Semaine des religions

Littérature, Cinéma, Musique, ...
Avatar de l’utilisateur
Pardalis
Messages : 9161
Inscription : 07 avr. 2006, 20:56

Re: Semaine des religions

#51

Message par Pardalis » 04 nov. 2011, 20:00

Je ne suis pas sûr que les valeurs judéo-chrétiennes soient très en vogue, il n'y a pas grand monde qui vit le principe de "si on te frappe sur la joue droite, présente lui ta joue gauche", et fort heureusement, car c'est complètement absurde.
"To say that you won't respect the results of the election is a direct threat to our Democracy. The peaceful transfer of power is one of the things that makes America, America!…Look, some people are just sore losers.”" Hillary Clinton

Avatar de l’utilisateur
BeetleJuice
Messages : 6568
Inscription : 22 oct. 2008, 22:38

Re: Semaine des religions

#52

Message par BeetleJuice » 04 nov. 2011, 20:08

Pardalis a écrit :Je ne suis pas sûr que les valeurs judéo-chrétiennes soient très en vogue, il n'y a pas grand monde qui vit le principe de "si on te frappe sur la joue roite, présente lui ta joue gauche", et fort heureusement, car c'est complèetement absurde.
C'est de la caricature ça.
Il n'empêche que la notion de pardon, de justice et de tolérance qui a été développé à partir de cette phrase imprègne encore notre société (en bien ou en mal).
Le fait que la justice se veuille à la fois punitive et formatrice dérive en partie de ce type de précepte par exemple. En partie, évidement, ce serait injuste de dire que la chrétienté est l'unique source de la culture occidentale, surtout qu'elle même reprenait beaucoup d'idées antérieures, mais elle s'est fait le véhicule d'idée et de concept qui ont évolué à son contact et imprègne encore nos conceptions actuelles, même si ces conceptions passe par d'autre véhicule et évolue encore.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

Avatar de l’utilisateur
Pardalis
Messages : 9161
Inscription : 07 avr. 2006, 20:56

Re: Semaine des religions

#53

Message par Pardalis » 04 nov. 2011, 20:23

Je ne voulais pas nécessairement faire de la caricature, il me semble que «présenter la joue gauche» m'avait été enseigné comme un absolu quand j'étais petit, et ça m'a toujours chicotté.

Je me demande si c'est vraiment la philosophie Chrétienne qui a donné naissance au système de justice et de pardon ou si c'est pas le résultat naturel et inévitable des relations humaines, comme l'explique la théorie des jeux, à un moment donné toujours choisir la riposte ("tit-for-tat") finit par ne plus produire des bénéfices, et des fois il est mieux d'être conciliant et coopératif.
"To say that you won't respect the results of the election is a direct threat to our Democracy. The peaceful transfer of power is one of the things that makes America, America!…Look, some people are just sore losers.”" Hillary Clinton

Avatar de l’utilisateur
Invité
Messages : 4757
Inscription : 16 janv. 2004, 17:47

Re: Semaine des religions

#54

Message par Invité » 04 nov. 2011, 20:41

Salut à tous.
Pardalis a écrit :Je me demande si c'est vraiment la philosophie Chrétienne qui a donné naissance au système de justice et de pardon ou si c'est pas le résultat naturel et inévitable des relations humaines, comme l'explique la théorie des jeux, à un moment donné toujours choisir la riposte ("tit-for-tat") finit par ne plus produire des bénéfices, et des fois il est mieux d'être conciliant et coopératif.
Ta remarque est très pertinente Pardalis.

La théorie des jeux et les travaux mathématiques sur la coopération (entre autre Axelrod 1981) montrent que la coopération a des assisses très profonde dans le développement de l'intelligence humaine.

Ça semble incontournable et ça peut possiblement transcender les cultures et religions. D'autant plus que cela a été observé chez les animaux.

La coopération est à toute fin pratique une "propriété émergente" de l'intelligence.

I.
"Whatever intelligence is, it can't be intelligent all the way down. It's just dumb stuff at the bottom." [Andy Clark]

Avatar de l’utilisateur
BeetleJuice
Messages : 6568
Inscription : 22 oct. 2008, 22:38

Re: Semaine des religions

#55

Message par BeetleJuice » 04 nov. 2011, 21:12

Pardalis a écrit :Je me demande si c'est vraiment la philosophie Chrétienne qui a donné naissance au système de justice et de pardon ou si c'est pas le résultat naturel et inévitable des relations humaines, comme l'explique la théorie des jeux, à un moment donné toujours choisir la riposte ("tit-for-tat") finit par ne plus produire des bénéfices, et des fois il est mieux d'être conciliant et coopératif.
Clairement, non, ce n'est pas la religion chrétienne qui a donné naissance à ces concepts, aucune idéologie ou élément de culture n'ai jamais totalement à l'origine d'un concept ou d'une relation entre groupes sociaux ou individus.
Toute culture est d'abord une modélisation et une codification d'un fait social. L'être humain ayant besoin de s'expliquer ce qu'il fait à lui même, il codifie ses façons de faire pour se donner une sorte de légitimation par la pratique d'un fait social (la tradition par exemple, ça n'est que ça, une justification par la pratique d'un fait social.)

Donc l’interaction ou le fait social sous-jacent est inhérent à l'humain, son interprétation en terme de culture, est différente selon les sociétés et dans la notre, c'est l'interprétation judéo-chrétienne qui a largement inspiré notre façon de faire, même si ça n'est pas la seule influence et qu'aujourd'hui, cette influence se détache de la religion qui lui a donné naissance.
Mais c'est nier un fait culturel que de lui ôter toute influence, même encore aujourd'hui, et cela même si la religion en tant que tel a subit une sécularisation.
L'influence de la religion chrétienne sur les philosophies en Occident a été trop importante au cours des siècles pour qu'il n'y ait pas encore aujourd'hui des éléments issus de l'interprétation que cette religion à donner des faits sociaux, des mythes, des philosophies et des éléments de cultures. Cela dit, elle même réinterprétait des éléments de philosophies gréco-romaines, qui eux même réinterprétait des éléments antérieurs et ainsi de suite depuis que l'humain à besoin de se justifier pour vivre correctement.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

Avatar de l’utilisateur
Ildefonse
Messages : 4522
Inscription : 21 déc. 2008, 22:11

Re: Semaine des religions

#56

Message par Ildefonse » 05 nov. 2011, 16:30

Le catholicisme a tout de même inventé une chose unique en son temps, et BJ l'a rappelé. C'est le pardon, et son acolyte la confession.

Avant le VII siècle et l'avènement de la confession privée, on a la confession publique qui est une sorte de catharsis collective et n'a pas les vertus de la première. Mais dès qu'arrive l'entretien privé avec le prêtre, l'examen de conscience, la contrition et l'aveu suivi de l'absolution du prêtre, nous sommes en présence d'un acte unique. Pour la première fois, l'adepte se voue en toute confiance à un tiers dans un esprit d'anonymat, qui pour être relatif n'en est pas moins la règle, d'où le caractère secret des confidences. L'adepte peut enfin se décharger du poids de son existence, avec en plus au bout, le pardon qui est un pouvoir que les autres religions n'ont pas. C'est à la fois une version ancienne de la psychanalyse, et l'utilisation de la remise des fautes pour favoriser la paix sociale.
La crainte des dieux est la fin de la sagesse.

Avatar de l’utilisateur
Pakete
Messages : 794
Inscription : 09 janv. 2010, 05:07

Re: Semaine des religions

#57

Message par Pakete » 05 nov. 2011, 19:03

BeetleJuice a écrit : C'est de la caricature ça.
Il n'empêche que la notion de pardon, de justice et de tolérance qui a été développé à partir de cette phrase imprègne encore notre société (en bien ou en mal).
De quelle "tolérance", de quelle "justice", de quel "pardon" parlez vous ?

La seule "tolérance" est celle de suivre la religion officielle ou se retrouver torturé pour "accepter" d'aller à l'église (si on ne va pas en prison ou sur un bûcher).

La seule "justice" qui leur est connue consiste à ériger la "preuve morale" en vérité absolue (les prêtres et les aristocrates étaient rarement punis pour leurs actions contraires au loi sur la foi même de leur témoignage).

Et le "pardon" n'était qu'un truc basé sur l'auto proclamation d'une élite d'être la parole d'un Machin, qui vise à absoudre les "coupables" après avoir satisfait une curiosité maladive...
BeetleJuice a écrit : Le fait que la justice se veuille à la fois punitive et formatrice dérive en partie de ce type de précepte par exemple.
Ben non.

Ce virage a été établie suite, justement, au bottage de fesses du relais de l'église en 1789 par les humanistes, puis progressivement jusqu'à maintenant par l'apport de lois basées sur des réflexions autour de l'intérêt commun, et non de sanctionner pour sanctionner. Il n'y a rien de l'église romaine dans les principes humanistes, même si les lobbys romains font en sorte de conserver un minimum de leurs principes rétrogrades.

Les punitions de l'église facholique se contentait de prison ou d'exécution, rien à voir avec la batterie de sanctions diverses actuelles.
"Aujourd'hui la plupart des filles de mon âge sont nées et ont connu seulement cette société féminisée, et il en résulte que les filles d'aujourd'hui agissent vraiment comme des garçons."@Catho...

Avatar de l’utilisateur
BeetleJuice
Messages : 6568
Inscription : 22 oct. 2008, 22:38

Re: Semaine des religions

#58

Message par BeetleJuice » 05 nov. 2011, 20:01

Pakete a écrit :Il n'y a rien de l'église romaine dans les principes humanistes
De l'Eglise, non, mais de la chrétienté, bien sur que si.
L'humanisme comme courant n'est pas né de nulle part, il hérite notamment du renouveau de la philosophie amorcée d'abord par des religieux à partir du XIIIème siècle.
C'est la redéfinition de la conception de la raison et de la foi, de la place de l'un et de l'autre qui ouvre la voie à une redéfinition de la place de l'homme par rapport à Dieu.
Alors que le haut moyen-âge et le moyen-âge centrale va vers une mise en exergue de Dieu qu'on retrouve notamment dans l’essor du monachisme et notamment du monachisme de type franciscain et dominicain, qui prônait le prêche, la vie itinérante, la pauvreté pour se rapprocher de Dieu, la fin du moyen-âge se construit dans des controverses notamment avec le retour de la philosophie grecque.
La controverse au sein du religieux sur les écrits d'Aristote et l'exégèse qui en est faite est un des premiers éléments de développement de la philosophie qui recommence à se détacher de la hiérarchie religieuse à partir de cette période.

Paradoxalement, c'est les ordres de moines prêcheurs et itinérants et le développement des universités, qui sont des lieux chrétiens où la connaissance reine est la théologie, qui mettront la première brèche dans le monopole acquis part la hiérarchie de l'Eglise sur la philosophie et qui ouvre la voie à des redéfinitions de la place de l'homme face à la divinité.
C'est bien plus les théologiens des universités que les savants qui redessine la manière d’appréhender la philosophie à partir du XIIIème siècle.
L'humanisme du XVème n'est pas un courant athée, même s'il existe à cette époque des humanistes athées aussi, mais il critique fortement la définition de l'Eglise de la place de l'homme dans la société, héritée largement des pères de l'Eglise et du haut moyen-âge, qui célébrait la hiérarchisation de la société, la fossilisation de celle-ci et son caractère immuable.
Le protestantisme ferra de même, mais sur un plan plus religieux et pas uniquement philosophique, en s'attaquant plus directement encore à la corruption de l'Eglise et à sa façon d'interpréter le rôle des prêtres et les préceptes religieux.

Même la philosophie du XVIIème et XVIIIème hérite largement des conceptions chrétiennes. Le Dieu de Spinoza, le grand Horloger ou les essais visant à une redefinition de la spiritualité en dehors du carcan de l'Eglise (pour mémoire, la plupart des philosophes des Lumières ou du siècle précédent ne sont pas athées, mais entendent faire de la foi une chose privée et personnelle, ce que la hiérarchie de l'Eglise, elle, refuse catégoriquement.) héritent tous de la conception chrétienne de la transcendance.
Ils n'auraient pas de sens, par exemple, dans un société antique où la notion de divinité n'est absolument pas transcendante. La notion d'un grand horloger de l'univers et d'une foi personnelle en une divinité issue d'un déisme ou d'un panthéisme est directement issue de la façon dont les chrétiens envisage Dieu.

Mais la culture chrétienne, je l'ai déjà dit, ça n'est pas la culture selon la parole du vatican. L'Eglise en tant qu'organisation n'est pas l'alpha et l'oméga de ce qui est chrétien. Il y a de très nombreux courant de pensée au sein des chrétiens et beaucoup se sont construit précisément en opposition avec les doctrines de l'organisation qu'est l'Eglise, ouvrant la voie à des développements ultérieurs plus séculiers mais qui hérite quand même de redéfinition de précepte chrétien à l'origine (tout comme ces préceptes hérites souvent de syncrétisme plus anciens.)

Ca ne veut pas dire pour autant que l'occident est chrétien aujourd'hui, mais il a un fort héritage culturel et philosophie issus de son passé chrétien, tout comme la Chine actuelle hérite fortement de son passé confucéen et bouddhiste (les doctrines politiques de la Chine moderne et communiste hérite fortement des doctrines confucéennes de la Chine impériale) mais n'est pas pour autant un régime théocratique.
Les punitions de l'église facholique se contentait de prison ou d'exécution, rien à voir avec la batterie de sanctions diverses actuelles.
Non, c'est faux.
L'emprisonnement au sein de l'Eglise est d'abord une pratique monastique. Cet emprisonnement à la même valeur que celle d'aujourd'hui, à savoir le repentir du moine qui a commis une faute, donc il y a un lien.
L'inquisition reprendra cette pratique pour la justice des hérétiques (encore une fois, je ne justifie pas l'inquisition, le crime d'opinion est une horreur) étant donné que les premiers inquisiteurs sont d'abord des moines, souvent issus d'ordre de moine mendiants, qui y voit une continuation de leur mission de prêcheur.
De plus, l'exécution est loin d'être généralisée et prononcé au civil, l'inquisition n'ayant pas le droit de condamner à mort un laïc, puisque le droit canon en matière de justice ne s'appliquait qu'au prêtre. Si le blasphème était aussi punit au civil, c'était la loi civile qui prévalait malgré tout. Et même à ce niveau, la justice des nobles étaient différente de celle des roturiers, même si elle a eu tendance à s'uniformiser d'avantage lors de l’affirmation de l'Etat royal, qui reprend peu à peu le droit de haute et plus tard de basse justice dont dispose les seigneurs sur leurs terres.

Cette manière de faire sera d'ailleurs à l'origine du développement de la pratique de l'emprisonnement alors que la justice civile avant cela, réglait les cas essentiellement par des peines infamantes, pécuniaires, mortelles ou de torture, mais considérait la prison comme un lieu d'attente entre l'arrestation et l'exécution de la peine.
l'oubliette et le cachot qu'on voit dans les films de chevalerie sont largement des inventions postérieures. En réalité, la justice civile est expéditive et très peu équitable, puisque l'accusation à l’avantage et qu'il n'y a pas réellement d'enquête.

Nos notions de justices favorisant la repentance sont bien plus largement issus de la justice religieuse que de la justice civile.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

Avatar de l’utilisateur
Pakete
Messages : 794
Inscription : 09 janv. 2010, 05:07

Re: Semaine des religions

#59

Message par Pakete » 05 nov. 2011, 23:12

BeetelJuice a écrit : De l'Eglise, non, mais de la chrétienté, bien sur que si.
Bien sûr que non.

Les rares phrases à tendance humaniste sont des évidences, par ailleurs:
BeetleJuice a écrit :L'humanisme comme courant n'est pas né de nulle part, il hérite notamment du renouveau de la philosophie amorcée d'abord par des religieux à partir du XIIIème siècle.
Plus précisément, il prend racine lors de la Renaissance, porté par des intellectuels (croyants ou non) redécouvrant... L'antiquité...

La civilisation chrétienne étant postérieure à l'antiquité et très proche culturellement, il n'est en rien surprenant de la voir récupérer quelques éléments comme elle l'a fait, par exemple, pour Sol Invictus.

Rien de neuf, donc, juste de la récupération. Et donc aucun mérite...
BeetleJuice a écrit :Non, c'est faux.
j'admets, j'avais oublié les mains coupées comme sanction pour les voleurs. Ca, c'est de l'humanisme :ouch:
BeetleJuice a écrit :De plus, l'exécution est loin d'être généralisée et prononcé au civil, l'inquisition n'ayant pas le droit de condamner à mort un laïc, puisque le droit canon en matière de justice ne s'appliquait qu'au prêtre. Si le blasphème était aussi punit au civil, c'était la loi civile qui prévalait malgré tout. Et même à ce niveau, la justice des nobles étaient différente de celle des roturiers, même si elle a eu tendance à s'uniformiser d'avantage lors de l’affirmation de l'Etat royal, qui reprend peu à peu le droit de haute et plus tard de basse justice dont dispose les seigneurs sur leurs terres.
Donc, quand Bernardo Gui écrit avec fierté qu'il a fait brûler plus de 500 personnes, d'avoir fait condamner des animaux (!), et avoir déterré des os pour les "détruire", c'est, pour vous, une preuve d'humanisme. Et c'est la faute des Laïcs.

Et où puisent-ils leur loi, les Laïcs ? Chez les Esquimaux ? Où prennent-ils exemple ? Au fin fond de la Sibérie ?

Le pouvoir royal a un rôle étrange tout de même dans votre vision de l'histoire, l'église a bien poussé pour les croisades ? Soutenue les guerres de religion ?

Est ce de "l'humanisme" de condamner une personne parce qu'elle pense différemment ? Fanatiser des armées pour massacrer des idées divergentes ?
"Aujourd'hui la plupart des filles de mon âge sont nées et ont connu seulement cette société féminisée, et il en résulte que les filles d'aujourd'hui agissent vraiment comme des garçons."@Catho...

Avatar de l’utilisateur
BeetleJuice
Messages : 6568
Inscription : 22 oct. 2008, 22:38

Re: Semaine des religions

#60

Message par BeetleJuice » 06 nov. 2011, 17:01

Pakete a écrit : Plus précisément, il prend racine lors de la Renaissance, porté par des intellectuels (croyants ou non) redécouvrant... L'antiquité...
Non, l'antiquité est redécouverte bien avant la renaissance. Le retour des textes de philosophies grecs se fait dès la fin du XIIème siècle, notamment avec le début des croisades et le développement du commerce méditerranéen, qui crée une zone de contact entre nord chrétien et sud musulman via l'Italie, l'Espagne... qui n'est plus rendus hermétiques par la difficulté de circulation du savoir inhérente à la société rurale du haut moyen-âge.
C'est surtout le XIIIème siècle lors de l’expansion de l'occident chrétien, qui empiète sur l'est de l’Europe et notamment la sphère byzantine qui verra le retour de manuscrit grec en occident.

Cela dit, c'est faux de dire que le moyen-âge ne connaissait pas l'antiquité. La plupart des connaissances médiévales sont le fait de commentaire de textes anciens et plusieurs idéologies médiévales sont le fait d'évolution de pensées antiques. Certaines figures héroïque de l'antiquité avait encore audience au moyen-âge (voir la symbolique de Constantin, César, Alexandre, Néron...)
Simplement la plupart sont issus de l'occident romain et non de l'orient grec, si bien qu'il n'y a pas perpétuation d'une partie de la connaissance, hors des murs des monastères et des Eglises, au contraire de l'empire byzantin qui perpétue cette part de l'empire (qui d'ailleurs conserveront une partie de ce savoir que les laïcs, quittant la sphère urbaine et l'élite intellectuelle pour laisser la place à la sphère rurale et l'élite militaire et terrienne, abandonnera).
Il y a aussi une utilisation par le politique de la religion. Que ce soit les princes ou le pape, tous privilégieront les monastères et les vassaux ecclésiastique qui font contrepoids aux vassaux nobles dont la fidélité est plus incertaine et l'indépendance, un problème pour la stabilité des royaumes. De ce fait, la principale source de rayonnement culturelle sera religieuse, mettant en exergue l'étude de la Bible et des textes sacrés sur l'étude d'autres sujet.
Après le XIIème, l’opulence des moines choquent la population et le développement des villes donnent un contrepoids aux princes sur les féodaux qui ne les obligent plus à dépendre du Pape, dont le pouvoir s'affirme. De ce fait, on assiste à la fois à une apparition d'ordre mendiant, qui oeuvrent dans le prêche et par la suite dans les universités et d'une élite urbaine en réseaux plus dense. Le changement de la société entraine aussi celui de l'ordre féodale qui amène la noblesse à être surtout terrienne et moins militaire (on a tout un système de perversion du système de vassalité au profit des vassaux qui maximisent les fiefs en jurant fidélité plusieurs fois, compliquant les guerres et augmentant l'utilisation de mercenaire) et à se tourner aussi vers d'autres occupations.

La redécouverte de la philosophie et de la science grecque commence d'abord dans les monastères (lisez par exemple les commentaires de François d'Assise sur la philosophie d'Aristote à partir des commentaires qu'en avait fait les arabes.) et les universités qui sont des lieux affiliés à l'Eglise. Elle est d'ailleurs l'objet de très vive controverse (Occam, par exemple, qui soutenait la raison face à la foi alors que François d'Assise faisait de la foi l'élément supérieur à la raison.)

C'est de ce climat d'effervescence, parce que la structure de la société change pour se ré-urbaniser et se centraliser et permet donc la résurgence d'une élite urbaine d'officiers et de bourgeois (dans le sens d'élu des bourgs) qui, parce que proche géographiquement, échange des idées, parce que les universités crée l'interface entre la connaissance détenue par les ecclésiastiques qui la préserve et les laïcs, que la renaissance arrive.

La renaissance n'est pas arrivée d'un coup d'un seul comme un coup de baguette magique pour remplacer l'obscurantisme médiéval. C'est un ensemble de processus liée au transformation de la société permettant le retour d'élite urbaine capable de créer des réseaux de connaissances et un renouveau dans la représentation de l'élite et les codes qui font la noblesse qui permette la diffusion des débats qui, quelques siècles auparavant, n'animait que l'Eglise.
L'humanisme hérite des débats religieux du XIIème et XIIIème siècle qui se rependront dans la société (ou du moins son élite) via les universités, les villes (ou les monastères ne sont plus isolés du monde)... les humanistes héritent de l'exégèse qu'on fait les clercs de la philosophie antique, tout comme les clerc ont hérité des commentaires arabes et byzantins.

Mais encore une fois, le fait qu'il y ait héritage ne veut pas dire que tout vient de la même source ou qu'il y a transfert. C'est un mécanisme avec évolution progressive: on ne passe pas d'une société où la théologie est reine et la philosophie le fait quasi exclusif des clercs à une société plus laïque ou les arts se développe sans qu'il y ait une influence et un héritage.
Les processus, surtout d'évolution culturelle, ne se font jamais par remplacement d'une culture sur l'autre, il y a toujours des éléments d'acculturation.
Rien de neuf, donc, juste de la récupération. Et donc aucun mérite...
Mais les processus culturels sont toujours le fait d'adaptation antérieurs et de récupérations. Et les reprises syncrétiques faites par l'Eglise de fête religieuse ne sont qu'un aspect de ce que le christianisme a tiré de l'antiquité et à transmit, par la suite selon sa propre interprétation.
Quand les grecs établissaient la philosophie du Stoïcisme qui influence le christianisme ancien, ils héritaient aussi de conception postérieure et d'apport étranger.
Les philosophes grecs héritent par exemple beaucoup des conceptions religieuses grecques dont ils donnent une interprétation plus philosophique. Ils traduisent en pensée et concept ce qui était du domaine des rites religieux ou de la culture citoyenne.
Par exemple quand les grecs décrivent un monde de géométrie et de mathématique, où le mouvement des planètes est immuables et l'ordre est dans l'univers, ils héritent de la conception religieuse grecque qui veut que la divinité ait "rangé" le monde en luttant contre le chaos.
Donc, quand Bernardo Gui écrit avec fierté qu'il a fait brûler plus de 500 personnes, d'avoir fait condamner des animaux (!), et avoir déterré des os pour les "détruire", c'est, pour vous, une preuve d'humanisme. Et c'est la faute des Laïcs.
Vous savez faire autre chose que des strawman ou il vaut mieux arrêter tout de suite la discussion. Ca vous ferait mal de commenter mes arguments plutôt que de sortir votre vision éculée et battue en brêche par l'historiographie depuis plus de quarante un d'un moyen-âge obscure et d'une renaissance lumineuse qui reviendrait à l'antiquité perdue et vue comme terre de bienfait.

Je n'ai jamais dit que l'inquisition était une bonne chose ou œuvrait avec humanisme. Mais les pratiques de l'inquisition en matière de déroulement de la justice et d'application des peines a influencé l'évolution de celle-ci et ont hérite encore aujourd'hui de cette évolution qu'elle a amorcée.
Ca ne veut pas dire que l'inquisition jugeait de la même manière qu'aujourd'hui.

Vous faites exprès de ne pas comprendre ce qu'implique le terme "héritage" pour vous laisser aller à des épouvantails faciles et c'est lassant. Le fait qu'on hérite du passé chrétien ne veut pas dire qu'on continue à envisager les choses avec le même dogmatisme et la même intolérance, mais on peut quand même constater la filiation.
Vous même, vous héritez de certaine façon de pensée enseigné par vos parents, ça ne veut pas dire que vous agissez pensé la même chose qu'eux sur le sujet. Parfois même, vous allez à l'opposé, mais au final, c'est par rapport à cet héritage que vous vous positionnez pas de manière ad hoc.
Est ce de "l'humanisme" de condamner une personne parce qu'elle pense différemment ? Fanatiser des armées pour massacrer des idées divergentes ?
Il n'y a rien de libertaire non plus dans la vision totalitaire de la justice révolutionnaire en France, ça n'empêche pas le pays d'hériter de certaines de ces conceptions et de juger la Révolution comme un moment de libération malgré tout.
La chrétienté, je le redits, ça n'est pas l'Eglise, tout comme la Révolution ça n'est pas les comités de salut public.
C'est un ensemble de courant très divers, d'organisation avec des buts parfois contradictoires. L'héritage laissé est à la fois une conservation de principe jugé valable, d'évolution d'autre et de rejet des autres. On a rejeté l'intolérance religieuse chrétienne, ça n'empêche pas de conserver sa manière d’appréhender le pardon.
Vous regardez l'histoire par le petit bout de la lorgnette de votre anticléricalisme, mais s'il peut être justifié de vouloir fermer les églises (et j'en serais franchement heureux d'un point de vue personnel), ça n'est pas une raison pour réécrire l'histoire, sans quoi on ne vaut pas mieux que les autres extrémistes qui entendent imposer leur idée ET instrumentaliser le passé pour qu'il valide à 100% leur thèse.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

yquemener
Messages : 2373
Inscription : 09 août 2010, 13:06

Re: Semaine des religions

#61

Message par yquemener » 07 nov. 2011, 02:50

En fait on parle de redécouverte de l'Antiquité à la Renaissance, alors que de nombreux historiens font remarquer que les textes n'ont jamais été perdus et les auteurs antiques jamais tombés en désuétude. Ma théorie perso est que pour "redécouvrir" ou plutôt pour reconsidérer les textes Romains et Grecs comme des choses acceptables à intégrer à la civilisation Européenne, il fallait d'abord que l'Empire Romain cesse tout à fait d'être, ce qui n'est arrivé que très tard, avec la chute de Constantinople en 1453. Je ne sais pas comment est enseignée l'histoire au Québec, mais en France on parle très peu de l'Empire Romain d'Orient.

J'imagine que ce n'est qu'une fois cet empire définitivement tombé qu'il est apparu comme acceptable d'intégrer ses valeurs sans que cela apparaisse comme une soumission. Après, ce n'est qu'une théorie perso...

Avatar de l’utilisateur
BeetleJuice
Messages : 6568
Inscription : 22 oct. 2008, 22:38

Re: Semaine des religions

#62

Message par BeetleJuice » 07 nov. 2011, 09:52

Ma théorie perso est que pour "redécouvrir" ou plutôt pour reconsidérer les textes Romains et Grecs comme des choses acceptables à intégrer à la civilisation Européenne, il fallait d'abord que l'Empire Romain cesse tout à fait d'être, ce qui n'est arrivé que très tard, avec la chute de Constantinople en 1453. Je ne sais pas comment est enseignée l'histoire au Québec, mais en France on parle très peu de l'Empire Romain d'Orient.

J'imagine que ce n'est qu'une fois cet empire définitivement tombé qu'il est apparu comme acceptable d'intégrer ses valeurs sans que cela apparaisse comme une soumission. Après, ce n'est qu'une théorie perso...
Non, la chute de l'empire byzantin du XVème n'est pas à l'origine des métamorphoses qui conduiront à la renaissance (c'est vraiment un terme impropre...comme si elle tombait du ciel...), mais sa très longue chute entre le XIIIème et le XVème amèneront les occidentaux à avoir des contact avec cette culture bien plus que par le passé, notamment parce que de nombreux intellectuels byzantins fuient l'empire lorsqu'il est détruit après 1204 et ensuite, lorsqu'il est réduit à peau de chagrin dès le début du XVème siècle. Mais ça n'est pas l'origine du changement.
Mais le contact commence en réalité dès le XIIème siècle avec la montée en puissance des villes italiennes et notamment de Venise qui ont des comptoirs et des quartiers marchands le long de la méditerranée orientale et qui s'ingère dans les affaires de l'empire et deviennent une sorte de tampon entre orient et occident alors qu’auparavant, la barrière de la religion réduisait les contacts.
Pour le monde arabe, il est même plus anciens, puisqu'il remonte au XIème siècle avec le début des croisades (même si l'influence des premières croisades est quand même marginale à coté de l'influence du développement des routes commerciales).

Cela dit, l'empire n'était plus romain pour les occidentaux de la fin du moyen-âge, depuis longtemps, pour eux, le seul empire était germanique et le royaume byzantin était considéré comme un empire grec. Là où les byzantins se nommait eux même "empire des romains" et se qualifiait de romains, l'occident voyait des hellènes.

Mais ce qui prépare réellement la renaissance, c'est surtout le développement et le renouveaux des centres urbains et des lieux de connaissance que sont les universités, qui, pour la première fois depuis des siècles, font tampon entre les clercs et les laïcs dans la diffusion de la connaissance.
Ce qui permet enfin une transmission du savoir depuis les clercs vers l'élite locale urbaine et des cours princières, et même parmi la noblesse guerrière qui, devenant, face à une perte progressive de son leadership dans les batailles (la versatilité des vassaux, qui ne font leur service militaire que le strict temps requis et s'acquitte de moins en moins d'un certain nombre de devoir développe l'usage de mercenaire qui marginalise le rôle de la petite noblesse qui n'est un relai de recrutement unique.), d'avantage gestionnaire foncier que guerrier, finit par voir dans la culture une forme d'auto-promotion et de possibilité de prestige que la guerre ne permet plus totalement.

Le développement très important des échanges par rapport aux périodes précédentes entrainent ce retour des centres urbains et la nécessité pour l'élite locale de trouver des valeurs en tant qu'élite pour faire valoir ses droits et l'érudition, le service de la ville comme membre des institution du bourg ou la maîtrise de l'artisanat deviennent des éléments de prestiges favorisant le développement du savoir et des techniques que le commerce avait de toute manière stimulé.
En Italie, où la culture urbaine n'avait pas disparue, le développement des échanges voit un développement des villes commerciales comme Venise, Pise, Milan. Leurs noblesses n'étant pas guerrière, elles cherchent des codes dans d'autres domaines qui conduisent au financement de l'art (religieux d'abord, avec un "concours" pour la construction de cathédrale) puis laïc dès lors que l'influence de l'Eglise dans les affaires internes des villes s'étiole face à la pratique de la religion civique, les difficultés de la papauté (qui connaitra une grave crise philosophique puis politique au moyen-âge tardif) et le désir d'indépendance des élites urbaines.
Leur lien avec l'orient en fait un premier lieu de développement des arts dit "renaissants", parce que c'est un monde que l'Italie connait mieux via le contact avec Byzance et l'importance des ruines antiques encore debout dans des villes comme Rome par exemple.

Par la suite, il y a une diffusion à mesure que les élites occidentales deviennent plus volontiers mécènes.

Pour la philosophie, l'évolution part des controverses dans l'Eglise qui se diffusent un peu partout et fait boule de neige avec le retour de l'étude plus répandus des philosophies antiques dans les universités auprès des clercs comme des laïcs et qui conduiront à terme à des courants philosophique ou religieux tout comme la crise du XIème siècle et la sclérose de la hiérarchie cléricale de l'époque avait entrainé un développement des hérésies et des nouvelles conceptions basées sur la foi.

C'est essentiellement ce changement de la structure de la société qui va progressivement détacher la diffusion de la culture de son attache strictement religieuse, parce que les centres intellectuels peuvent rayonner plus fortement et l'université, qui est à l'origine attaché au monastère (pas directement, mais dans le sens où c'est beaucoup des moines qui participe à son fonctionnement), devient un centre plus autonome et un centre de connaissance plus important que le monastère. Elle permet aux laïcs de s'approprier une partie de plus en plus importante de la culture au fur et à mesure que le temps passe.
S'ajoute aussi le fait qu'à partir de la fin du moyen-âge, les religieux ne sont plus les seuls à être mécènes de la culture, les nobles s'y mettent aussi et les élites urbaines, pour leur besoin d'auto-glorification.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

Avatar de l’utilisateur
Jonathan l
Messages : 2332
Inscription : 19 juil. 2007, 03:02

Re: Semaine des religions

#63

Message par Jonathan l » 09 nov. 2011, 07:54

Il n'y a rien de l'église romaine dans les principes humanistes

Primum vivere, deinde philosophari - Saint Thomas d'Aquin

La vie d'abord, ensuite la philosophie!
Cartaphilus a écrit : A propos de la "très grande majorité des gens qui croient en dieu" : 100 milliards de mouches ne peuvent se tromper ; la m...., c'est forcément bon.

yquemener
Messages : 2373
Inscription : 09 août 2010, 13:06

Re: Semaine des religions

#64

Message par yquemener » 09 nov. 2011, 16:00

Merci de ces lumières, BeetleJuice !

Avatar de l’utilisateur
BeetleJuice
Messages : 6568
Inscription : 22 oct. 2008, 22:38

Re: Semaine des religions

#65

Message par BeetleJuice » 09 nov. 2011, 16:47

Pour plus de précision lire les livres de Jacques Le Goff, Georges Duby, Jean Verdon, Jacques Heers, Pierre Riché (pour ne citer que des francophones.)
Sinon, plus modestement les pages wiki sur le moyen-âge, la renaissance du XIIème siècle, la renaissance Carolingienne et la renaissance Ottonienne... qui sans être exhaustives sont vraiment pas mal faite et permettent d'aller au delà de la définition du moyen-âge qui date du XIXème, à savoir une époque sombre et obscurantiste, dominée par une Eglise omnipotente et un dogmatisme omniprésent qui se terminerait par la renaissance, sorte de deus ex machina qui sort l'occident du marasme à coup de redécouverte du miracle antique.

Rien que ces pages permettent de découvrir un moyen-âge qui est loin d'être la période sombre et unifiée qu'on en dit, mais un ensemble de périodes très différentes avec de profond changement sociaux, politiques, économiques, philosophies, culturels et même parfois scientifiques et techniques, même si c'est un peu plus rare. Et de tout ça, la Renaissance n'est pas sortie comme un lapin sort du chapeau d'un magicien.
Ca permet aussi de voir que l'Eglise catholique tel qu'on en a l'image aujourd'hui (omniprésente et omnipotente) est en réalité très hétéroclite selon les situations des pays, la force du Pape, la configuration politique du vatican, le rapport de force entre les évêques et les princes. Cette Eglise connait en faite des mutations profondes, plusieurs schismes, plusieurs crises doctrinales, plusieurs courants qui s'y affrontent et d'innombrable situations locales différentes qui ont profondément marqué les diverses populations.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit