Notre santé de Nordiques : la vitamine D. 22 février 2012.
http://www.radio-canada.ca/emissions/la ... que=203493
Entrevue avec Jean-Yves Dionne, pharmacien spécialiste des produits naturels, conférencier et collaborateurs depuis 2009 environ à l’émission, et le Dr Luc Bessette, par Dominique Poirier à Radio Canada à l’émission L’après-midi porte conseil. Dr Luc Bessette a une longue expérience d’urgentologue
Dr Bessette :
« il y a 10 ans la vitamine D c’était juste bon pour le calcium, maintenant on s’aperçoit qu’il y a un autre mécanisme d’action physiologique de la vitamine D, au niveau cellulaire, et c’est là qu’elle va agir à la fois comme antibiotique naturel, c'est-à-dire provoquer la sécrétion d’un antibiotique naturel au niveau du noyau et qui plus est modifier l’immunité et c’est cet aspect de modification de l’immunité qui amène beaucoup de protection ».
Jean-Yves Dionne :
« le cancer de la peau est associé à une surdose c'est-à-dire à une brûlure de la peau. Il n’est pas associé à un usage modéré et régulier d’une petite quantité. Il y a une unité bien importante qui varie et qui va aller corroborer ce que dr Bessette vient de dire, c’est la l’unité minimale d’erythème, beau grand mot qui veut dire «le temps que ça prend pour rougir ». alors un blond blanc albinos scandinave il va dehors 3 secondes et quart et pouf il est rouge c’est trop tard. Le noir foncé congolais couleur d’eben lui va rester toute la journée puis ça change rien, il a été bâti génétiquement pour vivre à l’équateur. Nous on a été bâti pour vivre un peu plus au nord, on a plus de capacités d’aller chercher ça, c’est l’unité de temps qui varie d’une personne à l’autre, c’est le temps dont j’ai besoin pour faire de la vitamine D l’été.
Dr bessette, à la question de Dominique Poirier au sujet de la crainte du cancer auprès du public :
« moi je pense que si on choisit de ne pas s’exposer au soleil parce qu’on a peur du cancer de la peau, on devrait au moins faire mesurer son taux sanguin et de prendre des suppléments de vitamine D pour s’amener à des taux qui sont raisonnables. »
Dr Bessette :
« je vous dirais qu’avec une compréhension récente qu’on a, une mesure de santé publique qui ne coûterait pas cher et qui aurait un impact extrêmement important sur la santé des populations, prévention des rhumes et des infections virales en hiver, prévention de la sclérose en plaques, prévention effectivement de la dépression saisonnière, prévention de l’hypertension et des maladies cardiaques, du diabète, et aussi d’à peu près une quizaine de cancers, c’est la vitamine D. Le grand malheur de la vitamine D, c’est que ça ne coûte pas cher, et finalement ça intéresse à peu près personne au niveau médical ou pharmaceutique »
Dominique Poirier : « donc ça ne vaut pas la peine d’investir dans ça? »
Dr Bessette : « écoutez, prendre 5000 unité de vitamine D ça coûte à peu près 25 sous »é
Jean-Yves Dionne : « à partir de l’équinoxe, septembre, il n’y a plus d’ultraviolet B. nous les nordiques on n’a pas accès à cette source naturelle, et dans votre assiette, bonne chance pour en trouver. Il y en a dans certains poissons, le saumon par exemple… c’est très dur d’atteindre une dose qu’il y a de l’allure l’hiver. Donc, en terme de santé publique, tous les nordiques devraient prendre une dose de vitamine D conséquente, donc une bonne dose, on parle de 2000, 3000, 4000, 5000, ça dépend de votre poids »
Dr Bessette : « en médecine si on veut savoir si quelque chose est normal, on prend 100 personnes, les 90 du centre sont normales, les 5 plus basses et les 5 plus hautes sont anormales, mais on avait fait ça chez les populations nordiques, pas chez les populations qui étaient exposées au soleil. Donc je vous dirais qu’il y a un grand déficit de compréhension encore à ce niveau là chez les pharmaciens chez les médecins, je reçois régulièrement des requêtes de pharmaciens, « oui mais docteur vous avez pas peur d’intoxiquer votre patient avec 2000 ou 3000 unités par jour », ce à quoi je leur répond, vous savez, si on s’expose à peu près une heure au soleil à l’équateur c’est 10 000 unités que l’on va faire »
Dominique lui coupe la parole « pendant combien de temps d’exposition? »
Jean-Yves Dionne qui enchaîne : « je reviens à mon unité minimal d’érythème, qui change d’une personne à l’autre, cette petite dose-là, c’est 10 000 unités »
Commentaire personnel sur ce qui vient d’être dit : certaines données suggèrent que ça peut aller jusqu’à 20 000 unités. Voici une référence, parmi d’autres : Michael F. Holick. The Physiology and Treatment of Vitamin D Deficiency : Letters to the editor. Mayo Clin Proc 2004, Vol 79. Disponible à :
http://www.mayoclinicproceedings.com/co ... 7.full.pdf
On peut y lire : « For example, wearing a bathing suit and being exposed to sunlight that would cause a mild pinkness (ie, 1 minimal erythemal dose [MED]) is equivalent to taking between 10,000 and 20,000 IU of vitamin D”
Ça varie d’un texte à l’autre, Jean-Yves Dionne et dr Bessette sont très conservateurs en parlant de 10 000 unités. Selon mes lectures, je serais d’avis que les personnes dont le taux sanguin est très bas vont produire plus que 10 000 unités (parce que leur cellules ont « soif » de vitamine D, alors que ceux dont le taux sanguin est déjà assez élevé vont produire même moins que ce 10 000 UI, ou à tout le moins le corps va détruire la partie non nécessaire.
Jean-Yves Dionne, à la question de Dominique Poirier qui demande quelle quantité de vitamine D il convient de prendre : « il y a deux approches, il y a des gens qui vont chercher une dose générale qui convient à 97.5% de la population. Là les auteurs s’entendent pas, certains parlent de 2000 UI,d’autres qui vont jusqu’à 3800 UI, et il y a certains auteurs qui vont parler d’une dose selon le poids, moi j’aime beaucoup ça parce que ça permet d’individualiser la dose. On parle de 50 à 75 unités par kilos »
Mon commentaire : Selon les recommandations de John Cannell, directeur de la vitamin d council, et de Reinhold Vieth, chercheur médical à l’université de Toronto et spécialiste mondialement reconnu sur la vitamine D, pour que les personnes ne bénéficiant pas d’exposition aux rayons du soleil puissent atteindre les niveaux optimaux de vitamine D dans le sang, mesuré avec le test 25 (OH) D, soit un minimum de 50 ng/ml (125 nmol/), elles doivent prendre en général une supplémentation de 1000 IU de vitamine D3 par jour par 25 livres de poids corporel (90 unités par kilos). Cette recommandation de Jean-Yves Dionne est assez acceptable, mais ne permettrait pas d’atteindre 50 ng/ml auprès des personnes n’ayant pas eu la chance d’êtres sous les rayons uvb depuis plusieurs mois (artificiels ou naturels). Toutefois, sa recommandation permettrait d’atteindre, pour 97.5% des gens,m des niveaux d’au moins 30 ng/ml, qui constitue le minimum selon un consensu mondial d’experts sur la vitamine D. rérérence : Cannell John J., Vieth Reinhold et associés . Cod liver oil, vitamin A Toxicity, Frequent Respiratory Infections, and the Vitamin D Deficiency Epidemic. Annals of Otology, Rhinology And Laryngology, 2008,. 117 (11) : 864-870
Dr Bessette, qui enchaîne tout de suite : « et moi je vais même d’une autre façon, je mesure la vitamine D, je les supplémente et je les amène à la valeur cible qui selon la littérature donne la meilleure protection qui est aux alentours de 130-135 nmol/l (envirion 53 ng/ml). »
La méthode du Dr Bessette avec ses patients est encore plus précise, parce qu’elle permet de s’assurer que tous ses patients ont le même taux sanguin. Mais peu de gens vont avoir la chance d’avoir un tel médecin, qui connait bien la vitamine D.
La science sans la spiritualité est boiteuse, la spiritualité sans la science est aveugle