Damien a écrit :ma vision idyllique de l'humanité : un seul pays, un seul code de loi, etc...
Utopique plus qu'idyllique.
Et je ne vois pas pourquoi ça dérange le reste de l'Ukraine.
Parce qu'un changement de frontière, ça n'implique pas que les gens présents dans la zone qui change de pays, ça implique des biens publics, des richesses, un rapport de force entre deux pays, des séparations de familles, des questions historiques.
Si demain les alsaciens font un référendum et qu'à une très large majorité ils souhaitent que leur région soit rattachée à l'Allemagne plutot qu'à la France, ça ne me poserait aucun problème et j'encouragerais ce changement.
Sauf que la France n'est pas une fédération, mais un Etat unitaire, donc toutes les régions, du moins celle de la métropole, sont normalement possession de la nation française dans son ensemble. Une région qui déciderait de faire sécession de sa seule volonté sans au moins l'aval de l'Assemblée nationale passerait par dessus le droit de la majorité, puisque rien ne reconnait le droit de la population d'une région à s'ériger en majorité contre le reste du pays (au contraire d'une fédération, où il s'agit d'une mise en commun de la souveraineté de plusieurs états, ce qui peut éventuellement les rendre plus légitime à la reprendre).
Évidement, ça pose un tas de question sur l'autodétermination et pour savoir de quel coté est la démocratie et comment on définit un peuple et une nation et le droit international laisse largement la part à l'interprétation.
Dans le cas de la Crimée, ils ont au moins pour eux le fait qu'ils étaient une république autonome au sein de l'Ukraine, ce qui laisse une marge de manœuvre pour faire valoir que la décision des Russes de Crimée n'est pas une décision d'une minorité qui rejette l'avis d'une majorité (le reste de l'Ukraine) mais bien une décision démocratique au sein d'un territoire à part.
Cela dit, même comme ça, l'argument de l'occident comme quoi la décision de faire sécession est illégal n'est pas infondé, même si la majorité des russes en Crimée ont décidé de voter un rattachement à la Russie, la constitution de Crimée indiquait cette dernière comme Ukrainienne, donc considérer comme non démocratique une décision qui n'implique pas tout le pays peut se défendre.
C'est tout le problème de ce genre d'histoire, le droit est trop flou pour permettre de régler une telle question, donc chacun peut prétendre être la partie démocratique et avoir en partie raison, sachant que le droit d'un peuple à être un peuple dépend autant de son sentiment personnel que de la reconnaissance internationale.
Si les russes de Crimée se considère comme Russe, mais que l'immense majorité des pays du monde ne reconnaisse pas cela et les considère comme une minorité russophone de le nation ukrainienne, personne n'a totalement tort et c'est plus le fait accomplit et le temps qui règlera la question.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)