Tania a écrit : Il ne s'agit pas de se contenter d'observer ce qui est à l'extérieur de soi, mais également ce qui est à l'intérieur
Tout à fait correct de le faire remarquer.
La difficulté dans l'introspection est de valider par soi-même des observations de soi, d'en tirer des connaissances objectives. Ce fut la grande problématique de la psychologie qui avant d'être une discipline scientifique à proprement dit, relevait d'une philosophie.
Etre soi-même son propre observateur influence fatalement l'observation.
Babel parle de sens intérieurs et de conscience.
Les émotions et les perceptions ne sont pas des outils de connaissance, ce sont des instruments d'adaptation.
L'homme participe à la nature corps et âme. L'intelligence, puis la conscience, ne sont pas le fruit de l'homme, mais de la nature.
L'homme est un animal métaphysique. Il peut combiner, synthétiser des informations de tout ordre : physiques, chimiques, biologiques, spatio-temporelles, mémorielles, etc. Il peut également retranscrire ce travail d'interprétation dans un langage structuré.
L'homme est de la nature; il ne pourrait pas exister sans le milieu qui lui permet d'exister; mais dans le même temps, c'est un système organique qui a gagné en autonomie, dans le sens où, aujourd'hui, en tant qu'organisme naturel, il se distingue sur certains points des autres organismes : Ses facultés cognitives lui donnant une autonomie plus grande, lui ont permis de développer un milieu propre de conception artificielle, synthétique.
Donc, non, le fait est qu'il ne participe pas toujours à la nature puisqu'en définitive, sa réelle participation, est devenue sa participation à la culture.
Je ne comprends pas pourquoi vous tenez absolument à séparer l'intelligence humaine de la nature.
Si c'était le cas, j'aurais dit clairement : "l'intelligence humaine se distingue de la nature". Avec une argumentation qui soutient ce raisonnement.
or ce n'est pas le cas.
Vous confondez. j'ai simplement parlé de neutralité.
Quand un fait se présente, on ne le juge pas bassement matérialiste ou divinement spiritualiste, on essaie de le comprendre, de le mesurer, de tirer bénéfice des informations qu'il nous apprend, et c'est tout.
Certes, c'est elle qui permet l'interprétation, mais, justement, celle-ci dépend des SENS INTÉRIEUR ET DU NIVEAU DE CONSCIENCE.
C'est bien plus complexe et nuancé que cela.
Les sens intérieurs ou le "niveau de conscience" ne donnent pas accès à la réalité de l'univers.
Comment comprendre l'être humain si on ne sait pas le resituer, si on ne sait pas dans quoi il évolue, d'où il tire son existence?
L'intelligence n'est pas à proprement dit une faculté, c'est un ensemble de facultés qui peut permettre de développer, nôtre interprétation des choses, mais qui touche aussi nôtre créativité, nôtre inventivité, nos décisions, nôtre comportement, et bien entendu, nôtre champ de conscience.
Les facultés d'un organisme vivant fonctionnent ensembles, les unes permettent aux autres d'exister, en équilibre.
Donc le fait d'accéder à des réalités qui ne dépendent pas seulement de nos sens ou de nôtre expérience subjective, mais du travail de la recherche, du raisonnement, sont autant de garanties d'ouverture de nos champs de conscience.
Pour comprendre correctement la nature dans sa globalité nous devons AUSSI comprendre notre nature intérieure et méditer sur les sens intérieurs et le niveau de conscience (celui qui permet de discerner).
L'intérieur et l'extérieur ne sont que des vues de l'esprit : Tout relève des mêmes processus, des mêmes états, des mêmes essences, de la même unicité.
On n'étudie pas un corps humain mais
le corps humain. On n'étudie pas un esprit humain, mais l'esprit humain.
Le discernement commence par l'abnégation de la subjectivité. Quelle que soit nôtre sensibilité, la réalité domine.
Non non, vous n'y êtes pas du tout. J'ai sorti là un texte de son contexte et vous avez mal interprété la réelle signification de sa définition du "divin". J'ai pris soin de mettre "dieu" entre guillemets car c'est juste un nom conventionnel que ce philosophe à utilisé pour être mieux compris. Il ne croit pas du tout à un Dieu créateur. Il ne peut y avoir un Dieu créateur, c'est impossible pour plusieurs raisons, la première étant que cela le placerait dans le temps.
je ne peux faire qu'avec ce que j'ai.
(rien n'existerait si rien n'était perçu)
Je connais ce genre de théorie. La réalité propre et objective des choses ne dépend pas des perceptions.
Les perceptions ne permettent que de localiser les choses qui existent; la preuve est que si nous en découvrons fréquemment de nouvelles, c'est qu'elles existaient pour être perçues.
Alors que vous, pour observer la nature, vous écartez tout ce qui concerne la conscience (âme ou esprit).
Libérez-vous de ces préjugés. Ils sont ridicules.
Simplement je n'ai pas la même vision. Je ne place pas l'esprit, la conscience, à l'origine, je les place au bout d'une longue évolution, comme des facultés de cognition développées par les organismes vivants. Donc pour moi, avant la conscience, il existe nombre d'états antérieurs qui sont tous aussi importants à la formation d'êtres pensants.
La spiritualité est une philosophie de la vie - qui a ses bons arguments. Mais ce n'est pas une science qui est spécialisée dans l'approche objective.
A chacun de se développer une philosophie de la vie qu'il pense être la meilleure pour lui : Cela dépendra de ses expériences, de ses adaptations aux circonstances, aux opportunités qu'il doit prendre ou laisser.
Les sciences se détachent des philosophies et des religions. On ne peut pas les juger d'un point de vue spirituel, ça consisterait à amalgamer des valeurs morales, existentielles, spécifiquement humaines avec des critères qui ne le sont pas.
Un zoologue observe un lion manger une petite gazelle à peine sevrée: Il ne peut pas porter de jugement de conscience sur ces faits.
Un cataclysme détruit une niche écologique et humaine : Il n'y a pas de jugement à porter. Les critères existentiels, comme le matérialisme ou la spiritualité, sont étrangers à cela, ils n'existent pas dans la réalité objective. Ce sont des vues de l'esprit.
Pour comprendre cette posture particulière et nécessaire des sciences vis à vis des choses, soit on se met sur la même longueur d'onde sans s'y emprisonner forcément, soit on reste à se méprendre et à s'émouvoir sur nos nombrils pendant que les galaxies passent.
Que puis-je dire d'autre? Ben qu'il faut s'adapter.