Jean-Francois a écrit :En substance, je retiens également que vous en concluez que ces histoires doivent nécessairement être fausses.
Le "nécessairement" est aussi inutile que le "sur le champ" de votre premier message.
Je voudrais bien vous croire, mais voyez ce qui suit...
Jean-Francois a écrit :Ma "conclusion" est qu'on ne peut rien tirer quant à l'existence d'un "sens" inconnu de vos histoires car elles sont biaisées tendancieusement*.
Voici un énoncé fort catégorique, de la part d'un scientifique.
Il n'y a que deux façons pour que vous puissiez affirmer à 100 % qu'elles sont biaisées.
1- Vous êtes en possession d'une meilleure version, produite par un témoin oculaire, autre que Francis, René et moi, qui corroborons, je vous le signale, celle-ci. (Ce témoin, idéalement, serait vous-même. Mais même là, ce serait votre version contre les trois nôtres. Minorité. Éliminons Francis et /ou René : un contre un. Sauf que vous n'étiez pas témoin. Ce qui ne vous gêne nullement de décréter que ma version est fausse. C'est quand même quelque chose !)
2- Ce qui m'amène à la seule autre possibilité : pour vous, ma version est biaisée parce que si elle était exacte, ça impliquerait ce que vous considérez comme impossible.
CQFD
Jean-Francois a écrit :
Comme d'autres intervenants, je doute très fortement que vos histoires décrivent les faits tels qu'ils se sont passés. Vos histoires décrivent ce que vous pensez (subjectivement) qui s'est passé. En plus, elles décrivent ce que vous pensez actuellement et non la manière dont vous voyiez les choses à l'époque. C'est vrai des souvenirs de tout le monde, moi compris. Surtout les souvenirs qui datent d'il y a 30-40 ans et qui ont pu être souvent remaniés depuis le temps. On vous a déjà expliqué ça.
On m'a «expliqué» ça, et j'ai répondu à ça. Revoici.
Parmi tous les détails d'une situation, la majeure partie ne modifient en rien le fond de la question, et quelques uns le font, de façon déterminante.
Par exemple, la couleur de ma chemise ou le nombre de trous des bottes de Francis sont des détails non pertinents. La quantité infinie de tels détails interdit de prétendre se les rappeler tous, bien sûr.
Tenons-nous en aux détails qui fausseraient mon hypothèse s'ils étaient inexacts. Il y en a fort peu, et ça demanderait une modification très profonde. Énumérons ceux du cas # 1.
1- Nous nous introduisons dans un autobus.
2- Nous y séjournons paisiblement pendant 20 minutes.
3- Au bout de ces 20 minutes, je me sens brusquement alarmé, extrêmement.
4- Nous partons aussitôt (du siège au trottoir = 10 à 15 secondes)
5- Après
3 pas sur le trottoir, arrivée de plusieurs voitures de police
C'est tout ce qu'il faut savoir.
Maintenant, dans ces éléments, lequel serait imaginaire ? Ou faussé graduellement pendant 40 ans au point de perdre tout sons sens ?
Nous ne sommes pas allés dans le bus ? Les 20 minutes étaient en réalité 20 secondes ? Je n'ai rien senti du tout, mais j'ai tout de même ordonné qu'on sacre le camp sans fournir d'explication ? Nous ne sommes pas sortis du bus tout de suite, mais plusieurs minutes plus tard ? Il n'y a jamais eu de policiers ? Ils sont arrivés plusieurs minutes plus tard ?
C'est au prix d'au moins un de ces «biais cognitifs» que mon histoire devient fausse, au sens de notre questionnement ici.
Sérieusement, vous me croyez capable, moi ou un autre, ou vous-même, d'un pareil «biais cognitif ?». Come-on !
Précision: je ne vous tiens pas pour un menteur ou un mythomane. Pas parce que c'est impossible, mais parce que ce n'est pas une hypothèse que j'envisage a priori et je ne vois rien qui permettrait de la soutenir.
Merci beaucoup, mais je le savais. Vous l'aviez déjà dit, et je vous ai toujours cru moi-aussi. Et laissez-moi vous dire que je l'apprécie grandement. D'autant plus que, si tout se déroule comme je l'anticipe (par logique...), je vais vous faire perdre cette confiance en ma bonne foi. Ben pour dire !
En terminant, permettez-moi un commentaire sur le «biais cognitif».
Sans avoir examiné tout ce forum, il m'apparaît qu'il s'agit là d'une carte «frimée», ou un joker, qu'on peut abattre à tout moment de la partie. Quelqu'un expose des faits, suggère une interprétation, et si on ne trouve rien de très solide à opposer à cette interprétation (à part les
a priori), eh bien reste toujours le biais cognitif : le type ne ment pas, mais il se trompe dans son témoignage.
Sans dire que ça ne peut jamais arriver, il me semble qu'il faudrait être parcimonieux dans l'utilisation de ce passe-partout qui permet d'éluder toutes les difficultés. Tout dépend de ce qu'on cherche à faire. Soit réfuter à tout prix une lubie de zozo pré-définie, auquel cas l'outil est excellent, soit rechercher «le vrai», quel qu'il soit, auquel cas cette parade suprême risque de faire avorter une analyse qui, peut-être, mériterait d'être davantage poussée.
Je le dis pour vous et vos collègues, parce qu'en ce qui me concerne, vous le savez maintenant, une telle anti-solution ne m'ébranle guère. Ni moi, ni personne à qui vous administreriez ce traitement.
Pensez-y : que diriez-vous si on vous disait, à vous, qu'on connaît mieux vos souvenirs que vous-même ? Si on vous imposait des scénarios où vous seriez carrément l'objet d'hallucinations ou d'amnésie ?
Car, pour s'être trompé sur n'importe quel des 5 points énumérés plus haut, ça prendrait rien de moins que des hallucinations ou de l'amnésie. Partagées par deux autres personnes, soit-dit en passant...
Merci
Quasimodo
Le sceptique est celui qui est prêt à douter de tout — à commencer, de ses propres certitudes.
Doute bien ordonné commence par soi-même.