Bonsoir,
une précision, par rapport à ça :
Sandoo a écrit :
Ou peut-être le pic-vert bien connu dans l'hémisphère nord..
Carte de répartition "des" pics verts (aire de répartition de deux espèces correspondant anciennement au nom vernaculaire de pic vert), ça n'est pas tout l'hémisphère nord et si c'est de Picus viridis dont vous souhaitez parler, il a une aire de répartition bien moindre.
Peut-être que je me trompe mais je ne pense pas pas qu'il soit si "bien connu" du côté du continent américain.
Pour parler d'espèces animales je vous encourage à utiliser les noms scientifiques, au moins il donne une délimitation claire de ce que la taxonomie définit comme espèce à part entière (à l'instant t s'entend)
Beetlejuice a écrit :Ma définition:
Espèce: groupe d'êtres vivants partageant un patrimoine génétique et capable de se reproduire en donnant naissance à une descendance elle même capable de se reproduire entre elle.
Cette définition n'a évidement pas toute les qualités, mais je laisse aux biologistes dans leur labo le soin d'en discuter les limites et d'affiner encore la définition si c'est possible.
Je sui d'accord avec vous c'est la définition de base , j'y ajouterais les notions de caractéristiques morphologiques, anatomiques communes et d'observation dans le milieu naturel (je fais peut être un peu redite avec d'autres intervenants sur ce fil, je me mélange les discussions... qu'est-ce qu'il y a comme sujets sur l'évolution en ce moment ! )
Après, au fur et à mesure des découvertes sur le vivant s'y sont accolés des éléments de précision supplémentaires comme :
l'isolement géographique (ex : l'isard et le chamoix...),
l'isolement reproductif (périodes de fertilité des femelles pas en accord avec la période de parade des mâles),
l'isolement comportemental (pas le même "langage")
Avec forcément tout un panel d'exceptions qui confirment la règle :
- chez les pinsons des arbres par exemple, les individus ont un "accent" propre à leur zone de naissance et ne se "mélangent" pas, bien qu'appartenant à la même espèce.
- les musaraignes carrelet on un nombre de chromosomes variables (entre individus et entre mâles et femelles)
- les mules sont fertiles dans le cas d'un individu pour mille environ
- les coy-loups sont apparus "rapidement" sans trop de problèmes
...
Bref, chaque nouvelle découverte bouscule la notion d'espèce ! Le vivant résiste bien au tentatives de classifications et de généralisation, c'est un vrai bonheur
Et là il s'agit du règne animal... pour le reste du vivant c'est encore une une autre histoire !
Tout ceci confirme en tout cas que la spéciation est un phénomène continu, plein de surprises, de rebondissements et que la notion d'espèce doit être vue, avant tout, comme un outil ; un outil pratique, efficace et qu'il faut considérer avec ses limites.
Enfin, c'est mon avis.
uno a écrit :Un soucie qu'il avait déjà résolu, la queue du paon s'oppose à priori à la sélection naturelle car étant tellement grande qu'elle constitue un encombrement pour le mâle, dès lors comment une queue aussi grande pourrait-elle constituer un avantage sélectif susceptible d'être sélectionné? La réponse est dans la sélection sexuelle, à savoir que les femelles privilégient elles-mêmes les mâles ayant de grandes et belles plumes comme queue. Cette préférence visuelle des femelles pour les mâles bien emplumé conduisant de génération en génération à des mâles disposant d'un plumage excessivement long et coloré!
Pour avoir eu un couple de paon, cette préférence me parait loin d'être un souci, simple observation perso, ça vaut ce que ça vaut.
La paonne passe beaucoup de temps à s'alimenter (
sauf quand elle niche, alors elle ne quitte le nid qu'une heure par jour environ durant un mois) et niche au sol dans les fourrés.
J'ai observé qu'elle ne se déplaçait en terrain découvert qu'en passant derrière le mâle qui faisait la roue, la masquant ainsi au regard de potentiels prédateurs.
Celui-ci se déplace lentement en faisant frémir sa traîne étalée en roue (
et non sa queue), attirant l'attention sur lui, pivotant si nécessaire pour la masquer le plus longtemps possible jusqu'à ce qu'elle soit à couvert.
Avantage, le paon focalise l'attention :
- si le prédateur potentiel est petit, il a peur(
le paon est alors très impressionnant par sa taille et les ocelles des plumes sont autant d'yeux) et/ou ne peut repérer le nid et les oeufs ;
- si le prédateur est gros, il s'en prend au mâle qui saura s'enfuir (
il connait son territoire) ou se fera manger mais la nichée aura une chance de survivre.
De plus, à chaque mue (
2 par an) des six premières années la traîne devient plus imposante donc une traîne imposante signale un individu âgé ce qui veut dire qui a été capable de survivre et de bien se nourrir (
les oiseaux pâtissent beaucoup en période de mue et doivent être bien alimentés pour ne pas avoir de carences) donc capable de trouver une alimentation suffisante et une eau de qualité. Sans oublier que l'encombrement de la traîne n'est pas constant, pendant une bonne partie de l'année le paon n'a plus de traîne, que les plumes de traîne sont extrêmement légères et qu'il se fiche comme d'une guigne de les abimer.
En conclusion il me semble donc que c'est un avantage, un mâle avec une grande traîne bien brillante :
en période de reproduction il emmène quelques femelles avec lui sur son territoire qu'elles peuvent estimer comme sur, bien gardé et bien approvisionné rien qu'en le regardant parader. C'est donc une sélection sexuelle qui permet bien de favoriser la survie de l'espèce. Le paon est toujours l'oiseau de basse-cour le plus résistant. Et dans son milieu naturel il fait office d'alarme pour toutes les espèces, ce qu'il ne pourrait se permettre si il était si désavantagé.
Tout ceci n'est que mon humble interprétation je le répète.