De la "nature" la Conscience...

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Brève de comptoir
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Re: De la "nature" la Conscience...

#76

Message par Brève de comptoir » 10 déc. 2011, 10:18

Raphaël a écrit :
Brève de comptoir a écrit :Donc t'as besoin de références pour savoir que l'homme babille avant de parler...
Ce que je sais c'est qu'avant d'acquérir la conscience se soi on possède une conscience plus primitive (on pourrait dire conscience animale). Dire qu'un enfant devient subitement conscient à partir d'un certain âge est absurde.
Ça tombe bien, je n'ai jamais dit ça et je suis parfaitement d'accord avec ça. Vous comprenez quoi quand je dis
le cerveau de l'enfant se développe tout au long de l'enfance...
En revanche, je suis loin d'être d'accord avec ça :
Raphaël a écrit :Un enfant est déjà conscient en venant au monde et l'est sûrement aussi avant cela. Idem pour la mémoire.
Soit vous vous êtes mal exprimé et j'ai mal compris, soit je roule des yeux...
Raphaël a écrit :
Il t'en faut aussi manifestement pour savoir que le cerveau de l'enfant se développe tout au long de l'enfance...
Il y a une différence monumentale entre dire que "le cerveau de l'enfant se développe tout au long de l'enfance" et affirmer que "la conscience et la mémoire des événements apparaîssent vers 5~6 ans". La première est une évidence tandis que la deuxième est une affirmation gratuite et il n'existe probablement aucune référence pour appuyer une telle énormité.
En quoi est-ce une énormité de juger approximativement de l'apparition d'une certaine forme de mémoire vers un certain âge, si on accepte l'idée que l'enfant développe ses capacités au fil du temps ? Ce n'est pas contradictoire ?...

Et puisque vous voulez des références, citation de site pour parent contre citation de site pour parent, voici ce que dit un neurologue à ce sujet :
Ce n’est qu’à partir de 2 ou 3 ans, mais souvent bien plus tard, que les souvenirs peuvent être conservés pour toute la vie.
Un peu avant, il explique même le processus tout à fait intéressant :
La durée de conservation du souvenir augmente avec l’âge de l’enfant.
Lors d’un test, on a relié par un ruban le pied d’un bébé à son mobile. De la sorte, il pouvait l’agiter volontairement. On a ainsi constaté qu’un nourrisson de 3 mois se souvenait de ce jeu pendant une semaine, un bébé de 6 mois pendant trois semaines, et un enfant de 18 mois pendant près de trois mois.
http://www.vosquestionsdeparents.fr/dos ... e-souvenir

C'est donc bien le développement de son cerveau, de ses capacités, qui lui permettent, un jour, d'avoir assez de "matériel" pour stocker durablement des souvenirs. C'est comme à la marée montante. Chaque vague repousse un peu plus les limites en léchant les bords du château de sable de la conscience (ou de la mémoire pérenne appelée apparemment "mémoire épisodique"), jusqu'à ce que la mer finisse par mouiller complètement le château.

Et il n'est peut-être pas inutile de rappeler, que ce développement ne se fait pas suite à un apprentissage, mais suite au développement du cerveau de l'enfant. Un enfant sauvage, je mettrais donc ma main à couper qu'il est conscient, même s'il n'aura pas la même manière pour la structurer comme la culture nous aide à le faire.

C'est une des particularités de l'homme. On pense que notre capacité à apprendre si facilement proviendrait de la durée particulièrement longue où l'enfant continue de se développer (où les connexions dans son cerveau augmentent). Ainsi la gestation chez l'homme est légèrement plus longue que chez les autres primates (pour le même poids) et surtout le processus de maturation du cerveau se poursuit jusqu'à 15 ans environs (Cf. Le développement global de l'enfant de 0 à 5 ans en contextes éducatifs, Par Caroline Bouchard). L'homme est donc à la fois très vulnérable à la naissance, mais à partir du moment où ses parents peuvent lui porter assistance pendant au moins une quinzaine d'années (ce qui est très long) alors, il pourra profiter de toute cette longue période d'apprentissage. Paradoxalement, c'est parce que l'homme était vulnérable, qu'il est devenu dominant. Comme pour chaque adaptation, il lui a fallu trouver un moyen de survivre avec ses faiblesses.
HMS_Endeavour a écrit :Il ne né pas homme, avec tout ce que nous connaissons, en apparence, de lui. Il lui faut le redevenir à chaque fois. C’est là que ça coince ! Comment est-ce possible si, de façon sous-jacente, il n’était, dès le départ, animé de conscience ? Ceci démontre, à mon avis, qu’il "n’est pas" son comportement, qu’il "n’est pas" sa personnalité, qu’il "n’est pas" sa culture. En fait, au départ, il est plutôt INDETERMINE ! Sans jouer sur les mots, ce qui est indéterminé est INCONNU ! Là ça coince…
HMS_Endeavour a écrit :De la même manière qu’un nouveau né est incapable de se nourrir lui-même dès sa naissance a contrario de bon nombre d’espèces animal, le bébé connait un état mental peut-être plus confus, plus diffus que ta chatte
HMS_Endeavour a écrit : L’être humain, sans éducation (pour faire simple) n’est bon à pas grand-chose de plus que le singe, et ce en dépit des millénaires d’apprentissage extraordinaire qu’ont réalisé ses congénères qui l’ont précédé.
Sauf que l'enfant humain bénéficie de tout le patrimoine évolutif hérité de ses parents. Vous semblez croire que toute l'évolution des hommes depuis des centaines de milliers d'années n'est due que l'apprentissage, à la culture. En fait, tout cela n'aurait été possible si l'homme n'avait pas ses capacités en lui. Ce n'est pas une conscience vide qu'il faut remplir. Ce sont des capacités héritées de l'évolution qui vont se développer tout naturellement en grandissant. L'inné et l'acquis se mêlent. L'acquis est important mais que l'enfant naisse à Tombouctou, Kobe ou New York, son cerveau se développera de la même manière. En revanche, ce qui nous différencie des autres primates, c'est que l'enfant a en lui la capacité de développement cognitif qui vont lui permettre d'évoluer dans son environnement sociale et culturel. Si c'est ainsi, c'est qu'à un moment donné, pour sa survie, l'homme a développé ses caractéristiques. Ça ne s'est pas fait en un jour, et il est fort probable que ça s'est joué à rien que notre espèce passe à la trappe. C'est la pression de son environnement qui a poussé l'évolution a privilégier sans cesse de nouvelles capacités cognitives qui ont amené à ce que l'ont est aujourd'hui. La conscience n'est pas née de rien -- et pour rien. La conscience est une flamme dont certains hommes ont su se servir. Ceux qui étaient incapables de manipuler ce feu on disparu parce qu'ils n'étaient plus adaptés. Et depuis ce temps, l'homme n'a cessé d'entretenir ce feu et de privilégier ceux qui en faisaient le meilleur usage (même si aujourd'hui ce n'est plus le cas : la civilisation permet justement de donner une chance de survie aux plus faibles, aux moins adaptés).

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#77

Message par Science Création » 10 déc. 2011, 12:57

Denis a écrit :Et cet éléphant ? Encore zéro créativité ?
Voir : Thai Elephant Painting

Sur cette vidéo, on voit nettement que le dresseur guide l’éléphant : surveillez sa main sur la défense du peintre ...

Shalom !
« Croire au Big Bang reste un acte de foi » de Jayant V. Narlikar, astrophysicien
La Recherche #372 février 2004; LES DOSSIERS de La Recherche #35 mai 2009

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Re: De la "nature" la Conscience...

#78

Message par Raphaël » 10 déc. 2011, 18:26

Brève de comptoir a écrit :
Raphaël a écrit :Ce que je sais c'est qu'avant d'acquérir la conscience se soi on possède une conscience plus primitive (on pourrait dire conscience animale). Dire qu'un enfant devient subitement conscient à partir d'un certain âge est absurde.
Ça tombe bien, je n'ai jamais dit ça et je suis parfaitement d'accord avec ça.
Heureux de voir qu'on est d'accord sur un point. :)
En revanche, je suis loin d'être d'accord avec ça :
Raphaël a écrit :Un enfant est déjà conscient en venant au monde et l'est sûrement aussi avant cela. Idem pour la mémoire.
Soit vous vous êtes mal exprimé et j'ai mal compris, soit je roule des yeux...
Faudrait d'abord se mettre d'accord sur la différence entre un bébé conscient et un bébé inconscient.
Et puisque vous voulez des références, citation de site pour parent contre citation de site pour parent, voici ce que dit un neurologue à ce sujet :
Ce n’est qu’à partir de 2 ou 3 ans, mais souvent bien plus tard, que les souvenirs peuvent être conservés pour toute la vie.
Un peu avant, il explique même le processus tout à fait intéressant :
La durée de conservation du souvenir augmente avec l’âge de l’enfant.
Lors d’un test, on a relié par un ruban le pied d’un bébé à son mobile. De la sorte, il pouvait l’agiter volontairement. On a ainsi constaté qu’un nourrisson de 3 mois se souvenait de ce jeu pendant une semaine, un bébé de 6 mois pendant trois semaines, et un enfant de 18 mois pendant près de trois mois.
http://www.vosquestionsdeparents.fr/dos ... e-souvenir
Il y a une différence abyssale entre ce qui est écrit ici et ce que tu écrivais plus tôt:
Ça se fait vers cinq ou six ans, et c'est durant la même période que son cerveau est suffisamment mature pour stocker des événements en mémoire
Bon, ça valait la peine de chercher un peu finalement.
Et il n'est peut-être pas inutile de rappeler, que ce développement ne se fait pas suite à un apprentissage, mais suite au développement du cerveau de l'enfant.
Apprentissage et développement du cerveau vont de pair. Je ne crois pas qu'on puisse séparer les deux.
Un enfant sauvage, je mettrais donc ma main à couper qu'il est conscient
Moi je mettrais ma tête à couper. :)
même s'il n'aura pas la même manière pour la structurer comme la culture nous aide à le faire.
Je suis tout à fait d'accord. Il y a énormément de choses à apprendre de la nature, même si ça ne ressemble pas à ce qu'on apprend à l'école.
Paradoxalement, c'est parce que l'homme était vulnérable, qu'il est devenu dominant. Comme pour chaque adaptation, il lui a fallu trouver un moyen de survivre avec ses faiblesses.
L'homme n'a pas toujours été aussi vulnérable. On peut prendre comme exemple son cousin le chimpanzé qui serait 3~4 fois* plus fort qu'un homme de même poids. C'est plus le fait d'apprendre à fabriquer et manier des outils et des armes qui lui a fait perdre en partie la capacité de se défendre et de se débrouiller à mains nues.

* J'ai choisi "3~4 fois" mais en cherchant sur Google on trouve des estimations variant entre 2 et 10 fois.

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Denis
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Re: De la "nature" la Conscience...

#79

Message par Denis » 11 déc. 2011, 07:13


Salut HMS_Jean-Alain.

J'enrage! Une fausse manoeuvre (ou une défaillance de logiciel) vient de me faire perdre près de 2 heures de rédaction (avec plein d'adresses-url que j'aurai à retrouver). Je suis découragé d'avoir à tout reprendre à zéro. Misère! Heureusement qu'il y a tes chocolats pour me remonter le moral.

Tu dis :
Si on me l’avait simplement raconté, j’aurais cru à un canular. Un éléphant capable de reproduire une image de lui-même !
Faut quand même pas s'emballer trop haut. Comme le montre la vidéo fournie par Mythe-Création, certains des éléphants, moins doués que d'autres, ont besoin d'un assistant qui fait plus que lui fournir des pinceaux frais.

"Notre" cas ressemble plus à celui-là. L'éléphant reçoit peut-être des instructions (via les doigts ou la voix) disant « plus haut - plus à gauche - plus bas - lève le pinceau - abaisse le pinceau - etc. ». Mais ça prend des instructions pas mal fines (et un exécutant pas mal fin) pour réussir à tracer, à bout de trompe, un aussi beau dessin que notre premier. Je serais surpris si un de ces enfants, répondant à des instructions touchées à la joue ou derrière l'oreille, parvenait à faire un aussi beau dessin.

Quant au chimpanzé, j'ai l'impression qu'il a une excellente mémoire visuelle (type photographique) et qu'il a appris a ordonner quelques symboles dessinés. Un peu comme si nous, on apprenait à ordonner « table < rat < chapeau < roche < papier < ciseaux < ... ». Il est quand même bien habile de pouvoir le faire à la vitesse qu'il le fait. À ce jeu-là, il est beaucoup plus fort que moi.

Les grands singes sont loin d'être bêtes. Le gorille Koko maîtrisait plus de 1000 mots en langage-signes. Dommage qu'il n'ait pas eu une gorge de perroquet.

Tu dis :
De la même manière qu’un nouveau né est incapable de se nourrir lui-même dès sa naissance a contrario de bon nombre d’espèces animal, le bébé connait un état mental peut-être plus confus, plus diffus que ta chatte...
C'est vrai que le bébé humain a besoin de ses parents longtemps. D'abord pour la tétée, puis pour apprendre à trouver sa nourriture par lui-même. Mais il n'est pas le seul mammifère à devoir passer par là. Je t'accorde quand même qu'il lui faut beaucoup de temps pour devenir autonome, surtout depuis que nous sommes "sortis du bois" et que nous vivons dans des sociétés complexes.
L’être humain, sans éducation (pour faire simple) n’est bon à pas grand-chose de plus que le singe, et ce en dépit des millénaires d’apprentissage extraordinaire qu’ont réalisé ses congénères qui l’ont précédé. L’enfant sauvage l’illustre bien ce fait. Et pourtant, comme par magie, si j’éduque ce même enfant, il pourrait devenir physicien ou écrivain.
Holà! Ça dépend d'à quel âge tu le sors du bois. Si tu le prends à 35 ans, tu auras bien du mal à en faire un érudit de salon. Ses circuits neuronaux sont déjà trop muris~figés. Si tu parviens à lui enseigner à parler français, il va garder un "accent d'origine" dix fois plus fort que si tu enseignes le français à un russe de 35 ans.
il faut que cette "prédisposition" (cette conscience) soit innée, intacte et complète. D’emblée. Car d’où pourrait bien elle provenir, durant son parcours terrestre ?
Une conscience complète d'emblée? Dès l'origine? Plus intense dans un embryon humain que dans un embryon de chien? Ça m'étonnerait. C'est trop laid pour être vrai. Ça coince trop avec trop d'indices contraires.
Un être humain peut devenir absolument n’importe quoi : un dandy ou bien la pire des brutes épaisses ! Un légume ou bien Usain Bolt.
Ce n'est certainement pas tous les bébés qui pourraient devenir l'égal de Usain Bolt au 100 m (ou de Glenn Gould au piano). Pour devenir un champion du monde, ça prend à la fois un inné~génétique exceptionnel et un acquis~entraînement exceptionnel. Ces deux facteurs ont un effet multiplicatif et la performance est le produit des deux. Un type qui serait moyen (en inné~génétique ou en acquis~entraînement) ne deviendra jamais champion du monde, même s'il est exceptionnel dans l'autre facteur. Il pourra devenir excellent, mais pas champion.
la conscience peut-elle avoir une origine dite matérielle ?
Je ne sais pas. Là-dessus, tout ce que je pense "savoir" c'est que s'il y a de l'immatériel~spirituel au coeur du milieu de la conscience d'un homme, il y en a aussi pour celles d'un chat ou d'une morue.

Souviens-toi que je suis continuiste.

Amicalement,

:) Denis
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Re: De la "nature" la Conscience...

#80

Message par Brève de comptoir » 11 déc. 2011, 09:25

@Raphaël : Tout est question de méprise de termes. C'est vrai qu'il peut m'arriver à ne pas être assez précis dans les termes employés, mais il faut avoir un peu l'esprit mal tourné pour comprendre le contraire de ce que j'ai voulu dire (y a le contexte quoi^^).

Donc quand j'écris :
stocker des événements en mémoire
je parle de stocker une fois pour toute les événements en mémoire.






Et il n'est peut-être pas inutile de rappeler, que ce développement ne se fait pas suite à un apprentissage, mais suite au développement du cerveau de l'enfant.
Apprentissage et développement du cerveau vont de pair. Je ne crois pas qu'on puisse séparer les deux.
C'est pourquoi je disais qu'on ne pouvait pas avoir l'un sans l'autre. Je répondais à une précédente affirmation qui disait en gros que la conscience c'était un volume qui remplissait une coquille vide.
Paradoxalement, c'est parce que l'homme était vulnérable, qu'il est devenu dominant. Comme pour chaque adaptation, il lui a fallu trouver un moyen de survivre avec ses faiblesses.
L'homme n'a pas toujours été aussi vulnérable.
Là encore quand je parlais de l'homme, je parlais surtout du petit humain, à la naissance. Cette période de vulnérabilité est plus longue que chez aucun autre animal. Et je serais pas loin de penser que la civilisation, la création d'un foyer, d'outil, puis des villes, résultent directement de cette nécessité de protéger au mieux sa fragile progéniture. C'est parce qu'il était vulnérable que ses capacités cognitives l'ont préservé (et que l'évolution n'a eu de cesse de privilégier les hommes bien dotés).

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Re: De la "nature" la Conscience...

#81

Message par Invité » 11 déc. 2011, 14:46

Denis a écrit :Salut HMS_Jean-Alain.

J'enrage! Une fausse manoeuvre (ou une défaillance de logiciel) vient de me faire perdre près de 2 heures de rédaction (avec plein d'adresses-url que j'aurai à retrouver). Je suis découragé d'avoir à tout reprendre à zéro. Misère! Heureusement qu'il y a tes chocolats pour me remonter le moral.
Salut Denis.

Mes sympathies.

C'est pas la première fois que ce sujet fait surface, et je gage que c'est pas la dernière.

Ce problème est récurrent sur tous les forums. On en avait parlé ici. La solution est archi simple c'est Lazarus

http://lazarus.interclue.com/
Ever had one of those “oh $*#@” moments when you've finally finished filling out a long form, and hit submit only to see an error message? And when you hit the back button, the form was blank... If so, you know you need Lazarus. And if not, you have a chance to install Lazarus before disaster strikes!

Using Lazarus, you can recover lost forms with a single click. Lazarus automagically encrypts and saves every form as you type. If the submission fails or if you forget to send it or your computer or browser crashes, then you can return to the page and recover the form data you originally entered.
C'est comme le casque à vélo, les souliers à cap d'acier, la ceinture de sécurité et le dé à coudre, c'est utile, et encore plus dans les cas de fausse manoeuvre. 8=)

I.
"Whatever intelligence is, it can't be intelligent all the way down. It's just dumb stuff at the bottom." [Andy Clark]

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Re: De la "nature" la Conscience...

#82

Message par HMS_Endeavour » 11 déc. 2011, 18:37

Salut Denis ,
Denis a écrit : J'enrage! Une fausse manoeuvre …
Ca arrive aux meilleurs d’entre nous !. :?

Dommage, pour les url et le temps passé. Et vive le traitement de texte indépendant !
De mon côté, je me suis un peu renseigné question paléontologie. Poursuivre ce dialogue sans références plus concrètes devient difficile. :|
Il y a cette page immédiatement accessible qui fixe un peu les idées..
Naturellement, c’est un fil. Il faut le tirer un peu pour dérouler la pelote des découvertes et conclusions actuelles des spécialistes.

Je voulais préciser un point :
Le pop-cornisme n’est pas l’idée selon laquelle un singe, tranquillement assis dans sa savane par une belle matinée de printemps, qui contemplait béatement une crotte de singe (se disant , peut-être, que Stanislas était dans le coin car, c’est bien connu, c’est dans le besoin que l’on reconnait ses amis), assis tranquillement, disais-je et qui, hélas et bien malencontreusement se prend soudainement un régime de banane sur le crâne et s’écrit : « Aïe... I am ! » :a2:

C’est un peu comme la sortie des eaux des premiers amphibiens :
Il y en a eu un qui a manqué de justesse son projet (l’inconscient !) et qui est mort asphyxié dans d’atroces souffrances (Merci. Ton sacrifice nous a été utile). Celui d’après a réussi l’impensable mais est probablement devenu asthmatique(quel courage !). Le suivant, lui (pas fou !), inventa la ventoline « quelques années » plus tard. 8=)
Denis a écrit : … L'éléphant reçoit peut-être des instructions (via les doigts ou la voix) … parvenait à faire un aussi beau dessin.

Quant au chimpanzé, j'ai l'impression qu'il a une excellente mémoire visuelle … il est beaucoup plus fort que moi.

Les grands singes … maîtrisait plus de 1000 mots en langage-signes. Dommage qu'il n'ait pas eu une gorge de perroquet.
Certes. Quoiqu’un peu saoulant quand même, non ? A quoi n’a-t-on pas échappé ? :grimace:

Un perroquet qui répète à l’envi :
« Qui sé ? Qui sé » « Jaco, Jaco, caccc, Jaco, qui sé ! … »
Un fusil ! :mrgreen:

Ici, ça pourrait donner :
« Bongo Bongo hou hou ! 1 2 3 » « 4 tarzan tarzan 5 6 hou hou » « tarzan Bongo 7 8 nana » « tarzan Bongo nana pas a toa a moa 9 heu… 11 » (et, oui, c’est un dominant… ) « houh houououu » « heu… 10 ? » (personne n’est parfait, Bongo.).
J’espère que c’est pas une espèce protégée ! :mrgreen:

Plus sérieusement,
ce que tu m’apprends est étonnant. Rien de plus. Son champ lexical semble bien plus étendu que le singe urbain moyen qui ne doit guère utiliser plus de 200 mots au quotidien… :lol:
Denis a écrit : Holà! Ça dépend d'à quel âge tu le sors du bois. Si tu le prends à 35 ans, tu auras bien du mal à en faire un érudit de salon. Ses circuits neuronaux sont déjà trop muris~figés. Si tu parviens à lui enseigner à parler français, il va garder un "accent d'origine" dix fois plus fort que si tu enseignes le français à un russe de 35 ans.
Dans cette hypothèse, je parlais du même gamin. Car après un certain de jachère, la date de péremption est effectivement presque périmée… :cry:
Denis a écrit : Une conscience complète d'emblée? Dès l'origine? Plus intense dans un embryon humain que dans un embryon de chien? Ça m'étonnerait. C'est trop laid pour être vrai. Ça coince trop avec trop d'indices contraires.
Et pourtant, c’est bien au fruit que l’on juge l’arbre, j’ai envie d’ajouter la « graine » et ce qu’elle contient en fait.
Denis a écrit : Ce n'est certainement pas tous les bébés qui pourraient devenir l'égal de Usain Bolt au 100 m (ou de Glenn Gould au piano). Pour devenir un champion du monde, ça prend à la fois un inné~génétique exceptionnel et un acquis~entraînement exceptionnel. Ces deux facteurs ont un effet multiplicatif et la performance est le produit des deux. Un type qui serait moyen (en inné~génétique ou en acquis~entraînement) ne deviendra jamais champion du monde, même s'il est exceptionnel dans l'autre facteur. Il pourra devenir excellent, mais pas champion.
Oui. Je suis bien d’accord. Je parlais en général. Et moi qui rêvais de me mettre à la physique quantique dans l’espoir de décrocher le Nobel dans 15 ans. Ca sera pour une autre vie… :cry:
Denis a écrit :
la conscience peut-elle avoir une origine dite matérielle ?
Je ne sais pas. Là-dessus, tout ce que je pense "savoir" c'est que s'il y a de l'immatériel~spirituel au coeur du milieu de la conscience d'un homme, il y en a aussi pour celles d'un chat ou d'une morue.
Oui, c’est plausible. :|

Je dois m'interrompre. A plus tard.

Amicalement, Jean-Alain
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Re: De la "nature" la Conscience...

#83

Message par Invité » 12 déc. 2011, 01:48

La conscience (et même la vie) comme propriété émergente des systèmes complexes. On vulgarise le sujet dans ces 2 vidéos.

Emergence (NOVA 1-2)
http://www.youtube.com/watch?v=HnO_MKHG_Lo

Emergence (NOVA 2-2)
http://www.youtube.com/watch?v=5E9DoN_5BjY

I.
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Re: De la "nature" la Conscience...

#84

Message par Denis » 12 déc. 2011, 04:55


Salut Invité,

Merci.

En youtubant aux alentours de tes trouvailles, je suis tombé sur ça :
This video demonstrates swarm behaviour characteristic of various biologicial systems (e.g. starlings, bees, etc). The behaviour is 'emergent'.

'Emergence' is a property of complex systems - i.e. simple local rules produce complex and unpredictable global behaviour.

The algorithm is implemented in C# on Windows.
http://www.youtube.com/watch?v=OgXTQQIo6fc

The real thing : http://www.youtube.com/watch?v=V71hz9wNsgs

Réaction face à un prédateur : http://www.youtube.com/watch?v=b8eZJnbDHIg

Ça illustre très bien la notion d'émergence : un grand nombre de composantes, en appliquant individuellement des règles simples, acquièrent globalement des propriétés très complexes.

:) Denis
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Zéro = zéro

#85

Message par Denis » 12 déc. 2011, 10:19


Salut HMS_Jean-Alain.

Tu dis :
...vive le traitement de texte indépendant !
Le plus choquant, c'est que j'étais justement dans mon traitement de texte. Je le fais toujours quand je prévois rédiger un message de plus que 4~5 lignes. Mais ce n'est pas vraiment le plus choquant.

Le plus choquant, c'est que je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé. Si je le savais, j'aurais plus de chances de ne pas le revivre.

Tu dis :
Le pop-cornisme n’est pas l’idée selon laquelle un singe, tranquillement assis dans sa savane par une belle matinée de printemps, qui contemplait béatement une crotte de singe (...) qui, hélas et bien malencontreusement se prend soudainement un régime de banane sur le crâne et s’écrit : « Aïe... I am ! » :a2:
Tu fais bien de le préciser. Je me posais la question. ;)

À propos du gorille Koko, tu dis :
Denis a écrit :Dommage qu'il n'ait pas eu une gorge de perroquet.
Certes. Quoiqu’un peu saoulant quand même, non ? A quoi n’a-t-on pas échappé ? :grimace:
Ici, on dit :
Koko (...) is able to understand more than 1,000 signs based on American Sign Language, and understand approximately 2,000 words of spoken English.
Moi je pense que si Koko avait pu communiquer oralement ses idées, il aurait tenu des propos aussi articulés qu'un enfant de 3 ans. Toi pas?

À propos des embryons comparés de l'homme et du chien, tu dis :
c’est bien au fruit que l’on juge l’arbre, j’ai envie d’ajouter la « graine » et ce qu’elle contient en fait.
Tu triches. Je ne parle pas de ce qu'ils deviendront. Je parle de ce qu'ils sont, de ce qui se passe dans leurs petites têtes d'embryons. Je serais bien surpris que ça grouille plus fort dans un cas que dans l'autre, et encore plus surpris que, dans l'un des deux, ça grouille plus fort que dans la tête de ma chatte.

Tu dis enfin :
Denis a écrit :
HMS_Jean-Alain a écrit : la conscience peut-elle avoir une origine dite matérielle ?
Je ne sais pas. Là-dessus, tout ce que je pense "savoir" c'est que s'il y a de l'immatériel~spirituel au coeur du milieu de la conscience d'un homme, il y en a aussi pour celles d'un chat ou d'une morue.
Oui, c’est plausible. :|
Si c'est vrai, c'est un solide argument contre la survie de la danse subjective des idées.

Si un gorille a une activité mentale plus intense qu'un bébé humain, et que les deux meurent, je ne vois pas pourquoi le "paradis" du bébé ressemblerait plus au nôtre qu'à celui du gorille. Ni pourquoi le paradis du bébé ne serait pas identique à celui de son frère jumeau qui est mort 75 ans après lui.

Zéro = zéro.

Candidement,

:) Denis
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Re: De la "nature" la Conscience...

#86

Message par Wooden Ali » 12 déc. 2011, 10:59

HMS_Endeavour a écrit :C’est un peu comme la sortie des eaux des premiers amphibiens :
Il y en a eu un qui a manqué de justesse son projet (l’inconscient !) et qui est mort asphyxié dans d’atroces souffrances (Merci. Ton sacrifice nous a été utile). Celui d’après a réussi l’impensable mais est probablement devenu asthmatique(quel courage !). Le suivant, lui (pas fou !), inventa la ventoline « quelques années » plus tard. 8=)
Image amusante mais très probablement fausse. J'ai plutôt l'impression que ça c'est passé comme pour le périophthalmus, un petit poisson qui peut vivre plusieurs heures hors de l'eau. Ces nageoires antérieures ont la forme de pattes et il vit dans la mangrove.
A les voir vivre, il ne semble pas que ni l'esprit de sacrifice ni la moindre souffrance soient impliqués.
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Re: De la "nature" la Conscience...

#87

Message par HMS_Endeavour » 12 déc. 2011, 12:09

Wooden Ali a écrit :
HMS_Endeavour a écrit :C’est un peu comme la sortie des eaux des premiers amphibiens :
Il y en a eu un qui a manqué de justesse son projet (l’inconscient !) et qui est mort asphyxié dans d’atroces souffrances (Merci. Ton sacrifice nous a été utile). Celui d’après a réussi l’impensable mais est probablement devenu asthmatique(quel courage !). Le suivant, lui (pas fou !), inventa la ventoline « quelques années » plus tard. 8=)
Image amusante mais très probablement fausse. J'ai plutôt l'impression que ça c'est passé comme pour le périophthalmus, un petit poisson qui peut vivre plusieurs heures hors de l'eau. Ces nageoires antérieures ont la forme de pattes et il vit dans la mangrove.
A les voir vivre, il ne semble pas que ni l'esprit de sacrifice ni la moindre souffrance soient impliqués.
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Oui. C'était pour rigoler un coup. Rien de plus.
Cordialement, Jean-Alain
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Re: De la "nature" la Conscience...

#88

Message par HMS_Endeavour » 12 déc. 2011, 13:12

Salut Denis,
Denis a écrit :
Le plus choquant, c'est que je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé. Si je le savais, j'aurais plus de chances de ne pas le revivre.

Les mystères de l’informatique sont comme ceux de Dieu : impénétrables !
Tu as essayé ça !
Denis a écrit : Moi je pense que si Koko avait pu communiquer oralement ses idées, il aurait tenu des propos aussi articulés qu'un enfant de 3 ans. Toi pas?
Je ne le pense pas. Et quand bien même, qu’est-ce que cela signifierait ? D’ailleurs comment se fait –il que cet animal ne soit pas doté d’organes vocaux. Il y a une différence entre émettre des signaux et parler un véritable langage (articulé ou non du reste). Et puis que fais-tu du distingo entre le signifiant et le signifié ? Balbutier des sons afin de désigner quelque chose n’est pas comparable à notre langage. D’ailleurs qu’est-ce que le langage ?

On pourrait s’intéresser également aux communications entre les mammifères marins. Il y aurait beaucoup à dire…
Mais, là, on « dérive »…

Par ailleurs :
Je vais prendre un exemple concret très personnel. On peut mettre à caution mon témoignage. Je prends le risque. Ma fille parlait « couramment » à l’âge de 18 mois. A 30 mois, nous parlions de la mort de son arrière-grand-père « papie peyo » pendant que je lui changeais simultanément sa couche. Elle n’était pas encore complètement autonome dans sa propreté. Je peux t’assurer qu’elle comprenait que le mot « mort » n’était pas une abstraction ou un simple jeu de cache-cache mais bel et bien d’une disparition de sa personne. A l’âge de 3 ans, j’ai joué avec elle à inverser les rôles entre nous. Et elle y parvenait très bien. Je retrouvais mon ton, mes consignes, le sérieux qui caractérise Papa etc. Elle était capable de s’identifier à une personne qui n’était pas elle. Elle avait bel et bien effectué une différenciation entre son identité et la mienne. De plus, elle en jouait avec joie. C’était incroyable à son âge. Je peux le dater grâce à un déménagement qui a eu lieu juste après cette année là (De 2000 à 2003 = 3ans).

Bref. On voit bien que là encore, on n’est pas dans le registre de l’animal balbutiant.
Denis a écrit : À propos des embryons comparés de l'homme et du chien, tu dis :
c’est bien au fruit que l’on juge l’arbre, j’ai envie d’ajouter la « graine » et ce qu’elle contient en fait.
Tu triches. Je ne parle pas de ce qu'ils deviendront. Je parle de ce qu'ils sont, de ce qui se passe dans leurs petites têtes d'embryons. Je serais bien surpris que ça grouille plus fort dans un cas que dans l'autre, et encore plus surpris que, dans l'un des deux, ça grouille plus fort que dans la tête de ma chatte.
Nan ! Chi pas un cricheur.
Oops !
Pardon. Donc… au vu de ce qu’ils deviennent respectivement, il y a de toute évidence une énorme différence d’activité entre les 2. Ou alors, je n’y comprends plus rien ! Le Saint-Esprit n’intervient pas. Il faut bien que l’élaboration de l’un soit infiniment plus complexe et bouillonnante que l’autre. Sinon, je pose un cierge dimanche prochain pour célébrer ce miracle !
Denis a écrit : Si c'est vrai, c'est un solide argument contre la survie de la danse subjective des idées.
Mais les idées, ça va, ça vient. C’est comme l’individu. Ce sont des émergences momentanées pour le coup. C’est un fait. Elles sont destinées à mourir avec ou sans le corps. Heureusement pour nous, j’ai envie de dire.

Pour résumer l’intuition que j’en ai :
La conscience = écran
L’individu = le film
Mais ce n’est qu’une intuition, simpliste qui plus est. Rien de plus…

Quant à ce qui (ou qui) survit ou pas ? Je serais tenté de dire que la mort est un changement d’état. Mais dans quelle étagère (état j’erre... heu…hum) ? Je ne sais pas.
Denis a écrit : Si un gorille a une activité mentale plus intense qu'un bébé humain, et que les deux meurent, je ne vois pas pourquoi le "paradis" du bébé ressemblerait plus au nôtre qu'à celui du gorille. Ni pourquoi le paradis du bébé ne serait pas identique à celui de son frère jumeau qui est mort 75 ans après lui.

Zéro = zéro.
OK, alors et si le dit paradis ressemblait à ça ?!

Cordialement, Jean-Alain
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Re: De la "nature" la Conscience...

#89

Message par HMS_Endeavour » 12 déc. 2011, 13:15

Bonjour Jean-François,

merci d’avoir pris la peine de me répondre de façon aussi détaillée. J’ai moi-même pris le temps de répondre point par point aux objections que vous souleviez à propos de mes interventions. Ma réponse sera un peu longue et je m’en excuse par avance. Comment faire autrement ?
Jean-Francois a écrit :
HMS_Endeavour a écrit :Elles ne sont que des moyens (commodes) pour illustrer une idée de départ
Très rapidement, cela devient un moyen commode de prendre l'illustration pour la chose et de confondre une réflexion détachée de tout substrat empirique avec une explication de faits réels.

Pensez-vous sincèrement que c’est ce que je fais. Donnez-moi un exemple dans lequel j’ai pu me fourvoyer aussi grossièrement. Je ne crois pas avoir pris l’œil ou le faisceau lumineux pour la conscience. Si tel est le cas, c’est un malentendu. Ce n’était que de simples métaphores. Donc, pour moi, il n’y a pas de sujet.
Si je me sers d’une métaphore ou d’une simple illustration, d’un exemple c’est de façon circonstancié, pour argumenter un propos.
Où ai-je pris une vessie pour une lanterne ?
Jean-Francois a écrit : À ce propos, je trouve intéressant que vous me disiez n'avoir "plus aucun a priori" car votre discours se base uniquement sur des a priori (des impressions et des "ressentis" pris comme s'ils étaient objectifs*) et nullement sur des faits objectifs.
Lorsque je m’interroge sur la distanciation (et c’est elle qui m’interpelle dans tout ce débat) nécessaire à prendre vis-à-vis de soi même afin de prendre conscience du fait que « je » existe, je ne vois pas en quoi cette impression ne pourrait pas être comprise comme un fait objectif, de fait étant commun à tout être humain ?
L’ensemble de mes actes traduise cette réalité, bien réelle pour le coup, pour employer une tautologie. Ce n’est pas parce qu’il se produit un événement de type mental que cet événement ne pourrait être objectivable et serait le fruit d’une « élucubration personnelle », en poussant les choses à l’extrême.
Donc non, je le répète, je n’ai aucun a priori… Je réfléchis…
Jean-Francois a écrit : Sauf que rien justifie de penser qu'un "ordinateur" suffisamment complexe ne puisse ressentir la même impression de "libre arbitre" que celle que vous avez. De manière inverse, il y a des gens dont le cerveau est lésé qui ne possèdent pas cette capacité.
Pourquoi pas. Mais QUI ressentirait dans un tel cas de figure ? Vous comprenez ce que je veux dire ? Peut-on imaginer, qu’un jour, dans 150 ans ou 247.141 ans et 6 mois, une machine soit capable de verser des larmes d’extase devant la beauté d’un paysage ? Trop lyrique ?
Heureusement vous ajoutez par ailleurs :
Jean-Francois a écrit : Sinon: si la conscience est une capacité à se poser des questions existentielles/métaphysiques comme vous la définissez*, je suis d'accord que seul l'humain a des chances de se qualifier comme être conscient.

En effet, il y a un bon nombre d'études* qui indiquent que l'on ne devient conscient d'un choix que quelques secondes après celui-ci. Ces études reposent sur certains présupposés (rationnels) et des protocoles de choix relativement simples (ce qui est nécessaires pour que des conclusions puissent être tirées), que l'on peut accepter ou contester, mais elles ont été reproduites et la conclusion est que nos actions sont "programmées" avant que nous en devenions conscients.
Oui. Il suffit simplement de se regarder vivre pour s’en rendre compte. La science officialise ce fait dans le cadre d’un protocole rigoureux. Rien de plus. Nous sommes mus plus qu’agissant, la plupart du temps. Mais PAS TOUT LE TEMPS. Sinon, aucun questionnement ne serait possible… Aucune créativité non plus. Nous demeurerions collés à nos images mentales, répétant machinalement un mode de vie (pour faire simple) sans que « l’interjection que faire ! » ne surgisse.
Jean-Francois a écrit : On peut concevoir un ordinateur pour le laisser libre de faire des choix (arbitrairement**) et capable d'observer la résultante de ces choix, ce qui le rend "témoin de son existence" d'une certaine manière. En ceci, selon des moyens encore limités, un ordinateur peut montrer une forme de "conscience". Vous l'acceptez tacitement lorsque vous dites:
"Là, vous exposez les mécanismes, très intéressants, qui permettent à cette conscience d’exister en tant que phénomène. Personne ne peut trouver à y redire."

Maintenant, comme pour suggérez qu'il existe quelque chose de plus "mystérieux", vous ajoutez des notions philosophiques autres, vous dites que la conscience est liée a la "notion de bien et de mal" ou a des "aspirations métaphysiques". Mais ces points ne définissent pas la conscience, ils résultent d'un apprentissage rendu possible par le fait que vous êtes un être conscient. Il s'agit surtout de points accessoires qui brouillent la réflexion sur le fond.
Oui, naturellement. Re-oui. C’est la raison pour laquelle je tentais une autre approche à mon premier post. Car la discussion peut vite tourner à la confrontation d’opinions. Et l’on n’avance pas. C’est parole contre parole.
Ce que je voulais dire est que ce que révèle l’invention du bien et du mal est bel et bien l’existence d’une instance vivante consciente qui questionne le sens de ces actes. Nous sommes absolument d’accord sur ce point. (Je pensais être mieux compris. Dommage.) C’est un champ qui n’est plus qualifiable de « matérialiste ».

Et j’en reviens encore à cette distanciation existant entre le penseur, sa pensée et le « témoin » (cette manière de présence qui assiste à ce qui se déroule en notre fort intérieur) ; conscient de cette dialectique intérieure mais qui n’en prend pas sa part active. Il y a une manière de DISSOCIATION.
Jean-Francois a écrit : * Car, il existe de nombreuses études scientifiques sur la conscience. C'est un champ de recherche actif et productif. Les neurosciences cognitives possèdent même leurs propres journaux scientifiques.
** on peut même programmer un ordinateur pour qu'il fasse parfois de mauvais choix... Ça le rendra plus irrationnel, donc "humain" :lol:
Evidemment. C’est d’ailleurs assez simple à faire. Alors : random… bibliothèque d’instance… random… telle occurrence de contexte…fais_ce_que_tu_veux_tu_choize !
Jean-Francois a écrit :
Imaginez-vous un quelconque mécanisme se démonter lui-même et se demander quelle est sa fin dernière. Ou bien encore se demande à lui-même : "Je pense donc je suis" ?
Oui, j'imagine bien un mécanisme biologique capable de telles prouesses: le cerveau.
Rhooo, oui bien sûr !! C’est une pirouette !
Jean-Francois a écrit :
C’est, de facto, une observation simple. Et j’en viens tout naturellement à m’interroger sur sa "substance". Quoi de plus normal
Normal, oui. Je ne disais rien d'autre en disant: "c'est une manière (commune) d'aborder le problème par la conclusion envisagée". Vous supposez que la conscience a une "substance", que c'est une "chose", vous ne l'envisagez pas comme un phénomène.
Non, j’ai dit le contraire. Je ne pars pas de conclusion. Je n’affirme pas que la conscience soit immatérielle. Je m’interroge sur la pertinence d’une telle hypothèse. Grande nuance. De plus, le mot « substance » n’est qu’un mot avec toutes ses limites. Pardon, mais relisez-moi. D’après la compréhension que j’en ai, elle est, a priori, indéterminée dans sa nature. J’ai utilisé le mot de « cela » et non pas « objet » par exemple. Le mot « cela » se réfère davantage à un phénomène qu’une substance à proprement parler. Le mot « substance » me semblait permettre rester dans un champ lexical plus proche des sciences. Je me suis trompé. C’et un abus de lanage.

Je repense à votre exemple de la marche. Et si la conscience, à l’instar de la marche, mais à une échelle beaucoup plus vaste et complexe, était comparable à elle ?
Voire…
Nous sommes une identité avec nos particularismes. Et il y a le phénomène de la conscience qui est en prise direct avec tout ceci.
Il y a les jambes (et tout ce qui est indispensable à la marche, jusqu’au cerveau) et la marche proprement dite. La conscience, par le truchement de l’identité est capable de Créations et d’Intuitions phénoménales. Elle est capable de se dire « Je suis ». La marche, elle, ne produit rien d’autre que la marche.. (de la course peut-être et du saut, mais c’est même acabit.) Mes jambes, mes pieds ne se verront jamais courir. Et c’est dommage vu le prix que je viens d’investir dans mes Nike.

Ce sont des émergences incomparables il me semble.
Jean-Francois a écrit :
Vous remarquerez au passage qu’en aucun cas je n’ai défini ce qu’est la conscience.

C'est même un gros problème parce que cela vous conduit à amalgamer toute sorte de notions dans votre discours (vie, notion de bien et de mal, etc.) et a ne pas repenser votre manière de présupposer que la conscience est une "chose". De plus, vous n'ancrez pas votre discours dans la réalité, il demeure "philosophico-philosophique". À mon avis, cela affaiblit votre réflexion.
Non. Pourquoi est-ce un problème. Je m’efforce de prendre des exemples concrets afin de poursuivre mon approche discursive. Je pars de ce je connais : moi-même, les autres, l’animal (source de bien des confusions, amalgames et autres anthropomorphismes enfantins…) J’ai pris le libre arbitre ou bien encore la notion de bien et de mal. Mais ces exemples n’étaient peut-être pas judicieux.

Une remarque cependant : le libre arbitre est limité, absolument évident. Merci de le rappeler, si besoin était. Est-ce pour autant qu’il n’existe pas ?
Nous sommes mus plus qu’agissant, la plupart du temps. Sommes-nous que cela : des êtres mus par la contingence des circonstances et de la matière ? C’est cela que je questionne au fond.
Il est souhaitable de s’extraire de nos conditionnements psychologiques communs dans cette question. Il y a des limites à nos conditionnements. L’Homme est capable de dépassement de soi. C’est cela qui m’intéresse. Parvenir à cela, c’est devenir créateur de notre existence, ne serait-ce que par intervalle. Là il y a une brèche.

A L’INSTAR DE COLOMB, SI JE DEFINIS AU PREALABLE CE QU’EST LA CONSCIENCE, JE M’INTERDIS DU MEME COUP TOUTE AVANCEE DANS L’INCONNU. JE LIMITE MON CHAMP DE REFLEXION. JE N’AI PLUS A CHERCHER PUISQUE J’AI DEJA TROUVE. J’ASSIMILE L’INCONNU AU CONNU. PEUT-ON FAIRE AUTREMENT ? C’est un problème bien réel et pas seulement philosophico-philosophique.

De plus émettre une hypothèse n’est pas arrêter une opinion. Après on peut discuter des prolégomènes…
Jean-Francois a écrit : C'est particulièrement évident dans votre réponse à ma question sur comment la conscience s'incarnerait: "[e]lle n’a, à mes yeux, pas à trouver le moyen de quoi que ce soit. Elle est. Point. S’évertuer à lui prêter des intentions est totalement vain". Que dois-je comprendre de cette répartie (lyrique)?
Je voulais dire qu’elle serait plus une sorte d’état sans volition à proprement parler. Point d’intention possible, à mon sens. Mais je vous ai pris au pied de la lettre. Ma façon de m’exprimer était abrupte. Ne le faites-vous pas vous-même d’ailleurs ? Bref, si elle était dotée d’intention, alors il s’agirait de « quelqu’un » ou d’une prédisposition définie, comme un instinct par exemple. Vous avez quelque chose contre un peu de lyrisme (qui n’est que du domaine de la forme, pas du fond)? Si je parle avec un accent italien, est-ce que cela enlève de la pertinence à ce que je dis ?
Jean-Francois a écrit : Que, selon vous, le phénomène "conscience" n'a pas à être connecté le moindrement au corps?
Je n’ai jamais écrit cela. L’exemple de l’écran et du film ne me semble pas impertinent. Connectée au corps ; elle l’est, de fait. Mais cette connexion est-elle la condition sous-jacente de son existence ?
Jean-Francois a écrit : Que c'est prêter une "intention" à la conscience que de faire remarquer que votre conscience de vous-même est liée à votre corps et la mienne au mien? C'est un peu nier les faits pour privilégier le verbe.
Oui, je pense que sur le moment, j’ai mal compris ce que vous disiez. Je m’en suis expliqué un peu plus haut. J’ai pris votre tournure de phrase pour l’idée que vous exprimiez. Pas bien ça !
Jean-Francois a écrit :
Jean-Francois a écrit :Mais postuler que la matière ne peut générer la conscience ne conduira jamais à la moindre compréhension. Si les scientifiques avait dû postuler que la marche ou la vision sont a-matériel car ce sont des phénomènes et non des choses, on ne connaitrait rien sur la nature organique de la marche ou de la vision
Oui, si [on] se contente de ce postulat. Et d’ailleurs, j’ai envie de demander : pourquoi ?
Parce que faire autrement ne nous apprendra jamais rien.
Non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Ce que je voulais exprimer c’est en quoi le fait de partir d’un postulat déterminé, en l’occurrence celui que j’exprimais enlèverait de l’intérêt à cette étude et donc, nous empêcherait de la mener à bien de façon empirique, dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui. Suis-je plus clair ?
Jean-Francois a écrit : Si on se contente de suppositions et qu'on juge que la conscience est un machin inatteignable (hors de l'espace et du temps), on peut s'illusionner étudier la question mais on ne se questionnera jamais vraiment sur ce qui permet la conscience.
Hors de l’espace et du temps ne veut nécessairement dire inatteignable. Ce n’est pas de la « science fiction ». La conscience s’exprime bel et bien dans l’ici et le maintenant. Pourquoi serait-elle résolument hors de portée ? La personne temporelle ne pourrait pas l’atteindre, dans cette hypothèse. Mais ne suis-je que la personne ou bien suis-je autre chose de plus ? Est-il possible d’en envisager la possibilité ? Voyez-vous ce que je veux dire ? Si non, pourquoi ne serait-ce pas possible ?

Hors de l’espace et du temps, ça veut juste dire que je ne peux la localiser en l’état actuel de mes investigations, je ne peux la dater, ni prédire sa durée de vie (si durée il y a) et cependant, elle se manifeste, partout, tout le temps. Pourquoi ne serait-il pas possible d’aller plus avant, en opérant des rapprochements avec ce que nous savons déjà et ce que nous observons du comportement humain ?

S’agissant d’une approche discursive, j’avais suggéré une approche en creux. C'est-à-dire définir ce qu’elle ne peut pas être à la lueur de l’observation des Hommes (pour faire simple). Peut-être cela nous mettrait-il dans une disposition d’esprit radicalement différente de ce que connaisse la plupart des scientifiques qui nous permettrait plus de BONDS INTUITIFS dans la RECHERCHE.

Petite digression :
nous éprouvons les mêmes difficultés à définir de qu’est l’amour ou bien l’intelligence. Pour autant, nous pourrons avancer en éliminant ce qui raisonnablement ne peut pas être l’amour ou l’intelligence. De la même manière, on va graduer ces concepts en disant, ici il y en a un peu. Là il y en a un peu moins. Bon. très bien. Est-ce que pour autant c’est satisfaisant ? On peut s’en contenter. Moi pas. Car s’arrêter à ce stade, c’est rester dans les particularismes. (prétentieux va !)
Jean-Francois a écrit :
Ma vision n’est pas introspective en l’occurrence. Je ne veux surtout pas qu’elle le soit. Sinon je me perds dans des élucubrations personnelles
Alors je vous signale un de vos propos: "[e]t que chaque fois que ce "je" observe la vie, il entre dans une extrême perplexité". Il indique bien que vous utilisez l'introspection pour vous imaginez ce que pourrait être la conscience.
Oui, c’est ambigu, je le conçois parfaitement. Je me suis mal exprimé. C’est un mot mal approprié. Merci pour votre rigueur. Introspective signifiait dans le contexte où je l’ai écrit : rester dans le champ de mon histoire personnelle, de la sensation j’aime/j’aime pas. C’est une acception couramment admise par glissement de langage. Il est nécessaire de s’extraire de notre histoire personnelle pour tenter de comprendre.

Par ailleurs, est-ce que, pour autant, ma perplexité, ma démarche introspective est à mettre de côté au prétexte qu’elle est interne ? Cette perplexité est suscitée par le recul, le champ que je prends pour observer. Elle est une conséquence mentale. Mais la cause est l’objet de mon interrogation de départ. C’est un point très important pour tenter de comprendre pourquoi je me pose cette question.
Jean-Francois a écrit :
Jean-Francois a écrit :Vous pouvez fournir le détails des calculs ;)
Allez, puisque c’est vous : 50.1%
Encore pour signaler, car je me doute bien que vous n'avez aucun moyen objectif d'estimer cette "probabilité": vous me donnez un résultat chiffré alors que je vous demandais (pour plaisanter) comment vous arriviez à ce résultat.
Oui. Je l’ai vu mais j’ai eu la flegme de rééditer mon post pour corriger… Bah ! Ce n’était qu’un clin d’œil !
Parce que j’ai l’intuition (mot approprié ?) qu’il y a 50.1% de chance que l’origine de la conscience ne soit pas d’origine matérielle et 49.9% de chance qu’elle le soit. La lisière est mince mais je pense qu’elle existe, par intervalle précisément. Cependant, je m’interroge encore.
Bref, je suis passé à côté de la blague. Personne n’est parfait…

Jean-Francois a écrit :
C’est comme de tenter de répondre à cette question : de l’œuf et de la poule, [...]
L'oeuf, forcément, puisque les animaux dont descendent les poules pondaient des œufs. Cela dit, cela ne s'est pas fait en une génération.
Vous l’avez pris au pied de la lettre. A moins que cela ne soit une pirouette amusante ?
Jean-Francois a écrit : Souvent, les gens partent avec des définitions conceptuelles qui, elles, sont loin d'être rigoureuses. Surtout dans le cas de concepts comme la conscience/âme/esprit (ou dieu, dans un autre registre), la définition utilisée impose une forte dose de subjectivité. On tente de s'imaginer ce qui correspond à la définition plutôt que de chercher à vérifier si la définition correspond à ce qui est observable. Lorsque l'on utilise des définitions opérationnelles, on limite la part de subjectif.
Oui. C’est absolument évident et vain.
Dans mon questionnement, je ne donne aucune définition conceptuelle de la conscience puisque je dis que précisément cette réflexion ne peut être menée qu’en creux, en éliminant ce que n’est pas, selon toute logique, la conscience, en prenant appui sur l’expérience humaine, objectivable dans une large mesure. A moins que vous ne discréditiez par avance toute approche discursive, le raisonnement logique ne servant à rien… Pas besoin d’être Saint Thomas pour affirmer qu’un des propres de la conscience humaine est son questionnement intérieur… et que pour se faire, il doit se distancier de lui-même etc… J’en reviens toujours à cela. A partir de là, il me semble possible d’avancer encore…

Il est bien évident que si je pars en expédition, à l’instar de Christophe Colomb, avec la ferme intention de trouver les Indes tout en ne connaissant pas ce que je pourrais rencontrer en chemin, si je ne garde pas présent à l’esprit la réalité de mon ignorance, je prendrais toutes nouvelles terres abordées comme étant ce que je cherche. Amérique = Indes.

Il me semble que je m’efforce, comme vous le suggérez, de partir de définitions opérationnelles sans préjuger des conclusions qui pourraient s’imposer à moi.
Jean-Francois a écrit : En posant la question de cette manière vous niez à l'avance toute réponse: si c'est irréfutable, il est impossible de l'infirmer. Mais, cette hypothèse n'est pas irréfutable. Par exemple, on pourrait démontrer (i.e, faire plus que spéculer) que la conscience est présente même lorsqu'il n'y a pas de support matériel. Je ne dis pas que ce serait facile mais la possibilité existe et repose sur quelque chose de connu (une manifestation de conscience).
Je ne nie rien du tout. Vous m’avez mal compris. Je ne prétends pas que c’est irréfutable puisque c’est cette affirmation rationaliste même que je mets en questionne (sans pour autant affirmer le contraire). Ne me prêtez cette définition.
Jean-Francois a écrit : Comment on réfute ça? Comment on réfute l'inconnu?
Oui. Il ne s’agit pas de le réfuter. Juste de le questionner pour voir ce qui pourrait en sortir éventuellement. Pourquoi serait-ce impossible ?
Jean-Francois a écrit : Sinon: si la conscience est une capacité à se poser des questions existentielles/métaphysiques comme vous la définissez*, je suis d'accord que seul l'humain a des chances de se qualifier comme être conscient. Si c'est simplement une capacité à prendre du recul et à envisager ses propres actes ou sensations comme étant les siens, votre chien à probablement cette forme de conscience.
S’agissant du chien, il est aisé de démontrer que ce que vous supposez est faux. Je vous renvoie vers ce modeste développement :
post283851.html#p283851
Je suis parti d’observations vérifiables. La forme de conscience du chien est sans rapport avec la notre. Il n’a aucun recul. Il vie sa « chiennitude », bien obligé qu’il est de s’en contenter…

Voilà. Il faut que j’en finisse avec ce post interminable. Désolé encore une fois pour la longueur.
Peut-être ne souhaitez-vous pas poursuivre. Vous n’avez, sans aucun doute, pas que ça à faire. Je le comprendrais.

Cordialement, Jean-Alain
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Re: De la "nature" la Conscience...

#90

Message par davidsonstreet » 12 déc. 2011, 20:05

Salut Denis,
Tu dis :
« Aujourd'hui, il y a des francophones. Il y a 5000 ans, il n'y en avait pas. Donc il y en a eu un premier. Appelons-le X. Ce que je prétends, c'est que X a satisfait de justesse la définition de francophone et que ses parents l'ont ratée de justesse. Sommes-nous d'accord là-dessus? (sur le "de justesse") »
J’avais l’impression d’avoir répondu, mais je recommence pour toi.
Dans un sens, on est d’accord. Mais le « de justesse » peut parfois désigner des choses qui n’appartiennent pas au même monde, même si elles sont proches. Je ne suis pas biologiste, mais je pense qu’on peut dire ça de la séquence d’ADN qui sépare le chimpanzé de l’humain.
Je ne trace pas de ligne. La force physique étant une variable continue, je la traite en variable continue. [...] Bien sûr, il y a des cas où il est nécessaire de trancher. Par exemple, quand on accorde le droit de vote à 18 ans
Moi je distingue entre une ligne tracée arbitrairement et une capacité minimale dont on a besoin pour accomplir certaines choses. L’âge minimal pour le droit de vote est une limite tracée arbitrairement; lles attributs physiques minimums permettant au cerveau de concevoir sa propre mort ne sont pas fixés arbitrairement . Si tu ne les as pas, tu ne peux pas le faire… Même si tu ne les as pas « de justesse » (comme dans le cas d’un humain souffrant de certaines malformations cérébrales ou de certains retards cognitifs) Final bâton.
« Je préfère me débarrasser des faux enchantements pour pouvoir m’émerveiller des vrais miracles. » - Pierre Bourdieu

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Re: De la "nature" la Conscience...

#91

Message par davidsonstreet » 12 déc. 2011, 20:12

Salut Invité,

tu dis :
Le premier bébé "existe" parce qu'on peut définir précisément ce qu'est un bébé qui nait.
Dans notre discussion, l’aptitude dont il est question est également clairement définie : concevoir sa propre mort.
Dans ton exemple, ce qui pose problème pour identifier le "premier" de l'année, c'est pas la définition ce ce qu'est un bébé qui nait, mais la difficulté à "enregistrer" et faire la compilation des bébés qui naissent.
C’est exactement la même chose concernant la conscience humaine. Ce qui pose problème n’est pas la définition de la capacité en soi, mais la façon de déterminer ce qu’il faut pour l’exercer. Pour l’instant, la neurologie ne nous permet pas de répondre à cette question, mais cela ne veut pas dire qu’elle ne le pourra jamais.
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Re: De la "nature" la Conscience...

#92

Message par davidsonstreet » 12 déc. 2011, 20:19

Salut Denis, tu dis :
Autrement dit : parmi ces 5 intervalles temporels (disjoints), il doit bien y en avoir un qui selon toi a plus de chances que les autres (i.e. une probabilité > 1/5) de contenir ton instant T.
Penses-tu que la neurologie est assez avancée pour répondre à la question de savoir combien il faut de neuronnes pour réussir à concevoir sa propre mort et celles des autres? Si oui, elle doit avoir la réponse. Sinon, cette question est amusante, mais inutile.
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#93

Message par davidsonstreet » 12 déc. 2011, 20:21

Salut Denis (c'est encore moi)

tu dis :
Et cet éléphant ? Encore zéro créativité ?
Zéro.
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Re: De la "nature" la Conscience...

#94

Message par Denis » 12 déc. 2011, 20:53


Salut davidsonstreet,

À Invité, tu dis:
Dans notre discussion, l’aptitude dont il est question est également clairement définie : concevoir sa propre mort.
C'est moins clairement défini que tu le penses.

"Concevoir sa propre mort", c'est comme "avoir faim". Il y a tout un continuum d'intensités différentes, allant de "zéro" à "max", en passant par 0.0000001 et 0.01 .

C'est comme une lampe contrôlée par un "dimmer" plutôt que par un commutateur "on/off".

Si tu penses que la première fois où tu as fugacement entrevu l'idée floue de ta propre mort (i.e. atteint le niveau 0.01), tu l'as conçue aussi clairement qu'aujourd'hui, penses-y encore.

:) Denis
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Quand la créativité a-t-elle "pop-corné" de "off" à "on" ?

#95

Message par Denis » 12 déc. 2011, 21:20


Salut davidsonstreet,

Tu dis:
Denis a écrit :Et cet éléphant ? Encore zéro créativité ?
Zéro.
Est-ce zéro aussi pour la plupart de ces mammifères-là?

Image

Tiens, je ramène ma question d'ici (que tu n'aimes pas) sur les 5 intervalles :

Parmi ces 5 intervalles temporels (disjoints), il doit bien y en avoir un qui, selon toi, a plus de chances que les autres (i.e. une probabilité > 1/5) de contenir ton instant T où la créativité (qui serait zéro pour l'éléphant) a pop-corné de "off" à "on" ?

Quel est-il, selon toi, cet intervalle de probabilité maximale?

Pour moi, c'est le premier de ces intervalle puisque je considère que, côté créativité, le poisson est déjà au niveau 0.000001 .

Prière de ne pas me répondre que tu ne le sais pas. Je ne te demande pas ce que tu sais, je te demande ce que tu penses, ce qui te paraît le plus probable. Après tout, un modèle du monde, c'est beaucoup plus l'ensemble de ce que l'on pense que l'ensemble de ce que l'on sait.

Et discuter, c'est se dire mutuellement ce que l'on pense, pas le cacher.

Non?

:) Denis
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Re: De la "nature" la Conscience...

#96

Message par Invité » 12 déc. 2011, 21:24

davidsonstreet a écrit :Salut Invité,

tu dis :
Le premier bébé "existe" parce qu'on peut définir précisément ce qu'est un bébé qui nait.
Dans notre discussion, l’aptitude dont il est question est également clairement définie : concevoir sa propre mort.
Salut DS.

Clairement définie ? Le thème dont tu me parles maintenant, tu l'as abordé avec Denis, pas avec moi.

Ça fait quelques messages que j'explique que la conscience est un terme vague un peu comme le mot langage. C'est mal défini particulièrement dans sa périphérie, Avoir la capacité de concevoir sa propre mort, c'est déjà beaucoup plus avancé qu'une conscience qui se développe progressivement à partir de rien.

La conscience existe bien avant qu'on acquière la capacité de concevoir sa mort. Un chien a une forme de conscience, même s'il ne peut probablement pas envisager d'avance le moment de sa mort.
davidsonstreet a écrit :
Dans ton exemple, ce qui pose problème pour identifier le "premier" de l'année, c'est pas la définition ce ce qu'est un bébé qui nait, mais la difficulté à "enregistrer" et faire la compilation des bébés qui naissent.
C’est exactement la même chose concernant la conscience humaine. Ce qui pose problème n’est pas la définition de la capacité en soi, mais la façon de déterminer ce qu’il faut pour l’exercer. Pour l’instant, la neurologie ne nous permet pas de répondre à cette question, mais cela ne veut pas dire qu’elle ne le pourra jamais.
On diverge sur ce point, ce qui pose problème c'est de définir précisément ce qu'on entend par conscience. Et c'est encore plus problématique d'essayer de fixer le moment précis de l'apparition de quelque chose dont on a de la difficulté a même définir précisément ce dont il s'agit.

I.
Dernière modification par Invité le 12 déc. 2011, 21:58, modifié 1 fois.
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Re: De la "nature" la Conscience...

#97

Message par davidsonstreet » 12 déc. 2011, 21:58

invité a écrit :Clairement définie ? Le thème dont tu parles maintenant, tu l'as abordé avec Denis pas avec moi.
Pour moi ça fait partie de la même discussion

Tu as parlé de l'émergence pour expliquer le phénomène de manière matérialiste (et j'ai adhéré à ton point de vue).

J'ai soulevé de la question entre les humains et les animaux,

tu as répondu ça :
My 2 cents. Les animaux sont conscient à des degrés divers, mais ce qui distingue l'homme c'est que son intelligence est suffisamment développée pour qu'il puisse réfléchir sur sa conscience.

Il y a gradation dans le conscience entre l'animal et l'humain, mais un saut quantique entre les deux pour ce qui est de "percevoir" ou "réfléchir sur" sa conscience.
Quant à Denis, il a écrit :
Par exemple, lors du développement mental d'un bébé devenant peu à peu adulte, je considère que sa danse subjective des idées atteint (grosso modo) le niveau du chat vers l'âge de 6~8 mois, et celui du chimpanzé vers 2~3 ans. Avant ça, il avait dépassé les niveaux "morue" et "grenouille" quand il était embryon et foetus
Je précise que je ne nie pas que les animaux ont une conscience, mais je dis que seuls les humains ont la possibilité de concevoir leur propre mort (ou de réfléchir sur leur conscience, ce qui revient au même à mon avis).
Invité a écrit :La conscience existe bien avant qu'on acquière la capacité de concevoir sa mort.
Je ne le nie pas. Mais comme tu le dis toi-même, ce n’est pas possible pour un chien… Pourquoi? Je dirais : manque de Neurones/connexions neuronales, mais comment savoir?
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Re: De la "nature" la Conscience...

#98

Message par davidsonstreet » 12 déc. 2011, 22:06

invité a écrit :On diverge sur ce point, ce qui pose problème c'est de définir précisément ce qu'on entend par conscience. Et c'est encore plus problématique d'essayer de fixer le moment précis de l'apparition de quelque chose dont on a de la difficulté a même définir précisément de dont il s'agit.
Je ne vois pas où est le problème. Dans notre discussion, la question porte sur la manière dont la conscience des humains a émergé. Comme tu l’as dit toi-même, la différence entre un chien et un humain, c’est la capacité de l’humain à réfléchir sur sa propre conscience.

Donc, dans notre discussion, ce qu’on entend par conscience, c’est la capacité de l’humain à réfléchir sur sa propre conscience et ce qu'on cherche, c'est le moment de l'apparition de cette capacité chez l'humain.
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Re: De la "nature" la Conscience...

#99

Message par davidsonstreet » 12 déc. 2011, 22:07

Salut Denis,
C'est comme une lampe contrôlée par un "dimmer" plutôt que par un commutateur "on/off"
Tout « dimmer » a une position «on/off». Si tu ne l'as pas encore remarqué, va faire un tour à la quincaillerie. ;)
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Re: De la "nature" la Conscience...

#100

Message par davidsonstreet » 12 déc. 2011, 22:24

Denis a écrit :Est-ce zéro aussi pour la plupart de ces mammifères-là?
Oui. Sans vouloir te vexer, je pense que tu es victime d’une entourloupe sur ce coup là.
denis a écrit :Prière de ne pas me répondre que tu ne le sais pas. Je ne te demande pas ce que tu sais, je te demande ce que tu penses, ce qui te paraît le plus probable. Après tout, un modèle du monde, c'est beaucoup plus l'ensemble de ce que l'on pense que l'ensemble de ce que l'on sait.
Est-ce que quelqu'un a usurpé ton compte? Je te lis souvent et il me semble que tu es pas mal plus rigoureux que ça normalement.

Pour l'instant je ne le sais pas. Je vais me renseigner et une fois que je me serai fait une opinion, je te répondrai. Pour l'instant, je te demande :
qu'en disent les neurologues?
Denis a écrit :Et discuter, c'est se dire mutuellement ce que l'on pense, pas le cacher
Discuter c'est aussi ne pas présumer que l'autre est de mauvaise foi parce qu'il fait preuve de circonspection, tout en limitant l'utilisation d'effets de rhétorique bidons :)
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