carlito a écrit :voici les gardes à vues injustifiées et injustifiables...
C'est pas injustifiable.
Il y a eu une plainte auprès de la police qui applique par la suite les procédures dans la mesure où la promotion de la haine et la négation de la Shoah est interdite en France. La question a se plus du ressort des juristes pour savoir si l'on doit effectivement considérer la quenelle et la référence à la chanson Shoahnanas comme promotion de la haine et donc savoir si ça tombe sous le coup de la loi. On peut aussi poser la question de l'efficacité et de la légitimité de lois de ce genre.
La disproportion tient plus au flou juridique qui permet une différence de perception entre les pouvoirs publics, qui voit dans le geste un truc condamnable et une partie de la population, qui ne le voit pas de cette manière (et dans le cas des deux ados, qui n'y voyait sans doute rien parce que le but est sans doute plus les vues facebook et la réputation que la conviction politique...comme beaucoup de quenelleurs d'ailleurs, à mon avis.)
Idéalement, il faudrait qu'on mette définitivement les choses au clair pour savoir si c'est recevable de mettre de tels actes dans l'illégalité. Pour moi, je ne pense pas, c'est d'avantage l'intention de l'auteur que le geste en lui même qui devrait être sanctionné, dans la mesure où un geste, même venant d'un antisémite et véhiculant sans doute un antisémitisme à l'origine, peut être utilisé à but parodique ou détourner par quelqu'un qui n'en comprend pas le sens premier et ça me parait injuste de lui interdire si strictement.
Autant la condamnation des gens qui se photographie en train de le faire devant un monument juif me parait recevable, parce que clairement antisémite, autant celle de ceux qui le font ailleurs est plus discutable.
Mais je suis pas juriste.
Mais il n'empêche qu'il me fait encore rire, devrais je m'en excuser?
Vous en excuser, non, mais pas l'excuser lui.
Le fait de dire "c'est de l'humour" ou "c'est du second degré" le dédouane de ce qu'il y a de nauséabond dans son propos. On peut refuser sa censure, mais il faut le faire, non pas pour le défendre lui, mais pour défendre le fait que les pouvoirs publics n'ont peut-être pas à faire ce qu'il tente de faire et pas parce qu'il serait injustement accuser d'un antisémitisme bien réel, voir d'escroquerie, visiblement.
Ce n'est pas lui qu'il faut défendre, c'est la présomption d'innocence, le droit de réunion et la liberté d'expression en rappelant au gouvernement que la loi est la loi et qu'on ne peut pas la modifier pour les salauds tant qu'ils ne sont pas encore criminels.
Il faut dire clairement que non, Dieudonné n'est pas un martyr, qu'il n'incarne pas l'opprimé, que ce qu'il dit est parfois inacceptable mais que ça n'est pas forcément une raison suffisante pour que l'Etat interviennent en amont, sauf s'il peut prouver qu'il y a bien un réel risque d'atteinte à l'ordre public.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)