davidsonstreet a écrit : ... j'aurais tendance à penser comme Sélénite. À savoir que la zozotterie n'est pas l'apanage des femmes et que'elle est en fait plutôt bien partagée.
Je répondais à Ubu qui lançait une hypothèse pour expliquer pourquoi il y avait plus de sceptiques de sexe masculin. Je lui soulignais que d'autres facteurs que celui qu'elle soulevait jouent probablement un rôle. À mon avis, il y a donc plusieurs facteurs en jeu. L'un d'eux, bien documenté, est que le niveau de crédulité des femmes est plus élevé que celui des hommes. Mais ce n'est pas le seul facteur.
Évidement, chaque fois que l'on parle sur ce forum de différences hommes femmes qui ne semblent pas avantager les femmes, il y a toujours un ou une «féministe de service» pour venir jouer de la trompette en traitant ses interlocuteurs de misogynes ou en interprétant un air de violon sur les pauvres femmes opprimées qui manquaient d'instruction ET PATATI ET PATATA. Ça me fait bien rire parce que, justement, au Québec, depuis le régime français, les femmes ont a presque toutes les époques été statistiquement plus instruites que les hommes …
Bien sûr, je ne crois pas un seul instant que les femmes sont porteuses d'une tare qui les disposerait génétiquement à être plus connes ou plus naïves que les hommes. J'observe, par contre, qu'elles sont effectivement plus consommatrices de croyances zozotes et bien moins sujettes au scepticisme militant.
Cette différence homme femme change proportionnellement en fonction des croyances considérées et se renverse même pour certaines croyances. Par exemple, plus d'hommes croient dans l'existence des extraterrestres et plus d'hommes consultent des chiropraticiens. Mais, globalement, lorsque la liste des croyances d'un sondage est assez étendue, les femmes finissent toujours par l'emporter.
Par ailleurs, contrairement à l'hypothèse «four tout», l'instruction n'a pas exactement l'effet espéré. Il a même un effet paradoxal. Par exemple, le sondage de l'Office des Professions du Québec sur les consommateurs de médecines zozotes montre que l'instruction augmente la consommation de service en médecines douces au moins jusqu'au premier cycle universitaire. Des sondages semblables aux USA et en France avaient montré le même phénomène.
Un sociologue (dont je ne retrouve plus le texte) a proposé une explication intéressante à ce sujet. L'instruction a un effet paradoxal parce que, dans un premier temps, elle augmente l'habitude de la lecture de magazines chez les consommateurs et que c'est l'exposition aux magazines qui augmente la probabilité de croire dans ces zozoteries. Comme, circonstanciellement, les femmes consultent déjà plus les magazines que les hommes dans nos sociétés, ce serait cette habitude qui expliquerait la différence homme femme et la raison pour laquelle le paradoxe de l'instruction est plus apparent chez les femmes.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell