Mireille a écrit :Il faut que je lise un peu vite ce matin, mais vous voulez dire qu’il y aurait donc des questions mal posées rattachés à des mauvais raisonnements ? Autrement dit, si je pose pas bien la question, je trouve une réponse qui correspond à ma question mal posée ? Mais c’est un gros problème ça, parce que ça voudrait dire que ceux qui ont développés une pensée métaphysique plutôt que scientifique ne peuvent pas trouver de réponses qui ne soient pas colorés par leur croyance. Il faut que je réfléchisse. Il y a aussi autre chose qui me fatigue, si on a pas développé une pensée scientifique, comme je l’ai lu quelque part de Wooden, on utilise à tort certains mots, je crois qu’il s’agissait d’un mot qui donnait l’impression d’une volonté dans la nature, est-ce qu’il y en beaucoup d’autres de ces mots mal utilisés qui nous induisent en erreur ?
Oui, je crois qu'il y a effectivement un piège : le mot "pourquoi". En anglais, il y a deux mots : "why" et "what for".
Tu disais :
Mireille a écrit :Pourquoi le corps a-t-il produit de la mélanime : pour nous fournir un écran solaire naturel. Pourquoi notre corps a-t-il besoin d’un écran solaire : pour se protéger. Pourquoi le corps devait-il se protéger : c’est ce que Cogite est entrain de m’apprendre, c’est l’évolution qui veut ça.
Ça répond à la question "what for". C'est à dire que ça décrit un but.
Si on te demandait pourquoi tu es à un endroit donné, tu pourrais répondre "parce que je suis montée dans ma voiture, que je l'ai conduite jusqu'à tel endroit, où je l'ai garée, que j'en suis descendue, que j'ai ouvert la porte et monté l'escalier ..."
Ou bien tu pourrais répondre : "parce que j'ai rendez vous à tel endroit et à telle heure avec mon amant ..."
Dans le premier cas tu décris les
causes qui t'ont amenées là, dans le deuxième le
but qui t'y a conduit. Quand on parle d'une personne, ça me semble tout-à-fait judicieux de parler de but. C'est même beaucoup plus riche de sens que le trajet en voiture.
Les sciences nous expliquent, souvent avec des détails très précis, la succession des causes qui conduisent à une situation.
Elles n'ont pas besoin de faire l'hypothèse qu'il y a un but, et si l'on choisi de croire que c'est le cas, elles ne disent rien sur ce que pourrait être ce but.
C'est juste une hypothèse inutile.
Si on reprend la population africaine qui migre en Europe, ce qui s'est passé, c'est que parmi les gens, parmi les bébés qui naissaient, certains avaient plus de mélanine que d'autre dans la peau. Et ceux qui en avait le plus souffraient d'hypocalcémie. A une époque où trois enfants sur quatre ne vivaient pas un an, j'imagine que les rachitiques ne faisaient pas de vieux os. En moyenne, les individus à la peau plus sombre sont mort plus jeunes et ont donc eu moins de descendant que les costauds à la peau plus pâle. Ça a continué pendant des générations, et on est passé des africains aux écossais.
Pas besoin de but.