Salut Ptoufle,
Converger va être très dur. Dans l'ensemble de ta réponse il y a des points avec lesquels je suis d'accord mais qui ne sont, amha, qu'anecdotiques par rapport au sujet principal, d'autres qui sont une mise en exergue de ce qui je pense soutiendrait ton opinion mais qui sorti son contexte n'a pas du tout la même valeur argumentative (mais je en peux te le reprocher on fait tous un peu pareil

, d'autres avec lesquels je ne suis pas d'accord du tout et certains qui sont en contradiction absolue avec mes 28 ans d,expérience dans les 2 pays d'expérience professionnelle ... en fait je ne veux pas dire par la que je n'ai pas rencontré de situation correspondant à ce que tu dis mais que toutes les situations que j'ai rencontré correspondent à l'opposé de ce que tu défends ... (bon pour être honnête ça m'est peut-être arrivé 1 ou 2 fois mais c'est tellement anecdotique que ...)
Il y a un aphorisme (qui n'est pas à prendre au premier degré) qui m'est venu à l'esprit en te lisant :
"En théorie, la théorie et la pratique c'est la même chose mais pas en pratique"
Je remets aussi la définition de l'efficacité pour éviter de trop s'en écarter et je mets en gras la partie que tu te plais à oublier tout le temps

:
L'efficacité est la capacité d'une personne, d'un groupe ou d'un système de parvenir à ses fins, à ses objectifs (ou à ceux qu'on lui a fixés). Être efficace revient à produire à l'échéance prévue les résultats escomptés et réaliser des objectifs fixés, objectifs qui peuvent être définis en termes de quantité, mais aussi de qualité, de rapidité, de coûts, de rentabilité, etc.
Je rappelle que
rien dans cette définition ne parle, ni n'évoque la moindre comparaison et que tout ce qui entre dans ce cadre (sans aucune exception ) ne repose que sur un phénomène intrinsèque que l'on peut corrélable à de la qualité.
Je sais que souvent la majorité des gens assimilent la qualité, selon le cas, à : du test, de la vérification après production, une notion floue disant si un produit ou service est plus ou moins bon ... toutes ces façons de voir sont fausses (partiellement ou totalement)
Pour remettre les pendules à l'heure et bien définir ce dont nous parlons, la qualité, c'est :
ISO a écrit :
aptitude d'un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences.
(précision utile, l'ISO est l'organisme international qui émet les normes .... on va dire que c'est un peu l'OMS mais pour les normes applicables dans tous les milieux professionnels (qualité, environnement, industrie, risque, énergie, santé, etc ...)
Lulu Cypher a écrit :Pour mon exemple de médecins :
- Est-ce que le médecin A est bon ou non peut être évalué sans comparaison juste sur ses qualités intrinsèques vis à vis de celle que l'on attend qu'il ait ou maitrise.
- Est-ce que le médecin A est meilleur que le médecin B implique une comparaisons des qualités de chacun .... ils peuvent être d'une nullité crasse tous les 2 avec A très légèrement supérieur à B pour que je réponde oui à ma question.
(...)
Maintenant si je pousse un peu plus ... de manière générale (pour notamment un médecin) qu'est-ce que j'en ai à foutre que A > B s'ils sont nuls et que je veux être soigné ??
Je vais conserver mon propos pour 2 raisons , le soulignement est interprété de la mauvaise façon ou du moins il me semble fait appel à un concept erroné ... et autre raison je préfère que soit conservé le contexte de nos messages pour que ni l'un ni l'autre ne puissions dévier de ce qui a été dit en prenant des chemins de traverse.
Ptoufle a écrit :
Parce que justement il n'y a pas de "qualité intrinsèque absolue". Imaginons que malheureusement, tu consultes à cause d'un cancer du pancréas métastasé. Tu vas voir le médecin A qui t'annonce qu'il a 15% de chance de te guérir. B dit qu'il ne peut pas faire mieux que 10%. Ton exigence est : "je veux être soigné", donc tu en conclus que ces 2 médecins sont nuls et inefficaces. Cependant, le taux de guérison dans ce type de pathologie, dans l'état de l'art actuel, est de moins de 5%. Par rapport à l'état de l'art, c'est à dire à l'ensemble des praticiens de la profession, A et B sont tous 2 super efficaces.
Mais personne ne dit qu'il faut se satisfaire de ce taux et c'est pourquoi la recherche continue bien sûr. Seulement, à l'heure du choix, compte tenu des délais pour trouver un nouveau traitement, il faut bien choisir parmi l'existant.
Il n'y a pas de "qualité intrinsèque absolue" ?
À première vue tu as raison mais en creusant un tout petit peu c'est faux.
- Première étape : Existe-t-il une qualité intrinsèque ... euh ... cf. les définitions ci-dessus.
- Seconde étape : Peut-elle être absolue ? ... Oui en théorie. Un exemple les logiciels embarqués à forte criticité[1] (i.e. : un sytème d'ILS ... Instrument Landing System). La spécification les conceptions (oui il y a plusieurs phases de conception cf MIL-STD-498 ... applicable au domaine civil également) le codage et les phases de tests et de validations sont elles même strictement encadrées ... mais en plus de ça (pour éviter tout problème de "code mort", d'effet régressif lors de l'intégration, et pour apporter la preuve que le logiciel est exempt de défauts qui pourraient avoir une incidence quelconque sur la sécurité du vol), l'application d'une norme spécifique (Do178x[2]), déclinée via des plans de tests et instanciée en scenari de tests est là pour en apporter la traçabilité et la prueve du respect des exigences.
J'aurais un peu de mal à valider ton exemple qui est, amha, un plaidoyer vibrant pour les charlatans de tout poils ... en théorir tu n'as pas tort mais dans la pratique ...
Je t'assures que si le taux moyen de guérison (dans l'état de l'art actuel) n'est que de 5% (homeopathie, végétarisme curatrif et granola ésotérique, transe chamnanique) je ne me poserai même pas la question et j'irai ailleurs.
L'écueil de ton argument (à par son aspect purement théorique) est, amha, que tu nies qu'un objet ou service puisse avoir
des qualités intrinsèques dont l'évaluation peut être plus importante et utile que ses qualités extrinsèques. En fait tu oblitères les aspects linguistiques de la qualification de quelque chose : tu ne considères pas que quelque chose soit bleu ... il faut que tu le remplaces par il est plus ou moins bleu qu'un autre objet ... en fait en poussant ton raisonnement tu ne définis un objet que par rapport à son environnement. En plus en oblitérant ce choix tu rends ces évaluations mutuellement exclusives ?!?
Un exemple de logique simple :
Proposition : "tous les corbeaux sont noirs"
(l'objet "corbeau" est déterminé dans la proposition uniquement par sa couleur)
Il existe 2 manières de valider cette proposition :
- Recenser tout les corbeaux et vérifier que leur qualité intrinsèque est bien égale à "noire"
- Recenser dans l'univers tout ce qui n'est pas noir et vérifier qu'il n'y a pas dans ces objets de corbeau (utilisation des qualités extrinsèque)
L'une des 2 solutions me parait plus viable (dans le sens moins impossible à mettre en oeuvre) que l'autre (même si difficile).
Mais le plus beau de l'histoire c'est que tu n'es pas obligé de choisir comme tu le fais la seconde solution .... tu peux avoir les 2 (fromage ET dessert) : à chaque fois que tu vois un corbeau et que tu constates qu'il est noir ou que tu vois quelqu'un qui porte un pull rouge et des chaussettes vertes .... tu valides la proposition.
En fait penser que l'on doive choisir entre les 2 est un sophisme de "faux dilemme" comme défendre dans notre discussion la qualité intrinsèque vs la qualité comparative .... tu me retrouveras d'ailleurs en relisant mon dernier post en train de défendre ces 2 aspects "ensemble" mais à des instants différents du processus de choix.
Ptoufle a écrit :
Non, tu peux occuper le marché en te basant sur une meilleure qualité et en la vantant, en apportant une fonctionnalité ou une ergonomie supérieure. Le cout n'est qu'un élément parmi d'autres qui permettent de gagner des parts de marché.
Encore une fois, en théorie je partage ton point mais en pratique ça ne se passe pas si souvent comme ça. Occuper le marché (avoir une position stratégique dominante) est une course de vitesse pas une course de qualité et malheureusement la qualité d'un produit ne vaut commercialement rien si la "base" de ta clientèle potentielle n'est pas au courant de ses avantages
[3] ... et tout ça ça coute horriblement cher (si on excepte les actions virales qui fonctionnent mais dont le nombre est très faible vis à vis des actions qui ne le deviendront jamais ... et qui d'ailleurs ne sont pas données non plus). Les investissements requis sont souvent faits au détriment de la qualité du produit (cf. la définition de la qualité ci-dessus).
Maintenant je vois trois (
il y a en a surement bien plus je le sais donc ne nous concentrons pas sur ce point) exceptions :
- Le crowdfunding, qui aurait tendance à valoriser plus les aspects qualitatifs .... tout du moins donne une chance avec peu de moyens d'avoir une "tribune".
- Le "suiveur" qui veut sa part du gâteau et qui va réduire les coûts de fabrication à fonctionnalités constantes (le cas que tu mets la plupart du temps en avant) et qui par définition n'occupe pas un marché qui est déjà occupé.
- Le petit malin qui développe une idée pour la revendre à FB, Twitter, Google (basé uniquement sur les qualités intrinsèques du produit et la capacité à en démontrer l'efficacité à un investisseur) et qui se base sur la capacité d'autrui à s'en servir soit pour occuper le marché soit pour le maitriser/vérouiller.
Ptoufle a écrit :
Lulu Cypher a écrit :
[...] Pour résumer tout ça un bon acheteur est celui qui se préoccupe de ce dont il a besoin (qualités intrinsèques du produit) en premier ... PUIS compare (éventuellement mais pas obligatoirement) les solutions proposées (à qualités équivalentes) en fonction de leurs rentabilité (ainsi que d'autre facteurs économiques) ... ce que ne font pas les mauvais acheteurs ni majoritairement les employés impliqués dans le dépouillement d'appels d'offres (publics ou privés).
Si ton acheteur ne fait pas de comparaison, alors ce n'est pas un acheteur. Encore une fois comparaison ne veut pas forcément dire voir ce qu'individuellement un autre fournisseur propose, mais aussi par rapport "au marché", c'est à dire à ce que propose en moyenne l'ensemble des fournisseurs sur ce même produit.
Je n'ai pas grand chose à dire de plus que ce que j'ai déjà dit. Pour ne pas les citer j'ai eu dans le passé un superbe exemple de très mauvais (service achat) acheteur : la SAGEM, incapable de comprendre les besoins de sa propre entreprise et sélectionnant systématiquement le
"moins disant" sans se rendre compte que ses choix entrainaient (quasi systématiquement) des évolutions, modifications, compléments dont la somme impliquait un surcoût supérieur au "plus disant" de la consultation initiale et qui n'aurait pas eu lieu d'être si le choix avait d'abord été fait de manière qualitative.
Ptoufle a écrit :
Lulu Cypher a écrit :
Je rappelle d'ailleurs qu'un cahier des charges est un document "client" et que le document qui lui fait "face" techniquement. financièrement, organisationnellement et qualitativement parlant est une soumission .... (juste pour que nous parlions bien de la même chose).
Je crois qu'on ne parle pas vraiment de la même chose. Il est évident qu'un client,
avant d'émettre son cahier des charges, va d'abord se renseigner sur ce que sont capables de réaliser les différents fournisseurs. Il est même fréquent que le cahier des charges soit ensuite basé sur ce que sait faire le meilleur fournisseur, en essayant d'exiger un peu plus encore. Aux autres fournisseurs de se mettre à niveau pour y répondre (= trouver de meilleurs procédés, etc).
Quand j'achète du riz, je ne vais pas prendre le premier qui vient simplement parce qu'il y a marqué "riz". [...]
En fait je pense que nous parlons bien de la même chose mais que cette chose n'évoque pas les même implications pour chacun de nous. Et je trouve bizarre que tu mettes dans ma "bouche" des propos que je n'ai pas tenu. Alors pour lever un doute ou pour essayer de converger sur ce point (et partant du principe qu'il est toujours plus facile de critiquer quelque chose qui est défini que d'en discuter dans tous les sens) ... je peux te proposer un processus de choix/sélection type que tu pourras critiquer (si tu le souhaites je le ferais dans un prochain post ... c'est juste que c'est assez long et j'ai un peu la flemme aujourd'hui

.
En tout cas, non seulement je nie que pour une entreprise qui sait ce qu'elle fait on rédige un cahier des charges a posteriori à partir de ce que sait faire un fournisseur visiblement déjà retenu, mais c'est également pas mal plus complexe que ce que tu décris dans ce que je souligne de ton propos ... bien plus (sauf s'il s'agit de parler de riz bien sur).
Ptoufle a écrit :
Si toi tu as des clients qui achètent ton riz simplement parce qu'il y a marqué "riz" et que ça satisfait leur cahier des charges
En fait mes clients (passés ou présents mais dans des domaines différents) achètent mes services parce que je respecte leurs besoins implicites et explicites (norme ISO 9000) soit au moindre coût soit avec un surcoût justifié par une compréhension et formulation technique de leur besoin sans doute meilleure que certains de mes concurrents (pas tous), l'originalité de la solution proposée ou un surcroît qualitatif (preuves à l'appui). Est ce que c'est facile de leur vendre ? Non pas toujours .... mais ce ne sont pas forcément des cons .... quand on est capable de leur démontrer que par une analyse du risque préliminaire leurs autres fournisseurs passés auraient pu éviter les écueils dans lesquels ils se sont vautrés .... ça aide. Le plus dur, mais tu le sais surement, c'est d'initialiser le lien de confiance. Pour ce qui concerne les "premières affaires" .... des fois je gagne, des fois je perds, mais, à date, chaque client gagné n'a jamais été perdu au profit de l'un de mes concurrents ... heu .... 1 exception liée au fait que je ne voulais pas diminuer le montant financier de ma proposition (connaissant le côté "ressourcophage" de ce client).
Ptoufle a écrit :
Lulu Cypher a écrit :Quand je disais "Ce n’est pas en améliorant la bougie que l’on invente la lampe à incandescence" je voulais juste dire qu'il y a 2 façons de travailler ... la méthode du suiveur dépourvu d'imagination créatrice et l'autre celle de celui qui tire une entreprise vers le haut ... c'est un peu la différence entre le déneigeur de mon entrée et Steve Jobs. A mon avis (ce qui est parfaitement critiquable), ne pas apporter de solution créative et bonne (pas meilleure hein ... juste bonne, adaptée) est une façon de s'excuser de ne pas être efficace.
Dans cette optique Steve Jobs n'est qu'un suiveur, il a pris ce qui existait déjà (smartphone, tablette, ou ordinateur personnel), y a collé une pomme, un design, un renom sur la qualité et une grosse campagne de pub. Il n'a rien créé mais juste amélioré l'existant.
C'est une remarque intéressante mais que je trouve hors sujet en mettant dans ma bouche des propos non tenus (ça c'est détournement fallacieux) ... ma comparaison n'était pas entre 2 équipementiers et intégrateurs d'ordinateurs ou globalement je partage un peu ton point ... mon analogie (pas mon exemple) portait sur la différente entre mon déneigeur qui pousse la neige (et crois moi il n'est pas très créatif ... même si tu lui parles) .... et Steve jobs ... si tu veux on peut le remplacer par Bill Gates ou Henry Ford ou Benjamin Franklin (si tu as un orgueil informatique mal placé) ... pour une fois c'est toi qui choisis.
Ptoufle a écrit :
Il y a finalement très peu de créateurs, ou très peu de suiveurs purs
La je serais plutôt d'accord avec toi mais il y a plus (c'est un truisme) de "suiveurs impurs" que de "créateurs impurs"
Ptoufle a écrit :
[...] les concurrents d'Apple (Samsung, Nokia...) ne se contentent pas de copier, mais apportent des fonctionnalités nouvelles, ou des meilleures performances, pour que leurs produits se démarquent. Du reste dans ce domaine, il est de plus en plus difficile de déterminer qui suit ou qui innove.
Bon je sais que c'est du hors sujet mais je vais donner moi aussi (et une fois pour toute) mon opinion sur le faux débat qui anime les foules et qui est benoitement entretenu, la plupart du temps, par des personnes qui ne sont pas concernées mais clament pourtant leurs avis peu éclairés haut et fort : "
on se fout des guéguerres tripartites à la con entre partisans de Windows, MacOS ou Linux, transposées au niveau des smartphones ou tablettes". Un ordinateur est un outil ... on utilise l'outil qui est en adéquation avec la tâche à réaliser ... point. Si chacun à des préférences subjectives et personnelles (ce qui est de bon ton), je pense qu'il est plus profitable que ces opinions restent personnelles quand elles n'apportent rien au débat.
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[1] Entendre ciricité non dans son acception primaire : "criticité nucléaire" bien sur, mais comme "
système critique"
[2] Dans la majorité des cas ce genre de logiciel embarqué ne met en application que les niveaux de criticité C et B.
[3] ce qui me rappelle aussi un autre aphorisme utilisé en marketing : "Avoir le meilleur produit mais ne pas communiquer desaus équivaut à faire un clin d'oeil à une fille superbe dans le noir ... toi tu sais que tu l'as fait ... elle non".