Etienne Beauman a écrit :Mais là n'est pas mon propos, les filles se font emmerder juste parce qu'elles sont des filles et dès qu'elle mettent les pieds dehors, ta méthode de la "responsabilité individuelle" conduit in fine à les garder à la maison pour leur éviter des ennuis.
En pratique ça marche, on peut aussi mettre un flic à chaque coin de rue, mais ce ne sont pas des démarche de responsabilité individuelles, c'est liberticide, totalitaire.
Bon, la discussion est partie dans tous les sens.
Comme je l'ai dit à Greem (et je le pensais), je suis d'accord avec nombre de commentaires que certains d'entre vous partagent. En quoi ma pensée diffère-t-elle alors? C’est que la majorité des raisonnements que plusieurs partagent concernent essentiellement la façon de procéder en tant que société (ce qui est nécessaire pour vivre ensemble), et ce, dans le but de ne pas privilégier les agresseurs potentiels au détriment des victimes potentielles. Je suis d'accord avec tout ça, seulement, ce n'est pas à ce niveau que s'applique ce dont je partage.
Ma vision de l'auto-responsabilité individuelle ne dois pas s'appliquer (et s'imposer) en tant que règle (ou d'éthique) de société (et encore moins légalement), car, en effet, elle serait immédiatement récupérée par une majorité pour mettre tous les torts sur le dos des victimes et c'est pourquoi je dis être en accord avec la plupart des remarques qui vont en ce sens (et que je peux donc donner l'impression d'être incohérent ou jouer sur tous les tableaux à la fois). Ma vision ne s'applique que pour l'individu — face à lui-même — et dans le cadre d'une stratégie d'efficience ayant pour but de maximiser son propre pouvoir d'action en l'incitant à focaliser sur tout ce qui peut lui être possible de « manipuler » par lui-même, au lieu de renforcer l'habitude contraire (et qui est la plus rependue) qui consiste à se déresponsabiliser de tout par simple réflexe. Autrement dit : sur quoi m'est-il possible d'agir et d'avoir une incidence par rapport à ce dont je n'ai absolument
aucun contrôle? Donc, dans un premier temps, cela sert à réévaluer la précision (ou la résolution) de notre influence sur le cours de la causalité.
Et, évidemment, ce genre de stratégie d'efficience pragmatique concerne surtout les situations qui n'impliquent pas d'agressions illégales (j'suis pas con

), de victimes (au sens dur, strict ou légal) ou de situations extrêmes (meurtres, viols, etc.). Elle concerne plutôt et surtout des situations quotidiennes qui nous emmerde tous à chaque jour. Des situations comme celles vécues par une « p'tite Dame » du forum (p. ex.) qui se plaint à chaque semaine parce qu'elle ne réalise pas qu'elle est elle-même la source et la principale cause des réactions qui l'emmerdent et qu'elle dénonce.
Même si je suis d'accord avec plusieurs des remarques que certains font (et que des abrutis pourraient récupérer de travers ma vision), il demeure que, dans les faits, la grande majorité des gens ne réussissent pas à se sortir de cette position qui consiste à demeurer « à l'effet de » (et d'effectuer les changements qui s'imposent) tout simplement parce qu'ils croient que tout ce qui leur arrive n'est pas de leurs fautes ou qu'ils n'y sont pour rien. Par conséquent, pour eux, rien de plus normal qu'ils croient alors que c'est aux autres à changer et pas à eux (et qu'ils se plaignent), parce que le concept même de ce qu'implique ce genre de phrases (« c'est pas de ma faute, je n'y suis pour rien ») annihile toute incidence et responsabilité et, par le fait même, tout pouvoir d'action. Voila pourquoi, dans le cadre d'une démarche de psychologie créative, si l'on veut pouvoir contrer ou modifier certains effets déplaisants qui nous accablent systématiquement, il est tout d'abord nécessaire de se réapproprier, de s'attribuer une part d'incidence et donc de responsabilité. ...si ce n'est que pour nous permettre de pouvoir avoir une incidence quelconque. Ce n'est qu'en fait qu'une astuce de stratégie psychologique pour nous forcer à trouver des points d'incidence sur lesquels nous pourrons agir de par la causalité des événements (et du « déterminisme »). Mais bon, certaines personnes n'ont assurément aucunement besoin de mettre en action ce genre de « stratégie psychologique » parce qu'ils procèdent déjà, naturellement, de cette façon sans avoir besoin de le conceptualiser comme je le fais. Mais c'est loin d'être le cas de la majorité des gens, malheureusement.