greem a écrit :Ah... je serais heureux de savoir comment vous savez tout ça ?
J'essaie de vous retrouver l'étude de la sociologue qui avait étudié les évolutions de la société en matière de représentation de la filiation.
En attendant, je mets ce que je dis sur ce sujet sous le sceau de l'opinion subjective.
Un nom, ça sert surtout à identifier, et si je ne m'abuse, il était courant autrefois de donner le prénom d'un de ses parents à son fils; aujourd'hui c'est moins fréquent, est-ce pour autant que les enfants se sentent moins proche de leus grands parents ? Non. Alors pourquoi ce serait différent pour ce qui concerne le nom ?
Je ne parle pas de transmettre un nom, je parlais de l'idée de Denis de donner des noms différents aux enfants dans une même fratrie. Avec l'évolution des familles, la notion de filiation biologique n'est plus aussi structurante et la notion de fratrie devient complexe et le fait de ne plus partager un même nom au sein d'une même fratrie change les rapports, car le nom peut signifier justement l'ascendance, qui devient complexe.
C'est un inconvénient pour la structuration des rapports entre personne dans des familles aussi complexe que celle qui peuvent naitre des remariage ou des adoptions.
Quand les gens s'unissent sous une même bannière, c'est parce qu'ils partagent une même idéologie.
Mais je n'ai pas parler ça. Je parle de la construction des rapports au sein d'une famille qui se fait encore sur la filiation et la fratrie alors même que les familles deviennent complexe et un cadre moins fixe. Qui parle de s'unir ou de bannière?
Pardalis a écrit :Je crois que c'est révélateur de reléguer le problème à l'autre génération
Ils ne relèguent pas, ils créent potentiellement un problème pour la vie présente de l'enfant qui va devoir porter les deux noms. Eux même n'avait pas de problème, puisqu'ils n'en avaient qu'un (en considérant que c'est un problème).
Non, le prénom extravagant reste avec l'individu, il meurt avec lui, tandis que le nom de famille est supposé être hérité, il passe d'une génération à l'autre.
Oui, mais le "problème" se crée pour l'individu seulement et il le règlera lui même à la génération d'après, donc les conséquences sont du même genre: un problème qui peut se poser pour une personne pour sa vie à lui.
Ni les parents, ni les enfants de la personne au nom composer n'auront le problème elle même, sauf s'il y a création d'un autre nom composé par la suite, mais dans ce cas, les règles qui ont présidée à la création de ce nouveau nom composé peuvent très bien devenir une norme dans la famille et faire disparaître le problème.
Dans les deux cas, le choix des parents a une répercussion sur l'enfant et lui seul, puisque s'il refait un prénom composé par la suite, il sera responsable de ça à son tour, il ne transmettra pas le problème puisqu'il ne transmettra de toute façon pas le nom.
Je n'ai aucunement parlé de retirer les droits de personne.
Je n'ai pas dit que vous l'aviez dit, je joue la surenchère pour pousser la réflexion plus loin dans ce qu'elle a de ridicule. D'une certaine façon, vous parlez quand même de l'irresponsabilité des parents (qu'il faudra démontrer) et du fait que ça aurait une incidence sur la personnalité de l'enfant. Mais finalement, ça n'est pas beaucoup plus irresponsable que le choix du prénom extravagant et pourtant les gens avec un prénom extravagant n'hérite pas de leur parent de trait lié à ce choix de prénom (ou alors faudrait prouver aussi le lien).
Moi je trouve que favoriser les émotions est une forme de molesse. On est des sceptiques, on ne peut pas décider de la réalité selon ce qu'on aime ou on n'aime pas.
Ba oui, mais ça c'est la vôtre d'idéologie. Et justement, la majorité semble plutôt être au choix affectif du nom et c'est vous qui trouvez que c'est mou sans le prouver. C'est pas du scepticisme à ce niveau là.
D'autant que vous n'appliquez pas ici un détachement propice à l'objectivité puisque vous sortez de la stricte position de l'observateur sceptique pour entrer dans la peau du censeur des moeurs en jugeant que c'est de la mollesse (ce qui est un jugement de valeur, donc fatalement lié à l'émotionnel et à l'idéologie personnelle)
Ceux qui gardent leur nom sont simplement conscients de la réalité des modes de transmission des noms de famille, que c'est plus pratique d'en avoir un seul.
Ou alors ils ne se sont jamais poser la question parce qu'ils sont conditionnés à ne pas s'en poser et dans ce cas, ça n'est plus de la mollesse, mais de la paresse intellectuelle.
Bon, je suis protestant à c'theure...
Je n'en sais rien, je m'amusais simplement du fait que beaucoup de vos propos (libéraux sur l'économie, plutôt conservateur sur les questions plus politique ou de moeurs) sont finalement proche des principes du conservatismes protestants qui reposait sur des raisons religieuses, alors même que vous avez l'air de vous définir sceptique, voir athée.
Mais c'est juste une remarque pour de rire, histoire de dire qu'on a beau être tous sceptique ici, finalement on est tributaire d'un certain nombre d'idéaux qui ne repose pas forcement sur des bases scpetiques.
Votre vision de la société, ce que vous en avez laissé voir sur le forum (je ne vous évalue que d'après ça, donc c'est peut-être très faux, mais on est ce qu'on écrit sur un forum), est finalement proche du protestantisme conservateur, la religiosité en moins comme justification des raisons de pensée que la société devrait être d'une certaine façon.
Si ça peut détendre l’atmosphère, je dirais que ma propre vision de la société est probablement tout aussi marqué de référence religieuse ou de croyances diverses réutilisée sans le savoir.
Edit pour Greem:
Je tire ce que je dis d'une interview sur France culture de Florence Weber sur son ouvrage "le sang, le nom, le quotidien", où justement elle expliquait les liens symboliques entre membre d'une famille et les liens qui unissent à la fois les gens d'un même quotidien et les éléments de famille plus éloignés.
Je tire aussi ça de ce que j'ai pu lire et écouter des travaux d'Irène Thierry sur la filiation et les différentes formes qu'elle prend dans les populations occidentales où le mariage et la cellule familiale formée d'un père, d'une mère et des enfants n'a plus le monopole.
Bêtement, j'ai pris les deux pour une seule et même sociologue...
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)