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par Brève de comptoir » 14 juil. 2012, 09:19
Il me semble que jusqu'à l'université, ce sont les filles qui sont plus nombreuses et mieux notées. Ce n'est (ou serait) donc pas un problème de volonté de faire de la science. Le problème est plus globale, probablement culturel et social. Les carrières scientifiques comme les carrières en entreprise ont été créé par et pour des hommes. Ce n'est pas tant une question de sexisme je pense (même si on ne peut pas nier que les préjugés jouent un rôle) qu'une question tout simplement de l'ordre du possible. Les femmes sont plus nombreuses et mieux notées mais ensuite, elles sont en majorité moins carriériste parce qu'elles mettent pour la plupart d'entre elles leur carrière en second plan quand elles ne les abandonnent pas tout simplement. Quand on sort volontairement ou à cause des circonstances du parcours classique, linéaire d'une carrière, il est très dur d'y revenir. Le plus souvent quand on essaye, on est dévalorisé par le simple fait qu'abandonner ses études ou sa carrière pour des choses "aussi futiles" qu'un enfant, suivre un compagnon, etc. C'est à ces préjugés que l'UE ferait mieux de s'attaquer, et à la mise en place d'un système permettant des carrières plus atypiques.
Après, je ne vois pas non plus pourquoi ce serait un problème qu'il y ait moins de femmes. Le problème, c'est surtout si des femmes se plaignent de ségrégation et de difficultés. Tout doit être fait pour faciliter ces carrières atypiques, mais si c'est qu'une question purement sexiste de principe, je trouve ça stupide. Chacun est libre de faire ce qu'il (elle) veut. Même si parfois les choix sont imposés par la vie, le risque pourrait de créer un a priori contraire : celui de regarder d'un mauvais œil les femmes qui ont choisi, ou ont été poussé sans pour autant s'en plaindre, d'arrêter leur carrière. Une carrière, c'est souvent très dur et on est obligé de se consacrer à ça... oui c'est un truc de mec. Si on veut voir plus de femme, il faut leur facilité l'accès à des carrières adaptées, pas faire en sorte qu'elles entrent forcément dans le cycle vicieux des carrières dures. C'est une compétition souvent, je ne crois pas que ce soit si néfaste que ça que les femmes s'y détournent forcément... La question est de le faciliter pour celles qui souhaitent faire carrière (donc mettre la carrière au premier plan), ça va pas plus loin.
Cette campagne est juste le reflet de l'indécision politique et de l'action démagogique. Un technocrate, un service, des députés, ou je ne sais quoi, décide que c'est important de faire une campagne de pub pour inciter les femmes à poursuivre leur carrière (dit comme ça comment ne pas être pour). Puis il faut bien écrire et réaliser ce spot, donc on passe une commande, la personne qui est chargée de le faire ne comprend pas les enjeux mais il s'en moque parce qu'il est payé pour, personne vérifie, le machin ressemble en bout de chaine à un gros truc vulgaire qui met précisément en scène ce qui est dénoncé dans l'idée initiale, et au finale, on décide de diffuser le spot parce qu'on l'a financé et sans doute parce que finalement personne n'a le pouvoir de décision de ne pas le diffuser : voté, financé, et hop, plus personne ne peut arrêter la machine. Bel exemple du n'importe quoi politique. Et le pire, c'est que les gens qui l'ont décidé affirmeront jusqu'au bout, pour assumer, que c'est une bonne chose. L'idée ce n'est pas le produit final et ce qu'il dit, l'idée c'est de pouvoir dire qu'on a voté et financé une campagne pleine de bonnes intentions... Responsabilité diluée, bonne conscience partagée.