kestaencordi a écrit :Les ''appareils de mesure'' des différentes formes de vie et la capacité de traitement/analyse, stockage qu'ils ont des données recueillies est assez varié.
ABC a écrit :Oui mais, à mon avis, ils prennent en compte, dans leurs réactions à l'environnement, les mêmes grandeurs d'état macroscopiques. Ils partagent donc avec nous une même "grille de lecture".
kestaencordi a écrit :et cette grille de lecture''erronée'' nous empêche de voir un temps et des phénomènes réversible situé a une échelle plus petite?
Pourquoi erronée ? Mon sentiment (sans que j'en sois sûr) c'est que sans grille de lecture, il n'y a peut-être rien à voir.
kestaencordi a écrit :Les sources que vous postez portent sur ces expériences et cherche a confirmer/infirmer ces hypothèses de temps/phénomènes réversible?
Il n'y a pas de recherche visant à infirmer la réversibilité et la symétrie T. On sait que, à l'exception de la désintégration faible, les lois de la physique sont T-symétriques. L'irréversibilité, violant en apparence la symétrie T, c'est une fuite d'information hors de portée d'une classe d'observateurs (la goutte d'encre tombée dans le verre d'eau claire qui, une fois dissoute, efface toute trace de son état initial, la bille qui tombe au fond d'un bol et se stabilise au fond effaçant toute trace de son état initial parce que cette information sur l'état initial n'est plus accessible à l'observateur et, plus techniquement, l'hypothèse du chaos moléculaire dans la démonstration du théorème H de Boltzmann).
Sans cette fuite d'information hors de portée de "l'observateur" il n'y a (à mon avis, je bémolise parce que je connais des personnes très compétentes qui ne sont pas d'accord là dessus, mais j'ai du mal à voir ce qui justifie leur point de vue) pas de phénomène irréversible et donc pas d'écoulement irréversible du temps (et pas de principe de causalité). A. Connes, P. Martinetti et C. Rovelli estiment que la modélisation de l'écoulement irréversible du temps repose sur des considérations thermodynamiques : le manque d'information d'un observateur macroscopique (ou d'une classe d'observateurs).
Je recite ce passage qui, bien que très court, donne une assez bonne idée de leur point de vue (que je partage... ...maintenant)
“Forget time”, essay written for the FQXi contest on the Nature of Time, Carlo Rovelli, (Dated: August 24, 2008)
http://fqxi.org/data/essay-contest-file ... i_Time.pdf
VI. RECOVERY OF TIME
The time of our experience is associated with a number of peculiar features that make it a very special physical variable. Intuitively (and imprecisely) speaking, time “flows”, we can never “go back in time”, we remember the past but not the future, and so on. Where do all these very peculiar features of the time variable come from? I think that these features are not mechanical. Rather they emerge at the thermodynamical level. More precisely, these are all features that emerge when we give an approximate statistical description of a system with a large number of degrees of freedom.
VI La récupération du temps (C. Rovelli commence par faire perdre au temps son statut de notion première. Voui, mais on observe son écoulement et on est même capable, avec les horloges atomiques, de mesures d'une précision d'une seconde sur 15 milliards d'années. Il faut donc bien le faire "réapparaître" quand même en tant que grandeur observable).
Le temps de notre expérience est associé à un grand nombre de propriétés très étranges qui donnent à cette grandeur physique son caractère spécifique. Intuitivement (et exprimé grossièrement) le temps s'écoule, nous ne pouvons jamais revenir en arrière dans le temps (2), nous nous rappelons le passé et pas le futur et ainsi de suite. D'où viennent toutes ces étranges propriétés du temps. Je pense que ces propriétés ne sont pas mécaniques. Elles émergent plutôt au niveau thermodynamique. Plus précisément, toutes ces propriétés émergent quand nous donnons une description statistique approximative (3) d'un système possédant un grand nombre de degrés de liberté.
Martin pécheur a écrit :l'esprit de la MQ soutient que " l'état quantique n'a pas de sens physique avant l'opération de mesure". (Copenhague)
Ca, c'est le point de vue des positivistes (assez largement majoritaires il est vrai). Vaidman, un réaliste par contre (Weak-Measurement Elements of Reality, L. Vaidman, Jan 1996,
http://arxiv.org/abs/quant-ph/9601005), partant du constat qu'un résultat de mesure forte futur (un spin horizontal droit par exemple) est anticipé par les résultats de mesures faibles réalisés antérieurement à cette mesure forte, estime que, d'une certaine façon, ce résultat de mesure forte futur existe et influe rétrocausalement sur le résultat de mesure faible présent.
Le problème est plus sémantique que physique car cette action rétrocausale (de mesures fortes sur des mesures faibles antérieures) est à la fois prévue par les équations (cf la formulation time-symmetric de la physique quantique à deux vectrurs d'état) et confirmée par les résultats d'observation (Can a Future Choice Affect a Past Measurement's Outcome? Yakir Aharonov, Eliahu Cohen, Doron Grossman, Avshalom C. Elitzur, Sep 2012
http://arxiv.org/abs/1206.6224).
L'usage du terme de rétrocausalité peut cependant être discuté (et l'est même fortement par les positivistes comme A. Peres ou A. Legett) car, à notre échelle, en raison de nos limitations d'accès à l'information, il n'est pas possible de se servir de cette "rétrocausalité" pour modifier de façon contrôlée le passé ou "recueillir des souvenirs du futur".