La Gnose, le Retour

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Tania
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Re: La Gnose, le Retour

#151

Message par Tania » 07 juin 2013, 12:51

dedale a écrit :
Tania a écrit :S'il existe une source au tout c'est que forcément cette source est éternelle et immuable. Si nous avons en nous une infime parcelle de cette source c'est qu'à certaines conditions nous sommes également éternels.
...Dans les sciences donc, le temps et l'espace sont indissociables...

...Secundo, le "tout" n'est pas le fait d'une instantanéité. Il n'y a jamais eu "rien", puis "le tout"...

... La cause n'est pas extérieure à l'univers.

...Tierso, il n'y a pas d'absolu. Les contraires existent simultanément. L'immuabilité est un principe dont la réalité est très discutable. Cette immuabilité a été violée par le fait même que nous existons, par la dynamique de l'existence. Je pense simplement qu'il y a immuabilité lorsque nous sommes dans l'incapacité de discerner la moindre dynamique. Tout comme nous pouvons désigner le néant par l'incapacité d'observer quelque chose.
...Le fait est qu'il y a quelque chose, donc pas d'immuabilité et pas de néant. Seulement un néant et une immuabilité relative.
Bonjour Dedale,

Oui, tout à fait, il n'y a rien à redire à ce que vous avez écrit.

Voici ce que propose certains philosophes croyants modernes (et cela s'insère dans ce que vous avez écrit, sauf qu'il faut transcender l'univers matériel tel qu'il nous apparait):

"Dieu" (le principe, la source) est loi. Il est au centre de l'univers; pas le centre spatial, mais centre d'irradiation et d'attraction. De ce centre, "la source" irradie et attire, le Tout étant le principe et ses manifestations. Voilà comment "Dieu" peut réellement être omniprésent...

...L'univers résulte constitué d'une grande onde qui, depuis l'esprit (information absolue, lois), va vers un devenir continu qui est mouvement fait d'énergie et "volonté" (information dynamique) pour rejoindre le terme ultime, la matière, la forme.

... L'esprit est le principe, le point de départ de cette ondée; La matière le point d'arrivée... Le mouvement qui est dans l'univers n'est jamais un déplacement unilatéral, effectif et définitif, mais la moitié d'un cycle qui retourne au point de départ après avoir parcouru un certain devenir, une vibration d'aller et retour, complète dans sa contrepartie inverse et complémentaire. Il y a donc un mouvement inverse par lequel la matière se dématérialise, se désagrège, se répand dans la forme d'énergie, qui est "volonté", mouvement, devenir et qui, à travers les expériences des vies infinies, reconstruit la conscience.

...Ceci est le concept central du fonctionnement organique de l'univers. La première ondée concerne la "création", l'origine de la matière, la condensation des nébuleuses, la formation des systèmes planétaires, de votre soleil, de votre planète, jusqu'à la condensation maximale. La seconde ondée de retour est celle qui vous intéresse, que vous vivez en ce moment et qui regarde l'évolution de la matière jusqu'aux formes organiques, l'origine de la vie, et avec la vie la conquête d'une conscience toujours plus vaste jusqu'à la vision de l'absolu. C'est la phase de retour de la matière qui, à travers l'action, la lutte, la douleur, retrouve l'esprit et retourne à l'idée pure, se dévêtant petit à petit de toutes les coquilles de la forme.

...Evolution et involution; La condensation des nébuleuses et la désintégration atomique sont naissance et mort dans une direction, mort et naissance dans l'autre. (Citant Lavoisier) « Rien ne se crée, rien ne se perd, mais tout se transforme... »

...Ceci est le concept le plus complet de "Dieu": La grande âme de l'univers, centre d'irradiation et d'attraction; Celui qui est le tout, le principe et ses manifestations. ... "Dieu" est le tout dans la particularité et l'ensemble, dans l'instant et l'éternité; dans son aspect dynamique c'est un devenir, éternel dans le temps, sans commencement et sans fin; mais le devenir retourne en lui-même et il est immobilité, dans laquelle les trois aspects de sa substance (esprit, énergie et matière) sont lui-même. Dieu est le relatif et l'absolu, il est le fini dans lequel il se pulvérise, l'infini dans lequel il se recompose; Il est abstrait et concret, il est dynamique et statique, il est analyse et synthèse, il est le tout.


Ce qui est immuable c'est tout ce qui compose le principe (appelé "Dieu"). Les trois aspects de sa substance sont indissociables: Esprit, énergie et matière. Dans lesquels sont compris l'information, les lois, la conscience et le mouvement éternel (sans début ni fin). Ici c'est un monisme panenthéiste qui est proposé. "Dieu" est encore considéré comme étant au-delà des trois aspects qu'il peut revêtir, il est à la fois immanence et transcendance.

C'est d'ailleurs sur ce dernier point qu'il y a quelques divergences entre les divers philosophes. Cela correspond à l'union du monisme de Spinoza et du transcendantalisme kantien. En toute logique, la Vérité se doit d'englober toutes les hypothèses possibles (philosophiques et scientifiques).

Concernant le monisme de Spinoza, Wiki:

L'immanentisme inspire et nourrit une part importante de la science moderne...

Pourtant, l'immanentisme procède de la plus haute spiritualité. Pour lui, Dieu n'est pas en dehors de l'univers, ni au-dessus, ni à côté. Dieu est à la source et à la base de l'univers. Il en est la chair et l'âme. Il en est la substance et le moteur. Tout est Dieu, Tout participe de Dieu, Tout est en Dieu, Tout est par Dieu.

On doit à Baruch Spinoza une deuxième illumination fulgurante et puissante : celle du Conatus.

Baruch sent bien, au fond de lui, que tout ce qui existe est habité d'un désir de devenir, d'un désir de réaliser tous les possibles et tous les potentiels. Après lui, Schopenhauer appellera cela la Volonté, Nietzsche l'appellera la volonté de puissance et Bergson l'appellera l'élan vital. Avant lui, déjà, Aristote avait parlé d'entéléchie.

De quoi s'agit-il ? de comprendre que rien n'est vraiment compréhensible sans cette hypothèse majeure et géniale que tout ce qui existe est mû par une profonde intention de s'accomplir en plénitude.


Accomplissement, donc. Aller au bout de soi. Aller au bout de tous ses talents. "Deviens ce que tu es", emprunte Nietzsche à Augustin d'Hippone. Toute l'éthique de Spinoza est fondée sur le conatus qui, somme toute, est le désir au sens le plus noble et le plus fécond de ce terme.

En réunissant l'Esprit et la Chair, et en réhabilitant le Désir, Baruch Spinoza est probablement le plus antichrétien des philosophes, mais aussi, le plus avant-gardiste des mystiques.


A propos, je n'ai pas continué la discussion sur l'épigénétique car vous avez un peu plus "radicalisé" votre discours; disons que vous l'avez encore plus ancré dans une logique matérialiste. Si j'ai un moment je tenterai une réponse...

Tania

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Babel
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Re: La Gnose, le Retour

#152

Message par Babel » 07 juin 2013, 15:44

Bonjour Psyricien,

J'ai envie de partir du postulat que vous êtes de bonne foi et cherchez véritablement à discuter avec moi. Si on peut donc dépasser les écarts de langage et garder un minimum de civilité, discutons donc. Je ne vais pas répondre point par point à vos vingt-et-une questions qui, avouez-le, ressemble plus à un interrogatoire qu'à un dialogue.

Comment en suis-je arrivé à postuler une unité des expériences transcendantes ? Bien que mon expérience personnelle n'ait aucun poids objectif, j'explique en quelques mots mon cheminement. J'ai été élevé dans la religion chrétienne dans une croyance molle, c'est-à-dire qu'il s'agissait essentiellement de moral, d'un peu de catéchisme, la messe aux grandes occasions. Bref rien que de très classique et de très banal. Enfant, j'aimais bien les histoires du petit Jésus au même titre que celles de Gulliver, de Robinson Crusoé ou de Lancelot. Ni plus ni moins. Adolescent, j'ai très vite séché le catéchisme et suis devenu assez violemment anti-clérical pour X raisons trop longues et peu intéressantes à développer. Durant plus de quinze ans, j'ai trente-huit ans aujourd'hui, j'étais athée revendiqué et plutôt vindicatif. Dans les discussions entre amis, j'étais le premier à railler toute prétention transcendante et autres billevesées un peu comme vous aujourd'hui.

Il y a quatre ans, j'ai vécu de manière totalement inopinée, sans raisons apparentes (aucune maladie ni physiologique ni physique, pas de drogues, socialement inséré, pas d'accidents ou de perte traumatisantes de proches...) une série d'expériences que je qualifie aujourd'hui de transcendantes. Sans entrer dans le détail, elles s'apparentaient plutôt au sentiment océanique qu'à une expérience mystique.

C'est à partir de là que je me suis intéressé au sujet pour me rendre compte que mes "expériences" étaient d'une banalité confondante, qu'elles étaient déjà décrites depuis des siècles avec, peu ou prou, les mêmes sentiments que j'avais moi-même ressentis.

Que ce soit bien clair : je ne prétends nullement avoir été ou être en contact avec une instance supérieure quelconque. JE NE SAIS PAS, aujourd'hui encore, ce qu'est ce phénomène. Simplement je l'ai éprouvé et je ne peux pas nier sa réalité phénoménale.

Ce n'est pas pour autant que je me suis rapproché d'une religion en particulier, gardant ma défiance naturelle pour les dogmes, les institutions et tout phénomène de groupe en général. Ce qui m'a conduit à la gnose, ce qui m'a séduit dans ce qu'elle propose, c'est sa double approche : l'exotérique qui est une érudition prenant en compte les avancées scientifiques d'une part, et l'ésotérisme d'autre part qui est une praxis me permettant d'essayer d'explorer ces expériences transcendantes en profondeur. La gnose a cet avantage de tenter de rationaliser le spirituel et de proposer une voie individuelle non dogmatique.

J'arrête là cette "confession biographique". Elle n'a pour but que de vous montrer ma surprise d'avoir vécu quelque chose que je croyais unique, m'appartenant en propre, pour finalement constater à quel point elle était banale et partagée par delà les siècles et les cultures.

Donc, pour ce que ça vaut, c'est en comparant ma propre expérience à la multitude d'expériences décrites que j'ai cru y déceler une certaine unité.

Les ouvrages d'histoires des religions, en particulier l'approche phénoménologique d'Eliade, m'ont semblé confirmé cette intuition comme je vous le disais dans mon précédent post. L'opinion d'Eliade, et d'autres, est qu'au-delà de leurs différences les systèmes religieux reposent tous, sans exception, sur des expériences transcendantes similaires. Leurs interprétations variant bien sûr selon les lieux et les temps où elles s'expriment.

Il ne vous aura pas échappé que je ne suis pas scientifique dans l'âme. Je m'intéresse de très près aux travaux de la science mais avoue sans problèmes des lacunes que j'essaie du mieux que je peux de combler, notamment en venant sur ce forum. Vous me demandez des preuves scientifiques. L'étude comparative et l'étude phénoménologique des religions en est une première, du moins laissent-elles pressentir que l'unité dont je parle ne serait pas qu'une vue de l'esprit. Est-on d'accord sur ce point ? Sinon pourquoi ?

Quelle que soit votre réponse à cette question, je suppose que vous aurez besoin d'autres preuves, plus rigoureusement scientifiques. Mais j'avoue avoir beaucoup de mal à voir un protocole capable de prouver mon assertion. Peut-être est-ce cela, au fond, que vous me reprochez : de faire une assertion qui ne serait pas prouvable.

Néanmoins, j'ai trouvé ceci : c'est un travail universitaire en psychologie sur les expériences mystiques. C'est un bon document de départ, à mon sens, pour discuter. De plus, s'il ne prouve pas formellement l'unité dont je parle, il en fait toutefois mention. Sa lecture peut vous intéresser. Je vais en copier des extraits dans mon post suivant pour faciliter la lecture du fil.

Je veux bien discuter des points de votre post mais faisons ça petit à petit si vous voulez bien. Je voudrais vous demander une autre chose : consciemment ou non, vous optez pour un ton professoral et vous adressez à moi comme si j'étais votre élève. J'ai sans doute à apprendre de vous d'un point de vue méthodologique et scientifique mais je ne suis pas pour autant un enfant en quête d'un maître.

Enfin, puisque je postule moi-même votre bonne foi à mon endroit, si vous pouviez m'accorder un minimum d'honnêteté intellectuelle, nous avancerons plus facilement.

A vous lire donc.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Babel
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#153

Message par Babel » 07 juin 2013, 15:49

Rappel : Ce qui suit sont des extraits d'un travail universitaire en psychologie qu'on peut trouver en intégralité ici

EDIT : Je ne me rendais pas compte de la taille volumineuse du texte. Si la modération estime que c'est trop long, je peux supprimer certains posts.

1. INTRODUCTION

Les premiers philosophes de la psychologie du mysticisme (James 1902, Otto 1917, Bergson 1932 et Jung 1943) ont tous accordé de l’importance au pouvoir de transformation individuel et collectif que semble permettre l’expérience mystique authentique. La transformation doit donc être observable d’une quelconque façon puisqu’elle a des répercussions «collectives »; et qui dit «observable » dit aussi « objet d’étude scientifique ». L’étude du mysticisme s’est vu fortement encouragée lors du mouvement «anti-psychiatrique » des années 70 qui proposait une réévaluation d’états jusqu’alors considérés a priori comme « pathologiques » (Laing et Szasz in Hood, 1976).

L’expérience mystique est une façon de percevoir et de prendre conscience du monde et de soi d’un point de vue fondamentalement différent. L’information recueillie est particulièrement sensible et douée d’une valeur ontologique, ses éléments sont essentiellement numineux et porteurs de transcendance. L’ouvrage d’Otto (Le Sacré ,1917) est une excellente introduction au « ressenti» du mystique La phénoménologie d’Otto est marquante pour toute les études subséquentes ainsi que pour la compréhension de la richesse du pur sentiment sacré, le numineux, situé par-delà le rationnel

Si un physicien comme Basarab Nicolescu n’hésite pas à se servir de Jacob Böhme pour illustrer un sens à la dynamique du monde (il en va de même pour plusieurs scientifiques), c’est que les données du mysticisme ne sont pas des fabulations déformant la réalité, mais plutôt une façon de la regarder, de l’interpréter et d’en dégager un sens. Sans porter de jugements sur la valeur de ces connaissances, on peut en étudier l’émergence au même titre qu’une production artistique. Seulement, l’expérience mystique se dégage en cela de la simple production artistique par le fait qu’elle peut nous donner accès à des données immédiates sur la conscience humaine. Forman (1998) en parle comme d’un « microscope » sur la conscience.

Trois grandes attitudes scientifiques transparaissent à travers la littérature (Hood, Spilka, Hunsberger & Gorsuch, 1996): (1) le mysticisme comme une attribution erronée; (2) le mysticisme comme un état de conscience (hightened awareness) et (3) le mysticisme comme une conscience évoluée.

2. PRÉCAUTIONS.

Il convient de bien distinguer l’expérience mystique du domaine paranormal. L’étude scientifique des phénomènes paranormaux est le secteur d’activité de la parapsychologie. L’expérience mystique ne requiert pas de phénomènes paranormaux.

Dean I. Radin (1997), dans un excellent ouvrage sur la parapsychologie, définit le mysticisme comme suit :

“Mystical refers to the direct perception of reality ; knowledge derived directly rather
than indirectly. […] it is a systematic method of exploring the nature of the world. […]
mysticism concentrates on the inner, subjective phenomena. It is interesting that
numerous scientists, scholars and sages over the years have revealed deep underlying
similarities between the goals, practices, and findings of sciences and mysticism. Some of
the famous scientists wrote in terms that are practically indistinguishable from the
writings of mystics.” (Radin, 1997)

Cependant, auprès du grand public, une expérience paranormale pourrait bien être décrite comme étant « mystique » (et vice versa) simplement parce qu’elle sort de l’ordinaire.

Les grands mystiques disent tous que les manifestations paranormales, hallucinations, ou autres ne font pas partie de l’expérience mystique authentique. Le sentiment numineux et le sens du transcendant n’ont pas besoin d’autre chose que d’être « ressentis ».

Thalbourne et Delin (1994) ont mis en évidence un facteur reliant la créativité, les expériences mystiques, les rapports de phénomènes paranormaux et la psychopathologie : il s’agit du concept de transliminality, qui rend compte d’une certaine fluidité des limites et frontières de toutes sortes au niveau psychologique. Son explication théorique parle d’une facilité pour les contenus préconscients ou conscients de passer le seuil de la conscience (awareness).
Dernière modification par Babel le 07 juin 2013, 16:00, modifié 2 fois.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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#154

Message par Babel » 07 juin 2013, 15:51

3. CERNER LE PHENOMENE.

Commençons notre analyse par une quête de données empiriques sur le sujet. Le phénomène n’étant pas très connu, il nous sera utile de se familiariser avec ses manifestations avant de tenter d’en tirer substance ou explications. Le premier volet de l’exploration cherche donc à identifier en quoi l’expérience mystique se distingue ou se rapproche d’autres états de conscience, modes de compréhension du monde, de perceptions, etc.

Nous commencerons par étudier l’échelle de rapports d’expériences mystiques de Hood (1975) : l’échelle-M, qui a été étudiée et testée à maintes reprises (Caird, 1988 ; Reinert et Stifler, 1993) . Cette étude nous sera de deux utilités majeures : (1) l’étude de la construction d’un outil psychométrique nous permettra de voir le phénomène sous des aspects fortement opérationalisés ; et (2) comprendre l’échelle-M ne peut que clarifier les résultats des multiples études qui l’ont utilisée subséquemment.

Nous poursuivrons en abordant les études empiriques qui visent directement à mettre en évidence la spécificité de l’expérience mystique, notamment en la distinguant d’une crise psychotique. Nous clôturerons cette section en relevant les aspects plus individuels de l’expérience mystique (créativité, actualisation de soi, bien-être, etc.).

3-A : DEVELOPPEMENT DE L’ECHELLE-M.

Hood (1975) se base sur l’oeuvre de Stace qui conceptualise la phénoménologie du mysticisme en termes concrets selon 8 catégories distinctes :

(1) ego : perte du sens de soi tout en maintenant la conscience8. On le rencontre souvent
sous la forme d’une « absorption » du soi dans quelque chose de plus grand.
(2) Qualité unifiante: expérience d’un sentiment profond d’unité à travers la multiplicité
des objets perçus.
(3) Subjectivité interne des choses : perception d’une subjectivité intérieure aux choses,
même celles habituellement perçues comme de pures formes matérielles.
(4) Altération qualitative de perception spatio-temporelle : l’expérience se situe hors du
temps et de l’espace.
(5) Qualité noétique : l’expérience est une source de connaissance. Une expérience non rationnelle, intuitive, « insightful », qui n’est pourtant pas perçue comme uniquement
subjective.
(6) Caractère ineffable : impossibilité d’exprimer l’expérience en langage conventionnel.
L’impossibilité provient de la nature de l’expérience et non pas des capacités
linguistiques de la personne.
(7) Affects positifs : l’expérience est accompagnée d’une qualité subjective positive.
(8) Qualité religieuse : l’expérience est dotée d’un caractère intrinsèque sacré. Sens du
Mystère, de la crainte (au sens de frayeur sacrée – voir Otto, 1917), de la révérence,

Hood (suivant la phénoménologie de Stace) considère que l’expérience mystique est universelle et essentiellement identique d’un point de vue phénoménologique mis à part des divergences d’interprétation. Aussi, les «catégories » sont des éléments souples qui donnent davantage un portrait-type de famille d’expériences plutôt qu’une « symptomatique » devant être présente. L’échelle finale comporte 32 questions, 4 par catégories dont 2 positives et 2 négatives. Déjà on remarque que les 8 catégories indiquent une expérience particulière au niveau de la perception du monde environnant et de sa construction. Sans nécessairement ajouter ou retrancher aux perceptions «normales », l’expérience mystique semble leur donner une portée ontologique signifiante, intense et dynamique.

Si plusieurs s’entendent pour accorder une valeur intéressante à l’échelle-M (Hood 1975, Caird 1988, Reinfert et Stifler 1993), l’identification des facteurs internes ne fait pas consensus (Voir l’annexe 2 pour un tableau illustrant les facteurs résultants des diverses analyses factorielles). Les analyses factorielles effectuées par Hood (1975) font ressortir deux facteurs: un premier concernant l’expérience générale et un second touchant l’interprétation religieuse. Dans une étude subséquente, Caird (1988) reproduit sensiblement les résultats de Hood (1975) pour une analyse à 2 facteurs mais il met en évidence l’existence d’une structure à 3 facteurs. Il s’agit essentiellement d’une division du 2e facteur (interprétatif) de Hood (1975) mettant d’un côté le contexte noétique et de
l’autre la religiosité. Reinert et Stifler (1993) reprennent l’analyse en utilisant non plusune population étudiante, mais une population adulte (Un groupe de religieux contemplatif venant de monastères chrétiens, bouddhistes et hindoues, un groupe de psychotiques hospitalisés dont les hallucinations, obsessions, etc. sont reliés au domaine religieux et un groupe de gens « normaux» sélectionné sans symptômes psychotiques ni pratiques religieuses sortant de l’ordinaire) prise en milieux différents, ce qui devrait faire varier les résultats à l’échelle-M, donnant ainsi de meilleures chances d’évaluer les facteurs influents. Ils arrivent au même résultat que Caird (1988) pour l’analyse à 2 facteurs, et à un résultat comparable (si ce n’est de la catégorie «ineffabilité ») pour les 3 facteurs (1er : catégorie unitaire d’expérience mystique ; 2ème : interprétation noétique/ineffable, 3ème : interprétation religieuse).

L’expérience mystique est donc colorée par un état de perception particulier de soi et du monde (facteur 1) ainsi que par la capacité de compréhension et d’intégration de cette expérience (orienté par les facteurs 2 et 3). Le premier facteur traduit une perception transcendante unifiante du monde, le deuxième (et/ou troisième) facteur indique un aspect de l’expérience qui s’apparente à une «compréhension numineuse» de l’expérience vécue, que celle-ci soit comprise comme une présence et une proximité du sacré, et/ou comme une source ontologique de connaissance.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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#155

Message par Babel » 07 juin 2013, 15:53

3-B: SPECIFICITE DE L’EXPERIENCE.

Nous venons de voir divers éléments qui peuvent être constitutifs d’une expérience mystique. Seulement, on peut toujours se demander si cet état de conscience existe bel et bien. En effet, plusieurs des «catégories » illustrées à la section précédente peuvent aussi se retrouver chez des psychotiques, ou sous l’effet de drogues. L’étude de Reinert et Stifler (1993) n’a d’ailleurs montré aucune différence significative à l’échelle-M entre le groupe «contemplatifs » et le groupe « psychotiques ». Avant de pouvoir tirer des conclusions, il nous faut encore explorer les données empiriques à la recherche d’indices qui marqueraient la spécificité de l’expérience mystique par rapport à d’autres états non-ordinaires de conscience.

Buckley (1981) réalise une étude herméneutique regroupant plusieurs rapports de mystiques et de schizophrènes sur leurs expériences. Il remarque évidemment que l’impression noétique, le sentiment de perception profonde des choses, la communication avec le divin et l’exaltation sont des éléments communs au mystique et à certaines crises psychotiques. Les perturbations de pensées (disruption of thought) rencontrées chez les patients psychotiques ne sont pas une composante du récit des mystiques. Une analyse informatique des contenus lexicaux de rapports d’expériences d’extases mystiques, de drogues hallucinogènes, de schizophrènes et de rapports d’expériences importantes au niveau personnel (Oxman, Rosenberg, Schnurr, Tucker & Gala, 1988) indique que le contenu subjectif de ces expériences semble être plus différencié qu’il ne le semble a priori. En effet, 84% des échantillons ont été correctement classés dans leurs catégories par cette méthode linguistique.

Conséquemment, si une part de l’expérience mystique rejoint certains autres états non-ordinaires de conscience (hallucinogène, schizophrénie, crise psychotique) au point de vue des effets « extérieurs », ces études (Buckley, 1981 ; Oxman et al. 1988) tendent à montrer que les expériences mystiques ne sont pas reçues, comprises et intégrées de la même façon. Mais alors, s’agit-il là simplement d’un psychotique qui « vit bien» son problème ? L’excellente recherche de Stifler, Greer, Sneck et Dovenmuehle (1993) nous permet de mieux cerner les différences empiriques entre l’individu vivant une expérience mystique de celui en expérience psychotique.

Stifler et ses collaborateurs (1993) ont formé un groupe de 30 patients psychotiques hospitalisés avec troubles ou illusions religieuses auxquels ils ont fait passer non seulement l’échelle-M, mais aussi une évaluation du «besoin d’emprise du soi * » (EGO) ainsi que le «Narcissistic Personality Inventory**» (NPI).

* (Knoblauch’s Ego Grapsing Orientation (EGO scale, 1985). L’échelle mesure le besoin intense de contrôler son environnement et soi même ainsi que de maintenir bien distincte les dualités de la vie. Knoblauch et Falconer, en 1986, ont démontré que l’EGO était négativement corrélé avec une évaluation de bien-être général (Stifler et al. 1993).

** Raskin & Hall’s Narcissistic Personality Inventory, 1979 (Stifler et al. 1993)


La même batterie de tests a été administrée à 30 religieux (hommes et femmes) contemplatifs de diverses traditions, ainsi qu’à un troisième groupe de fonctionnaires, servant de groupe témoin (30 également). Résumons brièvement les résultats :

À l’échelle-M : les mystiques et psychotiques ne se distinguent pas entre eux, mais sont différents du groupe normal.
À l’EGO et au NPI : les mystiques et les normaux ne se distinguent pas entre eux, mais le groupe de psychotiques est clairement différent. Cet écart est particulièrement important aux résultats de l’EGO.

Ces résultats nous permettent de conclure premièrement qu’il existe une différence fondamentale au niveau de la maturité et de la structure de personnalité des psychotiques par rapport aux contemplatifs (mystiques), ces derniers étant « normaux» (Stifler et al. 1993). L’énorme écart à l’EGO entre les psychotiques et les mystiques suggère que ces derniers ont effectivement une approche plus souple, «fluide », du monde ainsi qu’une bonne capacité d’intégration. Ces conclusions sont appuyées par Hood (1975) qui trouve une corrélation entre l’expérience mystique et «l’ouverture aux expériences *», ainsi que par Thalbourne et Delin (1994) avec le concept de transliminality. De plus, on peut raisonnablement conclure que les sujets à l’expérience mystique authentique n’ont pas de lacune au niveau du bien-être psychologique, puisque celui-ci est négativement corrélé avec le score à l’EGO (Knoblauch et Faulkner, in Stifler et al. 1993).

* (Variation de « l’ego permissiveness », qui, dans sa théorisation original se voulait un indice de la facilité à utiliser les potentialités préconscientes et inconscientes. Hood l’utilise comme mesure d’ouverture aux expériences particulières en n’utilisant que les échelles suivantes : peak experience, dissociated experiences, openess to inner experience, belief in the supernatural, intrinsic arousal

Deuxièmement, on doit réaliser ce qu’implique le manque de discrimination entre les psychotiques et les mystiques à l’évaluation de leurs expériences. Ceci nous montre l’importance d’une bonne méthode clinique d’évaluation afin d’éviter que des gens vivant ces expériences ne soient «persécutés » par les systèmes de santé mentale (Stifler et al. 1993). Même si les analyses approfondies déjà mentionnées (Buckley 1981, Oxman et al. 1988) montrent que l’on peut raisonnablement bien distinguer l’expérience mystique parmi d’autres; il reste qu’un contexte clinique ne permet pas, bien souvent, l’administration de ces profondes analyses. Les méthodes discriminantes développées par Stifler et ses collaborateurs semblent être les plus intéressantes pour le moment.

Nous disons donc que l’expérience mystique se distingue fondamentalement d’un état psychotique, malgré les similarités apparentes occasionnelles. Le travail du professionnel clinique est alors de faire la distinction entre une expérience mystique mal intégrée et une crise psychotique avec thématique religieuse. Lukoff (1985) réalise une étude en ce sens et propose une grille de type «DSM » qui inclut un critère de l’absence de désorganisation conceptuelle. En effet, les blocages de pensée, désordres du langage ou autres désordres cognitifs présents chez les schizophrènes et victimes de crises psychotiques sont absents chez l’individu vivant une expérience mystique. Évidemment, l’élément ineffable qui rend l’expérience difficilement communicable n’ampute pas la capacité cognitive et l’habileté linguistique de l’individu. Les autres critères mis de l’avant par Lukoff (1985) se rapportent à des aspects de la prise de conscience du monde, notamment le sentiment d’acquérir de nouvelles connaissances, des altérations de perceptions et un état extatique (éléments en accord avec la littérature scientifique du domaine). L’approche clinique de Lukoff (1985) est complète et fort intéressante, mais contentons nous pour l’instant des quelques éléments déjà soulignés, le lecteur intéressé pourra y retourner.

Perceptions et sentiments semblent toujours être traitée d’une façon particulièrement signifiante par la « conscience mystique ». Non seulement la façon de construire le monde apparaît être transformée, mais les informations mêmes que l’on en tire semblent prendre une qualité différente. De quelle nature est ce nouvel éclairage ?

Pour être en mesure de fournir des pistes de réponses, il nous faut d’abord poursuivre l’exploration. Nous avons donc (1) présenté des aspects de l’expérience mystique et (2) montré la différence d’avec les états psychotiques. Reste à voir les effets de l’expérience sur l’individu. Que le mysticisme soit un état de conscience ou un aspect de la conscience, il en fait bel et bien partie. La fonction de la conscience est de prendre en compte le monde, l’individu, et de participer à la construction de l’un et de l’autre. Les catégories phénoménologiques développées par Hood (1975) suivant Stace nous permettent d’avoir une idée de l’effet d’une telle expérience sur l’individu. Suivons ces pistes et vérifions si des résultats empiriques peuvent les appuyer. Que l’on soit matérialiste ou spiritualiste, on s’accordera pour dire qu’une telle expérience ne doit pas exister simplement pour elle-même.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Message par Babel » 07 juin 2013, 15:54

3-C : EFFETS SUR L’INDIVIDU.

On soulève ici une question plus problématique qu’elle n’y paraît a priori. Doit-on parler des effets de l’expérience sur l’individu ou des caractéristiques de l’individu vivant un «état mystique » ? Est-ce une expérience qui arrive accidentellement et qui a de profondes répercussions sur la personne ? L’expérience est-elle déterminée par certaines caractéristiques particulières de l’individu qui permettraient son émergence ? Comme dans bien des situations en psychologie, la réponse se situe probablement au coeur de l’interaction dynamique de ces deux approches. Des variables personnelles viendront certainement influencer l’intégration de l’expérience et la capacité d’en tirer un sens. Bien entendu, l’expérience mystique est toujours porteuse d’un sens profond, mais certains mystiques (les « grands » mystiques) semblent en tirer un sens « plus profond » que d’autres. Ils ont aussi réussi à mieux exprimer ou transmettre le résultat de leurs expériences. Tous les scientifiques, artistes ou écrivains n'ont pas marqué le monde ; il en va de même pour les mystiques.

Poursuivre l’étude du rayonnement des grands mystique n’est malheureusement pas possible dans le cadre de ce travail ; nous nous concentrerons sur les études « de terrain ». Si l’on peut intuitivement croire que la nouvelle façon de percevoir le monde en expérience mystique doit permettre une certaine créativité, Cowling (1985) le vérifie empiriquement. Cowling (1985) trouve une corrélation de 33,3% (p<0,01) entre le résultat à l’échelle-M (facteur 1) et une évaluation de créativité. Aussi, la combinaison du score à l’échelle-M et à une évaluation de différentiation explique en plus grande proportion la créativité que l’un ou l’autre score prit individuellement. Ce qui laisse supposer que l’individu à la fois capable de diviser, de complexifier sa perception du monde ET de percevoir une unité transcendante est favorisé côté créativité. Rien de bien extraordinaire : si la perception et la construction du monde prend plusieurs formes, l’innovation a plus de chance de voir le jour, surtout si la créativité est définie comme une façon innovatrice de voir le monde (Cowling, 1985). Les résultats de l’étude sont statistiquement significatifs, mais pas très impressionnants. N’y passons donc pas plus de temps.

Beaucoup plus significatives sont les études en lien avec l’actualisation de soi, et c’est probablement là ce qui distingue le plus le mystique du psychotique, peut être même de l’individu « normal ».

L’expérience mystique est reliée au bien-être psychologique (Greeley, 1975 ; Hay & Morisy, 1978 ; Mathes et al. 1982 ; Stifler et al. 1993). Comme énoncé plus haut, le sens de causalité – s’il en est un – est difficile à déterminer. Les preuves existent dans les deux sens : (1) les gens plus enclins au «peaks experiences» (selon Maslow, il s’agit là du signe révélateur d’une excellente santé psychologique et d’une actualisation de soi; cf.Hood, 1975), rapportent des expériences de bonheurs intenses, mais rapportent encore plus d’expérience cognitive de transcendance ou de nature mystique (Mathes et al. 1982). (2) Certaines crises mystiques laissent l’individu dans un meilleur état psychologique qu’initialement (lukoff, 1985). Dans le premier cas, l’expérience mystique serait donc signe d’un certain « accomplissement psychologique » (nous y reviendrons dans la section 4), alors que dans le second, elle est essentiellement curative.

Selon Hood (1977b), les situations qui marquent les limites de la vie quotidienne ont plus de chances de servir de déclencheurs à une expérience mystique. Là encore, rien n’est absolu : de célèbres expériences mystiques ont été déclenchées dans des situations « banales », ne pensons qu’à Jacob Böhme qui nous dit que sa première illumination fait suite à la contemplation d’un vase en cuivre sur le bord de sa fenêtre, ou encore à ces
gens qui la recherche par la méditation orientale. Mais acceptons l’idée que dans la majorité des cas, une expérience d’un certain niveau d’activité est nécessaire pour déclencher l’épisode mystique. Remarquons que Hood ne parle pas uniquement de « stress » mais bien de « limites de la vie quotidienne » ; encore une fois on pointe vers l’idée de redéfinir les « limites », de mettre en question celles que nous croyions connaître. Repensons à l’idée de transliminality (Thalbourne et al. 1985) et d’ouverture aux expériences (in Hood, 1975 ): l’expérience limite pourrait «forcer » l’individu vers l’habileté que décrit ces deux concepts. L’expérience limite, forçant un abaissement des barrières habituelles, pourrait avoir des répercussions semblables sur la psyché.

L’étude des déclencheurs se révèle être très riche : d’abord on peut voir une corrélation significative entre l’actualisation de soi (mesurée avec le Personal Orientation Inventory (POI) de Shostrom (1974) et le rapport d’expérience mystique (Hood, 1977a). Les gens ayant atteint un haut niveau d’actualisation utilisent des facteurs autres que le contexte typique religieux pour déclencher les expériences mystiques, ce qui explique une corrélation significative avec le facteur 1 de l’échelle-M. Ces résultats sont congruents avec le concept de Maslow, qui postule qu’un être fortement actualisé aura une propension à s’élever au-delà des contraintes culturelles (Hood, 1977a).
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#157

Message par Babel » 07 juin 2013, 15:55

4. NATURE DU PHÉNOMÈNE?

Après avoir complété un tour de quelques aspects empiriques de l’expérience mystique, il convient de pousser notre exploration. Peut-on trouver un support physiologique et cognitif aux aspects de l’expérience mystique (unification, caractère ineffable, qualité noétique, etc.) ? Plus important encore: que nous apprend cette expérience sur la conscience? Notre interrogation portera donc sur (A) les capacités cérébrales et (B) les possibilités de la conscience.

Une réflexion parallèle suivra le cours de ces 2 volets. La majorité des chercheurs dans le domaine de l’expérience mystique lutte aujourd’hui contre les explications « régressives » que les débuts de la psychologie moderne lui ont attribuée, notamment par Freud, Prince, Savage et certains behavioristes radicaux (Hood, 1976 ; Hunt, 1984-85). Ces interprétations « simplifiantes » ne tiennent pas compte de plusieurs phénomènes et nous soulignerons au long de cette section les éléments importants de cette critique à mesure qu’ils se présenteront. Nous verrons donc une critique des interprétations régressives basée sur des données neuro-cognitives (Hunt, 1984-1985) ainsi que sur l’analyse des données phénoménologiques (Hood, 1976).

4-A : PROCESSUS MÉCANIQUES ET CAPACITÉS CÉRÉBRALES.

Hunt (1984) situe sa réflexion au coeur du débat et veut démontrer que l’expérience mystique n’est pas tant «régressive » que résultant d’une émergence cognitive (au même titre que le développement chez Piaget). Son approche s’appuie grandement sur des processus neuro-cognitifs, voire neurologiques, et vise à expliquer l’expérience mystique par un processus de synesthésie (i.e. Mélanges, échanges, des information sensorielles de toutes sortes (multi-modales), doublée d’une signification cognitive).

Hunt (1985) considère le mysticisme comme une manifestation d’opérations sémantiques ordinairement inaccessibles à la conscience. Il est courant en psychologie, selon Hunt, d’interpréter la synesthésie comme une régression à un niveau primordial de connaissance amodale, presque pré-perceptuelle, qu’il nomme également la racine primitive phylogénétique des sens. L’expérience mystique, selon certains, serait une réactivation, un retour à cette forme très primitive de perception. Seulement, on remarque la présence de liens corticaux directs - spécifiques à l’être humain – entre plusieurs aires sensorielles. Ceux-ci passent outre (by-pass) les formes phylogénétiques d’intégrations sensorielles que l’on retrouve au niveau des fibres descendantes et ascendantes des régions limbiques et du tronc cérébral (« brain stem ») (Hunt, 1985). La présence de ces liens au niveau cortical suggère que l’intégration inter-modale serait un accomplissement de l’évolution et du développement, la source réelle d’un processus mental de haut niveau qui semble capable de lier n’importe quoi avec n’importe quoi d’autre. Les états de conscience accompagnant le plein processus synesthésique nous montreraient directement l’extériorisation de cette capacité. Hunt nous illustre le développement évolutif de l’habileté inter-modale et l’avantage créatif qu’il permet. Pour illustrer la difficulté de cerner la différence entre les voies intermodales inférieures et supérieures, Hunt (1985) utilise une analogie avec le passage du discours égocentrique chez l’enfant à un dialogue intérieur, tous deux apparemment semblable, mais fondamentalement différent dans la richesse qu’ils offrent à l’individu.

Bref, l’expérience est peut être analogiquement semblable à un processus « primordial », mais cette explication ne résiste pas à la confrontation per facto. En effet, comment les informations complexes de nos sens pourraient-elles être traitées par ces voies primitives ? Sans compter qu’il est logiquement difficile d’admettre que le fonctionnement de voies primitives puissent produire une information aussi chargée de sens ; la qualité noétique de l’expérience devrait provenir des voies supérieures intermodales. Cette habileté doit fonctionner aussi à plusieurs niveaux, ce qui permet le développement par l’être humain de symboles et de métaphores, ainsi que la capacité d’appliquer plusieurs signification à un même objet. Il est intéressant de noter que plusieurs mystiques ont trouvé que le meilleur moyen de transmettre leurs expériences et les connaissances qu’ils en ont tirés est de passer par des formules hautement métaphoriques, analogiques et paradoxales. On peut aussi facilement concevoir la difficulté d’exprimer une expérience intense de ce genre, de même qu’ a priori le genre de connaissance ou d’idée qu’on peut en retirer. Les nouvelles informations issues de cette façon de construire le monde nourrissent la conscience d’un éventail complètement nouveau d’informations. Finalement, rappelons que ces théories synesthésiques rendent aussi compte du risque et de la proximité entre l’expérience mystique et l’état psychotique ou schizophrénique.
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#158

Message par Babel » 07 juin 2013, 15:56

4-B: RÉFLEXIONS PHÉNOMÉNOLOGIQUES : MYSTIQUE, CONSCIENCE ET SES POSSIBILITÉS.

La phénoménologie n’est pas une science expérimentale, mais elle nous permet de rassembler des phénomènes tel qu’ils sont vécus et nous donne la matière pour élaborer des hypothèses qui devront tenir compte des diverses expressions et en expliquer la présence.

L’expérience de l’unité est un point unificateur des approches occidentales et orientales du mysticisme si l’on écarte les méthodes interprétatives. Trop souvent on met l’accent sur le « paroxisme » de l’expérience d’union mystique * en mettant de côté tout son processus d’émergence. Hood (1976) souligne que l’étude de l’expérience mystique doit tenir compte en premier lieu du processus de perte du soi au profit de cette conscience indifférenciée. Il ne s’agit pas simplement de reconnaître un état unique, mais bien l’expérience de la transition entre la conscience « normale » et cet état ultime d’union.

* C’est-à-dire la conscience pure, sans contenu identifiable. Nous reviendrons bientôt sur cette question. Notons également que la nature de « l’union mystique » diffère selon les traditions, mais il reste tout de même un certain « fond » commun au niveau de l’expérience vécu par l’individu, celle-ci se distinguant par son inscription dans un cadre interprétatif précis la colorant. Nous reviendrons bientôt sur la possibilité que les types d’unions représentent bel et bien des types différents d’expériences mystiques, par delà l’influence d’un cadre interprétatif.

On peut isoler trois caractéristiques phénoménologiques pour ce processus d’union (Hood, 1976). (1) Une première où l’individu fait l’expérience d’une absorption de son soi qui fusionne avec une réalité transcendante. Cette approche est caractéristique du mysticisme oriental. (2) Une deuxième où le soi se tourne «vers l’intérieur » et se transforme, s’éveillant à ce qui l’habite intrinsèquement. Cette approche plus introspective est caractéristique du mysticisme occidental. (3) Une troisième peut également se rencontrer et se révèle être une combinaison des 2 précédentes, une interpénétration entre « le divin » et le soi. Ces trois processus mènent à une expérience semblable, décrite différemment (Hood, 1976).

Hood (1984) rapporte plus récemment avoir trouvé des différences entre les expériences de mysticisme moniste et théiste * , différences allant au-delà d’une simple interprétation, qui permettent de postuler une distinction au moins phénoménologique entre les positions monistes et théistes.

*« Moniste » en référence à une union indifférencié avec tout (ou la Nature), et « théiste » parlant d’une union avec un Principe Divin (Dieu) où, paradoxalement, l’union entre la personne et Dieu existe tout en conservant le caractère distinct de chacun (On se rapproche du vieux problème théologique du panthésime…). Hood s’est servi essentiellement du rapport de gens ayant eu l’expérience des 2 types de mysticisme. Ces personnes sont ainsi en mesure de se prononcer sur les différences phénoménologiques de chacune des expériences. Ceci ne veux pas dire que le contexte culturel n’a pas d’influence! Une expérience moniste en culture fortement théiste sera probablement interprétée de façon théiste, malgré la qualité « moniste » de l’expérience.

Revenons à l’analyse du contenu de l’expérience vécue par plusieurs mystiques.

La condition fondamentale semble nécessiter une expérience directe de la conscience. L’expérience concluant le processus vu sous cet angle correspond à ce que Forman (1998) appelle un «pure consciousness event » (PCE) : la conscience sans objet. L’expérience est un état éveillé de conscience sans contenu où l’individu - sans penser, percevoir ou agir – a le sentiment clair d’une continuité au plan expérientiel (Stace, 1960 in Forman, 1998). Une sorte de conscience de soi se prenant elle-même pour objet : c’est là la seule façon d’expliquer que l’individu est capable d’être conscient de sa conscience pour une période de temps où il ne percevait pas le temps et pour laquelle il n’y avait aucun «contenu ». Plusieurs chercheurs (Stafford, 1984 ; Forman, 1998 ; Hood, 1976) ont mis en évidence la capacité, exprimée par le mysticisme et/ou la méditation, d’une conscience sans objet.

Forman (1998) dégage d’autres conclusions intéressantes au sujet de la conscience grâce aux PCE ; nous en présenterons quelques-unes brièvement. Le fait que cette expérience soit vécue à travers différentes cultures réfute l’hypothèse selon laquelle nous serions en présence d’une construction culturelle. De plus, les théories expliquant la conscience purement en tant qu’épiphénomène de la perception sont sérieusement mises en doute. Sa présence, lorsque les perceptions, pensées, etc. sont absentes, suggère que la conscience possède une existence indépendante de celles-ci. La nature de la conscience pourrait donc différer de ses activités réunies.

Toujours en suivant l’analyse de Forman (1998), l’expérience mystique semble phénoménologiquement se poursuivre par un « dualistic mystical state » (DMS). Il s’agit d’un état prolongé dans le temps (voir permanent), où l’impression du PCE et la quiétude qui découle de ce sentiment de contact profond avec sa conscience (« with his own deepest awareness » ) sont maintenues en parallèle avec la conscience du monde sensible extérieur. Cet état semble conduire – avec le temps – à une certaine « expansion » de la conscience. Celle-ci est perçue comme s’étendant par-delà les limites physiques usuelles (autour du corps), sans pour autant modifier la perception du «monde extérieur ».

La dernière «forme » de phénoménologie mystique que l’on peut rencontrer selonla typologie de Forman (1998) est précisément cette impression d’union avec l’environnement que nous avons mentionnée à maintes reprises, qu’il nomme « unitive mystical state » (UMS). Les frontières du soi deviennent perméables, de même que celle des objets ; une continuité de substance est perçue. Si la relation entre le sujet et le monde était maintenu au DMS, elle est maintenant inexistante. Évidemment, Forman utilise ces informations pour nourrir la théorie du « champ de conscience ». Le champ serait peut-être capable de pénétrer et de connecter à la fois soi et des objets externes. Peut être y aurait-il aussi de plus grands champs de conscience englobants celui d’une individualité? Il conviendrait de tester cette hypothèse de champs et de la confronter à plusieurs niveaux (physique, biophysique, psychologique, individuel, collectif, etc.) avant de se prononcer à son sujet.
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#159

Message par Babel » 07 juin 2013, 15:58

5. CONCLUSION.

Nous retenons donc que l'expérience mystique n'est pas liée à un phénomène physique extérieur mais plutôt à l'attribution d'un profond sentiment ontologique. Contrairement à une intuition commune, la méditation n'est pas une condition sine qua non à l'expérience mystique ; même chose pour le contexte religieux. La signification de l'expérience est souvent de portée religieuse (du latin " relier "), mais son déclenchement et son déroulement ne nécessite pas obligatoirement de contexte religieux. L'expérience mystique semble confronter l'individu à des limites qui peuvent ébranler de profondes structures dans sa psyché. On le remarque par le genre de récit qu'ils en font, ainsi qu'en prenant conscience des issues bénéfiques possibles. Un tel ébranlement psychique semble dans certains cas conduire à un état psychotique, réversible si l'expérience est bien intégrée.

On peut se demander si la fonction " biologique " de l'expérience mystique ne serait pas de combattre les problèmes existentiels que fait naître l'intelligence de l'être humain. Elle semble inscrire l'être humain dans la vie, la nature ainsi que son principe générateur en le prenant par ses sens, ses émotions et son intellect. De l'avis des mystiques, cette expérience tire son caractère ineffable de son intrusion «au-delà » de la conscience «normale ». Non pas tant par un état anti-rationnel qu’en allant puiser hors du champs de la raison.

La psychologie a depuis longtemps une malheureuse tendance à limiter ses études aux expériences pathologiques. L’expérience mystique authentique est une expérience intense vécue par des gens en excellente santé psychologique. Son étude et sa compréhension ne peuvent que nous emmener une meilleure connaissance de l’être humain.

Finalement, l’expérience mystique constitue une voie privilégié d’exploration subjective du monde, ayant une valeur de vérité tout aussi intéressante que l’exploration objective de la science. Pour reprendre dans notre contexte l’intuition de Bergson, il y a beaucoup à tirer du croisement entre les résultats de l’approche objective de la science et ceux de l’exploration subjective du mysticisme. Ces deux éclairages, intérieur et extérieur, peuvent nous permettre d’en apprendre beaucoup sur notre propre conscience, sur notre nature ; et pourquoi pas sur l’univers ?

6. BIBLIOGRAPHIE.


BERGSON, Henri. (1932/1997) Les deux sources de la morale et de la religion. Paris,
Quadrige / Presses Universitaires de France, 7ème édition. 340 pp.
BUCKLEY, P. (1981) Mystical experience and schizophrenia. Schizophrenia Bulletin,
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CAIRD, Dale. (1988) The structure of Hood's mysticism scale: A factor-analytic study.
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COWLING, W. Richard. (1985) Relationship of mystical experience,differentiation, and
creativity. Perceptual & Motor Skills. 61(2), 451-456.
FORMAN, Robert K. C. (1998) What does mysticism have to teach us about
consciousness? Journal of Consciousness Studies. 5(2), 185-201.
GREELEY (1975) The sociology of the paranormal. Beverly Hills, CA : Sage. [in
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mysticism. Review of Religious Research, 17(3), 179-188.
HOOD, Ralph W. Jr. (1977a) Differential triggering of mystical experience as a function
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HOOD, Ralph, W. Jr. (1977b) Eliciting mystical states of consciousness with
semistructured nature experiences. Journal for the Scientific Study of Religion. 16(2),
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JUNG, Carl-Gustav. (1943 pour l’édition allemande / 1995) Psychologie et alchimie.
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LUKOFF, David. (1985) The diagnosis of mystical experiences with psychotic features.
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MATHES, E.; ZEVON, M. ROTER, P. & JOERGER, S. (1982) Peak experience
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OTTO, Rudolph. Le sacré. (1917/1969) Paris; Petite bibliothèque Payot. 238 pp.
OXMAN, T., ROSENBERG, S., SCHNURR, P., TUCKER, G., & GALA, G. (1988) The
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RADIN, Dean I. (1997) The conscious universe : the scientific truth of psychic
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REINERT, Duane F; STIFLER, Kenneth R. (1993) Hood's mysticism scale revisited: A
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STAFFORD BETTY, L. (1984) An analysis of non-symbolic experience: The mystic in
everyman. Imagination, Cognition & Personality. 4(2), 193-217.
STIFLER, Kenneth R; GREER, Joanne; SNECK, William; DOVENMUEHLE, Robert.
(1993) An empirical investigation of the discriminability of reported mystical experiences
among religious contemplatives, psychotic inpatients, and normal adults. Journal for the
Scientific Study of Religion. 32(4), 366-372
THALBOURNE, Michael A.; DELIN, Peter S. (1994) A common thread underlying
belief in the paranormal, creative personality, mystical experience and psychopathology.
Journal of Parapsychology. 58(1), 3-38.
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#160

Message par Milou » 07 juin 2013, 16:12

Babel,

sauf grosse technogourdise de ma part, vos liens n'aboutissent pas...
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#161

Message par Babel » 07 juin 2013, 16:19

Milou a écrit :Babel,
sauf grosse technogourdise de ma part, vos liens n'aboutissent pas...
Bonjour Milou,
Etonnant, chez moi, ils fonctionnent. Essayez ainsi sinon : http://psiland.free.fr/savoirplus/these ... stique.pdf
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#162

Message par Florence » 07 juin 2013, 16:22

Babel a écrit :Rappel : Ce qui suit sont des extraits d'un travail universitaire en psychologie qu'on peut trouver en intégralité ici

EDIT : Je ne me rendais pas compte de la taille volumineuse du texte. Si la modération estime que c'est trop long, je peux supprimer certains posts.
Les lois relatives au copyright interdisent de coller davantage que quelques extraits significatifs d'un texte, et de référer les lecteurs au lien en contenant l'intégralité.

Par ailleurs, il n'est pas très "élégant" de déposer un tel pavé devant vos interlocuteurs. Une discussion implique d'exposer vos idées, vos interprétations de la référence citée, non l'intégralité d'un travail fait par autrui.
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

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#163

Message par Babel » 07 juin 2013, 16:33

Florence a écrit :Les lois relatives au copyright interdisent de coller davantage que quelques extraits significatifs d'un texte, et de référer les lecteurs au lien en contenant l'intégralité.
Par ailleurs, il n'est pas très "élégant" de déposer un tel pavé devant vos interlocuteurs. Une discussion implique d'exposer vos idées, vos interprétations de la référence citée, non l'intégralité d'un travail fait par autrui.
Bonjour Florence,
J'ai bien mis le lien contenant l'intégralité du texte. Par contre, vous avez raison que c'est sans doute trop long. Je voulais plus couper mais c'eût été au détriment de la clarté de l'exposé. Si les modérateurs jugent que je dois l'enlever, je m'exécuterai bien sûr.
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Re: Je constate sans développer

#164

Message par Babel » 07 juin 2013, 16:37

Bonjour Denis,
Denis a écrit :Sur le fond de ta question (à développements), ma posture est assez voisine de celle d'Einstein, qui a écrit :
  • - Ce qui est incompréhensible, c'est que le monde soit compréhensible.
    - L'éternel mystère du monde est son intelligibilité.
    - Le plus beau sentiment du monde, c'est le sens du mystère. Celui qui n'a jamais connu cette émotion, ses yeux sont fermés.
Je me retrouve tout à fait dans ces deux assertions. C'est amusant comme elles pourraient être totalement validées également par un théologien ou un mystique.
Denis a écrit :
Babel a écrit :Pourrait-on en dire autant pour Sherlock Holmes ? Si Conan Doyle ne l'avait pas "trouvé", un autre l'aurait-il trouvé à sa place ?
Sûrement pas.
Bien sûr, les personnages de super-détectives sont légion (Hercule Poirot, Columbo, Miss Marple, Adrian Monk, etc.) mais aucun d'eux n'est exactement Sherlock Holmes. De même, les peintures représentant une femme souriante vue de face sont légion, mais aucune n'est exactement la Joconde.
Ce n'était qu'une plaisanterie de ma part, un jeu de l'esprit à la façon de Borges (le connaissez-vous ?).

Une sorte de boutade consistant à dire que si les mathématiques existent dans une réalité indépendante et que nous ne faisons que les "trouver", pourquoi ne pas imaginer qu'il en était de même pour les "objets" littéraires ?

Il est des objets littéraires auxquels on ne peut attribuer d'auteur exact (cf. Homère, la Bible, les contes...) pour la simple et bonne raison qu'ils sont multiples. Ils ne dépendent donc pas d'un seul individu (comme Conan Doyle pour Holmes) mais sont des créations collectives. Créations collectives comme la Bible qu'on veut faire passer pour "révélée", dictée par Dieu, donc comme la preuve d'une présence d'un monde à la réalité indépendante... comme les objets mathématiques.

Voyez mieux ma boutade ? Ce n'était peut-être pas une si bonne boutade finalement...
Denis a écrit :P.S. Une autre citation d'Einstein avec laquelle je suis en accord fort est : « La chose la plus difficile à comprendre au monde c'est l'impôt sur le revenu! »
Arrêtez avec vos arguments d'autorité ! ;)
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Re: Avec ou sans Viagra

#165

Message par Babel » 07 juin 2013, 17:19

Dash a écrit :Je trouve les mathématiques intéressants et très particuliers. Moi aussi, je ne pense aucunement qu'ils ont une existence propre, mais je trouve qu'ils se situent à la fine frontière entre subjectivités/objectivité.
Je m'explique...
(...)
Dès que l'Homme a commencé à raisonner, à faire des liens, des rapports et à tirer des conclusions (le feu, ça réchauffe et ça peut faire du bien, mais ça brule et ça peut aussi faire mal), il ne faisait rien d'autre que des mathématiques : 1+2=3 Les mathématiques et son langage formel ne sont donc que la plus pure expression de la raison débarrassée de tout élément subjectif, ambigu et polysémique susceptible d'être inclus par le langage commun. Ce qui fait qu'à terme, tout esprit qui résonne avec le langage des mathématiques ne peut qu'arriver exactement qu'aux mêmes conclusions. Et c'est pourquoi les mathématiques ont un caractère universel (tout en n’ayant pas d'existence propre en dehors de la raison). C'est d'ailleurs pourquoi on peut trouver, dénoncer et expliquer certains biais et sophismes en utilisant un langage dépourvu de toute subjectivité et ambiguïté.
(...)
Bonjour Dash,
Ton message est très intéressant et je suis en accord avec son contenu mais à mon sens, tu oublies quelque chose dans la balance. Tu dis que dès que l'homme a raisonné, il a fait des mathématiques (au sens large). Certes oui. Il en avait besoin pour tous les aspects matériels de sa (sur)vie. Mais n'oublie pas qu'il a développé concomitamment l'art pour des besoins moins praticopratiques ( ;) ). L'art est tout autant universel. Les modes de communication sont différents mais c'est aussi ainsi qu'est né à la fois la logique et la raison mais aussi le symbolique et la poésie. Ils ne sont pas nés l'un contre l'autre mais ensemble.

Etant acquis (à ma connaissance) qu'aux plus anciens temps, art et croyances magico-religieuses étaient sans doute une seule et même chose, on peut dire que depuis qu'il raisonne, l'homme manie en permanence le profane et le sacré. Hémisphère droit et hémisphère gauche. C'est ainsi qu'il trouve/cherche son équilibre psychique.

C'est ce que j'essaie de dire depuis le début de mon post finalement. Quand je disais maladroitement en préambule de mon ancien post que je pensais qu'un individu, totalement dénué de spiritualité, comme un individu totalement dénué d'esprit scientifique, était un individu qui boitait je ne voulais pas dire autre chose. Que l'humanité s'est construit sur ces deux aspects et que plutôt que de les voir comme antagonistes il faut les voir comme un endroit et un envers d'une même pièce. C'est ainsi que l'humanité s'est construite. Les opposer est stérile mais je reconnais que les concilier est bien compliqué...

C'est pourquoi je ne peux pas être d'accord avec Jean-François par exemple quand il pense souhaitable la disparition de toute religion ou pensée métaphysique. C'est se couper un bras.
Dash a écrit :Je pense me souvenir que certains scientifiques avaient dit que si nous avions à communiquer avec une autre forme de vie intelligente (extra-terrestre), les mathématiques seraient le langage idéal pour débuter parce que ce dernier ne peut pas ne pas être compréhensible par une forme de vie intelligente et qu'il ne comporte pas d'aspect subjectif justement.
Si tu rencontres un ET, montre-lui une équation mais n'oublie pas également de lui dessiner un mouton... :a4:
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Beau cas de "paille et poutre"

#166

Message par Denis » 07 juin 2013, 18:24


Salut Babel,

À Psyricien, tu dis :
J'ai envie de partir du postulat que vous êtes de bonne foi et cherchez véritablement à discuter avec moi.
(...)
Je ne vais pas répondre point par point à vos vingt-et-une questions qui, avouez-le, ressemble plus à un interrogatoire qu'à un dialogue.
(...)
consciemment ou non, vous optez pour un ton professoral et vous adressez à moi comme si j'étais votre élève. J'ai sans doute à apprendre de vous d'un point de vue méthodologique et scientifique mais je ne suis pas pour autant un enfant en quête d'un maître.
Paradoxalement, juste après avoir écrit ça, tu nous livres un gros bouquet de (4.30+5.64+8.20+5.25+4.84+6.43+6.51)Ko = 41.17Ko copié-collé du travail universitaire d'un autre.

Cherches-tu véritablement à discuter~dialoguer?

À "tes" 41.17Ko, t'attends-tu à recevoir une réponse point par point?

Qui adopte un ton professoral?

J'ai rarement vu un cas de "paille et poutre" plus franc que celui que tu viens de commettre. Essayes-tu de battre un record?

Misère!

:) Denis
Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.

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Je le connais et je l'aime beaucoup

#167

Message par Denis » 07 juin 2013, 18:41


Salut Babel,

Tu dis :
Ce n'était qu'une plaisanterie de ma part, un jeu de l'esprit à la façon de Borges (le connaissez-vous ?).
Oui, je le connais et je l'aime beaucoup.

:) Denis
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Re: Beau cas de "paille et poutre"

#168

Message par Babel » 07 juin 2013, 18:51

Denis a écrit :Salut Babel,

À Psyricien, tu dis :
J'ai envie de partir du postulat que vous êtes de bonne foi et cherchez véritablement à discuter avec moi.
(...)
Je ne vais pas répondre point par point à vos vingt-et-une questions qui, avouez-le, ressemble plus à un interrogatoire qu'à un dialogue.
(...)
consciemment ou non, vous optez pour un ton professoral et vous adressez à moi comme si j'étais votre élève. J'ai sans doute à apprendre de vous d'un point de vue méthodologique et scientifique mais je ne suis pas pour autant un enfant en quête d'un maître.
Paradoxalement, juste après avoir écrit ça, tu nous livres un gros bouquet de (4.30+5.64+8.20+5.25+4.84+6.43+6.51)Ko = 41.17Ko copié-collé du travail universitaire d'un autre.

Cherches-tu véritablement à discuter~dialoguer?

À "tes" 41.17Ko, t'attends-tu à recevoir une réponse point par point?

Qui adopte un ton professoral?

J'ai rarement vu un cas de "paille et poutre" plus franc que celui que tu viens de commettre. Essayes-tu de battre un record?
Tu comprends vraiment mal mon intention. Psyricien me demande des travaux, je lui en montre un à partir duquel je me dis qu'on peut peut-être discuter puisqu'il me semble sérieux, argumenté et sourcé. Peut-être n'aurais-je pas dû le copier en entier et seulement laisser le lien. Rien de professoral là-dedans. Je ne suis pas chercheur, je ne peux que montrer des travaux de recherche d'autres personnes. J'avoue ne pas trop comprendre ta remarque, mais alors vraiment vraiment pas.

Cela dit, je ne peux plus effacer mes messages. Si il y a un problème de copyright ou si il y a un problème avec la charte, il n'y a qu'à les effacer et laisser le seul lien.
Dernière modification par Babel le 07 juin 2013, 19:01, modifié 1 fois.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Reformulation pascalienne

#169

Message par Denis » 07 juin 2013, 18:58


Salut Babel,

À Dash, tu dis :
Quand je disais maladroitement en préambule de mon ancien post que je pensais qu'un individu, totalement dénué de spiritualité, comme un individu totalement dénué d'esprit scientifique, était un individu qui boitait je ne voulais pas dire autre chose.
Moi, je le dirais autrement. J'énoncerais plutôt l'affaire en termes pascaliens d'esprit de finesse et d'esprit de géométrie.

Ça devient : « un individu totalement dénué d'esprit de finesse, comme un individu totalement dénué d'esprit de géométrie, est un individu qui boite. »

:) Denis
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Re: Je le connais et je l'aime beaucoup

#170

Message par Babel » 08 juin 2013, 00:09

Denis a écrit :Salut Babel,

Tu dis :
Ce n'était qu'une plaisanterie de ma part, un jeu de l'esprit à la façon de Borges (le connaissez-vous ?).
Oui, je le connais et je l'aime beaucoup.

:) Denis
Je ne sais pas à quel point tu es ironique ou non. Je parlais de ce Borges là., bien sûr.
Dernière modification par Babel le 08 juin 2013, 00:41, modifié 1 fois.
Un philosophe n'échappe à la médiocrité que par le scepticisme ou la mystique, ces deux formes du désespoir face à la connaissance. La mystique est une évasion hors de la connaissance, le scepticisme une connaissance sans espoir. Deux manières de dire que le monde n'est pas une solution. Cioran

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Re: La Gnose, le Retour

#171

Message par Psyricien » 08 juin 2013, 00:41

Ouais ... c'est bien ce que je disait ... pas de réponse à mes questions ... on ne pourra pas dire que je n'ai pas essayer !
Je t'es pourtant tendu une perche avec mes 21 questions ... elles étaient simple et concise ... il faut croire qu'elles devaient vous gêner :).

Babel ne sait pas communiquer, il pratique le copier-collé de pavé, cela en complète violation des droit d'auteurs d'ailleurs.
PS: votre texte comprend 0 caractérisation statistique de Bias et de cette prétendu Unité ... cela ne répond nullement à mes question ... et cela ne démontre rien !
Vous avez en effet beaucoup à apprendre en terme de méthode scientifique ! Peut-être, contentez vous croire ... arrêtez de prétendre que c'est objectif sans le démontrer proprement ... et alors à mon grand plaisir, nous n'aurons plus besoin de converser ;).

Merci d'avoir étalé au jours que vous êtes un zozos comme les autres, dès que l'on demande les choses clairement ;).
G>
Psyricien : La moyenne de 4 et 5 ça peut faire 3 ... Comprendra qui pourra !

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Re: La Gnose, le Retour

#172

Message par Babel » 08 juin 2013, 01:00

Psyricien a écrit :Ouais ... c'est bien ce que je disait ... pas de réponse à mes questions ... on ne pourra pas dire que je n'ai pas essayer !
Je t'es pourtant tendu une perche avec mes 21 questions ... elles étaient simple et concise ... il faut croire qu'elles devaient vous gêner :).

Babel ne sait pas communiquer, il pratique le copier-collé de pavé, cela en complète violation des droit d'auteurs d'ailleurs.
PS: votre texte comprend 0 caractérisation statistique de Bias et de cette prétendu Unité ... cela ne répond nullement à mes question ... et cela ne démontre rien !
Vous avez en effet beaucoup à apprendre en terme de méthode scientifique ! Peut-être, contentez vous croire ... arrêtez de prétendre que c'est objectif sans le démontrer proprement ... et alors à mon grand plaisir, nous n'aurons plus besoin de converser ;).

Merci d'avoir étalé au jours que vous êtes un zozos comme les autres, dès que l'on demande les choses clairement ;).
G>
Votre réaction à ma proposition de dialogue est tout à fait fascinante.

Peut-être dans votre vie professionnelle êtes-vous brillant mais en tant qu'être humain, vous êtes lamentable.

Quelqu'un puisse un jour sécher vos larmes.
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En littérature (et en philo) j'ai de gros trous

#173

Message par Denis » 08 juin 2013, 01:28


Salut Babel,

Tu dis :
Je ne sais pas à quel point tu es ironique ou non. Je parlais de ce Borges là., bien sûr.
Tu as bien deviné.

Tout simplement, je connais mieux Victor que Jorge Luis. En littérature, j'ai de gros trous. Au pif, je dirais que plus de 90% des romans que j'ai lus, c'est avant d'avoir 25 ans. Après ça, j'ai significativement switché vers des lectures scientifiques.

Quant à la philosophie, j'ai toujours ce bouquin scolaire. Il a même été mon livre de chevet (plus précisément, mon"livre de trône") durant quelques mois. Grosso modo, le bouquin est découpé en 53 sections, chacune exposant la pensée d'un grand nom de l'histoire de la philosophie (de Héraclite à Camus). Je lisais ça en me mettant dans le rôle d'un prof qui aurait demandé à 53 étudiants de résumer leurs visions du monde. Et j'évaluais leurs "copies" de 0% à 100%.

C'est Hume qui a eu le plus belle note (93%) et Berkeley qui a eu la pire (45%). Mais je n'ai pas évalué toute la "classe"; seulement à peu près le quart des "élèves".

Pour résumer le portrait, disons que si j'avais à bricoler un poster (à afficher à la tête de mon lit) montrant le TOP 25 des personnages historiques qui m'ont le plus "donné", il n'y aurait pratiquement que des scientifiques et des compositeurs.

:) Denis
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Re: La Gnose, le Retour

#174

Message par Dash » 08 juin 2013, 10:14

Salut à tous et à Babel,

Je pense que Babel est de bonne foi, mais qu'il a seulement été maladroit. Si je fais l'effort de me mettre dans sa tête, je pense qu'il a simplement voulu se plier aux exigences des sceptiques en fournissant une source de nature scientifique traitant du sujet (qui, avouons-le, est souvent demandé par les sceptiques dans ce genre de débat). Mais d'un autre coté, comme le mentionne Florence et Denis, c'est un trop long pavé qui n'invite pas nécessairement au dialogue. Babel aurait peut-être dû débuter par relevé uniquement un ou deux points précis (ayant rapport avec ses arguments) sous forme de courte citation.

Bref, je vais, pour ma part, relever et commenter ce qui a retenu mon attention...
Voir la note de bas de page[color=#FF0000]*[/color] a écrit :c’est que les données du mysticisme ne sont pas des fabulations déformant la réalité, mais plutôt une façon de la regarder, de l’interpréter et d’en dégager un sens. Sans porter de jugements sur la valeur de ces connaissances, on peut en étudier l’émergence au même titre qu’une production artistique. Seulement, l’expérience mystique se dégage en cela de la simple production artistique par le fait qu’elle peut nous donner accès à des données immédiates sur la conscience humaine. Forman (1998) en parle comme d’un « microscope » sur la conscience.
Je suis assez d'accord avec ça.
Voir la note de bas de page[color=#FF0000]*[/color] a écrit :L’étude de Reinert et Stifler (1993) n’a d’ailleurs montré aucune différence significative à l’échelle-M entre le groupe «contemplatifs » et le groupe « psychotiques ».
Bien que plus loin dans le texte, d'autres différences sont observées, il est quand même intéressant qu'il n'y en ait pas de significative sur cette échelle-M.
Voir la note de bas de page[color=#FF0000]*[/color] a écrit :Suivons ces pistes et vérifions si des résultats empiriques peuvent les appuyer. Que l’on soit matérialiste ou spiritualiste, on s’accordera pour dire qu’une telle expérience ne doit pas exister simplement pour elle-même.
Naturellement.
Voir la note de bas de page[color=#FF0000]*[/color] a écrit :Le fait que cette expérience soit vécue à travers différentes cultures réfute l’hypothèse selon laquelle nous serions en présence d’une construction culturelle. De plus, les théories expliquant la conscience purement en tant qu’épiphénomène de la perception sont sérieusement mises en doute. Sa présence, lorsque les perceptions, pensées, etc. sont absentes, suggère que la conscience possède une existence indépendante de celles-ci. La nature de la conscience pourrait donc différer de ses activités réunies.
Ben là, je suis plus ou moins d'accord (d'après ce que je saisis), car, si la conscience est une propriété émergente, elle est naturellement un peu plus que la somme des diverses activités du cerveau. Mais utiliser « indépendant » me semble abusif.
Voir la note de bas de page[color=#FF0000]*[/color] a écrit :Nous retenons donc que l'expérience mystique n'est pas liée à un phénomène physique extérieur mais plutôt à l'attribution d'un profond sentiment ontologique.
Donc des sentiments et questions que génèrent les questions existentielles.
Voir la note de bas de page[color=#FF0000]*[/color] a écrit :L'expérience mystique semble confronter l'individu à des limites qui peuvent ébranler de profondes structures dans sa psyché
Ça me semble aussi évident. De plus, en fonction des tendances et de la subjectivité de chacun, à propos des questions d'ordre ontologique ou philosophique, les possibles « confrontations » internes sont justement propices pour faire entrer en jeu la dissonance cognitive et divers autres biais.
Voir la note de bas de page[color=#FF0000]*[/color] a écrit :On peut se demander si la fonction " biologique " de l'expérience mystique ne serait pas de combattre les problèmes existentiels que fait naître l'intelligence de l'être humain
Excellente question qui, formulé autrement, pourrait être : ne serait-ce qu'un moyen pour « ressentir pleinement » les justifications métaphysiques que nous nous faisons (plus ou moins inconsciemment) pour résoudre certaines questions insolubles?
Voir la note de bas de page[color=#FF0000]*[/color] a écrit :L’expérience mystique authentique est une expérience intense vécue par des gens en excellente santé psychologique. Son étude et sa compréhension ne peuvent que nous emmener une meilleure connaissance de l’être humain.
Ben, comme tout autre phénomène.
Voir la note de bas de page[color=#FF0000]*[/color] a écrit :Finalement, l’expérience mystique constitue une voie privilégié d’exploration subjective du monde, ayant une valeur de vérité tout aussi intéressante que l’exploration objective de la science. Pour reprendre dans notre contexte l’intuition de Bergson, il y a beaucoup à tirer du croisement entre les résultats de l’approche objective de la science et ceux de l’exploration subjective du mysticisme. Ces deux éclairages, intérieur et extérieur, peuvent nous permettre d’en apprendre beaucoup sur notre propre conscience, sur notre nature ; et pourquoi pas sur l’univers ?
Là, je pense que je ne serai pas le seul à tiquer sur « valeur de vérité ». J’ai de la difficulté à saisir ce qu'il veut dire quand il parle de « croisement » entre l’approche objective de la science et ceux de l’exploration subjective du mysticisme.

En conclusion, je trouve le travail des plus intéressants parce qu'il décrit le phénomène et souligne les similarités/différences entre certains groupes cibles, mais sinon?

À la limite, nous pourrions faire les mêmes comparaisons ou constatations en étudiant le phénomène de « L'Amour » P. Ex. Traiter de l'aspect parfois presque « transcendant » du coup de foudre, comparer avec des sujets sains VS des dépendants affectifs, observer que, pour certains, le sentiment profond d'aimer et d'être aimé les rend plus heureux, ouverts et créatifs, etc. Nous pourrions aussi parler de ce que le cerveau sécrète lors des premiers mois d'euphorie, etc. Sauf que tout ce qui est perçu et réalisé dans cet état (tout comme dans un sentiment d'unité mystique) n'a pas vraiment de valeur de vérité objective à mon avis.
Babel a écrit :Il y a quatre ans, j'ai vécu de manière totalement inopinée, sans raisons apparentes (aucune maladie ni physiologique ni physique, pas de drogues, socialement inséré, pas d'accidents ou de perte traumatisantes de proches...) une série d'expériences que je qualifie aujourd'hui de transcendantes. Sans entrer dans le détail, elles s'apparentaient plutôt au sentiment océanique qu'à une expérience mystique. C'est à partir de là que je me suis intéressé au sujet pour me rendre compte que mes "expériences" étaient d'une banalité confondante, qu'elles étaient déjà décrites depuis des siècles avec, peu ou prou, les mêmes sentiments que j'avais moi-même ressentis.
Je vous comprends Babel. Et j'ai moi-même déjà mentionné sur ce forum que c'est justement lorsque je me suis aperçu que ce type d'expérience était assez commune, même si elles ne sont pas vécues par tout le monde, que j'ai commencé à investiguer et à arrêter de croire que j'étais « différend », entre autres.

J'ai moi-même vécu une (des) expérience similaire (mais, plus tôt et plus jeune que vous) et ce qui me fascine, c'est de constater que des gens comme moi peuvent quand même devenir sceptique alors que d'autres (vous, Voyageur, Tania, etc.) restent « accrochés » ou impressionnés et persistent à croire qu'elles pourraient être le reflet de « ceci » ou de « cela ».

Moi, je compare cela à l'amour : certains ne connaitront jamais le « grand amour », d'autres ne connaitront jamais de coup de foudre, certains idéalisent l'un ou l'autre, d'autres n'y ont jamais cru, etc. Mais quoi qu'il en soit, lorsqu'on expérimente ce genre de sentiments, tout notre univers (et notre corps) s’en trouve souvent chamboulé. Il n'est même pas rare que certains deviennent complètement irrationnels, étant en amour. Quel est le rapport avec les expériences mystiques? Ce que je veux dire, c'est que lorsqu'on vit un coup de foudre (ou quelque chose de très intense et similaire), ce n'est pas qu'intellectuel, ça peut être très puissant et l'on peut très bien ressentir (jusque dans toutes les particules de notre corps) une espèce d'euphorie ou d'état de symbiose avec l'être aimé. J'y vois donc un certain parallèle intéressant. Ensuite, que cela concerne un autre être humain ou « tout l'univers », en quoi ce sentiment nous renseignerait, objectivement, sur la vie? ...Si ce n'est que de réaliser que de profonds sentiments ne sont parfois garant d'absolument rien! La preuve en est, après quelque temps (après l'état d'euphorie amoureux), les ruptures et les sentiments qui changent et « s'adaptent » alors, comme par magie, à la nouvelle situation.

Pour ma part, je considère donc mes anciennes expériences mystiques comme des espèces de « coup de foudre ». Tout comme dans le texte cité, certains peuvent mieux les gérer, et même trouver une façon d'exploiter créativement les sentiments ressentis, mais d'autres peuvent aussi s'égarer. Tout comme celui qui vit un coup de foudre peu profiter simplement de l'instant et de l'extase ou alors interpréter et se mettre à croire aux « âmes soeurs » et au destin, etc. Il m'est évident que si nous sommes relativement équilibrés, expérimenter un sentiment « d'unité avec le tout » peut tout à fait nous être bénéfique personnellement, si ce n'est que pour nous rendre « meilleur » et plus empathique, P. Ex., mais je crois que c'est une erreur d'y voir autre chose ou la manifestation de trucs paranormaux. Si cela peut en aider certains à les rendre plus ouvert et plus créatif (ou plus heureux), tant mieux, mais au-delà de cela, cela n'apporte pas vraiment d'autres sortes de connaissances qui soient exploitables. Sinon, depuis que le monde est monde, il y a longtemps que ceux qui expérimentent ce genre d'état auraient fourni des réponses à des problèmes concrets. Cela serait manifeste. Manifestement, dans le meilleur des cas, les expériences mystiques sont utiles uniquement pour ceux qui les vivent et ce qu'il est possible d'en retirer n'est pas partageable puisque c'est trop singulier et personnel. Mais, malheureusement, dans d'autres cas, certains se mettent à interpréter, à développer des croyances et à convaincre d'autres personnes au sujet de « vérités » (avec tous les dangers et conséquences que ça peut comporter).

*Courts extraits (aux fins de critique seulement) de : Louis Bourbonnais, « Éléments psychologiques de l’expérience mystique », Travail effectué dans le cadre du cours PSY-3046 (psychologie de la conscience) (hiver 2000), Université de Montréal, Département de psychologie.
________________________

Sinon, Babel, lorsque vous utilisez un texte, vous devriez vous contenter de faire comme je l'ai fait (courts extraits). Voici ce qui s'applique ici, au Canada (et donc pour ce forum).
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Source : Extrait le 8 juin 2012 du site de l'Université de Montréal

Droit d'auteur
(applicable au Canada)

Utilisation équitable

La Loi sur le droit d'auteur prévoit que, dans certaines circonstances, l’utilisation d’une œuvre ne constitue pas une violation du droit d’auteur. L'utilisation équitable compte parmi ces exceptions. Elle a pour effet de dispenser l’utilisateur de devoir obtenir l’autorisation d’utiliser une œuvre protégée ou de devoir payer des redevances.

Cette exception s'avère particulièrement importante pour la communauté universitaire, à savoir les enseignants, les chercheurs, les étudiants et les employés des bibliothèques.

1) L’utilisation doit être faite dans l’un des contextes suivants définis dans la loi:
  • l’étude privée;
    la recherche;
    l'éducation (nouveau en 2012);
    la parodie ou la satire (nouveau en 2012);
    la critique;
    le compte rendu;
    la communication des nouvelles.
2) L’utilisation doit être « équitable ». Cependant, la loi ne définit pas ce qui est « équitable ». Ce sont donc les tribunaux qui ont élaboré les critères permettant d’évaluer le caractère équitable ou non d’une utilisation.

Ces critères sont :
  • le but, la nature et l’ampleur de l’utilisation;
    l'existence ou non de solutions de rechange;
    la nature de l’œuvre utilisée;
    les effets de l’utilisation sur l’œuvre;
    le respect des droits moraux.
L.R., 1985, ch. C-42 (articles 29-29.2)

Une utilisation non-commerciale est-elle nécessairement équitable?

Non. La reproduction et la diffusion non commerciales ne sont pas nécessairement équitables. Pour qu'une utilisation soit considérée équitable, elle doit nécessairement répondre aux critères mentionnés ci-dessus. Les droits d’un auteur sont protégés quelle que soit la nature d’une utilisation, la logique étant que la reproduction et la diffusion non commerciales peuvent aussi nuire au marché d'un ouvrage. Pour reproduire ou diffuser une œuvre protégée, vous devez obtenir la permission des détenteurs des droits même si votre utilisation est non commerciale, à moins que l'utilisation prévue soit permise (voir onglet « Puis-je utiliser? »).

Outre l'utilisation équitable, la Loi sur le droit d’auteur prévoit par ailleurs d’autres exceptions (voir sections suivantes).

1. Arrêts de principe de la Cour suprême du Canada sur la notion d'utilisation équitable

CCH Canadienne Ltée c. Barreau du Haut-Canada, 2004 CSC 13, [2004] 1 R.C.S. 339;

Dans cette décision, la Cour suprême adopte une interprétation large du mot « recherche » afin que les droits des utilisateurs ne soient pas indûment restreints: la recherche ne se limite pas à celle effectuée dans un contexte non commercial ou privé. La Cour établit ensuite les facteurs permettant de déterminer si une utilisation est équitable : le but de l’utilisation, la nature de l’utilisation, l’ampleur de l’utilisation, la nature de l’œuvre, les solutions de rechange à l’utilisation et l’effet de l’utilisation sur l’œuvre. Appliquant ces facteurs aux faits de l'affaire, elle conclut que l’utilisation des œuvres des éditeurs par la bibliothèque du Barreau, dans le cadre du service de photocopie, était axée sur la recherche et équitable.

Alberta (Éducation) c. Canadian Copyright Licensing Agency (Access Copyright), 2012 CSC 37;

Dans ce litige, la Cour suprême reprend les critères élaborés dans l'arrêt CCH pour l'analyse du caractère « équitable » d'une utilisation et elle renverse les décisions antérieures rendues dans cette affaire. La Cour considère en effet que les enseignants qui distribuent en classe de courts extraits d'ouvrages protégés bénéficient de l'exception de l'utilisation équitable. Ils n'ont pas à demander la permission du titulaire du droit d'auteur ni à payer de redevances. Cette décision rendue en juillet 2012 est fondée sur la version de la loi en vigueur avant la réforme, donc avant même l'inclusion de l'« éducation » comme contexte pouvant donner lieu au bénéfice de l'utilisation équitable.

2. Exemples de politiques et de directives en matière d'utilisation équitable

Certaines organisations et universités ont élaboré des balises pour préciser ce qui, selon eux, représentait une utilisation équitable des œuvres protégées dans le contexte de l’enseignement. En voici quelques exemples :

Lignes directrices sur l'utilisation équitable (Conseil des ministres de l'éducation - Canada)
Dernière modification par Dash le 08 juin 2013, 10:23, modifié 1 fois.
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Psyricien
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Re: La Gnose, le Retour

#175

Message par Psyricien » 08 juin 2013, 10:23

Votre réaction à ma proposition de dialogue est tout à fait fascinante.
Oui, moi aussi, je me trouve assez fascinant :).
Peut-être dans votre vie professionnelle êtes-vous brillant mais en tant qu'être humain, vous êtes lamentable.
Donc vous passez encore par la case: "Bouh t'es méchant" ... il n’empêche que mes questions n'ont pas trouver réponses, je vous en repose une:
-->Convenez vous que l'objectivité de vos "expériences transcendantes" n'est pas démontrées ? Et donc qu'elles constituent une croyances, si on les tiens pour vrai ?
Répondrez vous, où aller vous encore circonvoluer ?

Rejeter les propos d'un individu sous couvert que: "c'est un méchant pas beau", est un trait de dissonance cognitive assez savoureux.
Vos jugement de valeur, le sont aussi ! Si cela vous aide à vous sentir "bien" ... tant mieux !
Quelqu'un puisse un jour sécher vos larmes.
Les seules larmes qui me viennent sont des larmes de rire ... c'est un effet que provoque les fuyard chez moi ... ils me font tellement rire, toujours à courir, surtout ne t’arrête pas, la réalité pourrait te rattraper ;).

Je me répète donc:
-->Si tu ne peut proprement démontré l'objectivité d'une proposition, alors ne prétend qu'elle est objective. Sinon c'est vouloir se targuer d'une respectabilité scientifique sans l'avoir gagner ! Apprend cela, à séparer tes croyances, des savoirs objectifs (même si tu va surement encore nous dire que ça ne fait pas consensus, en nous servant des textes où tu confond objectivité et relativité) ... et alors à notre grand plaisir mutuel, nous n'aurons plus à interagir !

Sur ce,
G>
Psyricien : La moyenne de 4 et 5 ça peut faire 3 ... Comprendra qui pourra !

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