Salut lefauve,
Tu dis :
Le Problème dans ton argumentaire est que aucun des deux n'as de bulldozer à présenter.
Ça, ça dépend du sujet en question.
Si un des deux est fermement convaincu de son option (disons,
près de (a) ou de (k)), il doit bien "penser avoir un bulldozer" ou, au moins, un gros tracteur. Sinon, pourquoi serait-il si convaincu?
J'admets que si personne n'est fortement polarisé et que leurs deux opinions se promènent entre (d) et (h), tu as raison : personne n'a de bulldozer à présenter.
lefauve a écrit :Dans ton argumentaire tu affirmes que le fardeau est déterminé en fonction inverse de la ferveur en sont idée.
Non. En fonction directe du degré de conviction. Pas en fonction inverse. M'as-tu compris de travers? Aussi, j'ai dit que c'est
surtout le plus convaincu qui avait à dire ce qui le rend si convaincu. Je n'ai jamais dit qu'il était
le seul à devoir se fatiguer. L'autre aussi doit raisonner. Sinon, on n'ira nulle part.
lefauve a écrit :Si je met en pratique tes arguments, je n'ai qu'a laisser allez mon imagination, affirmer toute les idées farfelues qui me passe par la tête tout en y croyant plus ou moins et ceux qui vont être convaincus que ce que j'affirme n'existe pas vont devoir le démontrer ce que je doute qu'ils réussissent.
Bien sûr que si tu joues délibérément au fou, ton vis-à-vis va probablement se lasser et renoncer à te raisonner. Ou s'énerver.
Toi, serais-tu capable de discuter longtemps avec un évaporé (épouvantablement de mauvaise foi) qui appliquerait ta vilaine stratégie de débat? Moi pas. Jouer au plus fou, je m'en lasse vite. Je le laisserai se détordre les idées folles en solo.
lefauve a écrit :De plus ton argument pose un problème pratique: Comment mesure ton l'intensité d'un croyance pour déterminé à qui va le fardeau de la preuve.
La meilleure façon de mesurer ça, c'est que chacun la déclare, son intensité de conviction. S'il a du mal à quantifier son taux de conviction, il peut répondre sur
cette échelle purement qualitative. On traduira après.
Le fardeau de la preuve ira
surtout à celui qui s'est
lui-même déclaré le plus convaincu. Évidemment, ça suppose que tout le monde est de bonne foi.
Je tiens au "surtout" car mon critère n'est pas unique, et le tien non plus.
Aussi, faudrait s'entendre sur ce que signifie
"démontrer". Pour moi, c'est
"démontrer hors de tout doute raisonnable", pas
"démontrer hors de tout doute déraisonnable". Il y a aussi une grosse peau-de- banane sous roche, dans le continuum entre ces deux cas.
Il y a une autre grosse peau-de-banane dans l'expression
"ne pas croire à X" qui veut parfois dire
"être d'avis que X est faux" et parfois
"ne pas être certain que X est vrai". En pratique, ça joue même flouement dans le continuum qu'il y a entre ces deux cas de figure.
Si chacun dit clairement à quel point il est convaincu de ce qu'il dit, et de ce que l'autre dit, on évite plusieurs de ces peaux-de-banane.
C'est pas rien.
En passant, tu ne m'as pas dit si tu as des convictions~certitudes qui ne s'appuient sur absolument rien? En as-tu?
Tu cites :
"Le doute, faute de preuve"
Moi aussi, je l'aime beaucoup, cette perle.
Je l'interprète comme signifiant
"Le doute raisonnable, faute de preuve raisonnable". Si tu penses que ça signifie
"Le doute absolu, faute de preuve absolue", on aura probablement du mal à se comprendre.

Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.