voyageur a écrit :Et l'oratoire c'est le travail avec l'esprit (ce que nie le scientifique)
Ben non. Le scientifique ne peut nier ça puisque les sciences sont un travail de raisonnement.
L'alchimiste est un laboureur du ciel et les fruits qu'il cueille son céleste et non terrestre d'où l'importance de connaître les astres par exemple.
C'est de la poésie.
Qu'est-ce que l'alchimie? L'Alchimie est avant tout une archéoscience encore étroitement liées aux philosophies traditionnelles. L'alchimie est désignée comme une art philosophal, c'est à dire empreint de métaphore, de symbolisme, de croyance, d'hermétisme et d'initiation à la mode faussement ésotérique. Pour qu'il soit réellement ésotérique, il faudrait qu'un Fulcanelli par exemple transmette sa gnose à un apprenti. Ca c'est fait dans le temps mais aujourd'hui, les alchimistes sont en réalité des philologues amateuristes pour la plupart qui n'expérimentent rien et n'ont pas de connaissances particulières des véritables procédés qui, depuis le moyen-âge, sont transmis de façon très opaques et partielle.
Il y a une raison à cela : C'est que nombre d'entre eux, semble-t-il, furent considérés comme des sorciers, puisque sans aller jusqu'à parler de Pierre Philosophale ou de transmutation du plomb en or, ils connaissaient l'art spagyrique traditionnel et étaient en mesure de soigner des maladies, des infections. Ce qui passa, à certaines époques, pour de la magie, du paganisme, et qui était sévèrement sanctionné par les monothéistes.
Ce sont les chrétiens d'orient qui ont ramené l'alchimie du cachot où elle fut jetée : Les hermétistes chrétiens. C'est en fait une faction chrétienne d'orient qui connaissait l'utilité de l'alchimie, certains secrets concernant les métaux et les panacées. Sortir l'élément natif de sa gangue grossière afin de lui donner pureté, résistance et préciosité permettait la fabrication d'ustensiles ou d'armes de qualité; le savoir-faire de la forge s'en trouvait rehaussé. De même en ce qui concerne la spagyrie : Savoir fabriquer des essences, des huiles, des sels ou solvants, et autres chimies, était d'une très grande utilité, dans tous les domaines.
Mais aujourd'hui, il y a la chimie moderne. Le chimiste est libre de sa spiritualité, il peut faire du yoga, du violon, de la peinture abstraite ou de la poésie.Ce n'est pas en contradiction avec son travail de recherche. Simplement il n'amalgame pas sa vie personnelle avec on travail de recherche.
La spiritualité ne se résume pas à une doctrine ou une autre : C'est une philosophie sensible de la vie qui appartient à chacun et qui n'a pas forcément de connotation moraliste, politique ou religieuse, ou encore, doit obéir à une pensée de groupe, à des automatismes.
D'ailleurs il parle de l'arche de Noé dans les liens que j'ai proposé. difficile de l'attaquer sur une interprétation littérale tel que la donne le matérialiste religieux exotérique qui n'a rien perçut d'autre dans le message que la matière brute.
Un religieux peut toujours être attaqué (par des critiques) : Puisque sa croyance dirige son raisonnement.
Secundo, pour l'alchimiste, la matière est une
materia primordia qui est l'essence de tout, la mère de tout les mystères.
Le grand mystère en question est hermétique, c'est celui de la Shekina. Il est hermétique parce que détenu et révélé en partie par Hermès le Trismégiste.
Et il est trismégiste, c'est à dire 3 x grand, 3 x mage, parce qu'à chacun de ces secrets qui composent le Grand Oeuvre, correspond l'un des voiles de la Shekina, celle qui est la lumière d'Egypte : Isis. On appelle cela "le secret des Noces" parce que le voile d'Isis est un voile de noces : l'apocalypse et l'anacalypse, où l'on lève ou baisse le voile, et ce voile est triple comme l'est le grand oeuvre.
Mais avant d'arriver au grand oeuvre, il y a comme un passage : Un palais semble-t-il, qui est fermé (symbolise l'hermétisme), dont la reine (isis) doit ouvrir les portes (horizons) pour conduire à la chambre du roi (Râ) : Et c'est précisément à ce passage que le voile doit être levé.
Dans ce passage intiatique, on est sensé découvrir tous les états de la transmutation : l'oeuvre au noir (calcination), l'oeuvre au blanc, au rouge, etc. Et le mystère qui apparait comme fondamentalement féminin, associé à la vie-naissance, à la mort et la renaissance, se révèle sous toutes ses formes : celle d'un lion, d'un faucon, d'un taureau et d'une déesse - la grande-déesse Sekhmet-Athor-Isis-Demeter qui possède autant de noms que de peuples lui ont donné (Métamorphoses, Ovide).
Tout ça n'est pas une question de matérialisme. Tout historien bien cartésien, neutre du point de vue spirituel, est en mesure de retrouver les sources, et de comprendre ce qui est possible de comprendre.
C'est une erreur d'amalgamer et de comparer l'esprit moderne avec ces cultures anciennes : L'approche scientifique moderne possède une spiritualité moderne qui n'est évidemment pas la même que celle de nos anciens.