques (sur ce forum) peuvent se méfier ou amplifier une interprétation pour savoir à qui ils ont à faire.

J’ai étudié les mathématiques à un niveau universitaire (je n’ai pas dit que j’étais le meilleur cependant) et, pour moi, il est important d’être précis et logique dans ses propos. En ce sens, je préfère mentionner régulièrement ce qui m’apparait relever de la science et ce qui m’apparait relever du contraire, en espérant être repris en cas d’erreur. Ce forum et ce site sont merveilleux pour y apprendre des choses pertinentes. J’espère, en retour, que mes quelques idées plutôt d’ordre philosophique ne seront pas trop endormantes. J’ai simplement le désir de les exprimer à des gens qui font preuve d’un esprit critique et d’une honnêteté intellectuelle. Je suis content que ça ne t’ennuie pas trop.

Cordialement.

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Dash
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Re: particule plus rapide que la lumière

#339

Message par Dash » 16 oct. 2011, 11:44

Salut Dave,

C'est vrai que tu « carbures » pas mal au niveau « meta~philo », mais j'aime bien ton attitude. ;)

J'imagine que les sujets où il sera intéressant de prendre connaissance de tes réflexions seront ceux concernant p. ex. la morale, l'éthique et autres ayant des aspects plus ou moins subjectifs. Sinon, il y a aussi le Redico™, qui est parfois très utile et intéressant. J'estime que les probabilités que Denis te le propose très bientôt sont plus fortes que faibles. :roll: :mrgreen:
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#340

Message par carlito » 16 oct. 2011, 12:14

switch a écrit :Les neutrinos n’ont pas dépassé la vitesse de la lumière : explications
Vous auriez dù écrire " n'ont peut-être pas..." car les explications du physicien restent à confirmer.
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Jean-Francois
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#341

Message par Jean-Francois » 16 oct. 2011, 13:42

Igor a écrit :Je suis bien d'accord avec vous quand vous dites que vous n'êtes pas en mesure de prouver l'inexistence de l'âme, notamment avec vos histoires de patients callosotomisés
Le gros problème est que ce n'est pas à moi de prouver l'inexistence de l'âme mais aux défenseurs de ce machin de démontrer son existence. Et, si elle se veut scientifique ou simplement sérieuse, cette démonstration doit tenir compte des faits, c'est-à-dire qu'elle doit être compatible avec le cas des patients callosotomisés.

En attendant que cette démonstration soit faite, considérer le dualisme comme une thèse équivalente au "monisme" est parfaitement faux. Considérer l'existence de l'âme comme un fait est une erreur. Et c'est ce que vous faites... Sans même commencer un début de défense minimal de l'existence de l'âme (avec des arguments). Alors, question manque d'objectivité, difficile de vous battre.
j'estime que vous apportez la preuve que vous manquez d'objectivité


Bah! Je suppose que dès qu'on n'abonde pas dans le sens de vos préjugés vous estimez qu'on manque d'objectivité.

Jean-François
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#342

Message par Jean-Francois » 16 oct. 2011, 14:33

Bonjour Dave,

Votre texte est trop long pour pour que je réponde à tout.
Dave a écrit :J’affirme que le savoir n’est jamais complet en soi, qu’il est relatif et qu’il y aura toujours des découvertes (scientifiques) à faire. Donc, inévitablement, il y aura toujours une certaine ignorance en lien avec notre condition humaine qui nous limite. Cette ignorance n’est évidemment pas la même qu’il y a 2000 ans. Comment pourrait-on penser le contraire?
C'est ce que font certains contemptteurs du matérialisme méthodologique qui fonde la science. Parce qu'ils défendent souvent leur thèses par des argument par l'ignorance (ex., "vous ne pouvez démontrer que l'âme n'existe pas, donc elle existe"), ils essaient plus ou moins fortement de minimiser l'apport de la science au profit de l'ignorance. Comme je ne comprenais pas très bien votre position, j'ai demandé des précisions.
Gödel a montré, si j’ai bien compris, la futilité de démontrer la cohérence des mathématiques…
Selon moi, Godel a au contraire ajouté à la démonstration de la cohérence des mathématiques. (C'est pourtant évident: si les mathématiques ne sont pas "cohérentes", comme vous dites, comment sa démonstration pourrait-elle être vraie?) Son théorème est à l'effet que tout système formel donné ne peut démontrer tous les énoncés qu'il permet, que certaines démonstrations sont insolubles à l'intérieur de ce système. Mais, cela ne veut pas dire qu'on ne peut absolument pas les faire de manière formelle, sauf que pour le faire il faut changer de système.
... par les mathématiques, redonnant ainsi à l’intuition (donc à l’imagination et une certaine subjectivité) sa juste importance et son côté essentiel, même en science
Pourquoi "redonnant"? L'intuition et la subjectivité ont toujours eu leur importance en science (c'est une activité humaine après tout). C'est juste qu'on ne fait pas de la science en se contentant d'être intuitif et subjectif.
Autrement dit, peut-on faire mieux (scientifiquement) que d’établir des corrélats neuronaux avec des états de conscience ou d’inconscience (ce qui est déjà immense, je l’admets)?
Si on arrive à bien comprendre les mécanismes qui génère de la conscience, pourquoi ne serait-on pas en mesure de les reproduire? La meilleure manière de briser les paradoxes (réels ou illusoires) est la confrontation avec les faits.
L’individu est un concept en lien avec une observation évidente d’une différenciation avec son environnement. Il n’existe pas en soi
Pas d'accord: à partir du moment où un organisme a un corps à soi, l'individu n'est pas seulement un concept mais une réalité biologique. (Chez certains organismes, la question de l'individu est beaucoup plus complexe.) On peut voir l'individu de manière conceptuelle, mais ce n'est pas toujours le cas.
Par contre, je ne dis pas que la conscience se niche au niveau atomique ou quantique. Mais, on ne peut quand même pas ignorer l’existence d’un lien entre ce qui est plus petit et ce qui est plus grand


En quoi invoquer la voie lactée serait pertinent pour expliquer la conscience? Pourtant, nous faisons partie de celle-ci, donc on ne devrait pas l'ignorer. Le problème avec ce genre de volonté "holistique" est qu'elle finit par être stérile à force de vouloir trop en faire. Une des grandes forces de la science est de restreindre le cadre de validité des théories avant de voir si différentes théories peuvent s'englober.
La locomotion est d’abord un concept. Cependant, mettre la conscience au même niveau qu’un concept me semble un peu facile
Attention: tout comme la locomotion est avant tout un concept, c'est aussi une réalité. Sauf que cette réalité n'est résumé qu'approximativement par le concept. Ce que je disais est que c'est pareil pour la conscience: lorsqu'on utilise le mot, on l'utilise de manière conceptuelle car ce n'est qu'un résumé approximatif de la réalité qu'il recouvre.

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Re: particule plus rapide que la lumière

#343

Message par Igor » 16 oct. 2011, 15:40

Jean-François

Premièrement, il n'est pas vrai que je considère l'existence de l'âme comme un fait. (vous comprenez mal ce que j'ai écris ou bien vous faites exprès)

Deuxièmement, il n'est pas certain que pour exister l'âme devrait être compatible avec le cas des patients callosotomisés. Vous semblez avoir des préjugés sur les fonctions que devrait avoir l'âme.

Pour ce qui est de l'objectivité, il ne suffit pas d'avoir un esprit critique pour être un bon scientifique, il faut avoir l'esprit ouvert aussi.

En affirmant (sans raison valable) que les scientifiques qui font des recherches sur les EMI manquent de rigueur et en tentant de ridiculiser ce genre de recherche (les qualifiant de folkloriques), votre manque d'ouverture d'esprit nuit à votre objectivité. (qui elle aussi caractérise la science)

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Re: particule plus rapide que la lumière

#344

Message par thx4 » 16 oct. 2011, 15:50

Difficile de parler de la conscience c’est quoi au juste ?

J’ai conscience d’exister, ça n’a rien d’un concept, c’est un point d’accord fort que je partage avec tous les êtres humains principalement.
Pour les autres je ne m’aventurerai pas sur cette pente, mais je m’interroge …..

Scoop, une petite araignée, vient de se rendre compte qu’un moucheron c’est pris dans sa toile « Miam-Miam »

Question :
Qui ou quoi a suggérer à l’araignée une pareille installation, un tel piège, comment lui est venue cette idée folle de tendre une toile, etc…?
L’araignée se rend compte du moucheron pris dans sa toile ! , elle réalise, le but est atteint, L’araignée est elle consciente ?

Si je remplace conscience par intelligence, j’ai supprimé 99% des questions, reste1%, d’où vient cette intelligence ?
Je n’ai pas de réponses définitives, mais j’y vois déjà beaucoup plus clair ! :)


A++

Jean-Francois
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Re: particule plus rapide que la lumière

#345

Message par Jean-Francois » 16 oct. 2011, 17:19

Igor a écrit :Premièrement, il n'est pas vrai que je considère l'existence de l'âme comme un fait. (vous comprenez mal ce que j'ai écris ou bien vous faites exprès)
Faut dire que vos propos sont beaucoup moins limpides que vous pouvez en avoir l'impression (faut beaucoup interpréter). De plus vos sous-entendus vraiment peu éclairés à des scientifiques ou à la science finiseent par être lassant parce que la science et les idées de ces scientifiques, vous n'en manifestez pas une compréhension réelle... C'est plus de l'idolâtrie.
Vous semblez avoir des préjugés sur les fonctions que devrait avoir l'âme.
Ce n'est pas moi qui ait de tels préjugés, ce sont ceux qui tiennent l'"immatériel" comme une explication potentiellement valide dans le cas de la conscience. Mais, visiblement, à voir le nombre d'insignifiances que vous alignez à mon sujet, il vous manque pas mal de l'"ouverture d'esprit" nécessaire pour arriver à comprendre ce point.

Vu que vous êtes incapable de a) bien préciser votre pensée (dire "Eccles disait ci, Machin dit ça" en vous trompant la plupart du temps ne précise rien) et b) de discuter du moindre fait (vous vous réfugiez dans des platitudes moralisatrices parfaitement bébêtes), je vais grandement ignorer vos très très creuses interventions.

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Re: particule plus rapide que la lumière

#346

Message par Igor » 16 oct. 2011, 21:11

Jean-François

Vous affirmiez que tous les scientifiques (même Van Lommel) ne défendraient pas l'idée que la conscience peut exister en dehors du corps. (dans votre message publié le 10 Oct 2011 à 21:27 sur le sujet Croire en Dieu modifierait notre cerveau)

Ceci dit, laissez-moi vous mettre le nez devant les faits. http://mortimminente.blogspot.com/searc ... 0les%20EMI

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Re: particule plus rapide que la lumière

#347

Message par Jean-Francois » 16 oct. 2011, 23:42

Igor a écrit :ceci dit, laissez-moi vous mettre le nez devant les faits. http://mortimminente.blogspot.com/searc ... 0les%20EMI
Oh, le joli lien rouge souligné! Comme vous vous forcez, on pourrait presque croire que vous faites un effort pour structurer des idées :mrgreen:

Jean-François
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Re: particule plus rapide que la lumière

#348

Message par Dave » 16 oct. 2011, 23:46

Bonjour à tous!

J’ai trouvé un texte sur Internet. Voici le lien : http://sergecar.perso.neuf.fr/cours/logique4.htm en question. Le site consiste, en partie, de manière indirecte et d’un point de vue personnel, à expliquer ce qui se rapporte à la notion de dualité. Bon, je sais, ce n’est pas scientifique, mais j’aimerais quand même connaitre votre opinion plus précisément au sujet du tableau proposé par Edgar Morin dans son étude épistémologique qui exprime les différences entre un ancien paradigme et celui qu’il propose pour la science. Je ne suis pas certain de bien comprendre toutes les différences qui y sont proposées et supposées. Par exemple, les termes « analytique, simplificateur et réducteur » sont remplacés par les termes « systémique, complexe et ouvert ». Voici le tableau (que je n’ai pas réussi à mettre sous forme visuelle de tableau).


Ancien paradigme
  • 1) Le principe d’universalité, « il n’est de science que du général », règle positiviste par excellence, expulse ce qui est local et singulier.
  • 2) La science classique ne prend pas en compte l’action du Temps et fait très peu de cas de l’historique.
  • 3) Procède essentiellement par l’analyse, raisonne sur des parties, ou unités élémentaires.
  • 4) Ramène le savoir à ses principes d’ordre, lois, constance et invariance. Disqualifie par avance toute connaissance incapable de se structurer suivant ce modèle.
  • 5) « Causalité linéaire, supérieure et extérieure aux objets »
  • 6) Modèle mathématique qui tend à ériger en explication souveraine la suprématie de l’ordre dans un déterminisme universel.
  • 7) Cherche à isoler son objet par rapport à son environnement : Physique, biologie de laboratoire.
  • 8) Pratique une disjonction sujet/objet observateur/observé. La vérification des faits suffit à garantir une absolue objectivité qui exclut le sujet connaissant.
  • 9) Tend donc à éliminer la problématique du sujet dans (et de) la connaissance scientifique.
  • 10) Réduit la connaissance du réel à l’objectivable, au formalisable et au quantifiable, tend à éliminer par avance la question de l’Être.
  • 11) Considère que l’autonomie n’est pas concevable à l’intérieur des sciences.
  • 12) Suppose la fiabilité absolue de la logique de la dualité, pour recevoir ou non une théorie. Toute contradiction apparaît alors nécessairement comme le signe d’une erreur.
  • 13) Soutient penser que dans des idées claires et distinctes, dans le cadre d’un discours monologique censé envelopper et rationaliser le réel.
Nouveau paradigme
  • 1) Le principe d’universalité reste valide, mais insuffisant, il faut prendre en compte ce qui relève du local et du singulier.
  • 2) Intègre l’irréversibilité du temps et son dynamisme créateur. En biologie, doit le faire en terme d’ontogenèse, de phylogenèse et dans la théorie de l’évolution.
  • 3) Reconnaît l’impossibilité d’isoler des unités élémentaires à la base de l’univers physique.
  • 4) Reconnaît que la question de l’organisation est incontournable, au niveau biologique, mais aussi sur le plan anthropologique.
  • 5) Reconnaît que la question de l’organisation est incontournable, au niveau biologique, mais aussi sur le plan anthropologique.
  • 5) Adopte une causalité complexe, circulaire, enveloppant rétroaction, synergie, détournement et réorganisation.
  • 6) Considère les phénomènes dans une dialogique : ordre-désordre-interaction-organisation.
  • 7) Adopte le principe de distinction, mais non de disjonction entre l’objet et son environnement.
  • 8) Admet que le savoir se structure dans la relation sujet-objet, observateur-observé. Il y a nécessité d’introduire le sujet humain, dans sa culture, son histoire, sa définition anthropologique.
  • 9) Admet la possibilité et la nécessité d’une théorie du sujet.
  • 10) Admet qu’il est nécessaire d’envelopper tous les plans de réalité, et de donner un contenu physique, biologique et anthropologique à la catégorie d’existence.
  • 11) Considère qu’il est possible à partir d’une théorie de l’autoproduction de reconnaître scientifiquement la notion d’autonomie.
  • 12) Admet la limitation de la logique. Reconnaît la limitation interne de toute démonstration formelle. Reconsidère la contradiction pour y voir l’indice d’un domaine plus profond de réalité.
  • 13) Admet qu’il est indispensable de penser de manière dialogique et par macro-concepts, en liant des notions éventuellement antagonistes.
Les différences apportées sont-elles vraiment utiles lorsqu’il est question de modéliser un phénomène pour mieux le prédire? À part le fait qu’il importe de bien décrire (voire filmer, commenter) tous (le plus possible) les aspects locaux dans lesquels l’expérience scientifique a lieu (ce que la science fait déjà, il me semble), quelles sont concrètement les différences entre les deux paradigmes?

Par exemple, est-ce que chaque électron pourrait être différent d’un autre, bien que leurs effets observés soient les mêmes? La science devrait-elle se limiter à trouver des modèles purement descriptifs?

Par exemple, si l’on parle de l’accouplement, il est justifié scientifiquement de dire qu’il existe un fort lien entre l’accouplement et la venue possible d’un accouchement et que, pour l’animal dans la nature, il n’y a aucune reproduction sans accouplement. C’est le côté descriptif, le « comment ». Par contre, est-il toujours justifié de dire que l’animal cherche à s’accoupler « pour » que l’espèce continue de survivre? C’est le côté explicatif, le « pourquoi ». Il me semble ici que ce n’est pas justifié. La question de l’origine première, du grand pourquoi, me semble une fausse question.



À Jean-François!

Vous demandez (ironiquement, si j’ai bien compris) en quoi invoquer la galaxie serait pertinent pour expliquer la conscience. Pour l’instant, je n’y vois aucune raison de l’introduire pour décrire la conscience. À ce que je sache, le cerveau est fait des mêmes éléments que n’importe quelle autre chose qu’on perçoit. Si tout est fait des mêmes atomes (et donc des mêmes interactions dites fondamentales), en quoi l’individu est-il fondamentalement différent de son milieu?

Ça me fait penser à une pièce musicale (un concept, un ensemble bien délimité). Elle est composée des mêmes notes (réelles) et sons (possibles et réels) que toute autre pièce. Évidemment, l’individu existe de façon unique lorsqu’il est pris dans son ensemble. Mais ce n’est pas, à priori, quelque chose de plus réel que n’importe quelle partie d’espace-temps choisie arbitrairement. Si la locomotion peut s’expliquer dans une certaine mesure (et non simplement bien être décrite), il faut donc éventuellement pouvoir l’intégrer aux lois de la physique déjà existantes. C’est pour cette raison que je dis que la locomotive est surtout un concept englobant plusieurs phénomènes dont la fonction est approximativement la même et qui doivent satisfaire les critères en lien avec la définition qu’on lui donne. L’existence de la locomotive est réelle sous certaines conditions. C’est une existence relative qu’on ne peut pas rendre universelle contrairement aux lois de la physique (qui, eux, dépendent quand même d’une échelle, puisqu’il n’y a pas encore de théorie unifiée validée).

L’individu est réel, mais temporaire, presque éphémère. Le mécanisme d’un individu dépend aussi de ce qui est considéré comme étant extérieur à lui. Encore là, le concept intérieur/extérieur est bien relatif. On devrait, à mon avis, le comprendre comme deux parties d’un même tout, d’un même mouvement. Évidemment, le point de départ, pour la conscience, est l’étude des corrélats neuronaux. Ce n’est surement pas son point d’arrivée. C’est surtout ça que j’essaie de vous dire. Je ne sais pas si cette idée vous semble acceptable.

Vouloir trop en faire (comme vous avez mentionné) est une expression qui me semble quelque peu subjective. Je suis bien d’accord qu’il s’agit d’y aller étape par étape, sans en sauter une seule. Lentement, mais surement. La volonté d’une compréhension globalisante demeure tout de même importante, tout comme l’analyse de ces parties. Chaque chose en son temps, comme on dit. Je crois qu’il y a un certain équilibre qui se produit naturellement entre le réductionnisme et l’holisme lorsque la démarche scientifique est bien entreprise.

J’ai néanmoins l’impression que nous sommes d’accord sur le fond. Ma façon de m’exprimer n’est pas toujours à point, j’en conviens. Et merci encore pour vos réponses.



À Dash!

Oui, ce sont des sujets dans lesquelles je pourrais éventuellement donner mon opinion. Mais, je suis conscient que ce sont des sujets délicats et subjectifs. Par exemple, montrer ce qui ne fonctionne pas dans le vivre-ensemble est, à mon avis, une façon de progresser dans la question. De façon générale, les problèmes éthiques et moraux semblent plus résolus dans la prise de conscience de sa non-liberté que dans la seule mise en place d’un système politique qui, lui, lorsqu’efficace, est plutôt le résultat d’une prise de conscience, d’une compréhension non négligeable. Tout le problème semble être en lien avec une entreprise douteuse dans ce qui touche l’éducation et son système associé.


Cordialement.

Jean-Francois
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Re: particule plus rapide que la lumière

#349

Message par Jean-Francois » 17 oct. 2011, 00:24

Dave a écrit :Vous demandez (ironiquement, si j’ai bien compris) en quoi invoquer la galaxie serait pertinent pour expliquer la conscience. Pour l’instant, je n’y vois aucune raison de l’introduire pour décrire la conscience
Moi, je ne vois aucune raison d'invoquer la mécanique quantique.
Si tout est fait des mêmes atomes (et donc des mêmes interactions dites fondamentales), en quoi l’individu est-il fondamentalement différent de son milieu?
En rien, mais on peut dire ça de la galaxie ou de la voiture qui tourne au coin de la rue avec son clignotant allumé aussi. Le dire n'avance pas à grand-chose et si vous cherchez à en faire un argument, je me demande un argument en faveur de quoi?
Si la locomotion peut s’expliquer dans une certaine mesure (et non simplement bien être décrite), il faut donc éventuellement pouvoir l’intégrer aux lois de la physique déjà existantes
Oui et non, et éventuellement. Mais si on commence par envisager les principes fondamentaux, on n'arrivera jamais à comprendre la locomotion. Parce que le principal Niveau d'explication est celui des neurones et des molécules, qui ne sont pas à l'échelle des particules fondamentales.
C’est pour cette raison que je dis que la locomotive est surtout un concept englobant plusieurs phénomènes dont la fonction est approximativement la même et qui doivent satisfaire les critères en lien avec la définition qu’on lui donne
J'ai dû en rater un bout car je ne sais pas d'où vient cette "locomotive". Si vous parlez de locomotion, ça me semble assez proche de ce que disais.
Je ne sais pas si cette idée vous semble acceptable.
Je ne sais pas non plus car j'ai beaucoup de mal à comprendre ce que vous cherchez à exprimer. Désolé.

Jean-François
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Re: particule plus rapide que la lumière

#350

Message par Igor » 17 oct. 2011, 00:36

Jean-François

À propos de structurer ses idées, c'est surtout votre édifice qui s'effondre. Parce que ce lien démontre que vous dites n'importe quoi.

Mais peut-être que pour vous il n'est pas clair que Van Lommel défend l'idée d'une conscience en dehors du corps? (même après avoir regardé l'entrevue plusieurs fois)

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